industrielles,….) impliquent souvent des disparités conséquentes au niveau du prix implicite du
carbone pour les différentes émissions. Quant aux autres polluants, il a été prouvé
empiriquement que le recours à de telles approches entraînait une augmentation substantielle du
coût des politiques environnementales. Il est clair que si un agent A est confronté à un prix de
100 $/tonne de CO
2
et qu'un agent B fait face à un prix de 10 $/tonne de CO
2
, l'agent A investira
dans un projet de diminution de la pollution à hauteur de 99 $/tonne de CO
2
, tandis que l'agent
B n'investira pas dans un tel projet à hauteur de 11 $/tonne de CO
2
. Nous constatons donc qu'il
existe une répartition inappropriée des efforts de réduction.
De nombreux pays ont tenté de réduire les émissions de GES par le biais de subventions
directes en faveur de technologies vertes : tarifs préférentiels pour l'alimentation électrique au
moyen d'énergie solaire et éolienne, politiques de bonus-malus favorisant les véhicules à faibles
émissions, subventions accordées au secteur du biocarburant, etc. Pour chaque politique en
faveur de l'environnement, il est possible d'estimer le prix du carbone implicite, à savoir le coût
social de la politique en question par tonne de CO
2
économisée. Des études de l'OCDE
démontrent que ces prix implicites varient considérablement d'un pays à l'autre, ainsi que d'un
secteur à l'autre au sein d'un même État. Dans le secteur de l'électricité, l'OCDE estime qu'il
varie de moins de 0 à 800 €. Dans le secteur des transports routiers, le prix implicite du carbone
peut atteindre 1000 €, notamment pour les biocarburants.
La grande disparité des prix implicites du carbone observée démontre clairement l'inefficacité
des approches « command and control ». De la même manière, un accord mondial qui
n'inclurait pas toutes les régions du monde dans la coalition pour le climat et appliquerait un
prix du carbone à 0 € aux pays non inclus serait tout aussi inefficace, et ce sans même
mentionner la question des pertes. Toutefois, la possibilité d'un prix du carbone imposé,
recommandé par la vaste majorité des économistes et par de nombreux décideurs politiques, a
été allègrement écartée lors des négociations, en dépit d'initiatives prises en ce sens par
différents acteurs visant à pousser les nations et les entreprises tarifer les émissions de carbone.
Enfin, les propositions consistant à utiliser des prix différents selon les pays, les secteurs ou les
acteurs économiques impliquent des mesures de lutte plus coûteuses et réduisent le pouvoir
d'achat des citoyens. De telles discriminations, « justifiées », par exemple, par l'absence de
technologies alternatives ou par le manque de souplesse à court terme de la demande, entraînent
une confusion entre des objectifs de compensation et la recherche d'efficacité. Par ailleurs, des
négociations sectorielles complexifient le problème de nombreuses manières. Tout d'abord, elles
nécessitent des accords internationaux dans un nombre donné de secteurs. De plus, elles