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Tchad
2012
Tchad
La croissance du produit intérieur brut a ralenti fortement, passant de 14.3 % en 2010 à 2.8 % en 2011
mais sur la période 2012-2013 elle pourrait atteindre 5.1 % grâce à l'industrie pétrolière
Le raermissement des cours du pétrole et la stabilisation des dépenses publiques en 2012 devraient aider
à améliorer les indicateurs des finances publiques et la position extérieure du pays
Sur une population totale de 11.2 millions d'habitants, le taux de pauvreté est estimé à 55 % et monte à
87 % en milieu rural. Le pays a besoin de politiques volontaristes pour la transformation du monde rural
Vue d'ensemble
La croissaince du produit intérieur brut (PIB) du Tchad devrait atteindre 7 % en 2012, tirée par le secteur non
pétrolier, grâce à la mise en service de nouvelles unités de production d’électricité et de ciment. Mais elle
pourrait se ralentir en 2013 (3.2 %) du fait de la baisse de la production pétrolière. L’inflation sera maintenue
sur la période 2012-13 largement en deçà de 3 %, critère de convergence retenu par la Communauté
économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). En 2011, l’économie tchadienne a connu un net
ralentissement avec un taux de croissance de 2.8 %, contre 14.3 % en 2010, à cause principalement de la baisse
d’activité dans le secteur primaire.
A terme, les objectifs budgétaires suivants sont visés par le gouvernement : (i) solde primaire hors pétrole
autour de 11.2 % à l’horizon 2013; (ii) solde budgétaire global autour de 4 % à partir de 2012; et (iii) taux de
pression fiscale hors pétrole supérieur à 9 % en 2014.
Pour atteindre ces objectifs, les efforts de maîtrise et de rationalisation des dépenses courantes devraient être
maintenus. Sur la période 2012-13, le processus de consolidation de la position extérieure sera poursuivi. Le
solde de la balance globale se maintiendrait aux environs de 3.6 % du PIB en 2012 pour échir à 0.8 % du PIB
en 2013. La diminution progressive de la production de pétrole serait compensée par le raermissement des
cours ainsi que par la progression de la filière coton et du commerce transfrontalier de bétail.
Les perspectives de l’économie tchadienne en 2012 et à moyen terme seront marquées par les enjeux majeurs:
Les conséquences du conflit libyen caractérisées par d’importants risques dinstabilité sur le Tchad :
l’accueil du ux de déplacés, l'effet de ce conit sur les échanges commerciaux, les transferts courants, les
investissements directs (IDE) libyens ainsi que la baisse des recettes douanières sont les principales
répercussions de la crise libyenne sur le pays.
Les carences dans la gestion budgétaire : le Tchad n’a pas de programme formel avec le FMI depuis
le non aboutissement du Sta Monitored Program (SMP) de 2009. De ce fait, le FMI n’a plus de
représentant dans le pays depuis octobre 2010. Le Tchad cherche à atteindre le point d’achèvement de
l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) depuis 2001.
La dégradation des relations économiques sino-tchadiennes: en janvier 2012, soit six mois après
son inauguration, les autorités tchadiennes ont fermer durant une dizaine de jours la ranerie de
pétrole construite dans le cadre d’une joint-venture avec une société chinoise, China National Petroleum
Corporation (CNPC). Le manque de transparence chez la partie chinoise, la volonté des autorités
tchadiennes de fixer le prix à la pompe des produits ranés sans tenir compte des coûts de revient ainsi
que la contrebande de carburant en provenance du Nigeria sont à l’origine de cette situation conflictuelle.
Des mesures devraient être prises rapidement pour une entente pérenne entre les deux parties.
La gestion des aléas climatiques: entre 1910 et 2010 le lac Tchad aurait perdu plus de 80% de sa
superficie. Pour faire face aux conséquences de cette calamité le gouvernement a proposé plusieurs
politiques et programmes. Mais les moyens nécessaires pour les mettre en œuvre demeurent encore
limités. Or, ces aléas climatiques ont un effet important sur la production vivrière et sur l’élevage.
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http://dx.doi.org/10.1787/888932623611
http://dx.doi.org/10.1787/888932605029
Figure 1 : Taux de croissance du PIBel (Centrale)
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Tableau 1 : Indicateurs macro-économiques
2010 2011 2012 2013
Taux de croissance du PIB réel 14.3 2.8 7 3.2
Taux de croissance du PIB réel par habitant 11.7 0.2 4.4 0.6
Inflation IPC -2.1 -0.6 2.6 3
Balance budgétaire % PIB -3.8 0.4 0.2 -1.1
Balance courante % PIB -0.5 2.3 3 0.6
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Taux de croissance du PIB réel (%) Afrique centrale - Taux de croiss ance du PIB el (%) Afrique - Taux de croiss ance du PIB réel (%)
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
0%
10%
20%
30%
40%
Crois s ance réelle du PIB (%)
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Développements récents et perspectives
Tableau 2 : PIB par Secteur (en pourcentage du PIB)
2006 2011
Agriculture, foresterie, pêche et chasse 22 16.2
Agriculture, élevage, sylviculture et pêche - -
dont agriculture - -
Mines et extraction 28.8 30.5
dont pétrole - -
Industries manufacturières 5.5 5.6
Electricité, gaz et eau 0.5 0.4
Electricité, eau et assainissement - -
Construction 4.6 7
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants 20.6 18.4
dont hôtels et restaurants - -
Transports, entreposages et communications 1.1 1.5
Transport et stockage, information et communication - -
Finance, immobilier et services aux entreprises - -
Intermédiation financière, services immobiliers, services aux entreprises et autres services 10.2 12.2
Services des administrations publiques 6.7 8.3
Administration publique et défense, sécurité sociale, éducation, santé et travaux sociaux - -
Administration publique, éducation, santé - -
Administration publique, éducation, santé et autres services sociaux et personnels - -
Autres services communautaires, sociaux et personnels - -
Autres services 0 0
Produit intérieur brut aux prix de base / au coût des facteurs 100 100
Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants - -
2010 : estimations ; 2011 et années suivantes : prévisions.
