Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e Louison et monsieur Molière MARIE CHRISTINE HELGERSON ISBN 9782081241954 - 4,50 € 3 semaines S ur une toile de fond historique, ce roman raconte le chemin parcouru par Louison pour atteindre son but : être actrice, comédienne comme ses parents. Pour ce qui est de l’Histoire, Molière n’a plus que quelques années à vivre ; il est connu et reconnu autant comme dramaturge et metteur en scène que comme comédien. Mlle Beauval, actrice à Lyon va le rejoindre avec son mari et sa fille qui aura un rôle dans Le Malade imaginaire. Pour ce qui est de la fiction, l’aventure commence pour Louison : fréquenter le Palais Royal, assister aux répétitions, se faire remarquer par Molière, souvent invité à déjeuner par ses parents... et puis, travailler, travailler sans relâche sa voix, ses gestes pour être à la hauteur dans cette scène que Molière a écrite pour elle. L’étude de ce roman permettra aux élèves de découvrir et d’approfondir leurs connaissances sur le monde du théâtre au XVIIe siècle. Elle sera aussi et surtout l’occasion de s’intéresser au travail du comédien et d’aborder la spécificité de l’écriture théâtrale. SOMMAIRE Titre Séance 1 Dominante Entrer dans l’univers Observation du roman : le paratexte Oral (Lecture) Prolongement Recherche documentaire : Molière Le roi Soleil LE MONDE DU THÉÂTRE Titre Séance 2 Entrer dans le récit : une scène inaugurale Séance 3 Une scène de théâtre (2 heures) Dominante Lecture Flammarion Jeunesse Vocabulaire : le mot scène Lecture méthodique Séance 4 Lire une scène de théâOral (2 heures) tre Séance 5 Prolongement Outils de la langue : la ponctuation ; les types de phrase Évaluation Séquence pédagogique 1 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e FICTION Titre Dominante Séance 6 Être acteur, jouer une scène de théâtre Lecture I. Roman et théâtre II. Le travail de l’acteur Séance 7 Fiction et Histoire : Le théâtre au 17e siècle. Séance 8 Avez-vous bien lu ? Prolongement Imaginer des mises en scène ; écrire des didascalies SÉANCE 1 ENTRER DANS L’UNIVERS DU ROMAN Si les élèves ont déjà abordé la notion de paratexte, cette séance sera menée rapidement. Les seules traces écrites concerneront les hypothèses de lecture et les informations concernant Louison. On pourra profiter du temps restant pour démarrer une recherche ou proposer des photographies ou un schéma sur le théâtre en tant que lieu. Support Notions Objectifs le livre. le paratexte, 1re de couverture, 4e de couverture, dos, pages intérieures. à caractériser le livre objet et le vocabulaire relatif à sa description. à faire émerger des hypothèses de lecture par l’étude du paratexte. à mettre en relation le texte de présentation et l’illustration. à à LE PARATEXTE A/ Première de couverture 1. Quel est le titre du livre ? 2. Qui est l’auteur de ce roman ? 3. Décrivez l’illustration (premier plan, arrière-plan, couleur dominante...). B/ Quatrième de couverture 1. De quels éléments se compose la quatrième de couverture ? 2. Lisez le texte de présentation. - qui est Louison ? donnez toutes les informations sur ce personnage. - qui est Molière ? - à quelle époque le roman se déroule-t-il ? - quels éléments de ce texte retrouve-t-on dans les illustrations ? 3. Formulez vos hypothèses de lecture. C/ Pages intérieures 1. Où trouve-t-on des informations sur l’auteur dans le livre ? Quelle information concernant ce roman vous paraît intéressante ? 2. Pour commander ce livre en librairie, quelles informations devez-vous communiquer au libraire ? Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 2 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e Correction A/ Le titre du livre est Louison et monsieur Molière, deux noms propres dont un, Molière, est aussi une personne, auteur et comédien qui a existé. L’auteur est Marie-Christine Helgerson ; aucune confusion n’est possible avec son personnage féminin puisqu’elle ne porte pas le même prénom. Sur la couverture, deux personnages sur une scène de théâtre, repérable aux planches... Mais, estce vraiment une scène de théâtre ? Ne pourrait-on pas être dans la réalité ? C’est une question que les élèves se poseront peut-être et qui est une des interrogations du roman. Molière assis dans un fauteuil semble souffrir (robe de chambre passée par dessus ses vêtements, cri, main portée à sa tête) ; son état semble inquiéter la jeune fille qui est à ses côtés (regard, mains croisées en signe d’impuissance ?). Les élèves connaissent-ils le titre de la pièce dont il est question ici ? Si non, ils auront l’occasion de le découvrir par leurs recherches et à la lecture du roman. Les deux personnages se détachent du fond sombre grâce à la couleur de leurs vêtements : robe blanche pour Louison, chemise et « pansement » blancs pour Molière. B/ 1. La quatrième de couverture se compose d’un texte de présentation et de diverses informations (code barre, genre du récit : roman, catégorie d’âge, logo de la collection...). 2. Louison est une enfant de 10 ans, fille de comédiens. Elle rêve d’être actrice. Molière la choisit pour jouer un rôle dans sa dernière pièce. Le roman se déroule donc à l’époque de Molière c’està-dire au XVIIe siècle, sous Louis XIV. L’illustration de la première de couverture a donc certainement pour cadre une scène de théâtre ; la jeune fille en robe blanche est sans aucun doute Louison. Hypothèses de lecture : Comment Louison a-t-elle été choisie par Molière ? Comment les comédiens vivaient-ils à l’époque du roi Soleil ? C/ 1. Les informations biographiques sont à la fin du livre, page 121. On y apprend que le personnage de Louison a, tout comme Molière, réellement existé. 