Alain SOURNIA 25 février 2014
Jardin
de philosophie sauvage
en forme de dictionnaire
(Volume unique)
Dans ce fichier, les marges gauche et droite diffèrent selon la page (impaire ou paire),
ceci en vue d'impression recto-verso.
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Du même auteur
(hormis publications professionnelles en biologie et océanographie)
Dix milliards de neurones
La pensée universelle, 1980 (Prix Jean-Rostand 1980)
Héraclite ou l'intuition de la science
Chez l'auteur, 1982
Voyage en pays présocratique
Publibook, 2007
Mini-traité du moi
Publibook, 2007
Une courte histoire du réel
Publibook, 2007
Éloge de l'instant
Books on demand, 2010
Fondements d'une philosophie sauvage
Connaissances et Savoirs, 2010
Le monde mental ment monumentalement
Publibook, 2012
Divers essais inédits, sur les deux sites :
www.philosophiesauvage.free.fr et www.philosophiesauvage.wordpress.com
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Présentation
La philosophie sauvage fait l'objet d'un "manifeste" publié en 2007 dans
Une courte histoire du réel etvisé en 2010 (Fondements…). On se borne
ici à rappeler l'essentiel la même chose en une autre chanson.
Pas d'hésitation sur "sauvage" au sens de : naturel, spontané, non
policé, occasionnellement contestataire mais jamais agressif. En revanche,
"philosophie" pose problème en raison de la diversité des sentiments que
ce mot peut inspirer : personnellement, un obscur lange de crainte et
d'attraction, de respect, d'amour, de jalousie, de méfiance, de déception...
Dans "philosophie sauvage" désormais PhS pour l'amour des arbres,
il y a antinomie entre le substantif et l'adjectif : visant à un niveau de
pensée ultime et serein, la philosophie peut-elle, aurait-elle besoin d'être
sauvage ? L'antinomie est dûment assumée. Ce Jardin veut cultiver la
noble aspiration à un savoir-sagesse (-sophie) par les voies du langage,
cette passion de recherche qui est apparue en Occident comme en Orient
voici trois millénaires environ. La chose a été baptisée, par Pythagore
paraît-il, "philo-sophie" au lieu de sopho-philie mais peu importe. Et en
même temps, le Jardin veut écarter tous les vilains côtés qu'a pris, par la
suite, cette recherche, soit de son fait, soit de celui de la confiscation par
une religion ou une autre et des réactions qui s'en sont suivies.
La courtoisie invite à exposer les ambitions de la PhS plutôt qu'à
critiquer les travers (selon l'auteur) de la philosophie conventionnelle.
La PhS se veut de tous et pour tous, pas seulement domaine réserde
philosophes pour des philosophes. Il doit y avoir une "voie du milieu"
entre la betterave et l'exégète d'Aristote.
De même, elle se veut de tous les savoirs et de toutes les sagesses, pas
seulement une construction post-hellénique sophistiquée, édifiée sur un
certain lot de concepts, située sur un terrain distinct de celui des autres
activités mentales. Ironie des étymologies : "soph-istiqué" commence aussi
par savoir-sagesse...
▪ De même encore, elle se veut patrimoine de l'humanité, œuvre collective,
propriété indivise de tous les êtres pensants (plutôt que "penseurs") quels
que soient leur siècle, leur origine géographique, leur culture, leur corps de
métier et leur spécialisation éventuelle parmi les sciences dites de l'homme
et celles dites exactes ridicule suprême ! Comme si toutes les sciences
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n'étaient pas humaines et comme si aucune d'entre elles pouvait se
prétendre exacte.
Ces trois points relèvent d'une même attitude : ouverture, ceci au sens
quotidien comme au sens spécialisé où l'on parle aujourd'hui de systèmes
ouverts ou fermés. Ce n'est pas là seulement courtoisie, cela n'invite pas
seulement à la tolérance, mais impose des obligations, deux
principalement dont la première est de se nourrir d'informations nouvelles
et de progresser. On lit parfois que la philosophie n'est pas et ne saurait
être cumulative, au prétexte que les grands problèmes sont éternels ; la
PhS, elle, se veut cumulative et se donne "obligation de résultats". Second
impératif, la rigueur dans les rapprochements (la crainte des analogies
plaisantes) et le respect sans échappatoire d'une logique, quelle qu'elle soit
Poursuivons. La PhS veut accompagner l'homme dans son évolution,
une évolution qui apparaît en accélération (par rapport au temps, non par
rapport au savoir-sagesse !) depuis, précisément, les mêmes trois derniers
millénaires. Car d'innombrables et prodigieuses découvertes en biologie,
en psychologie, en physique notamment, ont rendu simplement désuets
sans nulle offense ! des modes de pensée seulement centenaires. Pour ce
patrimoine de l'humanité, une sorte de Conservatoire de la Pensée est
certes nécessaire mais que vaut un savoir-sagesse moderne qui se tient à
l'écart des acquisitions mentales et techniques, ou qui se contente de
"prendre du recul" au lieu de se tenir sur le front de la connaissance ?
