Terra Nova – Note - 1/53
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Police et population :
pour des relations de confiance
Par
Jacques de Maillard
, président du groupe de travail
Adrien Maret
, secrétaire scientifique du groupe de travail ;
Matthieu Clouzeau
Commissaire Divisionnaire
Détaché en qualité de Directeur de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection de la Ville de Paris ;
Virginie Malochet
, chercheure associée au Cesdip
Lanna Hollo,
Legal Officer, Open Society Justice Initiative
Le 2 novembre 2016
Ce rapport de Terra Nova, issu d’un groupe de travail présidé par Jacques de
Maillard, porte sur la police du quotidien, la police de tranquillité et de sécurité
publique. Il renvoie aux missions essentielles des policiers, celles qui, tous les jours,
touchent la majeure partie de la population : assurer la protection des biens et des
personnes, prévenir la délinquance et les troubles à l’ordre public, veiller à la
tranquillité publique et à l’exécution des lois.
Si ce rapport se focalise plus particulièrement sur la police nationale (plus importante
numériquement, elle opère dans les territoires urbains où les rapports avec le public
sont particulièrement tendus), sa vocation est plus large : il vise à améliorer les
relations entre la population et la police, au sens général du terme, incluant dès lors
l’ensemble des forces publiques et privées, nationales et locales, qui œuvrent à la
tranquillité et à la sécurité publique. Dans ce sens, ce rapport réaffirme que la
légitimité et la confiance que le public accorde aux forces de police constituent une
condition centrale de leur action. Avoir confiance, c’est considérer que la police a de
bonnes intentions et qu’elle a les compétences pour faire ce qu’elle fait.
Le contexte dans lequel ce travail a été produit est particulier. L’état moral des
policiers n’est pas très bon. Mal-être au travail, manque de confiance dans la
hiérarchie, sentiment de ne pas être compris par le public et de manquer cruellement
de moyens sont des expressions récurrentes de leur malaise. De plus, la période
actuelle a vu le terrorisme devenir une préoccupation centrale. Cependant, négliger la
police territoriale, de tranquillité quotidienne des citoyens, au profit de la lutte contre le
terrorisme focalisée sur la collecte massive de renseignements (notamment au niveau
des télécommunications) et la coopération internationale est une erreur. Police
territoriale et lutte antiterroriste sont deux dimensions complémentaires : obtenir de
l’information nécessite de la confiance. En effet, ce contexte rend encore plus