Protection des données en ligne contre les surtensions transitoires Par Joseph Seymour Livre blanc n° 85 Résumé de l'étude Les transitoires électriques (surtensions) sur les lignes de données peuvent détruire les équipements informatiques, aussi bien dans les environnements professionnels que domestiques. De nombreux utilisateurs sont conscients du risque que représentent les surtensions, mais négligent les risques pour les données en ligne. Ce document explique comment sont créés les transitoires, explique leurs effets dévastateurs sur l’équipement électrique, et montre comment les dispositifs de suppression des surtensions agissent pour protéger les équipements. ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 2 Introduction Les perturbations électriques représentent une menace importante pour les équipements électriques et les données. On les nomme de différentes façons : pics, surtensions et surtensions transitoires. Quel que soit le nom qu'on leur donne, leurs effets restent les mêmes : interruptions, dégradations et dégâts, entraînant inévitablement une indisponibilité de l'équipement. Avec la popularité croissante des réseaux informatiques, les conséquences des surtensions transitoires sur les lignes de communication deviennent importantes. Ces lignes entrantes dans un bâtiment, qu'elles soient encastrées ou aériennes, peuvent laisser circuler des transitoires importants dans les installations domestiques ou professionnelles. Ceux-ci sont créés par divers types de couplages (transmission de l’énergie électrique d’un système à l’autre via des champs magnétiques), et peuvent entraîner des dégâts importants dans les interfaces de communication à l’intérieur d’un bâtiment. Sachant que les surtensions transitoires peuvent être créées de différentes façons, une unique couche de suppression des surtensions appliquée aux lignes entrantes peut s’avérer insuffisante pour protéger intégralement les lignes internes et les équipements. Lorsqu’on parle des effets spécifiques que peut entraîner une surtension transitoire sur les lignes de données, il est important de comprendre ce que sont les lignes de données en règle générale, et comment elles transportent les données sous forme d’électricité. Une ligne de données est un câble conducteur de communication qui transporte les basses tensions dans le but de faire communiquer entre eux les dispositifs reliés. Certains exemples courants de câbles de données sont les câbles coaxiaux, les câbles Ethernet CAT5 et les câbles téléphoniques. Les données sont transférées d’une partie de l’équipement vers une autre grâce à l'envoi de niveaux de tension variés passant par les lignes de données, depuis l’équipement transmetteur jusqu'à l'équipement récepteur se trouvant à l'autre extrémité du câble. L’équipement récepteur traite les niveaux de tension, il les interprète et les traduit en données qu’il comprend et qu’il exécute. Bien que les lignes de données aient tendance à transporter uniquement des bas niveaux de tension, elles sont fabriquées en matériau conducteur et sont sujettes aux mêmes surtensions transitoires et aux mêmes pics que d'autres lignes conductrices. Une surtension transitoire est en général une déviation très brève du niveau de tension désiré (ou du signal dans le cas d’ordinateurs et d'appareils électroniques). Cette déviation indésirable peut entraîner un dysfonctionnement, voire une panne de l'appareil électronique. Certains équipements habitués à communiquer via les lignes de données sont conçus pour fonctionner uniquement sous la limite d’un seuil de tension très bas. Ils peuvent alors facilement subir des dégâts si les niveaux de tension sont supérieurs à ceux prévus. De plus, les surtensions transitoires sont créées par des sources diverses, ce qui signifie qu'aucune configuration d'équipement n'y échappe. La figure 1 illustre les résultats d’une étude menée par Florida Power, qui répartit les problèmes de qualité de l’alimentation en plusieurs groupes. Le graphique montre que 15 % des problèmes de qualité de l'alimentation sont attribués à la foudre, 5 % seulement sont attribués aux postes électriques introduisant des transitoires dans les distributeurs réseau, et 60 % de l'ensemble des problèmes sont attribués aux transitoires générés par l'équipement de bureau. ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 3 Figure 1 – Étude de Florida Power : problèmes de qualité de l'alimentation Éclairage 15 % Système 5,0 % Équipement de bureau 60,0 % Voisinage 20,0 % Comment se créent les transitoires Les transitoires peuvent être présents dans n’importe quel conducteur : lignes d’alimentation, de téléphone, de données et de signaux. Parmi les types de lignes de données existant dans de nombreux réseaux LAN (Local Area Networks), on trouve les lignes RS-232, RS-422, Ethernet et le câble en anneau à jetons, la télévision en circuit fermé, les systèmes d’alarmes de surveillance, et les interfaces entre commandes numériques et machines-outils. Les pics, qui sont une forme de surtension transitoire, sont de brèves surtensions se mesurant généralement en millisecondes. Cette énergie électrique excessive et indésirable peut survenir facilement dans toute ligne conductrice. Le contenu énergétique des transitoires peut s'avérer énorme et endommager les équipements, ou provoquer un dysfonctionnement en envoyant des signaux erronés à cause de niveaux de tension inadaptés. Les équipements commandés par des microprocesseurs et par d’autres circuits intégrés (CI) sont particulièrement vulnérables aux surtensions transitoires. Le couplage inductif, créé à partir de sources diverses, est généralement la cause des transitoires spécifiques aux lignes de données. La façon dont les transitoires de couplage inductif se produisent sur les lignes de données est moins connue que la façon dont les transitoires de courant direct c.a. sont produits. À chaque fois que le courant électrique circule dans un matériau conducteur, un champ magnétique se crée. Si un second conducteur est placé dans le champ magnétique du premier conducteur, et que ce champ magnétique est en état de flux, alors il va induire un courant dans le second conducteur. L’utilisation d’un champ magnétique pour créer du courant et induire une tension, sans connexion physique entre les deux matériaux conducteurs, est la base du fonctionnement des transformateurs comme ceux utilisés pour les lignes d’alimentation secteur. Un transformateur produit un champ magnétique sortant d'une bobine dans le premier conducteur, lequel induit une tension dans la bobine du second. Selon les mêmes principes, les câbles qui courent les uns contre les autres dans un bâtiment peuvent créer des couplages transitoires de façon magnétique, comme le montre la figure 2. Ce couplage peut être créé par une ligne d'alimentation, qui induit une tension dans une ligne de données adjacente, ou d'une ligne de données à l'autre (on parle généralement de courant diaphonique). ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 4 Figure 2 – Couplage inductif Ligne électrique Flux magnétique Ligne de données Induit la circulation du courant La foudre peut être la source d’un type de couplage magnétique beaucoup plus puissant, capable de provoquer des dégâts soudains sur plusieurs dispositifs en une seule frappe. La figure 3 montre la foudre frappant le sol. L’éclair est entouré d’un champ magnétique très puissant. De la même façon qu’un champ magnétique peut induire des transitoires dans un conducteur adjacent, le champ magnétique de la foudre peut induire une puissance dans une ligne externe sans la frapper directement. Et plus important encore, si un coup de foudre survient assez près d’un équipement, son champ magnétique peut passer à travers les lignes de données internes et y induire des transitoires. Ceux-ci peuvent brouiller les données en cours de transfert dans ces lignes, et il y a des chances pour que les équipements reliés soient endommagés. On appelle également le couplage inductif interférence ou bruit électromagnétique. Figure 3 – Champ magnétique créé par la foudre Flux magnétique ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 5 Le couplage créé entre les câbles et celui créé par la foudre sont deux des sources les plus connues de transitoires sur les lignes de données. Mais d’autres sources importantes de couplage peuvent également être préjudiciables aux infrastructures de données dans une installation. Lors de la prévision ou de l’inspection de l’implantation des lignes de données dans une installation, les sources de couplage inductif suivantes devraient être éliminées : • lignes de données étalées sur les conduits d'alimentations • câbles de données courant près d'un réseau de terre pour l’écoulement et la dissipation des courants de foudre dans le sol • câbles de données courant près des aciers de construction (spécialement à proximité des réseaux de terre contre la foudre) • lignes de données courant trop près d'un éclairage fluorescent (qui émet des interférences électromagnétiques) Ces sources de couplage inductif sont les plus courantes dans les lignes de données, mais bien d'autres peuvent exister dans une installation donnée. Effets des transitoires Bon nombre des équipements électriques actuels dans les installations et dans certaines maisons sont basés