En décembre 2015, la 21eConfé-
rence des parties sur les change-
ments climatiques se tiendra à
Paris.
Cette conférence suscite autant de
craintes, que d’espoirs : beaucoup consi-
dèrent qu’elle représente la dernière chance
d’arriver à un accord contraignant sur la
réduction des émissions de gaz à effet de
serre, afin d’éviter une hausse trop impor-
tante des températures,
qui aurait des effets catas-
trophiques. En confron-
tant les points de vue
de ceux qui étudient les
rapports entre les socié-
tés humaines, dans leur
diversité, et leur envi-
ronnement, ce colloque
souhaite mettre en valeur
les apports des sciences
humaines et sociales à la
lutte contre le changement
climatique et ses conséquences.
Le changement climatique est un phé-
nomène global, c’est même par excellence
le phénomène qui manifeste le caractère
planétaire des bouleversements écologiques
consécutifs aux actions humaines. C’est la
raison principale qui a conduit à considérer
que la planète est sortie de l’holocène pour
entrer dans une nouvelle ère géologique
- l’anthropocène - marquée par le poids
des activités humaines sur les phénomènes
géophysiques. Mais ce changement global
est aussi un phénomène diversifié, non seu-
lement parce qu’il affecte de façon très dif-
férente, par ses effets sur leur milieu de vie,
les populations de l’ensemble du globe,
mais tout autant parce que celles-ci y ont
très inégalement contribué et ne peuvent
y répondre de la même façon.
L’hypothèse de l’anthro-
pocène implique que
l’histoire humaine et
celle de la nature se ren-
contrent, ce qui revient
à affirmer l’unification
de l’humanité, consi-
dérée comme une force
naturelle. Que signifie
l’unité de l’humanité
ainsi appréhendée dès
lors que l’on constate que
le poids des populations
humaines dans le changement global est
inégal, et qu’elles en seront différemment
atteintes ? Que signifie-t-elle au regard
d’une approche anthropologique qui a tou-
jours insisté sur la diversité des humains
pour saisir l’humain ? Et si la recherche
d’un accord commun entre les nations rend
nécessaire la définition d’un intérêt général,
sur quelles bases politiques et scientifiques
penser cette unité ?
Le changement climatique
est un phénomène global,
c’est même par excellence
le phénomène
qui manifeste
le caractère planétaire
des bouleversements
écologiques consécutifs
aux actions humaines.
Jeudi
5 novembre
8h30
Accueil des
participant(e)s
8h50
Ouverture
du colloque
Catherine Larrère
Professeur émérite à l’Université de
Paris I Panthéon-Sorbonne
et Philippe Descola
Professeur au Collège de France
Séance plénière
9h-10h
PHILIPPE DESCOLA
(Collège de France)
Humain,trop humain
Séance plénière
10h-10h45
VALÉRIE MASSONDELMOTTE
(Laboratoire des sciences du climat
et de l’environnement & GIEC)
L’Anthropocène
au regard des
sciences du climat :
du passé aux futurs
possibles
11h-13h
Peuples et
territoires de
l'anthropocène
Astrid Ulloa
(Universidad Nacional de
Colombia)
The confrontation of a
deterritorialized zero
carbon citizen within a
global carbonized nature
Virginia Araceli García
Acosta
(Centro de Investigaciones y
Estudios Superiores en
Antropología Social, Mexico)
Anthropology, History
and the Anthropocene:
lessons learnt from local
perspectives
Barbara Glowczewski
(LAS-CNRS/EHESS/Collège
de France)
Christophe Laurens
(Institut Momentum)
Le conflit des existences
à l'épreuve du climat, ou
l'anthropocène revu par
ceux qu'on préfère mettre
à la rue ou au musée
13h-14h
Déjeuner libre
14h-15h30
Entre continuité
et rupture
Jean-Baptiste Fressoz
(Centre A. Koyré,
CNRS/EHESS/MNHN)
L’Anthropocène et la
modestie
Simon Lewis
(University of Leeds) &
Mark Maslin
(University College London)
Defining the Anthropocene
15h45-16h45
De la gouvernance
à la politique
climatique
Catherine Larrère
(Université Paris I Panthéon-
Sorbonne, Présidente de la
Fondation de l’Écologie Politique)
Le climat : entre réalisme
et idéalisme
Amy Dahan
(IFRIS)
Politiser, re-matérialiser
et re-territorialiser le
climat pour relever les
défis du changement
climatique
16h45-17h00
Pause
Séance plénière
17h-18h
DOMINIQUE BOURG
(Université de Lausanne)
L’Anthropocène :
accomplissement
moderne ou fin de
la modernité ?
Séance plénière
18h-19h
DALE JAMIESON
(New York University)
How to Live in the
Anthropocene
Tout au long du colloque une projection
va se dérouler dans la salle 7.
Film de Matthieu Duperrex (Urbain, trop urbain)
diptyque vidéo et bande son / (14 minutes).
In Wildness is the preservation
of the World
Delta du Mississippi, Louisiane, 2015. Le territoire qui
disparaît le plus vite au monde...
Par-delà l’ingénierie des dispositifs de protection contre les
catastrophes climatiques s’ouvre la question du salut des âmes,
d’une culture de la relation à la nature.
Amphi Marguerite de Navarre
Amphi Guillaume Budé Salle 2
Jeudi
5 novembre
11 h-13 h
Vivre dans
l’anthropocène :
santé et solidarité
écologiques
Marie-Hélène Parizeau
(Université Laval, Québec)
Les changements
climatiques et les enjeux
de la santé : vers une santé
écologique ?
