
 
qu’on  nous  dise  s’il  existe  un  penseur,  un  seul,  au  monde,  qui  peut  oser  affirmer  avec 
certitude que les choses, en question, ont réellement leur fond et qu’on  y  accéder  par  la 
philosophie seule. Cela ne peut pas aller de soi pour tous. Il faut donc critiquer et dépasser 
le  positivisme  réflexif  des  philosophes  pour  aller  au-delà  du  contexte  purement 
métaphysique  de  la  philosophie  contemporaine  des  sciences.  Telle  la  légitimité 
épistémologique du contexte de la découverte du paradigme de la complexité et le contexte 
de sa justification. 
Cela étant dit, nous avons voulu, en nous inspirant, du mieux qu’il nous est possible, 
des  travaux  disponibles  sur  l’état  de la question relative à la reliance des connaissances, 
essayer  d’aller encore  plus loin, non pas dans la provocation, mais dans l’évocation d’une 
intuition  lumineuse,  pour  affirmer,  avec  nuances,  que  sur  le  plan  de  la  connaissance 
relationnelle et de la reconnnaissance des énigmes de ces relations interdisciplinaires, en 
vue  de  promouvoir  l’indispensable  radicalité  de  la  pensée  des  reliances,  sur  ce  plan  là, 
Edgar Morin est, sans doute, en passe de marquer durablement des générations de socio-
anthropologues qui considèrent volontiers que leur champ de recherche doit être ouvert à 
toutes les approches possibles.  
Parmi  les  disciplines  que  Morin  met  en  oeuvre,  on  peut  prendre  comme  angle  de 
vision,  la  « philosophie  anthropologique »  qui  occupe  une  place  singulière  dans  cette 
dimension de la « socio-anthropologie philosophante ». Cet élan de problématisation de ses 
recherches anthroposociales est resté très présent dans ses réflexions transdisciplinaires, en 
suivant le sillon planté aussi  par  Platon  et  Aristote. Grâce  à eux deux, nous avons senti 
l’impérieuse  nécessité d’élaborer  une  réflexion  qui,  loin  de  minimiser  la  corélativité  des 
phénomènes complexes et leur absence (ou leur vacuité) de nature propre, la prend, plutôt, 
pour prémisse épistémologique de sa tension  éthique  vers  une  manière  d’être  ouverte  au 
dialogue entre les disciplines ; « interlocution dialogique » qui nous prédispose déjà à ce 
que Morin appelle une « Symbiosophie ». 
 
  Ce  trait  particulier,  est-il  besoin  de  le  souligner,  se  reconnaît  dans    le  propos 
canonique  d’Edgar  Morin,  qu’il  a  prononcé,  en  2011  lorsqu’il  soulignait,  au  Colloque 
international  et  interdisciplinaire
 que :  « Je  n’aime  pas  être  enfermé  dans  l’étiquette  de 
sociologue. Tout ce que j’ai écrit a une dimension sociologique, mais ne s’y réduit pas. »  
Cela étant, partant de cette affirmation, nous nous sommes donc donné les moyens 
d’interroger le parcours de La Méthode dans laquelle Edgar Morin ne rejette ni la socio-
anthropologie, ni la philosophie de la connaissance. Nous pensons qu’il y a, pourtant là, un 
 
  Auguste  Nsonsissa,  « La  position  d’Edgar  Morin  dans  le  débat  contemporain  sur  la  fin  de  la  sociologie 
classique », Communication au Colloque International et Interdisciplinaire, 4è rencntres de socio-anthropologue 
de  Grenoble,  Comment  peut-on  être  Socio-anthropologue  aujourd’hui ?  Autour  d’Edgar  Morin.  Ce  colloque 
auquel nous avons été invité en qualité de Conférencier et de Membre du Comité scientifique, a été organisé par 
Laboratoire de Sociologie de Grenoble EMC2-LSG/UPMF, Emotion-Médiation-Culture-Connaissnce, Université 
Pierre  Mendez  France,  Sciences  sociales  et  Humaines,  les  20  et  21  janvier  2012,  Amphi  G,  Campus 
Universitaire, (dir.), Florent Gaudez,  p. 41.