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Situation économique et financre de la
Bosnie-Herzégovine en 2016
Confirmation de la reprise de la croissance à 3 % en 2016 et qui devrait se poursuivre au même rythme en
2017. Budget sous contrôle mais la dette publique ne prend pas en compte d’importants arriérés dus par les
entités ou des entreprises publiques. Un système bancaire en cours de restructuration. D’importantes réformes
structurelles à mettre en place suite à l’agenda de réformes et au programme du FMI.
Une économie de petite taille dépendant largement de l’extérieur
Le PIB nominal de la Bosnie-Herzégovine s’établit à 14,6 Md EUR en 2015, pour une population de 3,5
M d’habitants, soit un PIB par habitant de l’ordre de 4 170 EUR. Le secteur des services représente 66 % de
la valeur ajoutée, suivi par l’industrie (27 %) et le secteur agricole (7 %).
Les échanges de biens sont peu diversifiés, largement centrés sur les pays voisins et marqués par un
déficit commercial significatif de l’ordre de 26 % du PIB en 2015. Par ailleurs, les remises des migrants
représentaient près de 8 % du PIB. Cependant, les flux réels émanant de ces travailleurs seraient bien plus
importants, une grande partie de ces fonds transitant en liquide.
La Bosnie-Herzégovine fonctionne depuis 1995 sous le régime de la Constitution issue des accords
de paix de Dayton. Les entités Republika Srpska (Serbes) et Fédération (Bosniaques et Croates), disposent
de pouvoirs propres, ce qui réduit le champ d’action de l’exécutif central, doté d’une présidence tournante.
Le 15 février 2016, la Bosnie-Herzégovine a déposé une demande d’adhésion à l’Union Européenne,
qui a été examinée le 20 septembre dernier par le Conseil de l’Union. Par ailleurs, l’accord d’association et de
stabilisation entre l’Union européenne et la Bosnie-Herzégovine a été paraphé en juin 2016, mettant fin à des
discussions initiées en 2008.
La reprise économique se confirme en 2016
Après un ralentissement en 2014 (+ 1,1 %) aux inondations, la croissance a atteint 3,2 % en 2015
selon le FMI et devrait s’établir à 3 % en 2016. Cette évolution positive s’explique notamment par la
dynamique de la consommation des ménages, soutenue par le flux de remises des migrants et par une bonne
tenue des exportations.
Cependant, le commerce extérieur de la Bosnie-Herzégovine est structurellement déficitaire en raison
de l’étroitesse de sa base productive. L’année 2015 a toutefois été marquée par une augmentation des
exportations bosniennes (+ 3,5 %) et une baisse des importations (- 2,1 %), d’où une légère réduction du
déficit commercial de 1 % à 3,5 Md EUR. Cette tendance se poursuit en 2016. Selon la Banque centrale, le
déficit du compte courant s’établit à 5,6 % du PIB en 2015, après 7,5 % en 2014, il devrait atteindre 5,2 %
selon le FMI en 2016. Son financement est notamment assuré par les flux d’IDE qui représentent suivant les
années entre 1 % et 3 % du PIB et par les financements multilatéraux des IFIs.
Les réserves de la Banque centrale représentent fin 2016 près de 4,6 Md EUR (près de 6,5 mois
d’importations) et contribuent au maintien de la caisse d’émission « currency board » dont la parité a été
fixée à 1,96 KM pour 1 EUR.
Malgré une réduction du taux de chômage, qui est passé de 27,7 % fin 2015 à 25,4 %, ce dernier reste
particulièrement élevé et touche essentiellement les jeunes, en raison notamment du poids de l’économie
informelle.
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Les tendances déflationnistes, qui ont débuté en 2013, se sont poursuivies en 2014 (- 0,9 %) et 2015
(- 1 %) et persistent en 2016. La Banque centrale s’attend à un retour de l’inflation en territoire positif fin
2017.
En février 2016, l’agence Moody’s a confirmé sa notation « B3 avec des perspectives stables ».
L’agence met l’accent sur le progrès lié à la mise en œuvre de l’Agenda des réformes par le gouvernement
de la BiH et sur les négociations en cours avec le FMI pour un nouvel accord financier. L’Agence Standard &
Poor’s, quant à elle, a confirmé, en septembre 2016, sa notation « B avec des perspectives stables » pour la
dette à long et court terme en monnaie locale et en devises.
Si la situation budgétaire apparait actuellement maitrisée, le niveau de la
dette est élevé et devrait s’accroître en raison d’importants arriérés non
comptabilisés
La Bosnie-Herzégovine est parvenue, sous la supervision du FMI, à ramener son déficit budgétaire
de 4,4 % du PIB en 2009 à 2 % du PIB en 2014 en limitant la progression des dépenses.
En 2015, selon les données de la Banque centrale, la consolidation des budgets des différentes
entités fait apparaître un excédent de 0,7 %, résultant d’un accroissement des recettes fiscales et d’un
sévère ajustement des investissements publics. Pour 2016, le FMI et les autorités s’attendent à un déficit
de 0,6 %.
La dette publique s’est établie à 42 % du PIB en 2015 et devrait se réduire légèrement en 2016 à
41,5 % selon les données de la Banque Mondiale. Cependant, d’importants arriérés de l’Etat ne sont
pas comptabilisés dans ce chiffre. Ils concernent les chemins de fer et le secteur de la santé au niveau des
deux entités. Pour la Fédération, des arriérés significatifs existent également au niveau des entreprises
publiques et des fonds de retraites. Ces sommes se monteraient à 8 % du PIB selon le représentant du
FMI.