Jennifer Wells
(California Institute of Integral
Studies)
There are only
Alternatives: On Unity,
Diversity, and Solidarity
in the Complexasceous
11 h-13 h
L’anthropocène à
l’épreuve du terrain
Nastassja Martin
(Université d’Aberdeen)
Métamorphoses
écologiques et animisme
subarctique. Le cas
des Gwich’in (Haut
Yukon, Alaska) et des
Even (Région d’Icha,
Kamtchatka)
Geremia Cometti
(Fond National Suisse, Laboratoire
d’Anthropologie Sociale)
Perturbations climatiques
et crise des relations de
réciprocité chez les Q'eros
(Cuzco, Pérou)
Hiav-Yen Dam
(Laboratoire d’Anthropologie
Sociale, Collège de France) &
Sébastien Scotto di Vettimo
Entre réconciliation avec
la nature et « civilisation
Frédéric Keck
(Laboratoire d’anthropologie sociale/
Musée du quai Branly)
Changement climatique
et maladies infectieuses
émergentes : les sentinelles
des menaces invisibles
13 h-14 h
Déjeuner libre
14 h-15 h 30
Le temps de
l’anthropocène
Bernadette Bensaude Vincent
(Université Paris 1 Panthéon-
Sorbonne),
Sacha Loeve
(Université Technologique de
Compiègne)
Penser carbone
écologique » : penser
l’anthropocène en Chine
13 h-14 h
Déjeuner libre
14 h-15 h 30
Perspectives
politiques et
juridiques
Germán Palacio
(National University of Colombia),
Anthropocene, Natural
Sciences and New
Challenges for Social
Sciences
Gianfranco Pellegrino
(LUISS Guido Carli, Rome,
Department of Political Science)
Climate Refugees:
Adaptation to Climate-
induced Migrations
Jacques Grinevald
(Membre de l’Anthropocene
Working Group/International
Commission on Stratigraphy)
L’Anthropocène a-t-il été
pensé au Collège de France
dans les années 1920 ?
15 h 45-16 h 45
Conserver la
nature dans
l’anthropocène
Virginie Maris
(CNRS - Centre d’écologie
fonctionnelle et évolutive/CEFE)
La conservation de la
biodiversité à l’épreuve
des changements
climatiques
Baptiste Morizot
(Université Aix-Marseille)
Diplomatie dans la
communauté biotique à
l’anthropocène
Bronwyn Lay
(avocate, Genève)
Emerging Jurisprudences
in the Age of the
Anthropocene
15 h 45-16 h 45
Justice climatique
Frédéric-Paul Piguet
(Institut Biosphère - Genève)
Conséquence de la
rupture épistémologique
de l’anthropocène sur la
façon de penser la justice
climatique
Lydie Laigle
(CSTB-Université Paris-Est)
Approches de la justice
environnementale et
représentations du
changement climatique
Vendredi
6 novembre
Amphi Marguerite de Navarre
11 h 45-13 h 15
Capitalisme,
néolibéralisme et
anthropocène
Christophe Bonneuil
(Centre A. Koyré,
CNRS/EHESS/MNHN)
Penser l’Anthropocène :
âge de l’homme, faillite de
la modernité naturaliste
ou capitalocène ?
Emanuele Leonardi
(Universidade de Coimbra, Portugal)
Biopolitics of climate
change, for a critique
of carbon trading as a
neoliberal regime of truth
13 h 15-14 h 15
Déjeuner libre
14 h 15-15 h 45
Justice globale
Clive Hamilton
(Centre for Applied Philosophy
and Public Ethics en Australie, &
Charles Sturt University, member
du Board of the Climate Change
Authority du gouvernement
australien)
The Anthropocene and
Justice in an Earth in
Flux
Alf Hornborg
(Université de Lund, Suède)
The Globalized Magic of
the Technocene
15h45-16h00
Pause
Séance plénière
16h-17h
JOHN BROOME
(University of Oxford)
Do Not Ask for
Morality
Séance plénière
17 h-18 h
BRUNO LATOUR
(Sciences Po)
The Notion
of « Critical
Zones » and the
Redefinition of
Territories
18 h-19 h
Table ronde
de conclusion
John Crowley
Chef de section, secteur des Sciences
Sociales et Humaines de l’UNESCO
Pierre Ducret
Contrôleur général - Conseiller
Climat et COP21 du Groupe CDC
Caisse des dépôts
Président de l’Institut pour
l’Economie du Climat - I4CE
Pascal Durand
Député européen Verts /ALE
Catherine Larrère
Université Paris I Panthéon-
Sorbonne, Présidente de la
Fondation de l’Écologie Politique
8 h 30
Accueil des
participant(e)s
Séance plénière
9 h-10 h
ISABELLE DELPLA
(Université Lyon 3)
Ailleurs, l’herbe
était plus verte.
Les limites du
paradigme
migratoire
10 h-11 h 30
Philosophies
politiques
du climat
Ferhat Taylan
(CIPh, Université Paris-Ouest
Nanterre La Défense)
La mésopolitique :
une autre histoire
de la « réflexivité
environnementale »
à l'ère moderne
Pierre Charbonnier
(CNRS - LIER/EHESS)
Généalogie de
l’anthropocène. Le risque
et les limites comme
paradigmes théoriques
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