Mesure de température sans contact par détection infrarouge Bases

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Mesure de température sans contact
par détection infrarouge
Bases théoriques
Auteurs : Dr. Ing. Klaus-Dieter Gruner
Ing. Pascal Vamour
[email protected]
[email protected]
Sommaire
Préface
1. Pourquoi utiliser les thermomètres infrarouges ?
2. Le système de mesure par infrarouge
2.1.
La cible
2.1.1.
Réglage de l’émissivité
2.1.2.
Mesure des métaux
2.1.3.
Mesure des plastiques
2.1.4.
Mesure des verres
2.2.
Environnement
2.3.
Optique et fenêtres
2.4.
Détecteurs
2.5.
Affichage et interfaces
3. Pyromètres spéciaux
3.1.
Pyromètres à fibre optique
3.2.
Pyromètres bichromatiques
4. Indice bibliographique
3
4
Préface
Ce manuel s’adresse avant tout aux personnes de terrain ne maîtrisant pas encore très bien
la mesure de température sans contact ou n’ayant pas jusqu’ici eu l’occasion de l’employer
au quotidien. Dans ce manuel, nous avons essayé de présenter ce thème aussi simplement
que possible. Les lecteurs désireux d’approfondir le sujet sont priés de se référer aux
œuvres figurant en annexe, dans l’indice bibliographique. Les explications comprises dans
cette brochure concernent essentiellement l’utilisation des appareils et tentent de répondre
aux principales questions liées à ce thème. Si vous envisagez l’achat d’un appareil ou si
vous souhaitez des conseils concernant une application, contactez-nous en retournant le
questionnaire situé en annexe.
1. Pourquoi utiliser les thermomètres infrarouges ?
La température est, après la notion de temps, la deuxième variable physique la plus
fréquemment mesurée. La connaissance de la température des produits est très importante,
tant au niveau de la fabrication que pour le contrôle qualité et la maintenance. Une
surveillance précise de la température permet d’augmenter la qualité du produit et la
productivité. Les temps d’arrêt sont réduits puisque les processus de fabrication se déroulent
toujours dans des conditions optimales. Il est intéressant de constater que la technologie
infrarouge n’est pas une nouvelle invention – elle est employée avec succès depuis des
décennies dans l’industrie et la recherche – mais les innovations récentes ont permis de
réduire les coûts, d’augmenter la fiabilité et de miniaturiser les capteurs. Grâce à ces
facteurs, la technologie infrarouge est devenue intéressante pour de nouveaux groupes
d’utilisateurs et de nouvelles applications.
Quels avantages présente la mesure de température sans contact ?
1. Mesure instantanée (en millisecondes) pour des procédés rapides.
Ex : régulation de la température d’un produit sur un chauffage par induction
2. Mesures de cibles en mouvement.
Ex : mesure de cibles situées sur une bande transporteuse
3. Mesure de cibles difficilement accessibles ou situées dans des endroits dangereux.
Ex : pièces sous haute tension, cibles éloignées ou située derrière un hublot
4. Mesure de températures supérieures à 1300 °C. Pas de vieillissement ni de corrosion
alors que les thermomètres de contact ne résistent qu’un certain temps à de telles
températures.
Ex : chambre de combustion
5
5. Mesure sur les matériaux à mauvaise conductibilité thermique comme le plastique et
le bois. La mesure de température par infrarouge présente deux principaux
avantages par rapport aux thermomètres de contact : d’une part, on obtient des
mesures plus précises (d’autant plus que l’émissivité est connue et élevée) et d’autre
part, les valeurs mesurées ne dérivent pas.
6. Mesure hygiénique et sans action mécanique sur la surface à mesurer. Donc
inusable : les surfaces peintes ne risquent pas d’être abîmées et il est possible de
mesurer les surfaces souples.
Ex : en alimentaire, la mesure est non-destructive.
Après avoir cité les avantages, il est important d’attirer l’attention sur les conditions à
respecter lors de l’utilisation de thermomètres infrarouges :
1. L’objet à mesurer doit être optiquement visible pour le thermomètre infrarouge. Les
poussières, les fumées denses, les obstacles altèrent la mesure.
Ex : un récipient métallique clos rend les mesures impossibles.
2. L’optique de la tête de mesure doit être maintenue propre. Les fabricants proposent
des accessoires spéciaux adaptés aux différentes applications.
3. En règle générale, on ne peut mesurer que les températures de surface, mais il est
important de tenir compte des différentes caractéristiques de réflexion et de
transmission des matériaux.
4. Respecter la température ambiante d’utilisation du capteur.
Résumé : les principaux avantages sont le temps de réponse, la mesure sur pièces en
mouvement, pas d’usure et la possibilité de mesurer de – 50°C à + 3000°C.
2.
Le système de mesure par infrarouge
Un thermomètre infrarouge est comparable à l’œil humain. La pupille de l’œil correspond à
l’optique qui focalise les radiations (le flux photonique) de l’objet à mesurer vers le détecteur
(la rétine). Ce dernier transforme l’information reçue en un signal qu’il transmet vers
l’affichage (le cerveau). La figure 1 montre un système de mesure par infrarouge.
6
Optique
ou fenêtre
453¼
C
SP1 470¼
C
EMS
Cible
Atmosphère
Détecteur
.85
Affichage et interfaces
Fig. 1 : système de mesure par infrarouge
2.1.
