L’appel des islamistes radicaux : en rupture avec la société donc en terrain fertile en prison.
Même si les autres les craignent ou les évitent, ils forcent un certain respect.
Chapitre 2 : La guerre des « ethnies »
Distinction entre musulmans et non musulmans en prison.
C’est une des caractéristiques des musulmans de 2
ème
et de 3
ème
génération de ne plus pouvoir
fonder un NOUS sur la nationalité d’origine, ni sur la langue, d’où le recours à la religion.
Mais il y a en plus le clivage - au sein des musulmans - entre ceux pour qui la religion est affaire
strictement privée, et les autres.
On peut aussi devenir musulman pour bénéficier de la protection d’un groupe.
A la promenade, il est visible que les regroupements se font surtout par ethnies.
Chapitre 3 : Maintenir la paix
Pour maintenir la paix en prison, les surveillants concluent des sortes de contrats avec les plus
forts : caïds, islamistes. Problème habituel : si on intervient trop fort pour mettre fin à la drogue, on
peut s’attendre à des insubordinations et des révoltes. Si on fait l’inverse, la drogue et le caïdat
prennent toute la place.
Les imams sont très peu nombreux en prison ce qui fait souvent des islamistes des interlocuteurs
« naturels ».
Chapitre 4 : Malaise chez les surveillants
Il y a un réel problème relationnel entre des surveillants venus souvent des anciennes régions
industrielles (Nord et Est de la France) ou des départements ruraux, et les jeunes des banlieues, très
impulsifs et agressifs, surtout en groupe. Or, ces jeunes sont devenus majoritaires en prison.
De plus « la division étanche entre sphère privée et publique, et l’assignation de la religion au sein
de la 1
ère
, est si profondément enracinée dans la culture française que sa transgression par les
nouvelles générations d’origine maghrébine est perçue comme le signe du rejet de la citoyenneté
française ».
Les surveillants ont l’impression que non seulement « ces jeunes » sont grossiers, indisciplinés et
arrogants, mais en plus anti-Français alors qu’ils jouissent des privilèges de cette nationalité.
Les surveillants se construisent des carapaces contre cela : cynisme, dépression, violence.
« On le sait bien, le métier de surveillant n’est pas, sauf exception, de ceux que l’on choisit par
vocation. D’autres motivations priment : fonctionnariat, stabilité et perspectives de promotion grâce
aux concours internes, retraite garantie, etc. la démultiplication des agents d’intervention externe -
éducateurs, assistantes sociales, enseignants, animateurs de stages - refoule, en outre, les « matons »
dans le rôle peu envié de « gardiens » (...) ».
« (...) le changement de statut du prisonnier joue aussi un rôle central. Le surveillant se sent
désormais comme dépossédé de sa capacité d’agir sur le détenu : ce dernier se déplace au sein de
l’établissement, se rend au dispensaire ou à la salle de sport, suit des cours ou des stages, consulte
l’assistante sociale, reçoit la visite de son avocat - bref il n’est plus si aisément localisable et
échappe en partie à l’emprise du surveillant (...) ».
Le surveillants en arrivent à dire : « On nous demande de les considérer comme des êtres humains,
mais les jeunes des cités, eux, ne nous considèrent pas comme des humains ».
Le travail de surveillant use et a des répercussions sur la vie familiale.
« Les rapports entre surveillants et détenus sont eux aussi complexes. En règle générale, ils ne se
réduisent pas à un simple antagonisme ou à un rejet mutuel. La représentation que les surveillants se
font des détenus oscille entre deux images : si une minorité estime avoir affaire à des individus
dangereux qu’il faudrait enfermer, la majorité les considère comme des gens ordinaires que les
hasards de la vie ont poussés à l’illégalité. Mais avec les banlieusards, cette division s’estompe au