Télé - Opéra de Massy

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PIERRE
& LE LOUP
Dossier Pédagogique 2014/2015
Mardi 18 novembre 2014 à 14h et 15h15
Durée : 50 minutes
CONTE MUSICAL
Musique de Sergeï Prokofiev composée en 1936.
Création à la Philharmonie de Moscou le 2 mai 1936.
Direction musicale Constantin Rouits
ORCHESTRE DE L’OPERA DE MASSY
2
SOMMAIRE
P/ 4
Le compositeur : Sergeï Prokofiev
P/6
En savoir plus
- Les compositeurs russes et l’univers du conte
- Le texte
- Comprendre l’œuvre
- Que s’est-il passé en 1936 ?
P/11 La musique
- Les personnages
- Les instruments
P/13 La production : l’Orchestre de l’Opéra de Massy
P/14 Le chef d’orchestre
P/15 L’orchestre symphonique
P/16 Les instruments de l’orchestre
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LE COMPOSITEUR
SERGUEÏ PROKOFIEV (1891 - 1953)
Ses relations avec le pouvoir soviétique se dégradent au
fil du temps. Les autorités sont peu disposées à lui accorder des visas de sortie du territoire afin qu'il puisse poursuivre ses tournées à l'étranger dont la dernière date de
1938. En fait, la pression idéologique qui pèse sur lui devient de plus en plus forte à partir de 1936 : Prokofiev
est accusé de « formalisme » ainsi que Chostakovitch. À
partir de 1943, certaines de ses œuvres sont interdites
à la publication. En 1948, à la suite du « Rapport Jdanov
», il est officiellement censuré en raison non seulement
de son « formalisme excessif », mais aussi pour ses «
tendances antidémocratiques en musique ». On l'accuse
de s'être « montré incapable de refléter la grandeur du
peuple ». Son opéra l'Histoire d'un homme véritable
(1948), écrit dans le but de contenter le pouvoir, est de
nouveau censuré. Il retrouve les faveurs des autorités soviétiques avec sa Symphonie n° 7 (1952, prix Staline). Il
meurt le 5 mars 1953, à Moscou, le même jour que Staline.
SERGUEÏ PROKOFIEV
NÉOCLASSICISME ET MODERNISME
Ses dates : 1891-1953
Dès l'âge de neuf ans, Prokofiev écrit un opéra pour enfant, le Géant (1900), suivi rapidement par trois autres
opéras, Sur les îles désertes (1902), le Festin de la peste
(1904), d'après un poème de Pouchkine, et Ondine
(1904-1907). Il joue sa première sonate pour piano à
Moscou en 1910, puis fait une tournée à Paris, à Londres
et en Suisse en 1913. C'est avec son Concerto pour piano
n° 1 qu'il obtient en 1914 son diplôme au conservatoire
et le prix Anton Rubinstein décerné aux pianistes-compositeurs.
Prokofiev s'engage dans l'écriture symphonique avec la
Suite scythe (1914), inspirée de l'ancien culte russe du
Soleil, et la Symphonie classique (1917). Il écrit la même
année sa cantate pour ténor, chœur et orchestre Sept,
ils sont sept, évocation des Titans, maîtres de l'univers,
ainsi que son Concerto n° 1 pour violon et les Vingt Visions fugitives pour piano.
Sa vie de compositeur : Sergueï Sergueïevitch Prokofiev
est un compositeur et pianiste russe dont les œuvres figurent parmi les plus importantes de la première moitié
du XXe siècle.
UNE VIE DANS LA TOURMENTE DE L’HISTOIRE
Né le 23 avril 1891, à Sontsovka, près de Iekaterinoslav,
en Ukraine, Prokofiev reçoit les premières leçons de
piano de sa mère, pianiste amateur. Il suit les cours du
compositeur russe Reinhold Glier qui lui enseigne en particulier la théorie et l'harmonie. En 1904, à l'âge de treize
ans, il entre au conservatoire de Saint-Pétersbourg et
étudie l'orchestration avec le compositeur Nikolaï
Rimski-Korsakov et le piano avec Anna Essipova.
Prokofiev quitte la Russie en 1918 pour le Japon, puis les
États-Unis et la France. De 1918 à 1933, il effectue de
nombreuses tournées internationales, en Italie, en Allemagne, aux États-Unis, au Canada et à Cuba, jouant particulièrement ses cinq concertos pour piano et les cinq
premières de ses sonates pour piano. Après deux tournées en Union soviétique en 1927 et en 1932, il retourne
s'installer définitivement dans sa patrie en 1934.
Ses œuvres de jeunesse, en particulier son Concerto n° 1
pour piano (1911) et la Suite scythe pour orchestre (1914),
valent à Prokofiev une réputation d'iconoclaste musical.
À Paris, il compose pour l'imprésario des ballets russes
Serge de Diaghilev les ballets Chout (le Bouffon, 1921)
et le Pas d'acier (1927), description de l'évolution industrielle qui touche alors la Russie soviétique. Il compose
aussi ses célèbres opéras l'Amour des trois oranges (créé
en 1921), l'Ange de feu (1927) et le Joueur (1927),
d'après Dostoïevski.
Marié en 1923 à la soprano espagnole Lina Llubera dont
il a deux fils, il se sépare d'elle et vit dès 1947 avec la poétesse Mira Mendelson (ci-contre) avec qui il écrit plusieurs de ses livrets, dont celui de Guerre et Paix (1952).