La cible
Tout corps ayant une température (T) supérieure au zéro absolu (-273°C ou 0°K) émet,
selon sa température, une énergie infrarouge spécifique. Cette énergie est due au
mouvement mécanique au sein des molécules. L’intensité de ce mouvement dépend de la
température du corps. Les mouvements des molécules étant synonymes de mouvements de
charge, ils génèrent des radiations électromagnétiques (particules photoniques). Ces
photons se déplacent à la vitesse de la lumière et obéissent aux lois optiques habituellement
établies et connues. On peut les diriger, les focaliser à l’aide de lentilles ou les réfléchir à
l’aide d’un miroir. Pour les moyennes et basses températures, le spectre de cette radiation
se situe sur une longueur d’onde comprise entre 0,7 et 1000 µm ; il n’est donc normalement
pas visible pour l’œil humain. Ce spectre se situe au-dessous de la zone rouge de la lumière
visible, d’où sa désignation latine « infra »-rouge (cf. fig. 2).
Lumière
Rayons
gamma
0.1A
1A
1UA
100A
0.1µ
Radio
SHF UHF VHF UKW KW MW LW ULW
Infrarouge
Ultraviolet
Rayons X
1µ
10µ
100µ 0.1cm 1cm
10cm
1m
10m 100m 1km 10km 100km
Longueur
d’onde
0.4
0.6
0.8
1
1.5
2
3
4
6
8
10
15
20
30
Longueur d’onde
en µm
Zone infrarouge utilisée
Fig. 2 : le spectre électromagnétique. Son étendue, située entre 0,7 et 14 µm, est
intéressante pour la mesure.
7
La figure 3 montre les radiations caractéristiques d’un corps à différentes températures. On
constate que les corps chauds dégagent une énergie partiellement visible. C’est pour cette
raison que chaque être humain peut voir les objets très chauds (supérieurs à 600 °C)
chauffés à rouge ou à blanc. Certains métallurgistes expérimentés peuvent même évaluer la
température de l’acier avec précision d’après la teinte qu’il adopte. Le pyromètre à filament
incandescent classique fut employé dans l’industrie du fer et de l’acier dès 1930. La partie
invisible du spectre contient cependant jusqu’à 100.000 fois plus d’énergie. Ce sont
précisément ces radiations que la technique infrarouge utilise. Par ailleurs, la figure 3 montre
deux choses : d’une part, qu’au fur et à mesure que la température de la cible augmente,
l’énergie maximum se déplace vers des longueurs d’onde de plus en plus courtes et d’autre
part, que les courbes d’un corps à différentes températures ne se croisent pas. Dans la
totalité du domaine spectral (zone au-dessous de chaque courbe), les radiations augmentent
à la puissance 4 de la température. Ces relations ont été constatées par STEFAN et
BOLTZMANN en 1879 et permettent de déterminer exactement la température en se basant
sur le signal émis par les radiations, cf. /1/, /3/, /4/ et /5/.
Fig. 3 : énergie caractéristique d’un corps noir en fonction de la température cf. /3/
Lorsque l’on regarde la figure 3, on constate que le thermomètre infrarouge devrait être réglé
sur une bande spectrale aussi large que possible afin de capter le maximum d’énergie
(correspondante à la zone au-dessous de la courbe) ou un signal aussi intense que possible
émis par la cible. Cependant, cette manière de procéder ne présente pas toujours que des
avantages. D’après la figure 3, on remarque par exemple que, lorsque la température
augmente, l’intensité de l’énergie à 2 µm augmente plus fortement qu’à 10 µm. Plus la
différence de l’intensité de l’énergie par rapport aux différences de température est grande,
8
plus la mesure obtenue par un thermomètre infrarouge sera précise. Lorsque la température
augmente, l’énergie maximum se déplace vers de plus petites longueurs d’onde (loi du
déplacement de WIEN) ; le domaine spectral dépend alors de l’étendue de température
mesurée par le pyromètre. En présence de basses températures, un thermomètre infrarouge
fonctionnant à 2 µm se comporterait comme l’œil humain à des températures inférieures à
600 °C : il ne voit pratiquement plus rien puisque l’énergie émise est insuffisante. Par
ailleurs, l’utilisation d’appareils pour plusieurs domaines spectraux s’avère nécessaire en
raison des caractéristiques des radiations spécifiques à certains matériaux comme les corps
non gris (verres, métaux et films plastiques). La figure 3 montre le cas idéal du corps noir (en
anglais : Black Body). Mais de nombreux corps émettent, à température identique, moins
d’énergie que le corps noir. Le rapport entre la valeur réelle des radiations et celle du corps
noir est appelée émissivité ε (Epsilon). Il peut s’élever à 1 au maximum (le corps noir idéal)
et à 0 au minimum (le miroir parfait). Les corps dont l’émissivité est inférieure à 1 sont
appelés corps gris lorsque l’émissivité est constante pour les différentes longueurs d’onde.
Les corps dont l’émissivité varie en fonction de la longueur d’onde sont appelés corps non
gris.
Selon la loi de KIRCHHOFF, on part du principe que l’énergie absorbée (A) par un corps et
ayant provoqué l’augmentation de sa température est aussi émise (E) par ce corps :
Définition : Absorption
Définition : Emission
Énergie Donnée (1)
Absorption (A)
(Le corps se réchauffe)
(E)
(A)
A ⇔ E
Énergie émise (E)
(Le corps se refroidit)
Réflexion (R)
Transmission (T)
Transmission (T)
Réflexion (R)
Fig. 4
Or A + R + T = 1 avec A ⇔ E Donc E + R + T = 1
soit : E = 1 – R – T
Fig. 4 - Remarque : le capteur, outre les radiations émises par la cible, peut capter dans
certains cas une énergie parasite réfléchie ou/et transmise par l’objet.
