Choisir les produits agricoles et agroalimentaires du Québec : Pour

Choisir les produits agricoles et agroalimentaires du Québec :
Pour la santé et l’économie
Mémoire présenté à la ministre déléguée à la Réadaptation, à la
Protection de la jeunesse et à la Santé publique dans le cadre de la de la
préparation d’une politique de prévention en matière de santé
Fédération des chambres de commerce du Québec
Décembre 2014
2
Présentation
La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) regroupe près de 150
chambres de commerce, en plus d’accueillir près de 1 200 entreprises à titre de membre
corporatif. Elle constitue le plus important réseau de gens d’affaires et d’entreprises au
Québec. Fondée en 1909, la FCCQ représente aujourd’hui plus de 60 000 entreprises et
100 000 gens d'affaires exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l’économie et
dans toutes les régions du Québec.
La Fédération est également un membre actif de la Chambre de commerce du Canada
avec qui elle coopère sur les dossiers communs à plusieurs provinces ou qui relèvent de
la compétence du gouvernement fédéral.
Introduction
La Fédération des chambres de commerce du Québec participe à cette consultation sur un
avant-projet de politique de prévention en matière de santé dans une perspective de
développement économique. La Fédération demeure en effet convaincue que le secteur
agricole et agroalimentaire québécois de même que les réseaux de distribution peuvent
fournir une réponse significative aux préoccupations grandissantes des consommateurs à
l’égard de leur santé. Cette filière apporte déjà une contribution majeure à la saine
alimentation des québécois. Nous sommes d’avis qu’elle peut accroître son apport, ce qui
sera bénéfique pour nos entreprises, pour le développement économique des régions et
pour l’amélioration de la qualité de vie des citoyens.
S’il est vrai qu’on peut bien se nourrir en consommant des produits importés, nous avons
collectivement intérêt à mettre sur la table des québécois des produits d’ici. Et ce, au nom
de deux impératifs :
1. Celui de la santé. Nous connaissons en effet très bien les conditions dans
lesquelles nos fruits, gumes, viandes et autres aliments sont produits au Québec
et nous pouvons être largement rassurés sur leur qualité et leur salubrité. On ne
peut avoir la même assurance à l’égard de nombreux produits importés.
2. Au nom du développement économique. Chaque fois que l’on remplace un
produit importé par un produit québécois, on soutient les entreprises d’ici, on fait
tourner la roue du développement.
Tous les éléments de la filière alimentaire, si on peut l’appeler ainsi, sont présents dans
chacune des régions du Québec. La société québécoise dispose donc de leviers importants
pour stimuler partout le développement économique par nos propres choix en matière
d’alimentation.
3
L’évidence des liens entre la santé et l’alimentation
Il n’est pas nécessaire d’épiloguer longuement pour démontrer les liens entre
l’alimentation et la santé. De nombreuses études ont établi ce lien depuis longtemps.
Une saine alimentation contribue au bien-être général et réduit le risque de maladie
chronique1. A contrario, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « une mauvaise
alimentation et la sédentarité comptent parmi les principales causes de maladies non
transmissibles majeures, y compris les maladies cardio-vasculaires, le diabète de type 2 et
certains types de cancer, et contribuent pour une large part à la charge mondiale de
morbidité, de mortalité et d’incapacité2.
Un nombre grandissant de québécois traduisent une préoccupation santé dans leur
alimentation. Dans la dernière étude publiée par l’Institut national de santé publique3, on
note que de façon globale, les Québécois tendent à faire des choix alimentaires plus
sains :
« Les adultes québécois semblent avoir réduit leur apport en matières grasses car
une comparaison sommaire des données de 2004 avec celles de 1990 indique des
apports réduits en lipides totaux, en acides gras saturés ainsi qu’en cholestérol
chez les hommes »;
« En général les besoins en vitamines et en minéraux semblent mieux comblés »;
« Alors qu’en 1990 les apports en fer avaient été estimés trop faibles chez les
femmes en âge de procréer, ils se sont révélés comblés en 2004 ».
L’Institut note cependant d’importants progrès à réaliser :
« Près des deux tiers des Québécois consomment moins de deux portions de
produits laitiers par jour et le tiers ne consomme pas le nombre minimal de
portions de légumes et de fruits suggérées par le guide canadien de
l’alimentation »;
« Les produits céréaliers ne sont pas consommés de façon suffisante par 35 % des
adultes québécois »;
« L’apport en sodium s’est révélé excessif pour 87 % des Québécois et plus élevé
qu’ailleurs au Canada »;
« Les Québécois âgés de 19 ans et plus consacrent près du quart de leur apport
énergétique à des aliments sans grande valeur nutritive ».