Ses œuvres les plus populaires, écrites après son retour
en Union soviétique, sont le conte de fée symphonique
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Pierre et le Loup (1934), pour narrateur et orchestre ; les
ballets Roméo et Juliette (1938) et Cendrillon (1944),
l'opéra Guerre et Paix (1952) et la puissante Symphonie
n° 5 (1944). Prokofiev composa aussi pour le cinéma la
suite Lieutenant Kijé (1934) et, pour les films du metteur
en scène soviétique Sergueï Eisenstein, la cantate historique Alexandre Nevski (1939) et Ivan le Terrible (1945).
Ses opéras :
1911 : Maddalena
1915-1916 : Le joueur
1921 : L’amour des trois oranges
1922-1925 : L’ange de feu
1940 : Senyon Kotko
1940-1941 : Les fiançailles au couvent
1941-1942 : Guerre et Paix
1948 : Un homme authentique
SERGUEÏ PROKOFIEV ET MIRA MENDELSSOHN
5
EN SAVOIR PLUS . . .
LES COMPOSITEURS RUSSES ET L’UNIVERS DU CONTE [PAR BRUNO GOUSSET]
sakov, lui, est davantage intéressé par les sujets orientaux. Il compose sa symphonie Antar sur une légende
arabe dans laquelle une gazelle est métamorphosée en
une belle et puissante princesse. Dans sa suite symphonique Shéhérazade, il s’inspire de plusieurs contes merveilleux tirés des Mille et une Nuits. Dans ses opéras, il
fait appel à des légendes paysannes russes très anciennes où le sentiment de la nature joue un rôle important comme celle du Tsar Saltan qui commence ainsi :
« il était une fois un empereur qui écoutait un peu trop
aux portes. Il entendit trois sœurs se quereller parce que
chacune voulait l’épouser. Il choisit la plus jeune et lui
donna un fils puis il partit pour la guerre. Pendant ce
temps, le petit prince devint adulte en l’espace de
quelques jours et les deux grandes sœurs, par jalousie,
écrivirent au Tsar que son fils était un monstre. L’Empereur ordonna que l’on enferme sa femme et son fils dans
un tonneau jeté à la mer. Au gré des flots, le tonneau
échoua sur une île déserte qui devint, par la grâce d’un
cygne magique, une merveilleuse et riche cité. Le prince
n’avait cependant qu’un souhait, savoir qui était son
père. C’est pourquoi le cygne le transforma en bourdon,
afin qu’il se rende dans son pays natal où il creva les yeux
de ses méchantes tantes ». C’est l’épisode célèbre du
« vol du bourdon ».
Serge Prokofiev est né dans un domaine agricole ukrainien. Vivant au beau milieu des champs de blés à perte
de vue, son enfance est tout entière au contact de la nature et des animaux. Plus de dix de ses partitions sont
fondées sur des contes, et d’autres, pour piano notamment, portent simplement le titre de Conte ou Contes de
la vieille Grand-mère, sans que l’on sache si ces pièces se
rapportent à un récit particulier ou évoquent seulement
une atmosphère légendaire. Dans la culture russe, les légendes, les contes pour enfants, les féeries en tous
genres tiennent une place très importante. La raison
principale est la position géographique de la Russie, à
mi-chemin entre orient et occident, ce qui, en quelque
sorte, double l’univers culturel du peuple russe chez qui
les légendes arabes ou persanes comme Les Mille et une
Nuits, s’additionnent aux contes européens traditionnels
et à l’imagerie populaire typiquement russe, avec ses histoires de cygnes transformés en jeunes filles, d’ondines
amoureuses d’un prince, de sorcières ou d’oies sauvages
capables de miracles comme de maléfices.
Tsar Saltan de Rimsky Korsakov fut représenté en 1900,
l’année même où, âgé de neuf ans, Serge Prokofiev compose son premier opéra sur un sujet assez peu moral qu’il
invente: un géant s’empare d’une petite fille et arrive à
vaincre la puissante armée royale partie en guerre pour
la délivrer! Quatre ans plus tard, nouvel opéra, d’après
un vieux conte allemand, Ondine, qui avait déjà été mis
en musique par plusieurs musiciens russes : Ondine ne
pourra avoir une âme que si elle sort des profondeurs de
son étang et réussit à se faire aimer d’un mortel. Mais le
chevalier qu’elle épouse la trompe au cours d’un bal et
elle le fait mourir par sortilège. On pourrait croire que
cet intérêt pour le légendaire est dû au très jeune âge de
Prokofiev. Pourtant, une fois devenu adulte, passionné
pour tout ce qui touche aux fantômes, au diable et à la
sorcellerie, il met en musique des contes d’origine occidentale avec un goût prononcé pour des sujets cruels,
comme celui de son opéra l’Ange de Feu , son plus grand
chef-d’œuvre, où l’on voit une femme envoûtée par un
esprit malin finir comme une sorcière sur le bûcher. Mais,
resté proche du monde de l’enfance, il est aussi capable
d’écrire une musique d’accompagnement pour Le Vilain
Petit Canard de l’écrivain danois Andersen dont l’histoire
est bien connue : parmi une couvée de canetons, l’un est
L’histoire de la musique classique russe débute seulement au XIXe siècle, mais dès sa naissance, les contes et
légendes sont le support favori des compositeurs. Les
trois ballets de Tchaïkovski sont fondés sur des contes :
Le Lac des Cygnes sur une histoire de prince à marier et
de cygnes devenus femmes, La Belle au Bois Dormant
d’après le célèbre conte de Perrault et Casse Noisette
adapté d’un conte de Noël de l’écrivain allemand E.T.A.