9
Si la transmission est nulle, alors E = 1 – R – 0 soit E = 1 – R
EX : le bois, le graphite ont tous deux T = 0 et une Réflexion de 4 à 6 %
Ainsi E = 1 – 0,04 – 0 = 0,96 pour le bois et E = 0,94 pour le graphite.
Pour le corps noir, la réflexion et la transmission sont égales à 0, soit E = 1 pour le corps noir.
De nombreux matériaux non ferreux comme le bois, le plastique, le caoutchouc, les matières
organiques, la pierre ou le béton ont des surfaces peu réfléchissantes, donc une émissivité
élevée située entre 0,8 et 0,95. Par contre, les métaux, et essentiellement les métaux aux
surfaces polies ou brillantes, ont une émissivité située aux environs de 0,25. Il est possible
de tenir compte de ces caractéristiques en réglant l’émissivité des thermomètres infrarouges,
cf. également figure 5.
Fig. 5 : radiation spécifique à différentes émissivités
2.1.1. Réglage de l’émissivité
Il existe différentes méthodes pour déterminer l’émissivité d’un objet. Vous pouvez tout
d’abord vous servir d’un tableau indiquant l’émissivité de matériaux fréquemment utilisés.
Les tableaux d’émissivité vous aident à définir le domaine spectral approprié au matériau
utilisé et ainsi à trouver l’appareil de mesure convenant à l’application souhaitée. Les valeurs
des tableaux sont uniquement destinées à avoir une idée générale pour les métaux puisque
l’état de leur surface (p. ex. poli, oxydé ou calaminé) influe sur l’émissivité. Plusieurs
méthodes permettent de déterminer soi-même l’émissivité d’un matériau. Pour ce faire,
utilisez un pyromètre à émissivité réglable.
10
1. Chauffez un échantillon du matériau à une température connue que vous pouvez
déterminer précisément en vous servant d’un thermomètre de contact (p. ex. un
thermocouple). Mesurez ensuite la température de l’objet avec un thermomètre
infrarouge. Corrigez le réglage de l’émissivité jusqu’à ce que la température
corresponde à celle du thermomètre de contact. Utilisez cette émissivité pour
mesurer la température d’objets composés du même matériau.
2. Pour mesurer des températures relativement basses (jusqu’à 260 °C), collez sur la
cible un autocollant spécial en plastique ayant une émissivité connue puis déterminez
la température de l’autocollant grâce à un thermomètre infrarouge et à l’émissivité
correspondante. Mesurez ensuite la température de la surface de la cible sans
autocollant et réglez l’émissivité jusqu’affichage d’une température identique. Utilisez
cette émissivité pour mesurer la température d’objets composés du même matériau.
3. Vous pouvez créer un corps noir en vous servant d’un échantillon du matériau à
mesurer. Percez un trou dans l’objet à mesurer. La profondeur du trou doit au moins
s’élever au quintuple de son diamètre. Le diamètre doit correspondre à la taille du
spot de votre appareil de mesure. Si l’émissivité des parois intérieures est supérieure
à 0,5, l’émissivité du corps creux correspond approximativement à 1 et la température
mesurée dans le trou est égale à la température correcte de la cible /4/. Dirigez
ensuite le thermomètre infrarouge sur la surface de l’objet et modifiez l’émissivité
jusqu’à ce que la température affichée corresponde à la valeur préalablement
déterminée avec le « corps noir ». Utilisez cette émissivité pour mesurer la
température d’objets composés du même matériau.
4. Si la cible peut supporter un revêtement, appliquez une peinture noire mate (« 3-M
Black » de la société Minnesota Mining Company ou « Senotherm » de la société
Weilburger Lackfabrik /2/) dont l’émissivité est de 0,95 à peu près. Mesurez la
température de ce point connu puis déplacez le point de mesure sur une partie de la
pièce et réglez l’émissivité comme décrit ci-avant.
11
2.1.2. Mesure des métaux
L’émissivité des métaux dépend de la longueur d’onde et de la température. Par ailleurs, elle
augmente quand la longueur d’onde diminue. Comme les métaux réfléchissent souvent les
radiations, ils ont généralement une émissivité faible, ce qui peut donner des mesures
divergentes et peu fiables. Il est important, dans un tel cas, de choisir un instrument capable
de mesurer le rayonnement infrarouge à une certaine longueur d’onde et dans une étendue
de température où les métaux ont une émissivité aussi élevée que possible. D’une manière
générale, les erreurs de mesure augmentent avec la longueur d’onde. Il faut donc choisir la
longueur d’onde la plus courte possible pour la mesure, cf. figure 6.
% Erreur de mesure
10
8-14 µm
8
5.0 µm
6
3.9 µm
4
2.2 µm
2
1.0 µm
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
Température de la cible (°C)
Fig. 6 : erreur de mesure pour une variation de 10 % d’émissivité en fonction de la longueur
d’onde et de la température de l’objet à mesurer.
La longueur d’onde optimale pour mesurer les températures élevées des métaux se situe à
peu près entre 0,8 et 1,0 µm, c-à-d à la limite de la zone visible. Des longueurs d’onde de
1,6, 2,2 et 3,9 µm sont également possibles. Dans certains cas particuliers (p. ex. pendant
les processus de chauffe) exigeant une mesure sur une vaste étendue de température et où
l’émissivité varie en fonction de la température, l’emploi de pyromètres bichromatiques peut
donner de bons résultats (cf. chapitre 3).
12
2.1.3. Mesure des plastiques
La transmission des films plastiques varie selon la longueur d’onde et est proportionnelle à
leur épaisseur. Les matériaux fins transmettent mieux les radiations que les plastiques épais.
