d’une harmonie intérieure absolue, et d’une attitude mentale
si ferme que rien ne puisse la troubler.
Tout être humain normal peut, s’il le veut, s’élever à
cette condition. Il peut vivre d’une vie à la fois simple et
scientifique qui lui assurera, non seulement une grande force
de résistance contre la maladie, mais encore la possibilité de
donner le maximum de ses capacités.
Quand le corps est en bonne santé, il stimule
l’intelligence et développe sa puissance créatrice. Quand le
corps est malade, l’intelligence est amoindrie ; toutes les
nobles ambitions s’évanouissent, et l’être entier est
démoralisé.
Nul ne peut être en bonne santé ou harmonieux avec
une conception pessimiste de la vie, car le pessimisme
produit une dépression mentale et physique qui prédispose à
la maladie.
Et non seulement la maladie atteint ceux dont la vitalité
et la puissance de résistance sont amoindries, mais la
médiocrité les marque aussi de son sceau, car ils ne peuvent
avoir un grand idéal.
Les effets de la négligence de la santé
Je critiquais récemment un charpentier qui travaillait
pour moi, parce qu’il employait des outils émoussés. Il
s’excusa en me disant qu’il avait été trop occupé pour
trouver le temps de les aiguiser. Ne perdait-il pas ainsi bien
plus de temps, en travaillant avec de mauvais outils, que
celui qu’il aurait employé à les aiguiser, sans compter la
qualité inférieure de son travail ?
Beaucoup de personnes traversent la vie, et font leur
ouvrage, avec des outils qui ressemblent à ceux de ce
charpentier. Leur énergie et leur ambition diminuent ; leur
initiative disparaît, leur enthousiasme décroît, leur force de
volonté défaille, leur intelligence s’émousse.