
ÉTUDE SYNTAXIQUE DES FORMES INTERROGATIVES
DANS LE FRANÇAIS PARLÉ ET ÉCRIT AU SÉNÉGAL
Résumé de thèse soutenue à l’Université de Dakar
Birahim Diakhoumpa
L’étude que nous avons faite des formes interrogatives dans le français au Sénégal a
porté sur des corpus qu’on peut sérier ainsi :
- oraux : des enregistrements effectués dans des milieux socio-
professionnels divers, sur des sujets comme la crise scolaire, la dissertation, le
divorce, la jeunesse, le mariage, la polygamie, les problèmes des étudiants
sénégalais, etc., gracieusement mis à notre disposition par monsieur Moussa Daff,
qui a accepté aussi d’encadrer ce travail. Nous tenons à l’en remercier encore une
fois ici. Les phrases de ces corpus oraux n’ont pas été ponctuées et ne comportent
pas de majuscules, en respect d’une convention relative au traitement des corpus
oraux. - journalistiques : des extraits de quotidiens nationaux sénégalais : Info 7
(n° du 20/4/2000) ; Le matin (n° du 30/7/98, du 6/7/99 ) ; Le populaire (n° du
27/4/99) ; Le soleil (n° du 16/10/98, du 1/7/99, du 6/7/99, du 7/7/99, du 14/7/99, du
17/5/2000, du 19/4/2001) ; Sud quotidien (n° du 17/7/98 ,du 17/9/98, du17/7/99, du
8/3/2000, du 3/6/2000, du 5/12/2000) ; Tract (n° du 5/6/2000) ; Wal fadjri (n° du
17/10/98, du 6/7/99, des 14 et 15/8/99, du 16/8/99, du 18/8/99, du 2/4/2000, du
5/12/2000) et d’un mensuel : Xal wi (n° de février 99)
littéraires : 3 romans signés d’auteurs sénégalais : Une si longue lettre
(Mariama Ba, 1998, Dakar, N.E.A.), Nini (Abdoulaye Sadji, 1988, Dakar, P.A.), La
nuit et le jour (Omar sankhare, 1995, Dakar, N.I.S.).
Dans le résumé que nous allons faire de ce travail, nous avons limité le
support de l’analyse aux seuls corpus oraux qui rendent compte des réalités
linguistiques mieux que ne le font les extraits littéraires et la presse, où existe un
souci plus marqué de respecter les normes exogènes, parce qu’il s’agit de l’écrit.
L’étude descriptive des énoncés extraits de ces corpus donne des tendances
dont nous allons faire la synthèse.
La première tendance, c’est que tous les verbes introducteurs de
subordonnées n’entrent pas librement dans une interrogative indirecte. Il faut que le
verbe introducteur comporte un effet interrogatif plus ou moins marqué :
(1) je me demande s’il faut se jeter à l’eau (Corpus oral mariage, p. 22)
Le verbe se demander n’a pas besoin d’être « modalisé » pour être
compatible avec l’interrogation, car il est lui-même sémantiquement interrogatif.
Dans les énoncés où il n’y a pas d’effet interrogatif dans le verbe
introducteur, on note la présence de modalités dites « suspensives », suspensives de
la valeur de vérité ( oui ou non).