La Seconde Guerre mondiale permet aux Etats-Unis de s’enrichir et en 1951 ils fournissent
51% de la production mondiale. En effet, au sortir de la guerre, les Etats-Unis sont une des principales
puissances politiques, mais aussi industrielle du monde, ce pour quoi ils ont besoin de débouchés, et
donc de promouvoir le libre-échange. Pour cela, ils font signer les Accords de Bretton Woods en 1944,
instaurant le dollar américain comme monnaie de change internationale, ils créent deux Banques
internationales, le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, ils financent la
reconstruction de l’Europe avec le Plan Marshall et ils instaurent en 1947 l’Accord Général sur les
Tarifs Douaniers, appelé le GATT qui favorise le libre-échange entre les pays signataires.
L’économie-monde américaine concerne avant tout le continent américain et le bloc
occidental. Une nouvelle division internationale y est instaurée. Le Canada et l’Amérique Latine
fournissent des matières premières aux Etats-Unis qui les transforment en produits à plus forte valeur
ajoutée. L’Europe de l’Ouest représente le premier débouché des produits américains. A partir des
années 1960, les Etats-Unis bénéficient de la main-d’œuvre des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI)
d’Asie (Corée du Sud, Hong Kong, Taïwan, Singapour).
Dès 1960, les problèmes internes de la société américaine viennent remettre en question le
modèle de l’American way of life : pauvreté, ségrégation raciale, protestations contre le modèle
capitaliste et la guerre au Vietnam, etc.
La contestation vient aussi de l’extérieur. L’antiaméricanisme est important en Europe, qui,
pour rivaliser avec les Etats-Unis, crée la Communauté Economique Européenne (CEE), ancêtre de
l’Union Européenne en 1957. L’antiaméricanisme est encore plus fort dans les pays du Sud, comme
au Proche et au Moyen-Orient ou en Amérique Latine où de nombreux acteurs protestent contre la
domination des Etats-Unis sur le reste du monde.
Enfin, la concurrence économique vient de la CEE mais aussi du Japon et des NPI asiatiques.
Ainsi, même si les Etats-Unis demeurent actuellement la première puissance économique mondiale,
leur part relative dans le commerce mondiale diminue.
Durant presque la totalité du Xxe siècle, les Etats-Unis dominent l’économie mondiale,
formant une économie-monde. Au début du siècle, le pays réunit les conditions nécessaires à son
essor économique, jusqu’à se trouver au centre de l’ensemble des échanges du bloc capitaliste
pendant la guerre froide. Toutefois, la suprématie américaine est aujourd’hui challengée par la
multipolarité de l’économie mondiale. Même si elle reste la seule superpuissance mondiale, les Etats-
Unis sont de plus en plus critiqués à l’extérieur, alors qu’ils ont longtemps été un modèle politique et
culturel pour de nombreuses nations. La multipolarité économique se reflète-t-elle dans une
multipolarité culturelle?