Hoffmann dont une partie de l’action se passe au
« Confiturembourg », un merveilleux palais de sucreries
habité par la fée Dragée et le prince Orgeat. Rimsky Kor6
le Prince, charmé par sa beauté, l’invite à danser la valse
jusqu’à ce que l’horloge sonne les douze coups fatidiques. Cendrillon, affolée, quitte subitement le bal en
perdant un de ses souliers. Le Prince part à sa recherche
à travers le monde, avec comme seul indice le soulier
qu’il fait essayer sans succès à toutes les princesses qu’il
rencontre, y compris les vilaines sœurs de Cendrillon,
lorsqu’il aperçoit cette dernière mal vêtue, mais chaussée de l’autre soulier : il l’emmène alors dans son palais.
Prokofiev déclara avoir attaché la plus grande importance à l’aspect « conte » de sa partition, qui l’avait placé
face à une série de problèmes intéressants quant à la réalisation musicale. L’épisode des douze coups de minuit,
précédé d’une valse fiévreuse, est un des plus impressionnants jamais composés pour un conte mis en musique et, dans cette scène, plus que jamais, Prokofiev a
trouvé un équilibre idéal entre la fantaisie enfantine propre au conte et son goût personnel pour une musique
aux ambiances terrifiantes, digne d’un film d’horreur.
sa mère, il doit subir seul les rigueurs de l’hiver. Quand
le printemps arrive, il découvre son image en voyant son
reflet dans l’eau : il est un magnifique cygne blanc. Immédiatement après Le Vilain petit Canard, il compose
pour les Ballets Russes de Serge de Diaghilev une œuvre
intitulée Chout , d’après un conte russe qui met en scène
un bouffon. En présence de sept autres bouffons, il fait
semblant de tuer sa femme et de la ressusciter grâce à
un fouet prétendument magique qu’il souhaite vendre à
prix d’or. Les sept bouffons achètent le fouet, tuent leur
femme mais aucune ne revient à la vie ! À la suite de la
Révolution de 1917, Prokofiev quitte la Russie pour tenter sa chance en Amérique. Il fait jouer à Chicago un
opéra sur un conte vénitien intitulé bizarrement l’Amour
des trois Oranges. Il s’agit d’un prince dépressif que l’on
tente en vain d’amuser et sur lequel la fée Morgana jette
un sort : il doit partir dans le désert à la recherche de
trois oranges gardées par une terrible cuisinière armée
d’une louche géante. Entre temps, les oranges ont
monstrueusement grossi et le prince est incapable de les
transporter. Trois princesses en sortent mais les deux
premières meurent de soif. La troisième est changée en
rat par la méchante fée. On parvient à tuer le rat et la
princesse réapparaît pour épouser le prince.
En 1933, Prokofiev retourne en Russie, devenue l’Union
Soviétique. C’est là que la directrice du Théâtre central
pour enfants lui commande un conte destiné à apprendre au jeune public à reconnaître les timbres des instruments de musique. Il invente donc l’histoire de Pierre et
le Loup dont chaque personnage est représenté par un
instrument de l’orchestre. Le succès est tel que Pierre et
le Loup fera le tour du monde et que Prokofiev sera comparé à Walt Disney. En Union Soviétique, il n’était pas
question de montrer au public des histoires de diables
qui finissent mal, mais, au contraire, il fallait présenter
au public des spectacles moraux censés élever l’esprit
humain. C’est pourquoi en 1943, au cœur de la guerre,
le Théâtre Kirov de Léningrad (actuel Théâtre Mariinsky
de Saint-Pétersbourg) lui commande un ballet sur le
thème de Cendrillon. Le conte de Perrault est bien connu :
un bal est donné par le prince tandis que deux sœurs se
disputent des habits de fête. Leur demi-sœur, surnommée Cendrillon, est maltraitée et reléguée aux tâches
ménagères. Et pourtant, elle aimerait bien aller au bal,
elle aussi. Surviennent trois fées qui, de leur baguette
magique, habillent Cendrillon en tenue de bal, sans oublier de lui faire porter de charmants petits souliers. Elle
sait qu’elle doit être rentrée à la maison avant que l’horloge du palais ne sonne les douze coups de minuit, mais
7
LE TEXTE
dans l’arbre. Le canard se précipita hors de la mare en
caquetant. Mais malgré tout ses efforts, le loup courait
plus vite. Le voilà qui approcha de plus en plus près, plus
près, il le rattrapa, s’en saisit et l’avala d’un seul coup.
Et maintenant voici où en était les choses : le chat était
assis sur une branche, l’oiseau sur une autre, à bonne distance du chat, bien sûr, tandis que le loup faisait le tour
de l’arbre et les regardait tous deux avec des yeux gourmands.
Pendant ce temps, derrière la porte du jardin, Pierre observait ce qui se passait, sans la moindre frayeur. Une des
branches de l’arbre, autour duquel tournait le loup,
s’étendait jusqu’au mur. Pierre s’empara de la branche,
puis monta dans l’arbre.
Alors Pierre dit à l’oiseau : « Va voltiger autour de la
gueule du loup mais prends garde qu’il ne t’attrape. »
De ses ailes, l’oiseau touchait presque la tête du loup qui
sautait furieusement après lui pour l’attraper. Oh que
l’oiseau agaçait le loup ! Et que le loup avait envie de l’attraper ! Mais que l’oiseau était bien trop adroit et le loup
en fut pour ses frais.
Pendant ce temps, Pierre fit à la corde un nœud coulant,
et les descendit tout doucement. Il attrapa le loup par la
queue et tira de toutes ses forces. Le loup, se sentant
pris, se mit à faire des bonds sauvages pour essayer de
se libérer. Mais Pierre attacha l’autre bout de la corde à
l’arbre, et les bonds que faisaient le loup ne firent que
resserrer le nœud coulant.
