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Une constatation s’impose. Depuis très longtemps et surtout en Occident, de nombreuses
publications en tous genres sur le bouddhisme sont axées sur l’aspect supérieur de la
philosophie eschatologique, enfin sur les hautes pensées morales.
On a oublié ou on a ignoré l’aspect fondamental et pragmatique qui est l’aspect socio-économique.
Bouddha, très tôt, a admis le besoin matériel dans la vie quotidienne, même dans la
Communauté des moines.
La société a évidemment besoin des ressources économiques et d’une façon impérieuse pour
entretenir normalement une vie.
Bouddha n’a pas écarté la satisfaction matérielle qui n’est pas une fin en soi.
Cette satisfaction matérielle est seulement un simple moyen pour atteindre un but plus haut,
plus noble.
Le bouddhisme reconnaît le besoin minimum en matériel, ce besoin contribue à faciliter la vie de
la Communauté dans la conquête spirituelle et intellectuelle de ces membres.
Cependant, le bouddhisme n’a jamais encouragé l’accumulation des richesses en vue de
constituer une force ou un moyen de pression pour briser les rivalités.
Cette opinion d’accumulation de richesse est absolument inadmissible dans l’enseignement du
Bouddha.
Le Bouddha lui-même n’a pas séparé les domaines variés de la vie sociale, à savoir les aspects
spirituels, philosophiques, sociaux, économiques et politiques.
Son enseignement n’a pas négligé le sens important lié au contexte. Dans certains discours, le
Bouddha affirme sans détour que la pauvreté est la cause directe de la violence, de la haine,
d’immoralité et du crime.
Les gouvernements de l’époque du Bouddha comme ceux de nos jours, utilisent les répressions et
les châtiments pour endiguer ou limiter les crimes.
Bouddha dit que ces répressions n’ont aucun résultat positif. Il donne son point de vue en
soulignant que la criminalité peut être réduite grâce à l’apport économique.
Il faut améliorer les ressources économiques et veiller à la répartition de ces ressources,
répartition guidée par le souci de justice.
D’autre part, les gouvernements doivent accorder une priorité aux activités agricoles afin que les
gens puissent manger à leur faim.
Chaque famille doit avoir un revenu suffisant. Ce faisant, les gens n’ont plus d’anxiété, ne
ressentent plus la peur du lendemain, et, par conséquent, la criminalité, le banditisme ont
progressivement diminués.
Alors, l’édification de la paix sociale peut être envisagée d’une façon encourageante.
Dans tout groupe humain ou dans une société, il y a des gouvernants et des gouvernés ; ils
constituent deux identités qui souvent, ont des points de vues différents sur un même problème.
Bouddha n’était pas indifférent aux pratiques des pouvoirs publics utilisant des répressions, des
exactions, des oppressions, des exploitations éhontées, prélevant des impôts excessifs.
Le problème du bon gouvernement se posait à l’époque du Bouddha comme à l’heure actuelle,
mais en des termes différents.
Le point commun, dans le passé comme dans le présent, est le facteur humain.
Un pays va subir la corruption, la dégénérescence, le malheur quand les personnes formant
l’équipe gouvernementale sont corrompues, vouées aux pratiques illicites.
Dans son discours, Bouddha indiqua ceux qui détiennent les pouvoirs publics d’un pays sous le
terme de kîatriya, soit « guerrier, roi ».
A notre époque, on peut comprendre l’idée d’après le terme « gouvernant ».