2. Pour commander le livre, il faut le titre, l’auteur, la maison d’édition (Flammarion) et la collection. n Recherche Le roman fait une large part à l’époque historique et au théâtre sous toutes ses formes. Il paraît intéressant d’en profiter pour faire mener aux élèves, individuellement ou en petits groupes, des recherches (très ciblées), qu’ils exposeront oralement ou qu’ils afficheront. - Molière : date de naissance et de mort. Données biographiques. Quelques titres de ses pièces de théâtre. Le titre de sa dernière pièce. - Le roi Soleil : années de son règne. Quelques réalisations architecturales pendant son règne. Place des arts et des lettres : quelques noms d’autres auteurs de roman ou de « théâtre », de compositeurs, de peintres... - Le théâtre en tant que lieu (des noms de salles ; les différentes parties d’une salle : scène, orchestre, balcon... ; les accessoires : cintres, rideau...). On conseille de regarder le début du Cyrano de Bergerac de Rappeneau (avec Depardieu dans le rôle de Cyrano) qui rend bien compte de ce qu’était le théâtre au XVIIe siècle : exiguïté de la scène, fauteuils sur la scène pour les personnes riches, chandelles que l’on allume et dont la durée de combustion explique le découpage en actes... Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 3 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e SÉANCE 2 ENTRER DANS LE RÉCIT Support Notions Objectifs les premières pages. à situation d’énonciation ; situation initiale. à déterminer la situation d’énonciation. à dégager le sens de la scène inaugurale. à n Déroulement On lira à haute voix (ou on fera lire aux élèves) les premières pages du roman (p. 9-10). La situation d’énonciation - Qui raconte cette histoire ? Justifiez votre réponse. - Où le récit commence-t-il ? - Quand le récit commence-t-il ? - À quel temps le récit est-il écrit ? Une scène inaugurale - Quels sont les personnages en présence ? (ceux qui parlent, ceux dont le narrateur parle) - Qui est, à votre avis le personnage principal ? Pourquoi ? Recopiez la phrase qui justifie votre choix. - Que fait Louison ? Correction La situation d’énonciation C’est Louison qui raconte son histoire. Le récit est à la première personne : « m’ », « j’ » et page 9 : « C’est ma fille. [...] Louison, va-t-en ! », « Louison, c’est moi » (p. 10). Le récit commence dans une salle à manger, vraisemblablement celle des parents de Louison : « J’étais sous la table de la salle à manger ». C’est l’heure du repas : « [...] pour animer le repas ». La narratrice Louison emploie le présent de narration. Les élèves auront peut-être quelques difficultés à repérer ce temps comme étant celui de la narration étant donné l’emploi du passé composé et de l’imparfait. Une scène inaugurale Les personnages en présence sont : Molière, Louison (je), les convives (ou invités) « sautant d’un convive à l’autre », les parents (de Louison) et plus particulièrement sa mère « maman ». Les seuls personnages qui parlent sont Molière et la mère de Louison. Dire qui est le personnage principal n’est pas simple en ce début du roman. Le titre laisse penser que Molière et Louison seront les personnages principaux ; cela est confirmé par les premières lignes : Molière prend la parole, la narratrice raconte ce qu’elle fait... mais la mère de Louison semble « jouer un rôle » important dans le récit. La lecture des lignes qui suivent cette courte scène lève toute ambiguïté : Louison est le personnage principal, elle va raconter son histoire : « Et je vais vous raconter comment cette petite bête cachée sous la table est devenue une actrice de M. Molière. » Il est intéressant de voir dans cette courte scène une scène inaugurale, de relire ce début de roman comme prélude d’un choix, d’un rêve : celui d’être actrice. C’est ce que nous savons sur Louison (quatrième de couverture) : comme ses parents, elle veut jouer la comédie, appartenir à la grande Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 4 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e famille du théâtre. Et, c’est sur un jeu, un rôle qu’elle s’est donné que s’ouvre le roman : « J’imitais un singe, sautant à quatre pattes d’un convive à l’autre, faisant des grimaces et caressant des jambes. [...] En rythme, je tapotais des chaussures. » Nous entrons de plain pied dans le monde du théâtre, et Molière par sa présence vient renforcer ce constat : « Il faut quand même du talent pour imiter un singe ». On pourra finir le relevé des occurrences qui concernent le théâtre : « Je fronce le nez » (mimique), « Elle a l’air drôle. Je pourrais lui trouver une place dans un ballet burlesque. » n Approfondissement, réflexion : De la scène romanesque à la scène de théâtre. - Pourquoi peut-on parler ici d’une scène romanesque ? - Quelle différence faites-vous avec une scène de théâtre ? On ne cherchera pas à apporter de réponse précise et justifiée aux questions ci-dessus. Elles permettront de faire surgir les représentations et connaissances des élèves et seront le point de départ d’une réflexion et d’une étude sur l’écriture théâtrale. Remarque : On pourra en profiter pour lever l’ambiguïté sur le mot scène en faisant une recherche sur ses différents sens : - J’ai perdu mon blouson, maman m’a fait une de ces scènes ! - Le mois dernier, mon frère est monté sur scène à la fête de l’école. - J’ai appris la scène 1 de l’acte I. Et toi ? - C’est Molière qui a mis en scène ses propres pièces. Courte séance de vocabulaire ou correction d’une recherche faite à la maison. Indication au professeur (Dictionnaire historique de la Langue française). Scène est un emprunt au latin scaena, scena « scène (d’un théâtre) », « théâtre » et par figure « scène publique, scène du monde », puis « comédie, intrigue » et à basse époque « partie d’un acte ». Le mot latin est lui-même emprunté au grec skênê « endroit abrité », « tente », « tréteau » et terme technique de théâtre pour « scène ». « faire une scène » : prendre violemment quelqu’un à partie. (1782). « monter sur scène » : monter sur les planches, sur la partie du théâtre où se déroule le jeu des acteurs. « une scène » : partie d’un acte d’un ouvrage dramatique. « mettre en scène » : (autrefois « mettre sur la scène »), représenter par l’art dramatique. Lecture intégrale du roman à mener pour la fin de la séquence (séance 6). On demandera aux élèves : - d’être attentif aux informations que le roman apporte sur le sujet de la recherche qu’ils ont à mener. - de réfléchir aux questions : Peut-on jouer un rôle d’enfant parce qu’on est un enfant ? Peut-on être acteur sans travailler ? et de relever dans le roman des justifications de leur réponse. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 5 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e SÉANCE 3 UNE SCÈNE DE THÉÂTRE Pendant que les élèves auront à lire le roman, on travaillera sur la spécificité de l’écriture théâtrale et on élaborera des hypothèses sur le travail du metteur en scène et celui de l’acteur avant de revenir au roman pour voir ce qui en est dit. L’extrait choisi est celui où Louison a un rôle ce qui facilitera le retour au roman. Support Objectifs extrait du Malade imaginaire (II, 8). à découvrir quelques conventions du langage théâtral. à définir les termes réplique, didascalie. à analyser la visée d’un dialogue de théâtre. à mettre en relation le but du dialogue et son écriture (quels outils de la langue ?). à n Acte II. Scène 8. (Extrait) LOUISON, ARGAN. LOUISON. - Qu’est-ce que vous voulez, mon papa ? Ma belle-maman m’a dit que vous me demandez. ARGAN. - Oui. Venez là. Avancez là. Tournez vous. Levez les yeux. Regardez-moi. Eh ! LOUISON. - Quoi, mon papa ? ARGAN. - Là ? LOUISON. - Quoi ? ARGAN. - N’avez-vous rien à me dire ? LOUISON. - Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, le conte de Peau d’âne ou bien la fable du Corbeau et du renard, qu’on m’a appris depuis peu. ARGAN. - Ce n’est pas là ce que je vous demande. LOUISON. - Quoi donc ? ARGAN. - Ah ! rusée, vous savez bien ce que je veux dire. LOUISON. - Pardonnez-moi, mon papa. ARGAN. - Est-ce là comme vous m’obéissez ? LOUISON. - Quoi ? ARGAN. - Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d’abord tout ce que vous voyez ? LOUISON. - Oui, mon papa. ARGAN. - L’avez-vous fait ? LOUISON. - Oui, mon papa. Je vous suis venue dire tout ce que j’ai vu. ARGAN. - Et n’avez-vous rien vu aujourd’hui ? LOUISON. - Non, mon papa. ARGAN. - Assurément ? LOUISON. - Assurément. ARGAN. - Oh ! çà, je m’en vais vous faire voir quelque chose moi. (Il va prendre une poignée de verges) LOUISON. - Ah ! mon papa ! ARGAN. - Ah ! ah ! petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sœur ? LOUISON. - Mon papa ! ARGAN. - Voici qui vous apprendra à mentir. LOUISON, se jette à genoux. - Ah ! mon papa, je vous demande pardon. C’est que ma sœur m’avait dit de ne pas vous le dire, et je m’en vais vous dire tout. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 6 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e ARGAN. - Il faut premièrement que vous ayez le fouet pour avoir menti. Puis après, nous verrons au reste. LOUISON. - Pardon, mon papa. ARGAN. - Non, non. LOUISON. - Mon pauvre papa, ne me donnez pas le fouet. ARGAN. - Vous l’aurez. LOUISON. - Au nom de Dieu, mon papa, que je ne l’aie pas. ARGAN, la prenant pour la fouetter. - Allons, allons. LOUISON. - Ah ! mon papa, vous m’avez blessée. Attendez, je suis morte. (Elle contrefait la morte) ARGAN. - Holà ! Qu’est-ce là ? Louison, Louison ! Ah ! mon Dieu ! Louison ! Ah ! ma fille ! Ah ! malheureux, ma pauvre fille est morte. Qu’ai-je fait, misérable ? Ah ! chiennes de verges ! La peste soit des verges ! Ah ! ma pauvre fille, ma pauvre petite Louison. LOUISON. - Là, là, mon papa, ne pleurez point tant ; je ne suis pas morte tout à fait. n Déroulement I. Découvrir le texte On peut commencer par une lecture du professeur qui « jouera » les deux personnages (sans lire les didascalies, sauf peut-être celle où il est dit que Louison contrefait la morte). Les élèves n’ont pas le texte. Suivront quelques questions orales destinées à vérifier la compréhension des élèves. - Qu’avez-vous compris ? - Combien de personnages sont en présence ? - Comment sait-on qui parle ? (quand on écoute) - À quel genre cet extrait appartient-il ? Le texte est donné aux élèves. II. Énonciation : les marques d’un dialogue 1. Quelles sont les trois typographies que vous repérez dans cet extrait. - Laquelle correspond aux paroles des personnages ? 2. Surlignez ce qui n’est pas prononcé par les personnages sur scène. - Quel est le rôle des italiques ? (quelles informations donnent-elles ? à qui ces informations sont-elles destinées ?) 3. Qui sont les personnages en présence ? - Quel est le lien (de parenté) qui les unit ? Justifiez votre réponse en citant le texte. - Comment sait-on qui parle ? (quand on lit) - Par quels pronoms personnels les personnages se désignent-ils dans leurs répliques ? - Par quels pronoms personnels désignent-ils leur interlocuteur ? - Par quels GN désignent-ils leur interlocuteur ? parle de lui (d’elle), désigne Argan se désigne (pour Louison) désigne Louison (pour Argan) ARGAN regardez-moi ce que je demande m’obéissez me venir dire misérable n’avez-vous rusée, vous savez petite un homme dans la masque, vous chambre de votre Louison, ma pauvre sœur fille, ma pauvre petite Louison LOUISON m’a dit ; me demandez je vous dirai j’ai vu Flammarion Jeunesse vous ; mon papa mon pauvre papa désigne un autre personnage ma belle-maman ma sœur Séquence pédagogique 7 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e Correction I. On peut s’attendre à ce que les élèves aient compris qu’un père appelle sa fille pour la punir. Louison feint l’innocence alors que son père est une « caricature » de l’autorité, du pouvoir (emploi des ordres...). C’est par une ruse qu’elle échappe à la punition, (jouant sur les sentiments de son père et sur sa peur de mourir). Quand on écoute, on sait qui parle grâce à la désignation des personnages dans les répliques (Voir le tableau sur les repérages des pronoms et GN dans l’extrait). Louison s’adresse à son père et lui dit « mon papa », elle le vouvoie ; son père la vouvoie aussi ; ce n’est que lorsque Louison contrefait la morte que nous connaissons le prénom de sa fille : « Louison. Ah ! ma fille ! ». On peut aussi s’attendre à ce qu’ils repèrent un extrait de pièce de théâtre. Il peut être lu ou écouté mais le mieux est de le regarder en tant que spectateur. Il est fait pour être mis en scène joué et donné en spectacle. II. 1. Dans cet extrait, on repère trois typographies : les majuscules et les minuscules d’imprimerie ; les italiques. Les paroles des personnages sont en minuscules. 