Parthes, d’une couronne murale, de colliers, de bracelets et de phalères, centurion de la légion
IIe Gallica, centurion de la légion XIVe Gemina Martia victorieuse, centurion de la légion VIIe
Claudienne pieuse et fidèle, centurion de la légion Ière Adiutrix pieuse et fidèle, primipile de la
même légion, commandant des numeri campant dans le Pont, à Absar, tribun de la IIIe cohorte
des vigiles, patron de la colonie. Monument placé par décret des décurions. ILS, 2024
Les centurions issus des catégories supérieures, chevaliers romains ou fils de chevaliers,
notables municipaux ou fils de notables, voire des fils de centurions, pouvaient devenir
directement centurions ou y accéder rapidement après leur engagement. Leur carrière était
plus rapide et leur permettait d’accéder à la Ière cohorte et au primipilat, et de là,
éventuellement, à des postes équestres (CIL, VI, 1627).
Dans l’armée, comme ailleurs dans la société romaine, la naissance et les protections
étaient déterminantes dans les carrières. Plus on est issu d’un milieu élevé et plus on avance
vite et loin.
DOC. COMPLEMENTAIRE 5 Quelles troupes pour l’Empire ? (23 apr. J.-C.)
Le prince (= Tibère) remit en avant le projet tant de fois annoncé et toujours feint de visiter
les provinces. Il prétexta le grand nombre des vétérans et les levées à faire pour compléter les
armées ; ajoutant que les enrôlements volontaires manquaient, ou ne donnaient que des soldats
sans courage et sans discipline, parce qu’il ne se présentait guère pour servir que des indigents
et des vagabonds. Il fit à ce sujet l’énumération rapide des légions et des provinces qu’elles
avaient à défendre. Je crois à propos de dire aussi ce que Rome avait alors de forces militaires,
quels rois étaient ses alliés, et combien l’empire était moins étendu qu’aujourd’hui.
5. Deux flottes, l’une à Misène, l’autre à Ravenne, protégeaient l’Italie sur l’une et l’autre
mer ; et des galères qu’Auguste avait prises à la bataille d’Actium et envoyées à Fréjus
gardaient, avec de bons équipages, la partie des Gaules la plus rapprochée. Mais la principale
force était sur le Rhin, d’où elle contenait également les Germains et les Gaulois ; elle se
composait de huit légions. Trois légions occupaient l’Espagne, dont on n’avait que depuis peu
achevé la conquête. Juba régnait sur la Mauritanie, présent du peuple romain. Le reste de
l’Afrique était gardé par deux légions, l’Égypte par deux autres ; quatre suffisaient pour tenir
en respect les vastes contrées qui, à partir de la Syrie, s’étendent jusqu’à l’Euphrate et
confinent à l’Albanie, à l’Ibérie, et à d’autres royaumes dont la grandeur romaine protège
l’indépendance. La Thrace était sous les lois de Rhoimétalcès et des enfants de Cotys. Deux
légions en Pannonie, deux en Mésie, défendaient la rive du Danube. Deux autres, placées en
Dalmatie, se trouvaient, par la position de cette province, en seconde ligne des précédentes, et
assez près de l’Italie pour voler à son secours dans un danger soudain. Rome avait d’ailleurs
ses troupes particulières, trois cohortes urbaines et neuf prétoriennes, levées en général dans
l’Étrurie, l’Ombrie, le vieux Latium, et dans les plus anciennes colonies romaines. Il faut
ajouter les flottes alliées, les ailes et les cohortes auxiliaires, distribuées selon le besoin et la
convenance des provinces. Ces forces étaient presque égales aux premières; mais le détail en
serait incertain, puisque, suivant les circonstances, elles passaient d’un lieu dans un autre,
augmentaient ou diminuaient de nombre. Tacite, Annales, IV, 4-5