C’est alors que les chasseurs sortirent de la forêt. Ils suivaient les traces du loup et tiraient des coups de fusil.
Pierre leur cria du haut de l’arbre :
« Ne tirez pas. Petit oiseau et moi, nous avons déjà attrapé le loup. Aidez-nous à l’emmener au jardin zoologique. »
Et maintenant, imaginez la marche la marche triomphale :
Pierre est en tête ; derrière lui, les chasseurs traînaient
le loup, et, fermant la marche le Grand-père et le chat.
Le grand-père, mécontent, hochait la tête en disant :
« Ouais ! Et si Pierre n’avait pas attrapé le loup, que serait-il arrivé ? »
Au-dessus d’eux, l’oiseau voltigeait en gazouillant :
« Comme nous sommes braves, Pierre et moi. Regardez
ce que nous avons attrapé. »
PIERRE ET LE LOUP CONTÉ PAR FRANÇOIS MOREL POUR LA
TÉLÉVISION AVEC L’ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE SOUS
LA DIRECTION DE DANIELE GATTI
Un beau matin Pierre ouvrit la porte du jardin et s’en alla
dans les prés verts. Sur la plus haute branche d’un grand
arbre, était perché un petit oiseau, ami de Pierre. « Tout
est calme ici. » gazouillait-il gaiement. Un canard arriva
bientôt en se dandinant, tout heureux que Pierre n’ait
pas fermé la porte du jardin. Il en profita pour aller faire
un plongeon dans la mare, au milieu du pré.
Apercevant le canard, le petit oiseau vint se poser sur
l’herbe tout près de lui. « Mais quel genre d’oiseau es-tu
donc, qui ne sait voler ? » dit-il en haussant les épaules.
A quoi le canard répondit : « Quel genre d’oiseau es-tu
qui ne sait pas nager ? »
Et il plongea dans la mare. Ils discutèrent longtemps, le
canard nageant dans la mare, le petit oiseau voltigeant
au bord.
Soudain quelque chose dans l’herbe attira l’attention de
Pierre, c’était le chat qui approchait en rampant. Le chat
se disait : « L’oiseau est occupé à discuter. Je vais en faire
mon déjeuner. »
Et comme un voleur, il avançait sur ses pattes de velours.
« Attention », cria Pierre, et l’oiseau aussitôt s’envola sur
l’arbre. Tandis que du milieu de la mare le canard lançait
au chat des « coin-coin » indignés. Le chat rôdait autour
de l’arbre en se disant : « Est-ce la peine de grimper si
haut ? Quand j’arriverai, l’oiseau se sera envolé. »
Tout à coup Grand-père apparut. Il était mécontent de
voir que Pierre était allé dans le pré. « L’endroit est dangereux. Si un loup sortait de la forêt, que ferais-tu ? »
Pierre ne fit aucun cas des paroles de son grand-père et
déclara que les grands garçons n’avaient pas peur des
loups. Mais Grand-père prit Pierre par la main, l’emmena
à la maison et ferma à clé la porte du jardin.
Il était temps. A peine Pierre était-il parti, qu’un gros
loup gris sortit de la forêt. En un éclair, le chat grimpa
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COMPRENDRE L’ŒUVRE
Ce conte devenu célébrissime, voire emblématique de
son auteur, est composé par Prokofiev à une époque
vouée à la pédagogie, entre les douze Pièces enfantines
pour piano (1935) et les Trois Chansons enfantines
(1936). Le compositeur tente ensuite de renouveler
cette expérience didactique avec Un jour d'été (1941)
et Feu de camp en hiver (1950), mais Pierre et le Loup demeure incontestablement son chef-d’œuvre dans ce domaine.
Quoi qu'il en soit, Prokofiev tente ici de familiariser les
enfants avec les différents timbres de l'orchestre symphonique. Tout d'abord bien isolés, les instruments, ou
groupes instrumentaux solistes, reprennent des thèmes
que l'on peut qualifier de leitmotiv dans un contrepoint
qui épouse les différentes péripéties du conte. La poésie
de l'histoire et la virtuosité spontanée et lisible de la musique ont assuré à Pierre et le Loup un succès constant
auprès du jeune public depuis sa création, et dans le
monde entier.
« UN BEAU MATIN, PETIT PIERRE OUVRIT LA PORTE
DU JARDIN… »
Composé pour orchestre et récitant, Pierre et le Loup se
déroule sous forme de mélodrame. Une brève introduction permet au récitant de présenter les instruments solistes (flûte traversière, hautbois, clarinette, basson) ou
les groupes (quatuor à cordes, timbales et grosse caisse,
trois cors) qui symbolisent chacun un personnage ou un
animal. Puis l'action commence, alternant ou « contrepointant » les passages parlés et les illustrations musicales. Le petit Pierre (quatuor à cordes), profitant du
sommeil de son grand-père (basson), sort jouer dans le
matin clair. Il rencontre différents animaux de ses amis :
l'oiseau (flûte), le canard (hautbois), le chat (clarinette).
Mais le grand-père s'est réveillé et réprimande Pierre, qui
devrait craindre le loup et s'en méfier. Au moment
même où ils rentrent à la maison, le loup (trois cors) sort
de la forêt et ne fait qu'une bouchée du canard. Pierre,
qui a observé la scène, décide de capturer le loup avec
une corde pendant que son grand-père a le dos tourné.
Aussitôt dit, aussitôt fait : la ruse a raison de la force sauvage de l'animal, d'autant que Pierre est aidé par l'oiseau
qui volette courageusement au-dessus de son ennemi.