2. Les italiques (sauf celles qui sont utilisées pour distinguer un titre, dans les paroles de Louison) donnent des informations sur les gestes des acteurs, leur jeu. Elles sont destinées au comédien et/ou au metteur en scène. On appelle ces informations des didascalies. 3. Les personnages en présence sont Argan, le malade imaginaire, et Louison, sa fille (« mon papa »). Quand on lit, on sait qui parle grâce au nom des personnages écrit en majuscules. On pourra fixer quelques conventions du langage théâtral : Le texte théâtral se reconnaît à sa présentation : - majuscules pour les personnages. - indications scéniques ou didascalies en italiques ; - minuscules pour les répliques. Le texte théâtral est écrit pour être joué. Les didascalies donnent des indications sur les jeux de scène possibles (déplacement des acteurs, gestes, ton de la voix, décor...) Les répliques sont les paroles prononcées par les personnages. n Pourquoi ? À qui ? Comment ? les personnages parlent-ils ? « Ce sont tes mots qui comptent ». (p. 70) On tentera de voir, par une lecture attentive des répliques et de leur enchaînement, que le théâtre est paroles, que ces paroles ont une double destination. C’est à la séance suivante que la dimension orale du théâtre sera réellement travaillée. a) Qui a demandé à Louison de venir voir Argan ? b) Comment les spectateurs l’apprennent-ils ? c) Pourquoi Argan veut-il voir Louison ? d) Quand Louison entre en scène, que sait Argan ? que sait Louison ? que sait le spectateur ? e) À quoi sert cette scène : informer ? faire rire ?... Correction a) C’est sa « belle-maman » qui a demandé à Louison de venir voir son père Argan. Cela s’est passé « hors scène » mais la phrase de Louison permet au spectateur de comprendre pourquoi elle arrive sur scène. On insistera sur cet aspect des répliques qui ne s’adressent pas uniquement à leur interlocuteur sur scène mais aussi aux spectateurs. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 8 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e b) Argan veut voir Louison car elle n’a pas respecté l’engagement qu’elle avait pris vis à vis de lui : « - Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d’abord tout ce que vous voyez ? » « Ah ! ah ! petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sœur ? » Il veut donc la punir. (exercice de l’autorité parentale). c) La réponse à cette question recoupe la précédente mais pas sous le même angle. Il s’agit ici de faire percevoir aux élèves l’inutilité de la présence de Louison du point de vue des informations qu’elle pourrait donner à son père. En effet, Argan sait qu’Angélique a « reçu » un homme dans sa chambre... Le spectateur le sait aussi... Pourquoi alors la faire venir sur scène ? Parce que Louison ne sait pas que son père sait. Remarque : il est important que les élèves perçoivent l’intérêt de cette question au théâtre : que sait chacun des personnages ? que sait le public ? Son père cherchera donc à la confondre : « petite masque », où le terme masque prend le sens de dissimulatrice. d) La scène prend une dimension comique : le père veut confondre sa fille ; sa fille cherche à échapper à la sentence... Le comique naît, nous l’avons vu de la différence de « savoir » des personnages. C’est le comique de situation. Remarque : Le travail mené lors de la séance suivante pour lire cette scène permettra de mettre en évidence d’autres effets comiques, liés au langage et aux jeux de scène. SÉANCE 4 LIRE UNE SCÈNE DE THÉÂTRE Support Objectifs extrait du Malade imaginaire (II, 8). à lire en mettant le ton. à lire en respectant la ponctuation. à donner diverses valeurs à l’exclamation. à « Je lis. Je décortique le sens. Je relis. Je m’occupe des sons. Je répète à plusieurs reprises. » C’est ce qu’écrit Louison, page 52, et nous inviterons les élèves à suivre son exemple... C’est en s’interrogeant sur Comment bien lire ? Quel effet dois-je rendre ? que les élèves seront les plus attentifs à l’enchaînement des répliques, à leur longueur, leur ponctuation et à la valeur de la ponctuation... Il s’agira ici de faire lire de nombreux élèves pour arriver à rendre le mieux possible les différents sentiments des personnages : l’autorité, l’ignorance feinte, la peur réelle d’être battue... Mais il faut découvrir ces sentiments et le ou les rôle(s) que chacun des personnages joue(nt) face à l’autre et face au public. C’est pourquoi cette séance fera une grande place aux propositions des élèves qui pourront être guidés par des questions les invitant à s’intéresser au pouvoir des mots, à l’acte de communiquer... à ces paroles qui manquent parfois d’efficacité et qui, au théâtre en général et dans cette scène en particulier, sont alors supplantées par le jeu pour le plus grand plaisir des spectateurs. