Le général Jean, Elie de Vassoigne
Originaire de Rivière Salée en Martinique, Jean, Elie de Vassoigne est né en 1811. Saint-cyrien de la promotion 1827-1829, il fut un homme d'honneur
exemplaire.
Il participe à la guerre menée avec l'Angleterre contre la Russie de 1854 à 1856, dans la Baltique et en
Grèce, durant la campagne de Crimée.
Lieutenant-colonel, durant la campagne de la Baltique, dans la nuit du 15 au 16 août 1854, il emporte épée
à la main, avec une poignée de Marsouins, de Marins et de Fusiliers Royaux britanniques, la tour sud de l'île
Presto située dans la baie de Bomarsund et armée de 17 canons.
Jeune colonel distingué par ses chefs, il se retrouve pendant la campagne de Crimée à la tête du corps
expéditionnaire de Grèce de 1854 à 1856. Il dispose de neuf compagnies du 1
er
régiment d'infanterie de
Marine. Il empêche tout soulèvement en Grèce ...
Dès le lendemain de la guerre de Crimée, l'Angleterre propose à la France de se joindre à elle pour organiser
une expédition en Chine afin d'obtenir de faire commerce à l'intérieur de l'Empire, car la Chine représente
déjà le quart de l'humanité, donc un enjeu économique important. Après que Tché-Fou, un port situé à
l'extrémité du promontoire du Chantong, eut été occupé fin juin 1860, les forts chinois du Pei-Ho sont enlevés par une brigade mixte d'infanterie de Marine et
du 102
ème
régiment d’infanterie de ligne (infanterie métropolitaine). Au cours de combats très durs qui se déroulent du 18 au 21 août. C'est le combat le plus acharné de toute la guerre de
Chine. Cinq cent dix-huit canons sont pris à l'ennemi et le colonel de Vassoigne est nommé général de brigade. Cette victoire ouvre au corps
expéditionnaire la route de Pékin, pris le 15 octobre.
En 1861,1a situation en Cochinchine est préoccupante. La dislocation du corps expéditionnaire de Chine permet de constituer une
expédition pour renforcer les faibles éléments qui y ont été laissés. Le général de Vassoigne y commande une brigade composée de
compagnies du 3ème et du 4
ème
régiment d'infanterie de Marine. Sous les ordres de l'amiral Chanter, il empêche les massacres de la
mission catholique de Tourane, puis à la tête d'un groupement franco-espagnol, il participe à l'attaque des lignes de Ki-Hoa le 22 février.
A la tête de ses hommes, alors qu'il commande une
charge, il est gravement atteint par un biscaïen (projectile
de mousquet à gros calibre de longue portée, balle de
mitraille) qui lui transperce le bras et pénètre sa poitrine.
Il est nommé à l'inspection des troupes de Marine et des colonies en 1862. Il réorganise l'Arme à partir de 1868.
Le destin de la France va encore le mettre en avant de notre histoire lors du conflit franco-allemand de 1870. Le ministre de la guerre le charge de la montée en puissance et du
commandement de la division d'infanterie de Marine regroupant les quatre régiments d'infanterie de Marine et le 1
er
régiment d'artillerie de Marine (1
er
RAMa). Pour la première fois de
leur histoire, les troupes coloniales vont se battre ensemble et sur le sol national.
Du 30 août au 2 septembre 1870, avec ses généraux adjoints Reboul et Martin des Pallières, il mène ses hommes au combat et éprouve durement les Bavarois à Bazeilles. La « Division bleue
» s'impose à l'ennemi et lui fait subir des pertes plus que sensibles.
Plus tard, le poste de gouverneur de la Cochinchine lui est proposé mais il le refuse. Il prend sa retraite le 1
er
mai 1877 et est admis dans le cadre de réserve. Sa retraite effective ne lui est
attribuée qu'en 1880. Il décède à Etretat en novembre 1891.
Article réalisé sur une idée du sergent Bertrand Schlumberger, (à partir de documents en sa possession).
La baie de Bomarsund est une grande baie,
située dans les îles « Aland » à l’ouest du
golfe de Finlande, entourée de tous côtés
par des rochers abrupts. C’est à la fois un
mouillage et un abri sûrs à partir desquels
on commande tout le golfe de Finlande au
fond duquel se trouve le port de guerre
russe de Cronstadt et Saint-Pétersbourg.
L’inscription « Bormar-sund » figure sur les
er
ème
ème
Ki-Hoa est un camp retranché annamite organisé face à Saigon et faisant
partie d’un système de défense redoutable s’étendant sur 12km et fort