Trois chasseurs (timbales et grosse caisse) qui suivaient
la trace du loup apparaissent alors, prêts à tuer la bête
furieuse. Pierre s'interpose et suggère qu'on l’emmène
au jardin zoologique. La procession avance fièrement,
Pierre en tête et grand-père fermant la marche, et on
peut entendre, en tendant l'oreille… la plainte du canard
dans le ventre du loup !
« ET MAINTENANT, VOICI L'ÉTAT DES CHOSES »
On a pu lire dans cette fable une allégorie de l'idéal soviétique, au moment où Prokofiev rentre au pays après
quinze ans de tournées occidentales plus que d'exil délibéré. Délaissant finalement des pays qui ne lui ont pas
permis de se libérer des contingences matérielles afin de
se consacrer exclusivement à la composition, il rejoint sa
patrie d'origine qui semble lui offrir enfin ces garanties.
Dans ce contexte, Pierre symboliserait le courageux soviétique, le canard stigmatiserait la veulerie du bourgeois, tandis que les chasseurs, arrivant après le combat
pour recueillir les fruits du succès du héros à sa place, représenteraient les socialistes…
9
QUE S’EST-IL PASSÉ EN 1936 ?
LÉON BLUM
LES OLYMPIADES NAZI DE
1936
18 JUIN : PURGES STALINIENNES : LES PROCÈS DE
MOSCOU
Evénements symboliques des grandes purges staliniennes des années 1930, les procès de Moscou s’ouvrent en URSS. Véritable mise en scène destinée à attiser
la peur du complot, cette suite de procès permet de décimer l’avant-garde révolutionnaire de 1917. Presque
tous les proches de Lénine seront exécutés à partir
d’aveux prononcés par les accusés.
18 JANVIER : MORT DE RUDYARD KIPLING
L’auteur du célèbre "Livre de la jungle" (1894) s’éteint à
Londres. Après avoir passé une majeure partie de sa vie
dans l’Inde coloniale, il a rejoint l’Amérique pour finalement terminer ses jours en Angleterre. Ses nombreuses
œuvres, autant destinées aux adultes qu’aux enfants,
ont remporté un succès sincère auprès du public. Kipling
reçu d’ailleurs le prix Nobel de littérature en 1907.
13 MAI : ŒDIPE, DE GEORGES ENESCO, EST CRÉÉ À
L'OPÉRA DE PARIS.
Œdipe est une tragédie lyrique de Georges Enesco, sur
un livret original en français d'Edmond Fleg. Le livret versifié rassemble Œdipe-roi et Œdipe à Colone de Sophocle
en un seul bloc linéairement orienté vers une fin au message humaniste. Le rôle d'Œdipe est prépondérant, au
point d'avoir parfois fait penser à un « monodrame »
avec personnages secondaires. La musique, utilisant le
principe des leitmotive hérité de Wagner, exploite une
très vaste étendue des ressources du langage musical et
de l'expressivité vocale.
1ER AOÛT : HITLER OUVRE LES JEUX OLYMPIQUES DE
BERLIN
La cérémonie d'ouverture des X Jeux Olympiques d'été
est présidée par le chancelier Adolf Hitler à Berlin. Ces
Jeux, retransmis sur 25 grands écrans dans Berlin, seront
un véritable outil de propagande pour le pouvoir nazi.
ème
4 JUIN : LÉON BLUM AU POUVOIR
Suite à la victoire du Front Populaire aux élections législatives, Léon Blum est appelé à former un nouveau cabinet. C'est la première fois que la France se dote d'un
gouvernement socialiste. Celui-ci se distingue par deux
innovations : la création d'un sous-secrétariat d'Etat aux
Loisirs et aux Sports, confié à Léo Lagrange, et la participation de trois femmes au ministère, alors qu'elles
n'ont pas encore le droit de vote.
10
LA MUSIQUE
LES PERSONNAGES
L’oiseau
Particularités : agilité, virtuosité
Le loup
Particularités : lugubre, envoûtant
Le canard
Particularités : pataud, bucolique
Les chasseurs
Particularité : enjoués
Le chat
Particularité : légèreté
Pierre
Particularités : spontané, simple
Le Grand-père
Particularités : bougon, caustique
Pierre
Le chat
Le loup
Le grand-père
Le chasseur
L’oiseau
Le canard
11
LES INSTRUMENTS
Sauriez-vous les identifier ?
2
1
3
4
5
6
7
1 Basson / 2 Flûte traversière / 3 Clarinette / 4 Violon / 5 Cor / 6 Hautbois / 7 Grosse caisse
QUEL INSTRUMENT POUR QUEL PERSONNAGE ?
L’oiseau : Flûte traversière et sa sonorité cristalline
Le loup : Trois cors et ses accords si sombres
Le canard : Hautbois et son caractère pastoral
Les chasseurs : Cuivres/percussions et leur marche triomphale.
Le chat : Clarinette et son espièglerie naturelle
Pierre : Orchestre à cordes et sa candeur naïve
Le Grand-père : Basson et sa voix profonde
12
LA PRODUCTION
L’ORCHESTRE DE MASSY
L’Orchestre de Massy a été créé en 1989 par Dominique
Rouits, son directeur musical, avec le soutien de la ville
de Massy et de l’Etat. Il s'investit dans trois répertoires
particuliers : le lyrique, le symphonique et la musique de
chambre, avec beaucoup d’exigence et d’intérêt pour le
renouvellement et le partage.
L'Orchestre de Massy se veut aussi tremplin, carrefour
de rencontre pour les jeunes artistes : instrumentistes
(avec l'orchestre-école), chanteurs, chefs d'orchestre,
solistes, compositeurs... Il collabore ainsi régulièrement
avec le Conservatoire National Supérieur de Musique de
Paris et l'Ecole Normale de Musique de Paris.