Pour mesurer de façon optimale la température, il est important de choisir une longueur
d’onde où la transmission s’approche le plus possible de zéro. Certains plastiques ne
transmettent pas de radiations à 3,43 µm (polyéthylène, polypropylène, Nylon et polystyrène)
et d’autres non plus à 7,9 µm (polyester, polyuréthanne, Téflon, FEP et polyamide). Il est
recommandé de choisir une longueur d’onde comprise entre 8 et 14 µm pour les films plus
épais (> 0,4 mm) et fortement pigmentés. En cas de doute, vous pouvez envoyer un
échantillon du plastique au fabricant de l’appareil infrarouge afin de déterminer la largeur de
la bande spectrale optimale pour votre mesure. Presque tous les films plastiques ont un
Transmission %
degré de réflexion compris entre 4 et 10 %.
Polyéthyléne
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0.03 mm d’épaisseur
0.13 mm d’épaisseur
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
13
14
Transmission %
Longueur d'onde en µm
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Polyester
0.03 mm d’épaisseur
0.25 mm d’épaisseur
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
Longueur d'onde en µm
Fig. 7 : la transmission spectrale des films plastiques varie indépendamment de l’épaisseur.
Le polyéthylène ne transmet pratiquement pas de radiations à 3,43 µm.
Le polyester, lui, ne transmet pas à 7,9 µm.
13
2.1.4. Mesure des verres
Pour mesurer la température des verres avec un thermomètre infrarouge, il faut tenir compte
de la réflexion et de la transmission. En sélectionnant minutieusement la longueur d’onde, il
est possible de mesurer la température à la surface du verre et en profondeur. Pour mesurer
la température en-dessous de la surface, il est nécessaire d’utiliser un capteur pour des
longueurs d’onde de 1,0, 2,2 ou 3,9 µm. Pour mesurer les températures de surface, il est
recommandé d’employer un capteur de 5 µm. Pour mesurer les basses températures, il est
conseillé d’utiliser une réponse spectrale comprise entre 8 et 14 µm puis de régler
l’émissivité sur 0,85 afin de compenser la réflexion. Le verre étant un mauvais conducteur
thermique, sa température de surface peut changer rapidement. Il est alors fortement
recommandé d’utiliser un instrument de mesure ayant un temps de réponse court.
Fig. 8 : transmissivité spectrale du verre selon /3/
Résumé : chaque corps émet des radiations infrarouges visibles à l’œil humain pour
des températures supérieures à 600 °C (p. ex. du fer porté à rouge). Le domaine
spectral de l’infrarouge s’étend de 0,7 µm à 1000 µm. Les corps noirs absorbent et
émettent 100 % de l’énergie correspondant à leur propre température. Les radiations
de tous les autres corps sont comparées avec celles du corps noir. Ce rapport est
appelé émissivité pour une longueur d’onde donnée.
2.2. Environnement
Régler un thermomètre infrarouge pour un certain domaine spectral (pyromètre à bande
spectrale) s’avère en outre nécessaire en raison de la transmissivité spécifique du parcourt
effectué par les radiations, c-à-d. de l’atmosphère en règle générale. Certains composants
de l’atmosphère, comme la vapeur d’eau et le gaz carbonique, absorbent les radiations
infrarouges à une certaine longueur d’onde et provoquent des pertes de transmission. Si l’on
14
ne tient pas compte de ces fluides d’absorption, la température affichée peut être inférieure à
la température réelle de l’objet. Cependant, le spectre infrarouge dispose de « fenêtres » ne
comprenant pas ces bandes d’absorption. La figure 8 représente la courbe de transmission
d’un parcourt aérien long d’un mètre. Les fenêtres typiques sont : 1,1 ... 1,7 µm, 2 ... 2,5 µm,
3 ... 5 µm et 8 ... 14 µm. De nos jours, les fabricants ont équipé pratiquement tous leurs
appareils de mesure par infrarouge de filtres de corrections atmosphériques, l’usager ne doit
donc plus craindre les éventuelles pertes dues à la transmission.
Fig. 9 : transmission d’un parcourt aérien long d’un mètre pour une température de 32 °C et
une humidité relative de l’air de 75 %, cf. /3/.
Il est également important de tenir compte des sources de rayonnement thermique situées à
proximité de la cible. Par exemple, la température mesurée sur des pièces métalliques dans
un four industriel peut être faussée par les températures élevées des parois. De nombreux
appareils infrarouges compensent cet effet de la température ambiante sur le résultat de la
mesure. Dans le cas contraire, la température affichée serait trop élevée. Une émissivité
correctement réglée, en plus d’une compensation automatique de la température ambiante à
l’aide d’une deuxième tête de mesure garantissent des résultats très précis.
Radiations
environnantes
Cible
Fig. 10 : la compensation des radiations environnantes est importante pour les cibles qui
sont plus froides que leur environnement.
15
Les poussières, la fumée et les particules en suspension dans l’atmosphère peuvent
encrasser l’optique et ainsi fausser les mesures. Pour éviter ces dépôts, les fabricants
proposent en option des colliers de soufflage d’air. Il s’agit en général d’un boîtier à visser
équipé d’un raccordement à air comprimé. L’air génère une surpression devant l’optique et
évite ainsi les dépôts. Si la mesure risque d’être faussée par des poussières et des fumées
denses, il est recommandé d’utiliser des pyromètres bichromatiques, cf. chapitre 3.
