La question de compréhension
REPÈRES FONDAMENTAUX 1
11
–« L’idée est juste, mais pas forcément vraie »
Cette phrase est originale car les adjectifs « juste » et « vrai », considérés généralement
comme synonymes, s’opposent ici. Cela crée un écart qui surprend.
La phrase signifie que, si une idée est fondée en théorie, elle n’est pas forcément celle
qui rend compte de la réalité. Depuis Einstein et sa loi de la relativité, en effet, on sait
que l’Univers n’obéit pas forcément aux lois imaginées par Newton.
–« La scène primitive »
L’auteur emprunte cette image à la psychanalyse, c’est pourquoi elle est entre guillemets.
La « scène primitive » désigne la scène de coït qui conduit à la naissance d’un enfant.
C’est ce mystère qui intrigue tout enfant et qu’il voudrait pouvoir surprendre. Cette curio-
sité joue, pour Freud, un rôle important dans la construction de la sexualité de l’enfant.
Dans le texte, l’auteur compare ainsi les astrophysiciens à des enfants qui chercheraient
à percer le mystère de leur création. En remontant toujours plus loin dans l’espace-temps,
les astrophysiciens ont l’espoir fantasmatique d’assister à l’origine de l’Univers.
–« Le chaos »
Dans les mythes de l’Antiquité, ce mot désigne ce qui existait avant la création du monde.
C’est un état de désordre, de confusion où rien n’est structuré et ne peut être nommé
ni exister.
Dans le texte, le big bang est comparé à cet état de désordre primitif et l’après-big
bang à une histoire conduisant à la constitution de l’Univers.
–« Équation ultime »
L’adjectif « ultime » concerne le temps et renvoie au « moment final », le dernier d’une
série. Dans le texte, « l’équation ultime » serait la formule physico-mathématique qui,
parce qu’elle se situe au niveau le plus élevé de l’abstraction, et donc la dernière, per-
mettrait de comprendre la création de l’Univers.
–« Cosmologie »
Le terme est formé de deux racines grecques, cosmo, qui veut dire ordre, d’où « uni-
vers » et de logos, qui veut dire « parole, discours ». La cosmologie est le discours sur
l’Univers, la science qui étudie les lois physiques de l’Univers, le « cosmos ».
Dans le texte, l’auteur estime qu’au niveau ultime de sa quête, la recherche scienti-
fique sur le cosmos atteint ses limites et touche à la
philosophie.
–« Entre physique et métaphysique »
La « physique » est la science qui étudie les lois de la
matière et des phénomènes matériels. Elle est rationnelle,
fondée sur des lois vérifiables par l’expérience.
La « métaphysique » est un questionnement de nature phi-
losophique sur le sens de la condition humaine, de la vie,
de l’univers. Elle met en jeu, non pas des lois, mais des
convictions morales, philosophiques, spirituelles.
Dans le texte, cette expression est originale. Elle joue sur
la répétition des mêmes sons. C’est une figure de style
appelée paronomase.
Elle signifie que l’espoir d’une clé, qui ouvre toutes les
portes de la compréhension de l’Univers, est une démarche
qui hésite entre deux pôles : celui de la science et celui de
la philosophie.
àretenir
Les deux principes de toute
réponse à une question
de compréhension
❚La clarté. La réponse suit le plus
souvent le même ordre : la citation,
l’explication du sens particulier du mot
ou de l’expression, l’explication dans
le cadre du texte.
❚La rigueur. L’explication doit aborder
toute la richesse du mot ou de
l’expression : la construction, les
connotations, les allusions culturelles…
YODA_179323_008_015 9/04/03 16:28 Page 11