L’orchestre se produit aussi bien sur scène qu’en fosse,
notamment à l’Opéra de Massy où il est en résidence.
Les musiciens se déplacent également pour aller à la rencontre de ceux qui ne fréquentent pas les salles de
concert et invitent chacun à venir assister à une répétition ou à participer à un atelier.
Enfin, proche du monde choral, son travail auprès des
choristes allie la complicité à une véritable exigence artistique. Ses actions sur le plan vocal ainsi que sa spécificité lyrique sont amenées à se développer à l'avenir et
à faire de l'Orchestre de Massy une formation incontournable dans le domaine de la voix.
CONSTANTIN ROUITS - DIRECTION MUSICALE
En 2007 il intègre le Conservatoire National Supérieur
de Musique de Paris où il étudie l'analyse dans la classe
d’Alain Louvier, l'Ecriture dans la classe de Fabien Waksman et la direction d'orchestre avec Claire Levachet puis
Philippe Ferro. Il passe avec succès le Diplôme d'Etat de
direction d'orchestre en mai 2009.
Parallèlement à ses études musicales poussées, Constantin Rouits dirige plusieurs ensembles : l’Orchestre de
l'Ecole Normale Supérieure de Lyon en 2007 et l’Orchestre Symphonique de Lviv (Ukraine), l'Orchestre de
Massy, l'orchestre des Lauréats du CNSMDP. De février
2008 à février 2011, il prend la direction de l’Orchestre
Symphonique Musiques en Seine et de la troupe d'opérette « Les Palétuviens ». Par ailleurs, Constantin Rouits
enseigne au conservatoire de Levallois-Perret et encadre
des stages d'orchestre en partenariat avec l'Union des
Conservatoires de l'Essonne.
CONSTANTIN ROUITS
Violoncelliste de formation, Constantin Rouits suit
d’abord un cursus scientifique sanctionné par un diplôme d’ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieur des
Arts et Métiers, tout en poursuivant des études musicales d’écriture, orchestration et direction d’orchestre.
Il entre à l’Ecole Normale de Musique de Paris où il obtient le diplôme supérieur de direction d’orchestre.
13
LE CHEF D’ORCHESTRE
Le chef d’orchestre est apparu au courant du XIXe siècle
lorsque les formations de musiciens ont commencé à
prendre de l’ampleur. Auparavant, lorsqu’un directeur
d’orchestre était nécessaire, un musicien se chargeait de
cette fonction. Hans Von Bülow est considéré comme le
premier musicien chef d’orchestre. Pianiste de formation
et compositeur, il a longtemps accompagné Wagner.
Le chef d’orchestre travaille également avec le metteur
en scène lors des répétitions scéniques. Il oriente le jeu
du chef de chant chargé d’accompagner les chanteurs,
indique les phrasés et donne leurs entrées aux différents
solistes. Le chef d’orchestre et le chef de chant échangent sur leur vision respective de l’œuvre, leur conception peut ainsi évoluer lors des répétitions scéniques.
La fonction du chef d’orchestre consiste à coordonner
l’ensemble des acteurs musicaux d’une pièce, c’est-àdire les solistes, le chœur et les musiciens. Sur le plan
technique, il utilise sa gestuelle pour rendre cohérent le
jeu de l'ensemble des musiciens, ainsi que sa respiration
! La respiration personnelle du chef d’orchestre va donner la respiration collective. Et de manière plus large, l’attitude corporelle globale du chef accompagne les
instrumentistes. Sur le plan artistique, il cherche à communiquer la pensée du compositeur qu’il exprime lors de
la préparation (étape préalable aux répétions). Lors de
la phase de préparation, le chef d’orchestre analyse la
structure de la pièce musicale, sa construction harmonique et son essence musicale. Il s’imprégne de la vie du
compositeur puis identifie les gestes qui communiqueront au mieux aux musiciens de l'orchestre sa pensée.
S’ensuit la phase de répétition qui a pour but d’obtenir
le son voulu, l'interprétation désirée par le chef d’orchestre. La phase finale est bien entendue celle du concert.
TYPOLOGIE DES INDICATIONS QUE LE CHEF DONNE À
L’ORCHESTRE :
> Les phrasés :
« parler-chanter » fondé sur des onomatopées : « yam,
pa pa pa pam », « ta di, ti ti tam tam », etc.
Remarques plus techniques (en complément, facultatif) :
« On n’entend pas assez la levée », « Il faut donner plus
de poids aux syncopes », etc.
> Le caractère musical :
Analogies stylistiques : « Les cordes, il faut qu’on entende
toutes les croches, c’est comme dans du Bach »,
« C’est une écriture chorale, pensez à la Passion selon
Saint Matthieu », etc.
Indications d’expression : « Très dramatique », « Pas trop
fort, mais très vivant », etc.
> La couleur orchestrale :
Métaphores : « Très sombre », « Plus brillant », etc.
Evocation d’un timbre instrumental : « Ca doit sonner
comme un orgue », « Les violoncelles et les contrebasses, pour vos pizzicatos, pensez à un son de grosse
caisse », etc.
Indications de jeu : « Pas de vibrato sur les valeurs
longues, s’il vous plaît », « Les cordes, ça doit être très
aérien, n’appuyez pas trop les archets », etc.
Sa main droite tient la baguette et
bat la mesure. Elle peut également
donner quelques départs aux instrumentistes.
Son regard transmet les indications nécessaires au musicien chargé d’un solo ou
qui doit faire ressortir l’intensité de son
jeu, il rassure et aide à la concentration, il
donne l’assurance nécessaire aux attaques ou commande un passage plus expressif.