Les capteurs infrarouges sont des appareils électroniques spécialement conçus pour
mesurer dans des températures ambiantes bien déterminées. La température d’exploitation
maximale admissible pour certaines sondes s’élève à 85 °C. Si l’appareil se trouve dans un
environnement plus chaud, il est alors nécessaire d’utiliser des accessoires de
refroidissement par air et / ou par eau et des câbles de raccordement spéciaux pour
températures ambiantes élevées. Si l’on utilise un refroidissement par eau, il est
recommandé d’associer ce dernier à un collier de soufflage d’air de façon à éviter la
condensation sur l’optique.
Résumé :
Perturbation
! Rayonnement environnant
plus chaud que l’objet.
Solution
! Capteur avec compensation.
! Surface à mesurer à l’ombre
du rayonnement.
! Poussières, fumées, particules
dans l’atmosphère.
! Température ambiante élevée.
! Collier de soufflage d’air.
! Pyromètre bichromatique.
!
!
!
!
Montage à isolement thermique.
Refroidissement par air et/ou eau.
Collier de soufflage d’air.
Bouclier thermique.
2.3. Optique et fenêtres
Le système optique d’un pyromètre capte les radiations infrarouges émises et focalise cette
énergie sur un détecteur. Pour cela, le spot doit intégralement couvrir la cible. Sinon, le
thermomètre infrarouge « capte » également les radiations thermiques de l’arrière-plan ce
qui risque de fausser la mesure, figure 11.
16
Très bon
bon
rés. faussés
Capteur
Cible plus grande
que le spot
Cible plus petite
que le spot
Cible et spot de
taille identique
Fig. 11 : le spot doit couvrir intégralement la cible afin de ne pas fausser les mesures (sauf
pour les pyromètres bichromatiques, chapitre 3)
La résolution optique est caractérisée par le rapport entre la distance appareil de mesure cible, et le diamètre du spot (D : S). Plus cette valeur augmente, plus la résolution optique de
l’appareil de mesure est meilleure et plus la taille de la cible peut diminuer à une certaine
distance, figure 12.
Diamètre du spot 2.5
Meßfleckdurchmesser
Distance 0
Entfernung
7.5
14
21
33
mm
25
50
76
130
mm
Fig. 12 : diagramme optique d’un capteur infrarouge. Le spot est de 33 mm de diamètre
à une distance de 130 mm ce qui équivaut à un rapport approximatif de 4 à 1.
L’optique en soi peut être une optique à miroirs ou une optique à lentille. Selon leur
composant, les lentilles sont utilisées pour certaines longueurs d’onde, mais elles demeurent
la solution la plus avantageuse en matière de construction. La figure 13 montre certains
matériaux qui composent les lentilles et les fenêtres de thermomètres infrarouges ainsi que
leurs longueurs d’onde.
17
Fig. 13 : transmission de matériaux infrarouges classiques (épaisseur de 1 mm)
1- Verre optique
2- Fluorine (CaF)
3- Séléniure de zinc (ZnSe)
4- KRS5
5- Verre de quartz
6- Germanium
7- Silicium
8- Fluorure de lithium
9- Verre chalcogène IG2
Pour mesurer la température dans des espaces clos, des fours ou des chambres sous vide,
il est généralement nécessaire d’utiliser des hublots appropriés. Il faut veiller, lors de la
sélection d’un hublot, à ce que sa transmission corresponde à la réponse spectrale du
capteur. Ainsi, on se sert habituellement de verre quartz pour mesurer les températures
élevées. Pour mesurer les températures basses dans la bande de 8 à 14 µm, il faut avoir
recourt à un matériau transmettant les radiations infrarouges tel le germanium, l’AMTIR ou le
séléniure de zinc. En plus de la réponse spectrale, le choix de la fenêtre appropriée doit
également prendre d’autres paramètres en considération : le diamètre, les sollicitations
thermiques, la différence maximale de pression, les conditions d’exploitation et la possibilité
d’assurer la propreté aux deux extrémités. Il peut être également important de disposer de
transparence dans la zone visible afin de mieux orienter l’appareil sur la cible (par ex. en cas
de mesure d’un récipient sous vide).
Le tableau 1 montre un aperçu des différents matériaux utilisés pour les hublots.
Tableau 1
Matériau du hublot /
propriétés
Saphir
Al2O3
Verre de
quartz SiO2
CaF2
BaF2
AMTIR
ZnS
ZnSe
KRS5
Domaine spectral IR
recommandé en µm
1...4
1...2,5
2...8
2...8
3...14
2...14
2...14
1...14
Température maxi du
hublot en °C
1800
900
600
500
300
250
250
inconnue
Transmission dans la
zone visible
oui
oui
oui
oui
non
oui
oui
oui
Résistance à l’humidité,
aux acides, aux
combinaisons
ammoniacales
très
bonne
très bonne
faible
faible
bonne
bonne
bonne
bonne
Approprié à
UHV
oui
oui
oui
oui
inconnu
oui
oui
oui
18
La transmission du hublot dépend essentiellement de son épaisseur. Une épaisseur de
1,7 mm est donc suffisante pour un hublot d’un diamètre de 25 mm devant résister à une
différence de pression de l’atmosphère.
Les hublots enduits de couches anti-reflets ont une transmission nettement plus élevée
(jusqu’à 95 %). Si le fabricant indique la transmission pour le domaine spectral
correspondant, il est possible de corriger la perte due à la transmission en réglant
l’émissivité. Par exemple, pour un hublot en AMTIR ayant une transmissivité de 68 % afin
de mesurer une cible ayant une émissivité de 0,9. On multiplie 0,9 par 0,68 et on obtient
0,61. Régler cette valeur d’émissivité sur le pyromètre.
