l'universalisme d'un islam circonscrit, dans un espace arabique restreint.
Madame CHABBI n'a rien ménagé, pour mettre en doute, l'effet sans pair
de l'expansion de l'islam, à l'échelle mondiale. L'esquisse charnière de ses
propos, est une fresque incohérente, parsemée, tout le long de sept cent
pages, d'un réseau de trames excentriques qui structurent,
subjectivement, une étude dont la scientificité y est fort douteuse. Elle a,
certes, choisi « la formule arabe de « Rabb el Alamine », comme titre
général à ses travaux sur le Coran. Elle ne peut que convenir que la
traduction habituelle de cette formule est celle de « Seigneur des Mondes
» ; mais, il ne s'agit, là, à son avis si autorisé, que d'une « traduction qui
procède par transfert de texte ». « Une telle traduction - souligne-t-elle
encore - peut, à la rigueur, se concevoir, dans les sociétés musulmanes,
d'après les grandes conquêtes et la sortie d'Arabie » ; elle a pris - ajoute-
t-elle - un sens plein aujourd'hui, dans un islam contemporain, qui s'est
donné une vocation universelle, mais qui ne signifiait rien dans cette
société de tribus, qui n'avait aucun moyen de se représenter dans des «
Mondes », différents du sien. « Ce terme apparaîtrait sans ambiguïté -
selon cette optique étrange - comme un des désignatifs des groupes
sociaux ». Madame CHABBI, tente, à pure perte de temps, de foncer une
porte ouverte, car nous aussi, nous ne concevons guère, une quelconque
universalité, dés le début de l'islam, circonscrit alors, dans les deux Cités
Saintes. Elle semble oublier aussi, qu'une telle thèse doit nécessairement
s'appliquer à la tribalité initiale des Fils d'Israël. Etrange analyse
anthropologique de la linguistique, dont l'historicité et la nature même
devraient être recyclées. Aberrance flagrante que je n'ose guère essayer
de réfuter, car ma dignité de chercheur, rationnellement intègre, en
souffrirait.
Par son cynisme, systématiquement dénigrant, Madame CHABBI et ses
acolytes, s'obstinent à cultiver l'absurde. Mes critiques, à l'encontre d'une
soeur « croyante », adepte d'une religion vénérée, ulcèrent, dans mon
tréfonds, le coeur d'un croyant, au dogme et au subconscient communs,
avec celui d'un vrai fidèle du judaïsme mosaïque, le vrai.
Madame CHABBI persiste, opiniâtrement, à décrier l'islam, par ses
omissions tendancieuses et ses optiques nihilistes, qui lèsent plus d'un
milliard de musulmans, dans la dignité de leur foi. Que cherche-t-elle par
son travail obstiné? Déjà, de par son discours extravagant, elle a perdu
toute estime, toute crédibilité, même parmi ses coreligionnaires.
L'islam a donné le bon exemple, dès le II ème siècle de l'hégire où Jacob,
le Juif, fut le maître du traditionnaire Mohammed Ibn Isaac, qui le
considérait, comme cheikh éminemment crédible et digne de confiance.
L'intelligentsia mohammadienne, quoique tolérante, ne saurait souffrir une
telle arrogance. Sa réaction serait, sans nul doute, plus véhémente. Mais,
nous nous ingénions, dès maintenant, à dire à madame CHABBI, qu'en
dépit de cet « acolisme », contre l'islam, son sursaut, de par le Monde,
atteindra, bientôt, la moitié du Globe.
Néanmoins, ce que nous regrettons amèrement, ce sont les conséquences
d'une certaine impertinence irrespectueuse, qui risque de provoquer
irrémédiablement la rupture d'une union sacrée, déjà chancelante, des
religions révélées. Madame CHABBI, même vis-à-vis du Christianisme, n'a
pas failli à sa manie, en critiquant indirectement le Nouveau Testament. «
Aucun mot des Evangiles - dit-elle - n'est intelligible, si l'on veut se couper