Sa main gauche indique les phrasés, conduit
les grandes variations de nuances et signale
leurs entrées aux différents musiciens,
celles-ci pouvant également être données
au moyen d’un signe de tête. On peut dire
que la main gauche a un rôle d’adjectif, elle
indique le « comment ».
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Sa partition s’appelle un conducteur.
Elle est posée sur un pupitre.
L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE
L’orchestre est un ensemble d'instruments de musique
caractéristique notamment de la musique occidentale,
ayant pour noyau un groupe d'instruments à cordes de
la famille du violon, augmenté d'instruments à vent (bois
et cuivres) et de percussions.
Pour la petite histoire...
Au temps de Louis XIV, le Roi Soleil On commence à parler d’orchestre. Lully, le compositeur officiel de la cour,
utilise surtout les cordes aux quelles il ajoute parfois des
instruments jusqu’alors réservés à la musique militaire :
hautbois, bassons, trompettes, timbales, mais aussi les
flûtes traversières. Le clavecin, le luth ou l’orgue jouent
également avec les musiciens. On appelé cet ensemble
d’environ trente musiciens un orchestre baroque.
L'orchestre peut également désigner d'autres ensembles musicaux comme par exemple l'orchestre de balalaïka, l'orchestre de jazz, ou le gamelan (orchestre
indonésien composé d'une majorité de percussions). Le
mot «orchestre» désignait à l'origine la partie des théâtres grecs antiques située entre la scène et l'auditoire qui
fut utilisée par les danseurs et instrumentistes. Dans les
théâtres modernes, la partie de l'auditorium réservée
aux musiciens est appelée fosse d'orchestre.
Mozart (1756-1791) ou Beethoven (1770-827) enrichissent l’orchestre baroque par l’apport des clarinettes
et des trombones. Le clavecin, le luth ou l’orgue disparaissent de l’orchestre. L’ensemble compte désormais de
40 à 60 musiciens, c’est l’orchestre classique.
La disposition de l'orchestre est déterminée par le chef
d'orchestre qui dirige les musiciens pendant les répétitions et durant le concert. Les premiers et seconds violons sont généralement placés à gauche du chef
d'orchestre, tandis que les altos, violoncelles et contrebasses se trouvent à sa droite (une variante courante
consiste à placer les premiers et seconds violons face à
face, de chaque côté du chef d'orchestre). Les bois et les
cuivres font face au chef d'orchestre, mais derrière les
cordes, tandis que les instruments à percussion sont placés au fond.
Au XIXe siècle, du temps de Berlioz (1803-1869) et de
Wagner (1813-1883), les compositeurs s’expriment
avec des moyens beaucoup plus importants. On multiplie le nombre de cordes, de bois, de cuivres, on invite la
harpe, le piano et d’autres percussions. C’est la naissance
de l’orchestre romantique qui comprend plus de 80 musiciens.
Depuis le XXe siècle, l’orchestre moderne n’a pas énormément évolué par rapport à l’orchestre romantique : le
principal changement concerne la famille des percussions, qui s’est considérablement agrandie et s’est ouverte à des sonorités empruntées au monde entier.
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LES INSTRUMENTS DE L’ORCHESTRE
LES INSTRUMENTS À VENT : LES BOIS
LA FLÛTE TRAVERSIÈRE
Dans la première moitié du XIXe siècle, Théobald Boehm développe et améliore considérablement
la flûte qui est un instrument très ancien. Elle n’a pas évolué depuis. Il positionna tous les trous
nécessaires à leur emplacement idéal pour jouer dans toutes les tonalités. Il ne tient pas compte
de la "jouabilité" : il y a bien plus de trous que le joueur ne possède de doigts. Ils sont, de plus,
placés parfois hors de portée. Ensuite, il mit au point le mécanisme qui permet de boucher et déboucher les trous.
LE HAUTBOIS
Le hautbois d’orchestre actuel est d’origine française. Il tient sa facture moderne d’un perfectionnement du début du XXe siècle. Employé davantage dans l’orchestre à l’époque romantique, il revient actuellement comme instrument soliste. Le hautboïste donne le « LA » à l’orchestre lorsqu’il
s’accorde.
LA CLARINETTE
Son nom vient du latin « clarus » qui signifie clair. Elle a été inventée en Allemagne à la fin du XVIIesiècle à partir d’un instrument préexistant : le chalumeau dont-on a augmenté l’étendue. Elle est
modifiée au XIXe siècle. pour atteindre le perfectionnement que nous lui connaissons aujourd’hui.
Il en existe une multitude de types, plus ou moins graves. Il s’agit de l’instrument à vent possédant
la plus grande étendue : 45 notes.
LE BASSON
Le basson est de la famille du hautbois. La sonorité du basson est mordante dans le grave et étouffée dans l’aigu. Le dulcian est l’ancêtre du basson qui permet un jeu plus aisé. Au XIXe siècle. le
basson allemand se différencie du basson français, si bien qu’il faut un grand travail pour passer
de l’un à l’autre. Le basson allemand est le plus joué.
LE SAXOPHONE
Le saxophone est de la famille des bois mais n’a jamais été fabriqué en bois.
Le saxophone a été inventé par le belge Adolphe Sax en 1846. Il souhaitait créer un nouvel instrument pour l’orchestre et en fit la publicité auprès des compositeurs de son époque comme Berlioz.
Mais c’est plus la musique militaire et le jazz qui le rendirent célèbre.
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LES INSTRUMENTS À VENT : LES CUIVRES
LE COR
Aux XVIe et XVIIe siècle, le cor, ou trompe de chasse, est limité comme le clairon qui peuple nos
fanfares. Il a été plusieurs fois amélioré, en y ajoutant des pistons, pour pouvoir figurer dans l’orchestre. Il devient « cor d’harmonie » avant de devenir « cor chromatique » et enfin « double cor
» en acquérant de nouvelles sonorités au milieu du XIXe siècle.