En règle générale, les pyromètres peuvent être positionnés précisément à l’aide de visée
réflex ou d’une visée laser incorporée. Le rayon laser permet à l’utilisateur d’orienter le spot
avec plus de rapidité et de précision ce qui facilite sensiblement l’emploi d’un appareil de
mesure infrarouge. L’éclairage du spot à l’aide d’un laser est particulièrement recommandé
pour mesurer les cibles en mouvement et en présence de conditions d’éclairage
défavorables. Il faut différencier entre différentes sortes de visée laser :
1. Laser non coaxial.
C’est le modèle le plus simple. Il convient surtout pour les appareils à petite résolution
optique (pour grandes cibles). Le laser indique approximativement le milieu de la cible (sauf
quand elle est proche).
2. Laser coaxial.
Le laser provient du centre de l’optique et suit l’axe optique. Cela permet d’indiquer
précisément et à toute distance le centre de la cible.
3. Laser double
Le laser double équipé de deux visées indique le diamètre de la cible placée à grande
distance. L’utilisateur n’a donc plus besoin de calculer ou d’imaginer le diamètre de la cible.
Les erreurs de mesure sont ainsi évitées.
4. Visée laser circulaire non parallèle à l’axe optique
C’est la solution la plus simple pour indiquer, en plus de la position de la cible, sa taille et sa
forme. A partir d’une distance minimum, la cible se trouve entièrement couverte par la visée
19
circulaire. Pour réduire les erreurs de parallaxe, le fabricant fait en sorte que le spot de la
visée circulaire soit plus large que la cible réelle. Il est donc indispensable que le laser
circulaire recouvre totalement la cible pour obtenir une mesure correcte. L’utilisateur n’est
alors pas en mesure d’utiliser au maximum la résolution géométrique réelle indiquée pour
l’appareil : cf. la surface rouge avec la visée laser circulaire (ligne en pointillés) figure 14.
Figure 14 : lorsqu’elle ne suit pas l’axe optique, la visée laser circulaire indique un spot plus
grand que la cible. A partir d’une certaine distance, la cible est recouverte par le spot.
5. Visée laser de précision True Dimension
True Dimension™ est un système de visée laser qui permet de délimiter précisément la
cible, quels que soient la distance et l’angle de mesure. Le repère laser du milieu désigne le
centre du spot, les 2 repères laser extérieurs en délimitent le diamètre. Les 3 repères laser
sont à la verticale au point de focalisation (diamètre minimal du spot), cf. figure 15.
20
Figure 15 : la visée laser de précision permet d’éviter les erreurs de mesure et l’utilisateur
peut bénéficier au maximum des avantages de l’optique infrarouge.
L’éclairage du spot à l’aide d’un laser est une aide visuelle efficace pour orienter précisément
l’appareil infrarouge sur le spot. Pour mesurer des objets très clairs (hautes températures) ou
situés dans une lumière naturelle très claire, il est préférable d’utiliser une lunette de visée à
laser de façon à mieux définir le spot capté par l’optique.
Figure 16 : appareils à visée laser permettant une mesure précise même sur de petits spots.
Résumé : comme pour un appareil photo, les performances de l’optique (p. ex. d’un
téléobjectif) doivent être choisies en fonction de la taille des cibles de façon à garantir
une mesure précise. Le rapport de distance (distance de mesure : diamètre du spot)
caractérise la précision de l’optique d’un appareil de mesure par infrarouge. Le spot
projeté doit couvrir intégralement la cible pour obtenir une mesure précise. Les
optiques sont parfois équipées de tube de visée, de visée laser ou de visée destinés à
faciliter l’orientation de l’appareil. Si l’installation d’une fenêtre de protection
supplémentaire entre l’appareil de mesure et la cible s’avère nécessaire, il est
impératif de choisir le matériau de la fenêtre le mieux approprié. Dans ce cadre-là, le
domaine spectral et les conditions d’utilisation jouent un rôle déterminant.
21
2.4. Détecteurs
Le détecteur est la pièce maîtresse de tout thermomètre infrarouge. Il transforme l’énergie
infrarouge captée en signaux électriques qui sont alors affichés en terme de température par
une électronique d’interprétation. Les techniques récentes utilisées par les processeurs ont
augmenté la stabilité, la fiabilité, la résolution et la vitesse de réponse des thermomètres
infrarouges tout en baissant leurs coûts.
On connaît deux principales catégories de détecteurs par infrarouge : les détecteurs
quantiques et les détecteurs thermiques. Les détecteurs quantiques (photodiodes) entrent
directement en interaction avec les photons captés créant ainsi des paires d’électrodes, puis
un signal de courant électrique. Les détecteurs thermiques modifient leur température selon
le rayonnement incident. La modification de la température génère une tension similaire à
celle d’un thermocouple. L’échauffement propre aux détecteurs thermiques fait qu’ils sont
beaucoup plus lents que les détecteurs quantiques. La signification de l’expression
« beaucoup plus lents » veut dire que les détecteurs thermiques exigent un temps de
réponse exprimé en « ms » en comparaison aux « ns » ou aux « µs » pour les détecteurs
quantiques. Les détecteurs de quanta s’emploient essentiellement dans les systèmes
d’imagerie et de scrutation en ligne.
2.5. Affichage et interfaces
Les interfaces disponibles et la nature de l’affichage des valeurs mesurées sont des
éléments importants pour l’utilisateur. La combinaison d’affichages et de panneaux de
commande, disponible notamment sur les appareils portables peut être considérée comme
une sortie primaire de l’appareil de mesure. Les sorties analogiques ou numériques
permettent d’utiliser des affichages supplémentaires dans le poste de contrôle ou d’opérer
des réglages. Le raccordement direct d’électroniques d’interprétation, d’imprimantes et
d’ordinateurs est également possible.
