92
corpus) (voir fig.7.8). En revanche, tous les segments de l'IG possèdent des CIC
qui se répartissent sur l'ensemble de sa longueur.
Les CIC sont absentes de certaines zones (ex. grosse tubérosité de l'estomac)
qui de ce fait ne possèdent pas d'activité automatique. De même certaines
pathologies comme l'achalasie seraient dues à des déficits en CIC.
10.2. Les ondes lentes, le rythme électrique de base et les
potentiels d'action de la cellule lisse
L'enregistrement avec des microélectrodes intracellulaires de l'activité électrique
d'une fibre lisse permet de mesurer un potentiel de repos de l'ordre de -50 mV
c'est-à-dire de nettement inférieur à celui d'un fibre musculaire striée ou
cardiaque (-80 mV ).
Sous l'influence des CIC et avec une fréquence qui dépend du segment du tube
digestif (3 à 6 par minute pour l'estomac, 12 à 17 par min pour l'IG et 9 à 16 sur le
gros intestin chez l'homme), les fibres lisses se dépolarisent régulièrement. Les
dépolarisation partielles (de -50 mV à -40 mV) forment des oscillations du
potentiel de membrane nommées ondes lentes et leur régularité donne
naissance à un rythme électrique de base (REB) (fig. 10.5).
La dépolarisation partielle va persister sous la forme d'un plateau qui peut durer
10 sec au niveau de l'estomac. L'onde lente n'est pas à l'origine d'une activité
mécanique ; une activité mécanique ne sera vue que si le sommet de l'onde lente
est surchargé de potentiels de pointe (spikes) encore appelés potentiels
d'action. Les potentiels de pointe correspondent à des dépolarisations presque
totales de la fibre lisse (fig.10.5) ; il n'y a pas d'inversion de polarité.
La puissance de l'activité mécanique est proportionnelle à la fréquence des
potentiels de pointe. La dépolarisation de la cellule lisse est due à une entrée
de calcium et non de sodium comme pour un axone ou une fibre striée (la
tetrodoxine, un inhibiteur spécifique du canal sodique est sans effet sur la
dépolarisation de la fibre lisse digestive).