L’alimentation : un important poste de dépenses des ménages
Au Québec, lalimentation représente le quatrième poste de dépenses des ménages, après
le logement, l’impôt sur le revenu et les transports4. Statistique Canada décrit les
1 Santé Canada.
2 Organisation mondiale de la santé. Stratégie mondiale pour l’alimentation, l’exercice physique et la santé.
2008.
3 Institut national de santé publique du Québec. La consommation alimentaire et les apports nutritionnels
des adultes. 2009.
4 Statistique Canada. Dépenses moyennes des ménages, par province. Statistique Canada, CANSIM,
tableau 203-0021 et produit no 62F0026M au catalogue. Dernières modifications apportées : 2014-01-29.
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principales composantes de la consommation de produits alimentaires. Nous les
présentons au tableau ci-contre.
Dépenses alimentaires moyennes des ménages au Québec5 ($)
2011
2012
Dépenses alimentaires
7 483
7 770
Aliments achetés au
magasin
5 504
5 790
Produits de boulangerie
628
651
Grains et produits
céréaliers
283
295
Fruits, préparations à
base de fruits, et noix
652
672
Légumes et autres
préparations à base de
légumes
632
593
Produits laitiers et oeufs
859
977
Viande
1 015
1 110
Produits de viande
transformée
363
460
Poissons et fruits de mer
208
208
Boissons non-
alcoolisées et autres
produits alimentaires
1 227
1 284
Aliments achetés au
restaurant
1 979
1 980
5 Statistique Canada, CANSIM, tableau 203-0028 et produit no 62F0026M au catalogue.
Dernières modifications apportées : 2014-01-29.
Soulignons qu’au Québec, le nombre moyen de personnes par ménage au Québec est 2,3 (en 2011).
5
Il est important de noter que 74,5 % des dépenses des ménages en alimentation
concernent des denrées achetées au magasin. Cela représentait, en 2012, un montant de
16,2 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à l’année précédente6. Ces
données doivent être mises en perspectives avec celles portant sur les repas pris au
restaurant. Statistique Canada révélait, en 2006, que « nous allons plus souvent au
restaurant et consacrons une plus grande partie de notre revenu aux repas pris au
restaurant. En 2003, le ménage canadien moyen y consacrait 1 487 $, ce qui représente
une hausse de 27 % par rapport à 19977 ».
Oui, de plus en plus de personnes prennent des repas à l’extérieur de la maison ou
achètent de la nourriture dans les restaurants, mais les trois quarts des dépenses des
québécois sont consacrés à l’achat d’aliments et de boissons qui seront consommés à la
maison. C’est une information essentielle pour qui veut agir sur un des déterminants de la
santé, celui de l’alimentation.
Susciter l’appétit pour les produits québécois
Nous affectons plus de 20 milliards de dollars par année en alimentation. Et ces dépenses
augmentent sans cesse. À peine la moitié (53 %) des produits alimentaires achetés par les
Québécois provient de fournisseurs (producteurs et transformateurs) du Québec8. Ces
simples données permettent d’évaluer rapidement l’effet de politiques d’achat de produits
québécois. Il suffit de modifier de quelques points de pourcentage la répartition actuelle
entre les produits locaux et ceux qui viennent d’ailleurs à l’avantage des produits d’ici
pour générer des centaines de millions de dollars d’activités économiques.
On n’augmentera pas la part des produits québécois dans le panier d’épicerie ou dans les
assiettes au restaurant en restreignant l’offre de produits étrangers. On ne fera aucun gain
à ce chapitre en ayant recours à des mesures coercitives. L’alimentation des québécois
s’est considérablement diversifiée et sophistiquée au cours des dernières décennies et il
faut saluer cette évolution. La préoccupation santé, bien qu’elle puisse être plus grande,
s’est répandue et elle conditionne de plus en plus les choix alimentaires d’un nombre
grandissant de ménages. Il faut avant tout répondre à la demande et tâcher de l’influencer.
Il est vrai que les québécois veulent manger des framboises à longueur d’année, qu’ils
s’inspirent des cuisines étrangères ou carrément exotiques et qu’ils ont pris goût à des
saveurs nouvelles qu’on ne trouve pas toujours ici. Mais cette sophistication, tout en étant
influencée de l’étranger, est aussi à l’origine de nouvelles productions québécoises, à
l’exemple des fromages fins, du canard, de l’agneau, de certaines céréales, du vin et de
bien d’autres innovations alimentaires et gastronomiques.
6 MAPAQ. Dépenses alimentaires des Québécois dans le commerce au détail en 2012. MAPAQ, 2013.
7 Statistique Canada. Dépenses dans les restaurants : Les Canadiens dépensent davantage pour les repas pris
au restaurant (Bulletin du 22 juin 2006).
8 MAPAQ. Bottin statistique de l’alimentation Édition 2013.
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