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RESUME
Le réchauffement climatique est établi sans équivoque. Les implications de la
variabilité climatique actuelle sur les différents secteurs de la vie socio -
économiques sont lourdes de conséquences et menacent dangereusement le
développement de l’économie nationale en général. L’objectif de la présente étude
est d’évaluer les coûts futurs des changements climatiques dans le secteur de l’eau
pour le Bénin afin de les intégrer à la planification du développement.
A ce titre, après avoir évoqué la problématique des changements climatiques de
l’échelle globale à l’échelle nationale, une évaluation des impacts passés et actuels
de la variabilité du climat sur les ressources en eau a été faite. Il en ressort que ces
impacts se traduisent par des sécheresses intenses impliquant le tarissement de
certains cours d’eau dans la région septentrionale du pays et au sud ouest, la baisse
des niveaux de certaines retenues d’eau voire leur tarissement, des inondations qui
détruisent les cultures, les récoltes les habitations et infrastructures de transport rural
et dégradent la qualité des ressources en eau de surface. Aussi des impacts sur la
santé en matière de recrudescence de maladies liées à l’eau ont été relevés.
Bien que les scénarii climatiques pour le futur présentent quelques opportunités, en
général les projections annoncent un climat plus hostile et rude marqué par des
déficits pluviométriques et des inondations. Ces variations extrêmes impacteront
négativement la qualité de l’eau et augmenteront, par conséquence, les coûts de
traitement de l’eau. De même, l’élévation du niveau de la mer devrait impacter
négativement la qualité des ressources en eau souterraines dans la région côtière et
par ricochet les volumes d’eau mobilisables alors que la demande sera en
augmentation.
Pour limiter les impacts des inondations, les options potentielles suivantes pourraient
être mises en œuvre : i) la mise en place d’un système d’alerte précoce aux
inondations et à la sécheresse, ii) la construction de digues de protection, iii) la
construction de retenues d’eau sur les cours des principaux fleuves et rivières et iv)
la sensibilisation et l’opérationnalisation de la législation en matière d’occupation des
berges des cours d’eau. L’investissement de 300 milliards de FCFA en 2014 ou 369
milliards de FCFA en 2020 pour les deux mesures d’adaptation qui requièrent des
travaux de génie civil permettra d’éviter tous les coûts liés à la réalisation des
risques d’inondation jusqu’en 2050 au moins ainsi que les surcoûts de la mise en
œuvre de ces mesures en 2050. Par ailleurs, cet investissement permettra d’éviter
les pertes en vies humaines, les arrêts d’activités économiques et sociales et les
conséquences de ces arrêts.
Enfin, l’analyse de la capacité des services en charge du secteur de l’eau et du
climat, à traiter des questions d’évaluation économique des impacts des