LA TROMPETTE
La trompette est un très ancien instrument de musique. Fabriquée en os, en bois, en cornes ou
utilisant des coquillages, elle servait à communiquer, donner l'alarme ou effrayer des ennemis, des
animaux dangereux. Dans son évolution, elle garde un côté guerrier et militaire. Les cérémonies
romaines sont ponctuées de sonneries à la trompette. Les casernes aujourd'hui sont encore rythmées par le clairon. Les chasseurs sonnent le cor lors des battues. La trompette reste longtemps
un instrument limité avant l’invention du piston qui lui donne son allure actuelle.
LE TROMBONE
L’origine du trombone est très ancienne. Il descend de la saqueboute utilisée au Moyen-Age. Son succès
connaît des hauts et des bas. Il disparaît et revient plusieurs fois au goût du jour. C’est au XVIIIe siècle qu’il
revient définitivement. Sa coulisse est apparue au IXe siècle, cette originalité donne des possibilités uniques
qui attireront de nombreux compositeurs.
LE TUBA
Le tuba a une histoire complexe. « Tuba » signifie « trompette » en latin et n’a pas toujours désigné
l’instrument que nous connaissons aujourd’hui. C’est au XIXe siècle qu’Adolphe Sax et l’invention
des pistons lui donnent la forme que nous pouvons voir dans les orchestres symphoniques:
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LES INSTRUMENTS À CORDES : LES CORDES FROTTÉES
LE VIOLON
Il se situe au terme de l’évolution des cordes à archet. Ses ancêtres datent du IXe siècle au moins
auxquels furent ajoutées petit à petit des caisses de résonance. Au XVIIIe siècle il remplace les violes
de gambe dans la musique de chambre comme dans les orchestres symphoniques. Pour tous les
luthiers, le modèle de référence est celui du célèbre Antonio Stradivari (1644-1737).
L’ALTO
Il est plus grand que le violon sans que sa taille soit clairement définie : elle peut varier de 10 centimètres. En fait, la forme de l'alto n'est pas la forme idéale qu'il devrait avoir. Pour sa tonalité, il
devrait être plus gros, plus grand. Mais il doit garder une taille jouable ; peu épais pour pouvoir se
loger sur l'épaule de l'altiste, ne pas avoir un manche trop grand... Bref, l'alto est un compromis.
Seul son timbre est clairement reconnaissable, très chaud dans les graves. Il a longtemps été le
parent pauvre des orchestres. Quelques œuvres pour alto ont été écrites par des compositeurs
romantiques tel Carl Ditters von Dittersdorf.
LE VIOLONCELLE
Les premiers violoncelles apparaissent au milieu du XVIe siècle. Ils viennent concurrencer fortement
l’instrument roi de l’époque : la viole. Le rejet a été très fort en France et il devient populaire par
l’Allemagne où J.S. Bach lui consacre ses très célèbres Suites pour violoncelle seul. Longtemps
contenu à des rôles d’accompagnement, c’est avec les orchestres symphoniques modernes qu’il
s’installe définitivement.
LA CONTREBASSE
La contrebasse est le plus grand (entre 1,60m et 2m) et le plus grave des instruments à cordes
frottées. Elle est apparue plus tardivement que les violons, altos et violoncelles. Les partitions d’orchestre pour contrebasse se contentent souvent de doubler les violoncelles à l’octave inférieure.
Mais la richesse de son jeu a incité les compositeurs à lui consacrer plus de place.
Les jazzmen l’affectionnent particulièrement et ont inventé de nombreux modes de jeux avec ou
sans archet, voire même avec l’archet à l’envers, côté bois.
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LES INSTRUMENTS À CORDES : LES CORDES PINCÉES
LA HARPE
La harpe fait partie des instruments les plus vieux qui existent : sa première forme remonte à
l’époque égyptienne (vers 2000-3000 av. J.C.). Elle a été très prisée au Moyen-Age. C’est en 1697
qu’un allemand invente un mécanisme à pédales qui lui redonne du succès.
LE CLAVECIN
Le clavecin peut être muni de un, deux ou trois claviers. Il apparaît au début du XVIe siècle, dérivé
du psaltérion. Tout d’abord simple remplaçant du luth comme instrument d’accompagnement du
chant, il prend une importance croissante jusqu’au XVIIIe siècle. Puis il est abandonné pour le pianoforte avant de réapparaître au XXe siècle avec la grande claveciniste Wanda Landowska.
LE PIANO (CORDES FRAPPÉES)
Le piano que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une très longue évolution. L’antique tympanon fût le premier des instruments à cordes frappées. Mais c’est le clavicorde qui est le précurseur de notre piano. Toutefois, entre le clavicorde et le piano, tous deux à cordes frappées, deux
siècles s’écoulent où le clavecin, à cordes pincées, fait son apparition. Il faut attendre la seconde
moitié du XVIIIe siècle pour que la technique des cordes frappées satisfasse enfin les compositeurs.
LES PERCUSSIONS
La famille des percussions se répartie en deux catégories : les membranophones et les idiophones.
Les membranophones sont construits autour d'une membrane ou de cordes qui vibrent au-dessus
d'une caisse de résonance lorsqu'on les frappe. Le son est amplifié par cette caisse. On peut citer
les tambours (membrane), les cymbalums (cordes).
Les idiophones sont les instruments dont le corps est lui-même l'élément sonore. Citons les castagnettes, les carillons ou le triangle.
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