Sur un plan global, la gestion des finances publiques du pays est confrontée à trois difficultés
particulières : le coût de l’Etat, héritage des accords de Dayton, qui pèse lourdement au niveau de
chacune des strates administratives ; le poids des salaires dans le secteur public qui représente plus de
11 % du PIB et près de 26 % des recettes fiscales ; et l’inefficacité du dispositif des aides sociales, qui
représentent plus de 16 % du PIB. Face à cette situation, l’arrangement avec le FMI prévoit une réforme
de l’administration publique et un renforcement de l’administration fiscale.
Un système bancaire liquide, dominé par les banques étrangères, qui se
restructure
Le secteur bancaire comprend 24 banques dont les actifs, qui représentent 88 % du PIB, sont détenus
à 89 % par des banques étrangères (Raiffeisen, Unicredit, Sberbank, Spaarkasse, etc.). Deux banques
locales, la Bobar Banka et la Banka Srpske, ont été liquidées en 2015 et 2016, sans impact sur la stabilité du
système bancaire du pays. Par ailleurs, quatre banques sont en cours de restructuration : la Moja Banka, l’IKB,
la Bor Banka et la Privredna Banka. Le secteur bancaire du pays reste encore très faiblement profitable (100
M EUR de profit net en 2015) avec un ratio de rentabilité des capitaux propres de 2,4 % et un ratio de rentabilité
des actifs de 0,3 % en 2015. Le taux d’adéquation du capital est confortable à 15,8 % en juin 2016, bien
supérieur au minimum légal de 12 %.
L’activité de crédit reste cependant faible, avec une hausse de 2 % sur les huit premiers mois de 2016,
et concerne essentiellement les entreprises privées. Compte tenu de la hausse record des dépôts, le ratio
prêts sur dépôts s’est établi à 98,6 % en septembre 2016 contre 101 % en 2015.
A noter la réduction du taux de prêts non performants (NPL) qui est passé de 14,1 % au second
trimestre 2015 à 12,1 % au second trimestre 2016 en raison des liquidations de la Bobar banka et de la
Banka Srpske ainsi que de la cession d’un paquet de NPL de l’Hypo Adria bank à la « bad bank » créée en
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Autriche dans le cadre de la faillite de cette entité. Le taux de couverture des prêts non performants s’établirait
à 75 % environ fin juin 2016.
Suite à l’adoption en 2016 par la Banque centrale de Bosnie-Herzégovine (CBBH) d’un nouveau taux
de réserves obligatoires fixé à 10 %, la CBBH applique, depuis le 1er juillet 2016, un taux d'intérêt négatif
sur tous les montants supérieurs à cette limite, de manière à encourager les banques commerciales à accorder
de nouveaux prêts.
Avec l’appui du FMI et de la Banque mondiale, une série de lois sont actuellement en cours
d’élaboration pour remédier à certaines fragilités du secteur bancaire : une nouvelle loi bancaire ; une
coordination renforcée entre les superviseurs et la Banque centrale ; l’amélioration du cadre de résolution des
prêts non performants ; la loi sur les banques de développement des entités ; et enfin la loi sur la garantie des
dépôts.
Vers une relance de l’intégration à l’Union européenne suite à l’agenda
de réformes et la mise en place d’un important programme de réformes
structurelles piloté essentiellement par le FMI et la Banque mondiale
En janvier 2015, la Présidence tripartite du pays a approuvé une déclaration commune mentionnant le
souhait de la Bosnie-Herzégovine d’intégrer l’Union européenne et son accord pour lancer un
programme de réformes spécifiques visant à satisfaire les critères d’adhésion. Ce programme de
réformes intitulé le «Reform Agenda» a été élaboré par l’Union européenne et les IFIs. Il prévoit : un meilleur
contrôle des finances publiques ; une amélioration du climat des affaires et de la compétitivité ; une réforme
du marché du travail ; une réforme du dispositif d’assurance sociale et des retraites ; un renforcement de l’état
de droit et de la gouvernance ; et une réforme de l’administration publique.
Parallèlement, le Conseil d’administration du FMI a approuvé en septembre 2016 une facilité de crédit
élargie d’un montant de 550 M EUR sur trois ans. Cette dernière doit permettre à la Bosnie-Herzégovine
de faire face à ses obligations financières, tout en soutenant les réformes structurelles listées dans l’agenda
de réformes.
Outre la réforme de l’administration publique et les réformes du système bancaire mentionnées ci-
avant, l’accord avec le FMI prévoit : une réforme du marché du travail ; une simplification de l’environnement
des affaires ; une accélération du programme de privatisation/résolution des entreprises publiques ; et une
réforme du système de santé.
Indicateurs macroéconomiques 2015
PIB (Md EUR)
14,6
Population (M d’habitants)
3,5
Taux de croissance (%)
3,2
Taux de chômage (%)
27,7
Taux d’inflation annuel (%)
- 1,0
Taux de change
caisse d’émission : 1,96KM = 1€
Importations de B&S (% du PIB)
54,2
Exportations de B&S (% du PIB)
35,0
Solde courant (% du PIB)
- 5,6
Flux d’IDE (en % du PIB)
1,1
Solde public (% du PIB)
0,7
Dette publique (% du PIB)
44,7
Crédit (% du PIB)
62,6
Taux de prêts non performants
13,7
Sources : FMI, Commission européenne, Ministère des Finances, Institut des statistiques, Banque centrale
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