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 9 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e n Comment faire rire ? Comment faire lire ? Remarque : ce travail pourra être mené oralement, des questions précédant quasiment chaque réplique. On pourra organiser une synthèse écrite qui tiendra compte des différents éléments découverts par les élèves : place de la parole ; place du jeu ; qui cherche à faire quoi ?... Synthèse possible : Au début, Louison joue un jeu (théâtre dans le théâtre) en feignant de ne pas comprendre ce que son père attend d’elle (parole inefficace ; la communication ne s’établit pas). Puis, elle ment (Avec aplomb ? Louison croit-elle vraiment qu’elle peut berner son père ?). Enfin, elle cherche à se défendre des foudres paternelles ou plutôt des « verges » et elle implore... ce qui ne « marche » pas non plus. Décidément, la parole ne semble pas avoir l’efficacité requise dans cette scène... Elle cédera le pas au jeu de scène, au visuel (largement appelé par le verbe « voir »). Les questions suivantes sont indicatives. a) Comment Argan s’adresse-t-il à sa fille ? Que cherche-t-il ? Quel est son but ? b) Comment Louison répond-elle ? À quel moment peut-on penser qu’elle change de ton ? c) La communication s’établit-elle entre les personnages ? Justifiez votre réponse à l’aide des réponses aux questions ci-dessus. d) Pourtant, le dialogue « avance ». À quel moment ? Comment ? Qui fait des concessions à l’autre pour débloquer cette situation ? e) À quel moment précis Louison se rend-elle compte que son père sait ? qu’elle a été « manipulée » ? f) Que fait-elle pour échapper au fouet ? Est-ce par la parole qu’elle y arrive ? Éléments de correction Comment faire rire ? Comment faire lire ? Le comique naît aussi de la difficulté que les personnages ont à communiquer. Chacun semble être conduit par une logique qui lui est propre. Argan ordonne, se montre autoritaire (expression de l’ordre qui s’oppose aux interrogations de Louison), il attend des réponses nettes mais Louison semble ne pas percevoir le ton de son père. Ainsi, à l’interro-négation « N’avez-vous rien à me dire ? » qui attend par convention une réponse positive et qui est censée rappeler à Louison l’engagement qu’elle a pris (espionner sa grande sœur), elle répond positivement « je vous dirai » mais répond « à côté », se proposant de « désennuyer » son père par des histoires, des contes ou fables (dont le côté moral n’échappera pas au lecteur). Elle continue de feindre l’ignorance : « Quoi ? » « Pardonnez-moi », ici dans le sens de « excusez-moi, je ne comprends pas ce que vous avez dit... » très différent du « Pardon, mon papa » où, un peu plus loin dans la scène, Louison implore son père. Les nombreuses interrogations de Louison « quoi ? » qui répondent parfois à des questions montrent encore l’impossibilité de communiquer entre ces deux personnages. Louison cherche à échapper aux questions de son père. Argan est donc obligé de s’avancer pour débloquer la situation : « Ne vous ai-je pas recommandé de me venir dire d’abord tout ce que vous voyez ? », où « d’abord » a le sens de « tout de suite ». De là jusqu’à la ruse de Louison, le comique joue davantage sur les répétitions : celle du verbe « voir », de « assurément » ou encore des répliques de Louison : « Oui, mon papa », deux fois ; « Non, mon papa » deux fois aussi. « Oh ! çà, je m’en vais vous faire voir quelque chose moi. » Lorsque Louison voit les verges, elle sait qu’elle a été manipulée et Argan le confirme immédiatement : « petite masque. Vous ne me dites pas que vous avez vu... ». On invitera les élèves à comparer les deux interjections « Ah ! » dans les répliques suivantes. Sur quel ton les dire ? Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 10 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e LOUISON. - Ah ! mon papa ! (Louison vient de voir les verges ; elle comprend) ARGAN. - Ah ! ah ! petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sœur ? (les ah ! expriment-ils la satisfaction de ce père qui s’est joué de son enfant ?) Pour échapper au fouet, dont Argan justifie l’usage : « Il faut premièrement que vous ayez le fouet pour avoir menti. », Louison implore, invoque Dieu... Mais Argan est intraitable. Le langage n’est pas suffisant, les mots n’arrivent pas à convaincre. Là encore, le jeu de scène va prendre le pas sur la parole : « Attendez : je suis morte » dit Louison et elle contrefait la morte. Le fait d’annoncer « je suis morte » et de faire précéder cette annonce de « Attendez », ordre étonnant dans la bouche de cette enfant pressée par son père, sous le menace imminente des coups marque un tournant dans la scène. Louison prend le contrôle des opérations en imposant son jeu alors que jusque là, elle cherchait à échapper (maladroitement) aux filets que lui tendait son père pour y tomber en mentant. Comment lire la réplique d’Argan qui suit cette mort simulée ? La croit-il vraiment morte ? Rentre-t-il dans le jeu de Louison car elle n’est qu’une enfant ? ARGAN. - Holà ! Qu’est-ce là ? Louison, Louison ! Ah ! mon Dieu ! Louison ! Ah ! ma fille ! Ah ! malheureux, ma pauvre fille est morte. Qu’ai-je fait, misérable ? Ah ! chiennes de verges ! La peste soit des verges ! Ah ! ma pauvre fille, ma pauvre petite Louison. Remarque : on pourra mettre en relation ce travail et celui « mené par Molière » lors des répétitions et lors de la représentation telles qu’elles sont relatées dans le roman. (voir séance 6). Outils de la langue Les types de phrase / Les interjections. Comment être le plus proche possible de l’oral ? SÉANCE 5 EVALUATION réinvestir ce qui a été étudié sur les contraintes de l’écriture théâtrale. à vérifier les acquis. Pour ces exercices, on donnera aux élèves la liste des personnages. Objectifs à Le Malade imaginaire. Quatre représentations en 1673 du 10 au 17 février, avec Molière Personnages ARGAN, malade imaginaire. BÉLINE, seconde femme d’Argan. ANGÉLIQUE, fille d’Argan et amante de Cléante. LOUISON, fille d’Argan et sœur d’Angélique. BÉRALDE, frère d’Argan. CLÉANTE, amant d’Angélique. MONSIEUR DIAFOIRUS, médecin. THOMAS DIAFOIRUS, son fils et amant d’Angélique. MONSIEUR PURGON, médecin d’Argan. MONSIEUR FLEURANT, apothicaire. MONSIEUR BONNEFOY, notaire. TOINETTE, servante. Joués par Molière Armande Béjart Louison Beauval (8 ans) Du Croisy La Grange Beauval La Thorillière ? La Thorillière ? Mme Beauval La scène se passe à Paris. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 11 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e 1. Imaginez et écrivez les didascalies possibles : - qui parle ? (en majuscules). Indications scéniques. (- indiquez dans la marge le ton que vous mettriez pour chacune des répliques) ................................................., ................................................., ................................................. ................................................. - Ah, mon Dieu ! Ah, malheur ! Quel étrange accident ! ................................................. - Qu’est-ce, Toinette ? ................................................. - Ah, Madame ! ................................................. - Qu’y a-t-il ? ................................................. - Votre mari est mort. ................................................. - Mon mari est mort ? ................................................. - Hélas ! oui. Le pauvre défunt est trépassé. ................................................. - Assurément ? ................................................. - Assurément. Personne ne sait encore cet accident-là, et je me suis trouvée ici toute seule. Il vient de passer entre mes bras. Tenez, le voilà de tout son long dans cette chaise. ................................................. - Le ciel en soit loué ! Me voilà délivrée d’un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de t’affliger de cette mort ! ................................................. - Je pensais, Madame, qu’il fallût pleurer. Ponctuez cette réplique pour la rendre lisible. Utilisez un stylo rouge. (4 phrases) ................................................. - Va va cela n’en vaut pas la peine quelle perte est-ce que la sienne et de quoi servirait-il sur la terre un homme incommode à tout le monde malpropre dégoûtant sans cesse un lavement ou une médecine dans le ventre mouchant toussant crachant toujours sans esprit ennuyeux de mauvaise humeur fatiguant sans cesse les gens et grondant jour et nuit servantes et valets. 2. Ponctuez ces répliques pour les rendre lisibles. Utilisez un stylo rouge. (4 phrases) Cette scène suit celle du précédent exercice. TOINETTE - O Ciel ah fâcheuse aventure Malheureuse journée ANGELIQUE - Qu’as-tu Toinette et de quoi pleures-tu TOINETTE - Hélas J’ai de tristes nouvelles à vous donner ANGELIQUE - Hé Quoi TOINETTE - Votre père est mort ANGELIQUE - Mon père est mort Toinette TOINETTE - Oui Vous le voyez là Il vient de mourir tout à l’heure d’une faiblesse qui lui a pris ANGELIQUE - O Ciel Quelle infortune Quelle atteinte cruelle Hélas Faut-il que je perde mon père la seule chose qui me restait au monde.. Correction Se référer aux scènes 12 et 13 de l’acte III dans Le Malade imaginaire. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 12 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e SÉANCE 6 ÊTRE ACTEUR JOUER UNE SCÈNE... DANS LE ROMAN Support Objectifs le livre, pages 83 à 86. distinguer narration et langage théâtral. à découvrir un métier exigeant. à à I. Roman et théâtre On relira l’extrait du roman, de la page 83 « À mon tour » à la page 86 « Et il me chasse avec une tapette ». - Quels sont les personnages en présence dans cet extrait ? - Où sont-ils ? - Écrivez en une phrase ce que Louison raconte dans ces trois pages. À votre avis pourquoi a-t-elle choisi de raconter cette scène (ce moment) ? - Comment les répliques empruntées à Molière sont-elles signalées ? - À quoi sert la narration ? Justifiez vos propositions en citant le texte. - La narration a-t-elle exactement le même rôle que des didascalies ? Correction Les personnages en présence sont Molière qui joue Argan – le malade imaginaire – et Louison, sa fille (sur scène). Ils sont sur scène lors de la première représentation de la pièce. Louison (narratrice) raconte comment s’est déroulée cette scène avec Molière. C’est un moment important pour elle et marquant car c’est sa première apparition en public. Les répliques empruntées à la pièce (paroles prononcées) sont signalées par des italiques. La narration permet au lecteur d’avoir une idée : - des jeux de scène de Louison et Molière en tant qu’acteurs ce jour-là : « Il va pour prendre un fouet », « Je me protège du fouet et je crie », « Je baisse la tête et fais une moue attristée »... On pourra inviter les élèves à comparer ces indications à celles réellement portées sur le texte de Molière. Elles sont plus nombreuses et donnent à voir « une mise en scène possible ». On pourra inviter les élèves à comparer ces propositions et celles qu’ils auront mises en place lors de la séance consacrée à la lecture de la scène. - de la réaction des spectateurs : « [...] toute l’assistance éclate de rire », « Les spectateurs éclatent de rire ».... Ces mentions de la présence des spectateurs sont importantes car elles rappellent la double destination du langage théâtral. - des pensées de Louison, des commentaires sur ce qu’elle a ressenti : « Je me calme et respire », « Est-ce que j’ai bien joué mon rôle de morte qui se réveille ? »... Nous sommes dans la fiction. Il ne faut pas oublier que Louison raconte ce qu’elle a vécu tout en faisant des choix. Elle ne redonne pas le texte intégral de la scène dans laquelle elle joue... II. Le travail d’acteur Être acteur, jouer dans un film ou une publicité, passer à la télévision ou participer à un casting est un « rêve » pour beaucoup de nos élèves. Il paraît si simple de jouer à être soi, c’est à dire un enfant ou un adolescent... Cependant ? c’est un travail exigeant et Louison le raconte bien. Il s’agira de relever dans le roman les informations qui concernent le travail d’acteur. On pourra « moderniser » cette recherche en établissant des fiches sur les métiers du spectacle, des acteurs Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 13 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e aux réalisateurs en passant par les techniciens. On pourra travailler à partir du centre d’autodocumentation du Centre d’information et d’orientation, réaliser un questionnaire d’enquête, interviewer une personnalité du monde