sur une technologie de circuit intégré et de microprocesseur. Certaines caractéristiques communes en font des équipements spécialement sensibles aux surtensions transitoires. Les dispositifs contrôlés et basés sur microprocesseurs se retrouvent dans presque toutes les installations. Certains de ces équipements électroniques incluent les ordinateurs et leurs périphériques, les réseaux informatiques et de données (tels que les réseaux LAN), les équipements de télécommunications, de diagnostic médical, les machines de production à commandes numériques, les radios, les téléviseurs, la télévision par satellite, les caisses enregistreuses électroniques, les télécopieurs, etc. Ces équipements sont pour la plupart couramment connectés à certains types de lignes de données utiles à la communication. Les trois facteurs qui contribuent à la vulnérabilité des machines à circuits intégrés sont : 1. L’espacement entre les circuits intégrés et les tracés de circuits imprimés 2. La limite de tension de service mise en œuvre 3. L’utilisation d’un cycle d’horloge pour la synchronisation de certaines opérations (comme dans les ordinateurs). L’espacement entre les circuits intégrés et les cartes de circuits imprimés Le premier facteur courant contribuant à la vulnérabilité aux surtensions des équipements à circuit intégré est l’espace extrêmement petit entre les composants d’un circuit intégré et les cartes de circuits imprimés. Dans de nombreux cas, cet espace est encore plus fin qu'un cheveu. L’alimentation passe dans un circuit imprimé via des pistes ou des tracés conducteurs. Ces tracés, internes ou externes au circuit intégré et sur le circuit imprimé lui-même, supportent un certain seuil d’expansion et de contraction. La chaleur créée par le flux d’alimentation circulant dans les composants des circuits imprimés entraîne une expansion, et ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 6 l’absence de ce flux entraîne une contraction. Si un transitoire pénètre dans ces tracés, ces derniers peuvent surchauffer, créant alors des fractures microscopiques dans la structure du circuit imprimé pouvant entraîner la perméabilité de tracés normalement isolés. Les courts-circuits ainsi créés peuvent rendre le dispositif inexploitable. Dans certains cas, ces fractures microscopiques n’entraînent aucune dégradation immédiate, mais elles augmentent à cause des expansions et contractions à répétition des composants, ou provoquent plus de fractures. Le dispositif sera de plus en plus inefficace, jusqu'à devenir inexploitable. La limite de tension de service mise en œuvre Le deuxième facteur contribuant à la vulnérabilité des circuits intégrés est la baisse graduelle de la tension de service requise pour le fonctionnement du circuit. Comme la taille des composants informatiques a été réduite et leur efficacité augmentée, tout cela en essayant de conserver leur puissance, la tension de service nécessaire à leur fonctionnement a été réduite de façon graduelle. La tension courante de 5 V c.c. pour certains dispositifs informatiques internes a été réduite à 3,3 V c.c., et il se peut qu'elle continue à diminuer. Ceci signifie que le seuil de tension supportable par un système basé sur circuit intégré a également été réduit. Si un transitoire venait à faire monter le niveau de tension jusqu’à 5 V c.c. dans un système basé sur 3,3 V c.c., il pourrait aisément causer des dommages. L’utilisation d’un cycle d’horloge Le troisième facteur de vulnérabilité des dispositifs à circuits intégrés est l’utilisation d’un cycle d’horloge pour la synchronisation des opérations des composants internes. La plupart des opérations informatiques sont synchronisées par un cycle d’horloge, lui-même basé sur une tension fonctionnant à une fréquence particulière. Les interférences magnétiques peuvent parfois imiter le cycle d’horloge à des fréquences données, et l’ordinateur peut alors confondre ces faux cycles d'horloge avec des commandes. Ces fausses commandes peuvent entraîner de nombreuses erreurs de logique, lesquelles peuvent se manifester sous forme de verrouillage du clavier, de programmes détruits ou de verrouillage du système. Inversement, les interférences magnétiques peuvent imposer à l’ordinateur un manquement des commandes valides, ce qui entraîne des problèmes similaires. Pannes courantes provoquées par les transitoires Les pannes les plus courantes provoquées par les transitoires au sein des dispositifs électroniques sont de nature disruptive, dissipative et destructive. EFFETS DISRUPTIFS — ils se manifestent généralement lorsqu’un transitoire pénètre dans l’équipement via un couplage inductif (dans les lignes de données ou d'alimentation). Les composants électriques tentent alors de traiter le transitoire comme une commande logique valide. Il en résulte un verrouillage du système, des dysfonctionnements, des sorties erronées, des fichiers altérés ou perdus, et toute une série d’autres effets indésirables. EFFETS DISSIPATIFS — ils sont associés à des contraintes répétées sur les composants des circuits intégrés. Les matériaux utilisés pour la fabrication des circuits intégrés peuvent supporter un certain nombre de surtensions énergétiques répétées pendant un certain temps seulement. Des dégradations sur le long terme peuvent rendre les composants inexploitables. ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 7 EFFETS DESTRUCTIFS — ils englobent toutes les situations dans lesquelles les transitoires à haut niveau d'énergie entraînent une panne immédiate des équipements. Des dégâts physiques sont souvent apparents : circuits imprimés et composants brûlés et / ou fissurés, composants électroniques fondus, ou autres indications évidentes. Suppression et protection contre les transitoires Une surtension transitoire est une courte modification, souvent importante, d’une tension ou d’un signal. Plus l’amplitude du transitoire est grande, plus la probabilité est grande pour qu'il entraîne une interruption ou une dégradation d'un équipement électronique. Comme nous l’avons déjà mentionné, les transitoires peuvent survenir dans tout matériau conducteur. Ils n'affectent pas seulement les dispositifs connectés aux lignes d'alimentation secteur, mais également les dispositifs reliés aux lignes téléphoniques, aux câbles Ethernet, aux câbles coaxiaux, aux câbles de communication en série, etc. Dispositifs de protection contre les surtensions (ou SPD) Un dispositif de protection contre les surtensions (ou SPD) atténue l'amplitude de ces surtensions pour protéger les équipements contre les effets néfastes. Mais un SPD ne réduit pas nécessairement la surtension à une amplitude nulle. Il réduit le transitoire à un niveau acceptable afin qu’il circule de façon sécurisée dans la charge électrique reliée. En effet, le seuil de puissance peut varier d’un dispositif à l’autre, et une tension nulle nuirait au fonctionnement en continu de l'équipement relié. Le SPD atténue donc le transitoire jusqu’à un niveau raisonnable déterminé par l’équipement qu'il est censé protéger. Certains SPD de plus haut niveau fournissent également un filtrage du bruit capable de réduire les incohérences provoquées par les interférences magnétiques dans l'onde de puissance, de façon à ce que ces dernières ne puissent pas circuler jusqu’à l’équipement relié. En d’autres termes, les SPD empêchent les niveaux destructeurs de surtension transitoire d'atteindre les dispositifs qu'ils protègent. Les SPD agissent soit en absorbant la tension excédentaire, soit en la déviant, soit en combinant les deux. La figure 4 montre une flèche lancée sur une cible de paille. La cible représente le SPD et la flèche représente le pic de surtension transitoire. Lorsque la flèche touche la cible, elle est absorbée et se fixe dans cette dernière. Cependant, l'épaisseur de la cible va déterminer si la flèche sera stoppée sans passer au travers. La flèche va également toujours endommager la cible, qui ne sera alors peut-être plus aussi efficace pour stopper les flèches par la suite. Imaginez à présent un bouclier de métal devant la cible. Une fois la flèche lancée, elle frappe le bouclier et ricoche vers le côté de la cible sans causer de dommages. C’est le fonctionnement de base de la plupart des SPD. Soit ils absorbent l’énergie (et en fonction de leur qualité de fabrication, ils peuvent éviter la surtension mais tout de même subir des dégâts), soit ils font dévier la tension vers les installations de mise à la terre. Dans la plupart des cas, un SPD utilise une combinaison des dispositifs d’absorption et de déviation des surtensions transitoires. ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 8 Figure 4 – Absorption et déviation des transitoires Absorption Transitoire Réflexion Transitoire Le serrage est une fonction utilisée par les SPD pour limiter les tensions transitoires. Le serrage est le procédé selon lequel les composants internes d'un SPD réduisent les transitoires à un niveau plus bas acceptable par l'équipement électrique relié qui est protégé. L’énergie circulant dans l'équipement électrique relié, après avoir circulé dans l'atténuateur de tension transitoire d'un SPD, s’appelle la tension résiduelle transitoire. Là encore, pour la plupart des SPD, ce procédé ne réduit pas la tension transitoire à zéro volt, ou sous des niveaux nécessaires