La PhS doit à première vue si l'on veut bien lui accorder un regard
déranger ou choquer en ce qu'elle prétend, non seulement proposer une
autre lecture du monde et des livres, mais donner cohésion à des idées
d'origines et de portées très diverses. Entreprise évidemment périlleuse,
pour le moins ! Après quoi (à seconde vue), la PhS ne devrait plus "fâcher"
parce que, quelle que soit la position abordée, elle mettra en valeur une
contrepartie à cette position et suggèrera une vision simplement plus
ouverte, ou bien noncera un faux probme. Elle ne "dit" pas, elle ne
montre rien ; elle montre du doigt, elle suggère, elle propose.
Enfin, en introduisant une grille qui, pour ce qu'elle vaut, est applicable à
toute activité mentale, donc à toute activité humaine, la PhS est aussi
prédictive. "Tôt ou tard, est-elle amenée à dire, il faudra bien porter
l'attention sur telle interaction, il faudra bien creuser du côté de telle
théorie". Ou bien : "Voici une lacune à combler d'urgence" (par exemple :
le besoin actuel d'une logique systémique).
Il s'agissait ci-dessus de ce que l'on appelle couramment positions de
principe, plus savamment choix épistémologiques. Afin de donner au
lecteur une idée plus explicite de ce qu'il peut trouver dans ce Jardin, il
conviendrait maintenant d'énoncer les principaux thèmes ; mais comme
cela prendrait trop vite la tournure d'un traité (qui n'est pas du tout prêt) ou
de son abrégé, essayons un schéma (page suivante) : un schéma
nécessairement maladroit et incomplet que l'on voudra bien regarder
comme un tableau impressionniste : pour le paysage et non pour la
disposition de chacune des taches.
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Avec ces flèches un peu partout, ce machin, on ne sait par quel bout
le prendre. Eh bien, c'est exactement cela, faute de quoi ce serait de la
pensée linéaire. Les flèches moignent d'une cohérence nérale. Mais
attention le rapprochement des savoirs comme des méthodes exige la
rigueur logique, la vigilance à l'endroit des analogies expéditives.
Ce schéma n'est pas seulement une carte de visite de la PhS, il en
montre aussi la cohérence. Ainsi, c'est un principe systémique qui, à la
fois, incite au rapprochement des savoirs et impose des contraintes aux
analogies ; voir aussi les petites flèches sur le schéma.
Les citations rassemblées dans ce Jardin, en tant qu'elles proviennent de
tous les temps et de tous les pays, constituent un trésor pour qui convoite
ces richesses-là. Ceci est une chose. D'autre part, l'ensemble des citations,
en tant qu'ensemble, dit une chose de plus (le tout est plus que la somme
des parties..., le principe holistique) et même plusieurs choses de plus :
bien des idées réputées modernes et implicitement occidentales sont
anciennes et indifféremment européennes, asiatiques ou autres ;
ces idées n'émanent pas nécessairement de "philosophes" reconnus ou
professionnels. Cette ouverture est libérée, on l'a dit. Une marque
d'origine ("philosophie garantie"…) ne garantit, en fait, ni l'antériorité, ni
la puissance, ni la véracité, ni la crédibilité, ni la longévité, ni enfin la
beauté d'une idée ;
l'éclectisme de principe s'avère irréversible : il serait très difficile, a
posteriori, de subdiviser le Jardin en chapitres intitulés "logique" ou
"poésie" ou "sciences physiques", cela cessiterait davantage de renvois
que d'entrées ;
tous les édifices mentaux, parmi ceux entrevus au fil des pages, ont leur
faille et (ou) impliquent une composante non formulable ou non
délimitable.
En fin de compte, on ne peut plus échapper au "sentiment" d'une sorte de
pensée planétaire mise en œuvre par les Homo sapiens de tout poil, chacun
déployant son approche à lui pour flirter avec la vérité. Cette soi-disant
PhS qu'un soi-disant jardinier prétend faire émerger de la modernité..., elle
existait dès l'origine ; ou plutôt : la philosophie était sauvage à l'origine.
Des lueurs n'ont cessé de clignoter, dans le temps et dans l'espace, à l'insu
des philosophes patentés.
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