Avec une baisse de 5.1 %, le secteur primaire a ainsi contribué au ralentissement de la croissance en 2011.
Cette évolution est imputable à une baisse de la production agricole vivrière de 29.1 % due, à son tour, au
retournement cyclique après la forte hausse de 61.7 % enregistré en 2010, et aussi au retard des pluies observé
en 2011. En dépit de cette tendance à la baisse, la croissance du secteur primaire enregistrera en 2012 et 2013
un rebond grâce aux bons résultats de la production agricole.
L’activité agro-industrielle connait quant à elle une croissance de 8.4 % favorisée par le retour des paysans à la
culture du coton et la bonne tenue des cours mondiaux de ce produit. S’agissant de l’exploitation pétrolière, la
production du brut est en baisse de 1.4 % suite à des conditions géologiques moins favorables et aux coûts de
production de plus en plus élevés. Cette baisse pourrait se poursuivre avec des prévisions de taux de croissance
respectivement de 1.1 % et ‑4.6 % en 2012 et 2013.
L’activité dans le secteur secondaire a connu une hausse de 18.7 %, progression qu’explique la forte hausse
(53.8 %) enregistrée par la branche égrenage de coton consécutive à la solution apportée aux problèmes
techniques connus par la société Coton-Tchad. Le démarrage de la production de ciment au second semestre
2011 et la bonne tenue de la demande intérieure ont permis à l’ensemble des autres productions industrielles
de progresser de 4.9 %. La branche électricité, gaz et eau a progressé de 11.8%, grâce à l’apport de la Société
de raffinage de N’Djamena (SRN) au second semestre 2011. Les perspectives du secteur secondaire sont
prometteuses pour 2012 et 2013 avec des prévisions de taux de croissance respectivement de 18.7 % et de
7.5 %. Ces prévisions s’appuient sur les changements structurels qui interviendront à court terme dans ce
secteur, notamment la mise en service de la zone industrielle et l’amélioration significative de la production
d’électricité.
Quant au tertiaire, il affiche une croissance de 5.8 % en 2011 contre 14.7 % en 2010, un résultat dû au recul
important des activités du commerce, des transports et des télécommunications ainsi que des activités
hôtelières, conséquences, notamment, du retrait de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et
au Tchad (MINURCAT). L’activation de la fibre optique et ses implications sur les sous-secteurs, en particulier de
la communication, pourraient entraîner une croissance du tertiaire de l’ordre de 6.7 % en 2012 avant un
nouveau fléchissement à 2.3 % en 2013 sous l’effet de la baisse des activités du commerce.
En termes de ressources et d’emplois, la consommation finale marchande a enregistré en 2011 une croissance
de 8.8 % contre 13 % en 2010. Cette évolution résulte de la consommation des administrations publiques et du
dynamisme du secteur privé.
Selon les prévisions, la croissance du PIB serait de l’ordre de 7 % en 2012 et de 3.2 % en 2013, tirée
essentiellement par le secteur non pétrolier grâce au développement du secteur agricole et aux effets induits de
l’entrée en service de la raffinerie. En 2013, malgré l’apport des champs pétroliers de Bongor, l’accroissement
des coûts de production des champs du bassin de Doba orienterait le profil de croissance du secteur pétrolier à
la baisse (‑3%).
Ces prévisions de croissance, surtout pour 2012, pourraient toutefois être démenties si des aménagements
institutionnels adéquats ne sont pas trouvés pour le mécanisme de fixation des prix des produits pétroliers à la
pompe. La fixation de ces prix à des niveaux inférieurs à leur coût de production pourrait en effet engendrer
des difficultés de fonctionnement pour la SRN, détériorer les relations avec l’opérateur et partenaire chinois, la
CNPC, et favoriser d’importantes sorties en contrebande de produits pétroliers vers les pays frontaliers,
notamment la République centrafricaine et le Cameroun. Sur le plan externe, un retournement de tendance
défavorable des cours internationaux des produits pétroliers pourrait également compromettre les prévisions de
croissance de 2012 et 2013.