En décembre 2015, la 21eConfé-
rence des parties sur les change-
ments climatiques se tiendra à
Paris.
Cette conférence suscite autant de
craintes, que d’espoirs : beaucoup consi-
dèrent qu’elle représente la dernière chance
d’arriver à un accord contraignant sur la
réduction des émissions de gaz à effet de
serre, afin d’éviter une hausse trop impor-
tante des températures,
qui aurait des effets catas-
trophiques. En confron-
tant les points de vue
de ceux qui étudient les
rapports entre les socié-
tés humaines, dans leur
diversité, et leur envi-
ronnement, ce colloque
souhaite mettre en valeur
les apports des sciences
humaines et sociales à la
lutte contre le changement
climatique et ses conséquences.
Le changement climatique est un phé-
nomène global, c’est même par excellence
le phénomène qui manifeste le caractère
planétaire des bouleversements écologiques
consécutifs aux actions humaines. C’est la
raison principale qui a conduit à considérer
que la planète est sortie de l’holocène pour
entrer dans une nouvelle ère géologique
- l’anthropocène - marquée par le poids
des activités humaines sur les phénomènes
géophysiques. Mais ce changement global
est aussi un phénomène diversifié, non seu-
lement parce qu’il affecte de façon très dif-
férente, par ses effets sur leur milieu de vie,
les populations de l’ensemble du globe,
mais tout autant parce que celles-ci y ont
très inégalement contribué et ne peuvent
y répondre de la même façon.
L’hypothèse de l’anthro-
pocène implique que
l’histoire humaine et
celle de la nature se ren-
contrent, ce qui revient
à affirmer l’unification
de l’humanité, consi-
dérée comme une force
naturelle. Que signifie
l’unité de l’humanité
ainsi appréhendée dès
lors que l’on constate que
le poids des populations
humaines dans le changement global est
inégal, et qu’elles en seront différemment
atteintes ? Que signifie-t-elle au regard
d’une approche anthropologique qui a tou-
jours insisté sur la diversité des humains
pour saisir l’humain ? Et si la recherche
d’un accord commun entre les nations rend
nécessaire la définition d’un intérêt général,
sur quelles bases politiques et scientifiques
penser cette unité ? ✹
Le changement climatique
est un phénomène global,
c’est même par excellence
le phénomène
qui manifeste
le caractère planétaire
des bouleversements
écologiques consécutifs
aux actions humaines.