Fig.
17
:
les
informations
du
thermomètre infrarouge se raccordent
directement
à
une
électronique
d’interprétation ou à une imprimante.
Le logiciel pour PC permet d’élaborer
des
graphiques
et
des
adaptés aux besoins du client.
22
tableaux
Les systèmes de communication jouent un rôle de plus en plus important et permettent aux
utilisateurs d’être plus flexibles. L’utilisateur est par exemple en mesure de régler les
capteurs par l’intermédiaire du poste de contrôle sans être obligé d’interrompre la production.
Il est également possible de modifier les paramètres quand la même ligne de production est
utilisée pour différents produits. Sans le réglage à distance, toute modification des
paramètres du capteur, par exemple de l’émissivité, de la zone de mesure ou des valeurs
seuils, devrait se faire manuellement sur le capteur-même. Les capteurs étant fréquemment
montés en des endroits difficilement accessibles, le capteur intelligent permet de diriger et de
contrôler en permanence la production sans main-d’œuvre supplémentaire. En cas de
problèmes (température ambiante trop élevée, rupture de câble, panne de composants), le
capteur intelligent déclenche immédiatement une signalisation d’erreur.
Sorties et
interfaces
Sorties analogiques
linéaires/non linéaires
Sorties numériques
uni/bidirectionnelles
2 conducteurs
4 conducteurs
sérielles
parallèles
4-20mA
Boucle de courant
Boucle de courant
0-20/4-20mA
0-5/0-10V
Thermocouple
RS232/RS422
RS485
Bus de terrain
(HART,CAN,Profibus...)
Centronics
Fig. 18 : exemples d’interfaces actuellement disponibles pour les appareils de mesure par
infrarouge (sauf Centronics).
Grâce à l’adressage, il est possible d’exploiter plusieurs pyromètres (en règle générale
jusqu’à 32 appareils) en réseau (service multipoints) et ainsi de réduire les dépenses pour
l’installation. En raison de la grande diversité des protocoles et des réseaux de terrain
disponibles, le marché propose actuellement différents interprètes (Gateway) destinés à
adapter (traduire) les commandes spécifiques à l’appareil dans le terrain respectif (par
exemple le bus de terrain PA). L’interface RS485 est la plate-forme matérielle la plus
répandue dans ce domaine.
Les pyromètres équipés d’une interface numérique présentent un avantage supplémentaire :
ils peuvent être calibrés de façon autonome grâce à un progiciel d’étalonnage disponible
auprès du fabricant de l’appareil.
23
3. Pyromètres spéciaux
3.1. Pyromètres à fibre optique
Dans certains cas particuliers soumis à de fortes interférences électriques et / ou
magnétiques, l’emploi de pyromètres à fibre optique est indispensable. Les pyromètres à
fibre optique permettent de placer l’électronique d’interprétation très sensible en dehors de la
zone dangereuse. C’est notamment le cas pour des applications spécifiques telles que le
chauffage et la soudure par induction. La fibre optique ne comprenant pas d’électronique,
elle peut être utilisée à une température ambiante bien plus élevée sans refroidissement.
Une température de 200 °C est normale et la température maximale s’élève à 300 °C. Les
frais d’installation et d’exploitation continue par poste de mesure sont très bas puisque le
refroidissement par eau n’est pas nécessaire.
Sur les appareils modernes, il est possible de changer la fibre optique et les optiques sans
refaire un nouvel étalonnage : il suffit d’entrer un numéro d’étalonnage composé de plusieurs
chiffres. Les pyromètres à fibre optique sont utilisés pour une longueur d’onde de 1 µm et
1,6 µm. Il est donc possible de mesurer des cibles à partir de 250 °C.
Fig. 19 : pyromètre à fibre optique moderne à technologie numérique
24
3.2. Pyromètres bichromatiques
Ce sont des pyromètres spéciaux (également appelés 2-couleurs ou de quotients) ayant
deux canaux de mesure optiques et électriques de construction identique. Il est recommandé
de prendre deux domaines spectraux aussi proches que possible l’un de l’autre et sur une
bande très étroite afin que les effets des particularités des matériaux (réflexion, émission) de
la cible soient identiques pour les deux longueurs d’onde (corps gris). En calculant des
quotients mathématiques, il est possible d’éliminer certaines influences sur la mesure. Les
réalisations techniques suivantes ont fait leurs preuves :
1. La répartition des radiations à l’aide de deux filtres qui sont en rotation à l’avant
du détecteur de rayonnement (roue à filtres). La mesure dans les deux canaux
se fait l’une après l’autre, ce qui risque de provoquer des erreurs lors du calcul
des quotients pour des cibles se déplaçant rapidement (le canal 1 capte un
autre point de la cible que le canal 2).
2. La répartition des radiations à l’aide de répartiteurs de radiations et de deux
détecteurs pourvus de filtres.
3. Un double détecteur (structure sandwich) pourvu d’un filtre capte les radiations
sans répartiteur du rayonnement. Dans ce cas, le détecteur placé fait fonction
de filtre pour le deuxième détecteur placé derrière. (Technique à nos jours la
plus précise).
Pourquoi bi-chromatique?
# Les obstructions de champ
optique sont causes d’erreurs
en mode mono-chromatique
# Par le calcul du rapport des
ènergies reçues sur 2 λ, ces
erreurs sont annulées. Le
rapport est proportionnel à
la température de la cible.
# Peut permettre de s’affranchir
des variations d’émissivité de
certains alliages ou de
certaines surfaces
Si les émissivités des deux canaux sont identiques, le rapport reste constant.