au fonctionnement de la charge reliée. Une atténuation excessive des transitoires en dessous des niveaux requis provoque une fatigue inutile du SPD lui-même. L’un des composants les plus couramment utilisés dans les SPD est la varistance à oxyde métallique (MOV). Une MOV est une résistance non linéaire aux propriétés semi-conductrices particulières. La MOV conserve un état de non-conductivité, permettant à l'alimentation de circuler normalement, jusqu'à ce qu'une surtension transitoire entre dans la ligne. À ce moment-là, la MOV devient conductrice, et dirige l’excès de tension vers le sol. La quantité de tension de serrage augmente avec le niveau d’intensité du courant électrique, ce qui permet à la tension résiduelle transitoire de circuler dans les équipements à des niveaux acceptables jusqu’à ce que la surtension transitoire s’atténue. Les MOV sont souvent combinées à des fusibles thermiques placés le long du trajet de l’alimentation de l'équipement protégé, afin de couper l'alimentation de l'équipement relié en cas de surtension transitoire catastrophique. Si un transitoire est important et assez long, il peut atteindre la tension de fonctionnement de crête de la MOV au point de la mettre hors service. Si cette panne survient, la chaleur fait sauter le fusible, qui est souvent à proximité ou relié à la MOV, pour couper le flux de l'alimentation et protéger l’équipement du passage d'une autre puissance. Les MOV sont utilisées dans les SPD car elles sont de nature consistante. Une MOV continue à laisser circuler la même quantité de tension, et commence à conduire le même niveau de tension excessive de façon consistante jusqu'à ce que son point de panne soit atteint. Les SPD ne résolvent pas tous les problèmes de qualité de l’alimentation. Ils ne peuvent pas empêcher les flèches (sous-tensions) ni les houles (surtensions durables) dans l’alimentation c.a. fournie par le secteur. Ils ne peuvent pas non plus réduire les conditions harmoniques produites par des charges non linéaires comme ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 9 les moteurs et les alimentations à interrupteur des ordinateurs et des systèmes de lumière fluorescente. S'il existe une perte de tension dans la ligne de secteur, un dispositif tel qu'un onduleur peut être utilisé, car il est équipé d'une batterie capable de fournir temporairement l'alimentation en attendant que le secteur la fournisse à nouveau. Mise à la terre L’un des problèmes les plus important dans les plus grands environnements d'alimentation, tout spécialement en ce qui concerne les SPD, est la mise à la terre. La terre est un élément nécessaire à tout réseau d'alimentation, de signal ou de données. Tous les niveaux de tension et de signaux sont reliés à la terre. La plupart des SPD utilisent également les lignes de terre d’une installation pour faire dévier la tension excessive lors de surtensions transitoires. Sans mise à la terre appropriée, ces SPD pourraient ne pas fonctionner correctement. Au sein d’une installation, les conducteurs de terre devraient être branchés à un unique point de liaison localisé sur le panneau de branchements. Cette connexion à point unique interdit le développement intempestif de multiples points de mise à la terre, qui pourraient créer des différences de tension de secteur, et entraîner le flux de courants indésirables dans les lignes de données basse tension. Ces courants circulent soit sous forme de flux assez inoffensifs, comme le bruit qui contamine les transmissions de données, soit sous forme de surtensions transitoires importantes capables d’endommager les équipements des lignes de transmission. La figure 5 illustre l’exemple d’une boucle de terre. Chaque composant de l'équipement est relié à la terre de façon indépendante (chaque récepteur d'alimentation est relié à une prise de terre différente). Un problème peut survenir si l’équipement est relié par une ligne de donnée mise à la terre (et conductrice) quelconque. Dans la figure 5, l’ordinateur est relié à une imprimante par un câble parallèle de communication. S'il existe une différence de potentiel entre les masses (différence de charge) des équipements utilisés, alors le courant peut circuler d'un circuit à l'autre via le câble parallèle pour tenter d'équilibrer la charge. On appelle cela une « boucle de terre » et celle-ci peut entraîner des dégâts significatifs sur l’équipement, qui, en fonctionnement normal, utilise un faible seuil de puissance pour fonctionner. Cet exemple montre une seule installation, mais les boucles de terre peuvent également se développer entre plusieurs installations. ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 10 Figure 5 – Boucle de terre Réceptacle 1 Ordinateur relié à la terre par prise 1 Réceptacle 2 Ordinateur Imprimante Imprimante reliée à la terre par prise 2 Câble d'imprimante Flux actuel causé par potentiel de mise à la terre. Prise de terre 1 Prise de terre 2 Une approche de la protection contre les transitoires : les multicouches Il est conseillé d'installer un réseau de SPD pour assurer une défense multicouche contre les transitoires. Une première couche serait utilisée pour contrôler les surtensions importantes entrant dans une installation, telles que les transitoires sur les lignes d’alimentation. Celles-ci peuvent être provoquées par les coups de foudre. D’autres couches seraient ensuite utilisées pour contrôler la puissance interne et les transitoires des lignes de données. La majorité des surtensions transitoires étant générée à l’intérieur d’un bâtiment, il est impératif de comprendre et de mettre en œuvre des SPD afin d’améliorer la qualité de l’alimentation dans n'importe quelle installation. Cette approche multicouche est le moyen le plus efficace d'éviter les effets indésirables de la plupart des problèmes de transitoires. Il est important d’isoler les problèmes de transitoires sur les lignes d’alimentation de cette manière, mais il est tout aussi important de suivre cette approche également pour les lignes de données. La plupart des installations d'envergure bénéficient en quelque sorte d'une première ligne de défense contre les transitoires que sont les lignes de données entrantes. Par exemple, de nombreuses maisons et installations utilisent un SPD à tube à gaz ou à éclateur (souvent fourni par le fournisseur de téléphonie) pour ramener les surtensions de grande puissance à un niveau raisonnable pour un équipement téléphonique de base (tel qu’un téléphone autonome qui n’a pas besoin d’alimentation auxiliaire pour fonctionner). Cependant, la tension résiduelle transitoire de cette première couche de SPD n'atténue que rare©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 11 ment la tension à un niveau sûr pour éviter les dégâts sur les équipements électroniques vulnérables, tels que les modems à composition automatiques ou DSL. Ceci concerne également d’autres équipements électroniques vulnérables reliés à des câbles coaxiaux, tels que les équipements audio et vidéo, ou les équipements de modems câblés à large bande. C'est la raison pour laquelle des SPD supplémentaires doivent être utilisés pour protéger les dispositifs individuels en atténuant la tension résiduelle transitoire circulant depuis la première couche de SPD. Conclusions Lorsque les surtensions transitoires sont prises en compte, c’est généralement dans la zone de perturbations de la ligne d’alimentation. Cependant, étant donné le pourcentage de transitoires créés à l’intérieur d’une installation au sein même de son réseau de lignes de données, il est impératif d'évaluer la nécessité d'un dispositif de suppression des surtensions dans les lignes de données. Toute ligne conductrice est un lieu potentiel de circulation de transitoires, et les sources de couplage inductif dans une installation sont nombreuses. Les équipements informatiques modernes fonctionnent sous des seuils de puissance de plus en plus bas, ce qui signifie qu’il est également important d'éviter la moindre interférence électrique pour empêcher l’altération des données et les dégradations. Une approche multicouche de la suppression des surtensions est la méthode idéale, celle-ci réduisant les surtensions externes et autres surtensions importantes en premier lieu, et les atténuant encore en interne avant de faire circuler l’énergie vers les équipements électroniques vulnérables. La suppression des surtensions sur les lignes de données est indispensable pour protéger les équipements vulnérables contre l’altération des données, pour éviter les dégradations sur les lignes de données basse tension, et pour empêcher l'entrée des surtensions transitoires. À propos de l’auteur : Joseph Seymour est l’analyste principal des réclamations du Département des réclamations d'APC à West Kingston, RI. Il évalue et inspecte les dégradations provoquées par des transitoires catastrophiques, et statue sur les réclamations des clients en conformité avec la politique d’APC concernant la protection des équipements (APC Equipment Protection Policy). ©2005 American Power Conversion. Tous droits réservés. La présente publication ne peut être ni utilisée, ni reproduite, ni photocopiée, ni transmise, ni stockée dans un système d'archivage, de quelque nature que ce soit, sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. www.apc.com Rév 2005-0 12