du spectacle... n Activité 1 - Quelles sont à votre avis les qualités d’un acteur ? - Doit-il beaucoup travailler ou est-ce « facile » comme le pense Guillaume qui pense que comme il est cuisinier il pourrait jouer sans problème un rôle de cuisinier ? (p. 68) - Quels exercices peut-il faire ? - Justifiez vos réponses par des citations du roman. n Activité 2 Les répétitions : - page 64 de « Nous répétons au Palais Royal » à « Y compris avec toi ». - Quels sont les sentiments de Louison ? - Quelle est la visée du discours de Molière ? - Relevez les différentes formes verbales qui servent cette intention. - de la page 70 « Samedi 4 février » à la page 72, « On continue notre travail ». Éléments de correction Activité 1. Les qualités d’un acteur, son travail : - « Je veux former ma mémoire, apprendre des scènes, des dialogues comme papa et maman. » dit Louison (p. 21). Patiente, elle (Frosine) lit et je répète. J’écoute, j’apprends par cœur et je n’oublie pas. (p. 23) Je me rends compte qu’il va falloir longtemps avant que je devienne une bonne actrice. Apprendre par cœur, ce n’est pas suffisant. Bien jouer, c’est plus compliqué que de répéter des dialogues. (p. 23) « Tu n’es pas encore prête à monter sur scène. Tu parles trop vite et sur un ton faux. » (p. 24) J’étudie les jeux des visages, écoute les voix des acteurs. (quand Louison assiste à des répétitions et des représentations) (p. 25) Je choisis les heures où la lumière filtre par la lucarne. Je réfléchis. Je lis. Je décortique le sens. Je relis. Je m’occupe des sons. Je répète à plusieurs reprises. Je sais par cœur mon texte et je le sens dans ma tête. Comme maman lorsqu’elle se prépare pour un rôle, je travaille des heures. (p. 52-53) Ce sont les mots qui parlent. Les mains, les bras doivent rester calmes. Louison, pas de moulinets, pas de chichis, pas de manières. De toute façon, tu as encore tout à apprendre. (p. 59) Je fais de longs exercices pour prononcer chaque groupe de sons tel que Molière le souhaite. (p. 62) (cailloux dans la bouche par exemple) « Louison, ne bouge pas tes mains lorsque tu parles. L’énergie de tes paroles doit venir de ta voix. Je te l’ai dit. » (p. 70) Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 14 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e Activité 2. Texte 1. Louison est intimidée et inquiète (le trac). Molière cherche à la rassurer (il énumère les progrès au présent) puis il lui donne des conseils. On relève des verbes à l’impératif présent (repose, parle, ne pense pas, rassure-toi) une locution suivie du subjonctif (veille à ce que ce soit...). Les phrases dont les verbes sont au présent et au futur ont une intention explicative : illustration par l’exemple (tu expires au moment où... comme ça. ) ; valeur de vérité générale du présent dans « L’énergie est dans ta gorge et dans ta langue. » SÉANCE 7 FICTION ET HISTOIRE Objectifs exploiter une notice biographique. repérer dans la fiction les emprunts à l’Histoire. à distinguer fiction et Histoire. à à n Notice biographique Molière Naissance à Paris en janvier 1622 de Jean-Baptiste Poquelin, fils d’un maître tapissier valet de chambre du roi. En 1643, il constitue une troupe et fonde L’Illustre théâtre avec Madeleine Béjart. Il prend le nom de Molière en 1644 et devient le directeur de L’Illustre théâtre qui après quelques représentations en province joue à Paris dans des salles de jeu de paume désaffectées. Le succès n’est pas au rendez-vous... De 1645 à 1658, Molière et sa troupe partent en province. En 1654, Molière écrit sa première pièce, L’Étourdi, comédie qu’il joue à Lyon. En 1656, il écrit sa deuxième pièce, Le Dépit amoureux, comédie qu’il joue à Béziers. De retour à Paris, il obtient vite du succès et, le 24 octobre 1658, c’est le triomphe : il joue Nicomède, une tragédie de Corneille et Le Docteur amoureux, une farce qu’il a écrite, devant la cour du roi Louis XIV. Sa farce fait rire le roi aux éclats... Soutenu par le roi et Monsieur, frère du roi, il partage avec les comédiens italiens la salle du PetitBourbon à Paris, puis, en 1661, il s’installe au théâtre du Palais-Royal (qui deviendra la Comédie Française). On y jouera de nombreuses pièces, qu’il écrit, met en scène et dans lesquelles il joue un rôle. En 1662, il épouse Armande Béjart (sœur ou fille de Madeleine, de 20 ans plus jeune que lui). En 1664, c’est le baptême de son premier fils dont le roi est le parrain. Les pièces écrites pendant cette période passée au Palais-Royal ont fait le succès de Molière : Tartuffe (1664), Dom Juan (1665), Le médecin malgré lui (1666), L’Avare (1667), Le Bourgeois gentilhomme (1670) - pièce pour laquelle Lully compose la musique -, Les Fourberies de Scapin (1671), Les Femmes savantes (1672) et enfin Le Malade imaginaire (1673). Mort de Molière le 17 février 1673 après la quatrième représentation du Malade imaginaire. 1. Exploiter la notice biographique - Mettez une croix rouge à l’endroit où l’on pourrait insérer la venue de Mlle Beauval et de sa famille. - Soulignez les éléments de cette notice biographique qui sont évoqués dans le roman Louison et Monsieur Molière. Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 15 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e 2. Des emprunts historiquement datés dans la fiction - Quel jour ou quelle année sommes-nous ? - Les événements suivants sont-ils historiquement datés ? Si oui, mettez un H dans la marge. a) « Madeleine est morte, sanglote M. Molière à plusieurs reprises. » b) « Sa majesté ordonne et commande à ladite Beauval et à son mari de se rendre à la cour pour recevoir ses ordres ». c) « Quand Armande revient, M. Molière a les yeux fermés, les doigts crispés sur son drap. Et, à dix heures du soir, après un profond soupir fatigué, il meurt. » d) « Sans attendre le début du repas, M. Molière et Lully se sont disputés. Le roi avait donné à Lully la meilleure place à la cour. » e) « C’est la première représentation du Malade imaginaire. » Correction a) Mort de Madeleine Béjart, le 16 février 1672 (H). b) Lettre datée du 31 juillet 1670 (H). c) Mort de Molière, le 17 février 1673 (H). d) Année 1672, après la mort de Madeleine Béjart (H. Le repas appartient à la fiction mais la dispute de Molière et Lully est historiquement avérée). e) 10 février 1673 (p. 75 et 79) (H). Les élèves pourront rendre compte des informations concernant le monde du théâtre, qu’ils ont relevées dans le roman (voir proposition de travail et recherche proposées fin de la séance 2). SÉANCE 8 AVEZ-VOUS COMPRIS L’HISTOIRE ? 