25
Ainsi, la mesure ne dépend pas de la taille de la cible. Par équivalence, les radiations de la
cible captée par le pyromètre se trouvent réduites non seulement par une surface à mesurer
plus petite, mais également par un laps de temps plus court pendant lequel le pyromètre
« voit l’objet à mesurer ». Ceci permet également de mesurer les objets présents dans le
champ de visée du pyromètre pendant une durée plus courte que le temps de réponse de
l’appareil.
De la même manière, les caractéristiques de transmission se modifiant sur la distance à
mesurer sont éliminées. Grâce à cela, ces appareils peuvent être utilisés en présence de
poussières, de fumées ou de tout autre effet susceptible de diminuer les radiations de la
cible. Les pyromètres modernes de ce type appliquent cet effet (facteur d’atténuation ou de
blocage) à leur propre optique et déclenchent un signal d’alarme en présence d’un degré de
salissures préalablement déterminé (p. ex. en cas de panne de l’air de lavage du collier dans
le soufflage d’air).
26
Dans le cas d’applications où une certaine densité des particules autour de la cible est
techniquement inévitable, un pyromètre bichromatique à facteur d’atténuation est en mesure
de fournir des informations supplémentaires. La figure 20 montre les informations fournies
par un pyromètre bichromatique équipé d’un logiciel sur PC. En plus de la température
calculée par la formation de quotients, l’écran indique les températures mesurées pour
chacun des deux canaux. Ainsi, la comparaison des deux valeurs permet aussi de calculer et
d’afficher l’atténuation en pour cent.
Figure 20 : les données mesurées par un pyromètre bichromatique traitées par progiciel et
affichées sur un PC. Ce peut être la température de la cible dans le canal 1 (WBT), la
température de la cible dans le canal 2 (NBT) et la température de la cible calculée à l’aide
du quotient (2CT). L’écran affiche simultanément l’atténuation en % (ATN) et d’autres
informations.
Résumé
Les pyromètres bichromatiques peuvent mesurer la température :
1. si la cible est plus petite que le spot et / ou si la taille de la cible
varie continuellement (arrière-plan plus froid que la cible)
2. si la cible traverse le spot pendant le temps de réponse
3. si la vue sur la cible est entravée (poussières ou autres
particules, vapeur d’eau ou fumée)
4. si l’émissivité est soumise à des modifications pendant la mesure
Le facteur d’atténuation fournit des informations technologiques supplémentaires
relatives au processus et / ou il peut aussi déclencher une alarme en cas
d’encrassement important de l’optique ou de la fenêtre.
27
Tableau 2
Les matériaux suivants se comportent comme des corps gris si leur
surface est oxydée à l’air. Leur mesure est possible à l’aide d’une
pente (rapport d’émissivité) de 1,00 :
Fer
Acier
Cobalt
Acier allié ou spécial
Nickel
Tableau 3
Les matériaux suivants se comportent comme des corps colorés ou
non gris si leur surface est lisse, polie et non oxydée. On les mesure
avec un rapport d’émissivité de 1,06.
Fer
Acier
Fonte de moulage
Acier allié ou spécial
Cobalt
Tantale
Nickel
Rhodium
Tungstène
Platine
Molybdène
Accessoires
Pour les sondes requérant une protection contre des
environnements difficiles
#
#
#
#
#
Enveloppe protectrice
Refroidissement par et
par eau
Soufflage d’air
Tubes de visée et hublots
Câbles hautes
températures
28
4.
Indice bibliographique
/1/
WALTHER, Herrmann : Wissensspeicher Infrarotmesstechnik, 1990,
Fachbuchverlag LEIPZIG
/2/
STAHL, Miosga : Grundlagen Infrarottechnik, 1980,
Dr. Alfred Hütthig Verlag HEIDELBERG
/3/
Directives des associations allemandes VDI/VDE, Technische
Temperaturmessungen – Strahlungsthermometrie (Techniques de mesure de la
température – thermométrie par détection de radiations), janvier 1995,
VDI 3511 feuille 4
/4/
DE WITT, Nutter : Theory and Practice of Radiation Thermometry, 1988,
John Wiley&Son, NEW YORK, ISBN 0-471-61018-6
/5/
WOLFE, Zissis : The Infrared Handbook, 1978,
Office of Naval Research, Department of the Navy, WASHINGTON DC.
29
DATE :
SOURCE :
NOM de L’INTERLOCUTEUR :
Service :
TEL :
SOCIETE :
FAX :
ADRESSE :
E-Mail :
DEMANDE :
PORTABLE :
POSTE FIXE :
DOMAINE D’APPLICATION :
TYPE(S) DE MATERIAUX MESURES :
DIMENSIONS :
_________________
DISTANCE de MESURE
____________________
COMPOSITION :
Epaisseur : ____________ Etat de surface ou émissivité estimée : _________
min : ________________ maxi : _________________
GAMME/ECHELLE DE T°C :
____________________
MODE de CHAUFFAGE :
____________________
T° AMBIANTE D’UTILISATION :
____________
fixe : _________________________
TEMPERATURE CRITIQUE : ____________________
TEMPS de REPONSE :
_______________________
__________________________________________________________________
ENVIRONNEMENT SUR LE TRAJET OPTIQUE :
POUSSIERE :
COLLIER DE SOUFFLAGE D’AIR :
EAU / VAPEUR :
BOITIER THERMOJACKET :
HUBLOT :
REFROIDISSEUR AIR/EAU :
SIGNAL DE SORTIE DESIRE :
0-20 ma
4-20 ma
mV
J-Thermocouple
REMARQUES :
31
K-Thermocouple
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