Après avoir enregistré une expansion de 14.3 % en 2010, l’économie tchadienne a connu un fort ralentissement
en 2011 avec un taux de croissance de 2.8 %. Cette évolution résulte principalement de la baisse d’activité dans
le secteur primaire. Le secteur non pétrolier, qui représente 73 % du PIB, a acune croissance de 2.4 % en
2011 contre 16.6 % en 2010. Quant au secteur pétrolier (27 % du PIB), malgré la baisse de la production
(‑1.4 %), le redressement des cours mondiaux du pétrole brut a soutenu sa croissance. L’effet prix imprime ainsi
à ce secteur un taux de croissance de 3.6 % soit une progression de 0.3 point par rapport au taux acen
2010.
Si les secteurs secondaire (14 % du PIB) et tertiaire (40 % du PIB) prennent un poids accru dans la création de la
richesse nationale, celle-ci reste largement dépendante du secteur primaire qui compte pour 46% dans le PIB.
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Avec une baisse de 5.1 %, le secteur primaire a ainsi contribué au ralentissement de la croissance en 2011.
Cette évolution est imputable à une baisse de la production agricole vivrière de 29.1 % due, à son tour, au
retournement cyclique après la forte hausse de 61.7 % enregistré en 2010, et aussi au retard des pluies observé
en 2011. En dépit de cette tendance à la baisse, la croissance du secteur primaire enregistrera en 2012 et 2013
un rebond grâce aux bons résultats de la production agricole.
L’activité agro-industrielle connait quant à elle une croissance de 8.4 % favorisée par le retour des paysans à la
culture du coton et la bonne tenue des cours mondiaux de ce produit. S’agissant de l’exploitation pétrolière, la
production du brut est en baisse de 1.4 % suite à des conditions géologiques moins favorables et aux coûts de
production de plus en plus élevés. Cette baisse pourrait se poursuivre avec des prévisions de taux de croissance
respectivement de 1.1 % et ‑4.6 % en 2012 et 2013.
L’activité dans le secteur secondaire a connu une hausse de 18.7 %, progression qu’explique la forte hausse
(53.8 %) enregistrée par la branche égrenage de coton consécutive à la solution apportée aux problèmes
techniques connus par la société Coton-Tchad. Le démarrage de la production de ciment au second semestre
2011 et la bonne tenue de la demande intérieure ont permis à l’ensemble des autres productions industrielles
de progresser de 4.9 %. La branche électricité, gaz et eau a progressé de 11.8%, grâce à l’apport de la Société
de ranage de NDjamena (SRN) au second semestre 2011. Les perspectives du secteur secondaire sont
prometteuses pour 2012 et 2013 avec des prévisions de taux de croissance respectivement de 18.7 % et de
7.5 %. Ces prévisions s’appuient sur les changements structurels qui interviendront à court terme dans ce
secteur, notamment la mise en service de la zone industrielle et l’amélioration significative de la production
d’électricité.
Quant au tertiaire, il ache une croissance de 5.8 % en 2011 contre 14.7 % en 2010, un résultat au recul
important des activités du commerce, des transports et des télécommunications ainsi que des activités
hôtelières, conséquences, notamment, du retrait de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et
au Tchad (MINURCAT). L’activation de la fibre optique et ses implications sur les sous-secteurs, en particulier de
la communication, pourraient entraîner une croissance du tertiaire de l’ordre de 6.7 % en 2012 avant un
nouveau fléchissement à 2.3 % en 2013 sous l’effet de la baisse des activités du commerce.
En termes de ressources et d’emplois, la consommation finale marchande a enregistré en 2011 une croissance
de 8.8 % contre 13 % en 2010. Cette évolution résulte de la consommation des administrations publiques et du
dynamisme du secteur privé.
Selon les prévisions, la croissance du PIB serait de l’ordre de 7 % en 2012 et de 3.2 % en 2013, tirée
essentiellement par le secteur non pétrolier grâce au développement du secteur agricole et aux effets induits de
l’entrée en service de la ranerie. En 2013, malgré l’apport des champs pétroliers de Bongor, l’accroissement
des coûts de production des champs du bassin de Doba orienterait le profil de croissance du secteur pétrolier à
la baisse (‑3%).
Ces prévisions de croissance, surtout pour 2012, pourraient toutefois être démenties si des aménagements
institutionnels adéquats ne sont pas trouvés pour le mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers à la
pompe. La fixation de ces prix à des niveaux inférieurs à leur coût de production pourrait en effet engendrer
des difficultés de fonctionnement pour la SRN, détériorer les relations avec l’opérateur et partenaire chinois, la
CNPC, et favoriser d’importantes sorties en contrebande de produits pétroliers vers les pays frontaliers,
notamment la République centrafricaine et le Cameroun. Sur le plan externe, un retournement de tendance
défavorable des cours internationaux des produits pétroliers pourrait également compromettre les prévisions de
croissance de 2012 et 2013.
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