1. Qui parle ? À qui ? (sur 8 points) a) « Sa mère est brodeuse. Son père est fabricant de chandelles. » b) « Une actrice, mon enfant ! Mais qui est assez coupable pour t’avoir donné une telle idée ? » c) « Savez-vous qui vous a soufflé votre ligne ? » d) « Un directeur de théâtre a l’œil sur tout. Rien ne peut lui échapper lorsqu’il doit aussi écrire ses pièces et trouver des idées. C’est bien normal que je t’ai aperçue ». e) « Je regrette que Molière t’ait invitée comme actrice dans la troupe. J’espère que ta façon de jouer ne va pas contrarier la mienne. » f) « La Beauval était superbe, mieux encore que d’habitude ». g) « Il faudrait qu’on aille acheter le texte. Ton père n’a que des manuscrits. Et moi, je ne sais lire que des lettres imprimées. » h) « Louison-Louison. Je vous garde toutes les deux avec moi ». 2. Complétez les blancs avec les noms des personnages (sur 12 points) a) « ..................................... est morte, sanglote M. Molière à plusieurs reprises. [...] C’est une catastrophe pour mon cœur et pour notre troupe. » b) « ..................................... ordonne et commande à ladite ..................................... et à son mari de se rendre à la cour pour recevoir ses ordres ». Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 16 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e c) « Sans attendre le début du repas, M. Molière et ..................................... se sont disputés. Le roi avait donné à ..................................... la meilleure place à la cour. » d) « ..................................... ne nous gêne pas beaucoup. Elle est plutôt secrète ». e) « Ce soir, il y a un repas. ..................................... et ..................................... ont mis les bougeoirs d’argent et la vaisselle bleue. » f) « Mais, toi, tu sais lire ..................................... . Je t’ai vue dans ta chambre. - Oui, me dit ..................................... avec fierté. C’est ma grand-mère qui m’a appris. [...] je ne sais lire que les lettres imprimées » g) C’est ..................................... qui vous a soufflé vos lignes. h) ..................................... - Ah ! ah ! petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre sœur ? i) « Je suis épuisé ..................................... Beaucoup de souvenirs et d’inquiétudes pèsent sur moi. La mort de notre fils. Les inquiétudes constantes du théâtre. [...] » Correction Qui parle ? À qui ? a) Frosine à une sœur des Ursulines. b) sœur Marie Séraphine à Louison. c) Louison à sa mère. d) Molière à Louison. e) Sa mère à Louison. f) Les spectateurs entre eux. g) Frosine à Louison. h) Bertrand Beaubour à Louison, sa femme. Les noms des personnages a) Madeleine. b) Sa majesté - Beauval. c) Lully -Lully. d) Louison. e) Guillaume et Colin. f) Frosine - Frosine. g) Louison. h) ARGAN dans Le Malade imaginaire. i) Armande. Suggestions de lecture Romans historiques B. Coppin, Le quai des secrets, Flammarion Jeunesse Nantes, 1529. Le jeune Jason rêve de grandes traversées et chérit sa petite soeur Catherine. Jusqu’au jour où éclate le secret de ses origines… Ch. Crétois, Pas sous le même toit, Flammarion Jeunesse François, dont les parents ont été massacrés par des huguenots, ne peut surmonter sa haine lorsque son oncle donne asile à une protestante blessée et son bébé. Il quitte la maison… Ch. Crétois, Petit-Jean d’Angoulême, Flammarion Jeunesse Au début du XIIe siècle, Gianbatista, le sculpteur italien, arrive à Angoulême. Petit-Jean se propose de le guider jusqu’au chantier dela cathédrale et de le loger. Mais l’affection qui les unit suscite bien des conflits… E. Brisou-Pellen, Le trésor des Aztèques, Flammarion Jeunesse 1521 : maîtres de Mexico-Tenochtilan, les Espagnols convoitent le fabuleux trésor des Aztèques. Citlal et Mia se retrouvent au cœur de la résistance. A. Surget, Ménès, premier pharaon d’Egypte, la Trilogie, Flammarion Jeunesse Héritier du trône, Ménès doit braver mille dangers pour prouver qu’il est digne du titre de premier pharaon d’Egypte. Saura-t-il affronter ses ennemis, et devenir le Maître des Deux Terres ? Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 17 Louison et monsieur Molière Niveau 6e/5e Du même auteur, M.-Ch. Helgerson L’apprenti amoureux, Flammarion Jeunesse Lyon, 1542. Gilles, quinze ans, est apprenti chez un imprimeur et amoureux de la fille de celui-ci. Mais la belle Louise Labé va lui faire tourner la tête. Claudine de Lyon, Flammarion Jeunesse À onze ans, Claudine tisse de la soie dix heures par jour dans l’atelier de son père. Mais ce qu’elle veut, envers et contre tous, c’est aller à l’école afin d’échapper à cette vie misérable. Dans les cheminées de Paris, Flammarion Jeunesse En 1789, la montée vers la capitale d’un jeune savoyard et sa rude et périlleuse vie de ramoneur. Dans l’officine de Maître Arnaud, Flammarion Jeunesse À Reims, au Moyen Âge, Thierry étudie la médecine avec Maître Arnaud, un savant arabe, dans l’espoir de guérir les lépreux. Tous deux s’attirent vite les soupçons puis la haine des bourgeois ignorants. Vas-y, Claire !, Flammarion Jeunesse Malgré corset, bas et fines bottines de rigueur en 1898, Claire aime courir. Le plaisir de la vitesse, la sensation enivrante de liberté la poussent à rêver d’une course jusqu’au sommet de la tour Eiffel ! Flammarion Jeunesse Séquence pédagogique 18