École des aînés dans la foi
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Morale 2
L’appel universel à la sainteté (libre arbitre et vraie liberté)
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Introduction : Où est le problème ?
La théologie morale catholique a connu, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, de profonds
changements de perspective.
Le témoignage de Bernhard Häring, théologien moraliste allemand :
« Le monde vivait alors le début d’une époque angoissante puisque la liberté et la dignité humaines se
trouvaient menacées par des systèmes oppresseurs et des dictatures impitoyables. C’est trop peu de
dire que notre professeur nous plongeait dans la perplexité lorsque nous le voyions perdre son temps
en des problèmes irréels et traiter de « petites choses » à accomplir sous peine de péché mortel » A
cette époque, formés selon « l’humble obéissance », les clercs en formation avaient peu d’esprit
critique. « Après nos études, poursuit-il, nous avons connu l’expérience traumatisante de la guerre ainsi
que le scandale inouï de ces chrétiens qui devinrent les esclaves obéissants et les instruments d’un
système cruel. Quelle place pouvait bien conserver une théologie totalement orientée vers l’obéissance
de la loi ? »
Conséquences :
Dès la fin de la guerre, les théologiens moralistes de langue allemande, les premiers, bien formés en
Bible, offrirent les premiers traités de morale évangélique :
« La ligne conductrice, ce ne pouvait plus être les péchés que l’on classait méthodiquement selon les
perspectives du « confesseur juge ». Nous envisagions une théologie morale attirante, qui témoigne de
la loi libérante du Christ : « Portez les fardeaux les uns des autres, et ainsi vous accomplirez la loi du
Christ » Ga 6, 2.
L’insistance sur la loi et l’obéissance s’y trouvait remplacée par un sens aigu de la responsabilité et du
discernement. On visait ici le chrétien adulte dans l’Église et dans le monde ».
Le problème, en morale, demeure toujours d’être en mesure de réponde à l’appel du Christ. Or, cet
appel est différent pour chaque personne et en chaque situation. C’est pourquoi le Concile a donné
cette définition dynamique de la conscience (Gaudium et spes 16-17).
Dignité de la conscience morale.
16. Au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée à lui-même,
mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter
le mal, au moment opportun résonne dans l'intimité de son coeur : « Fais ceci, évite cela. » Car c'est une loi
inscrite par Dieu au coeur de l'homme; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera. La conscience est le
centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre. C'est
d'une manière admirable que se découvre à la conscience cette loi qui s'accomplit dans l'amour de Dieu et du
prochain. Par fidélité à la conscience, les chrétiens, unis aux autres hommes, doivent chercher ensemble la
vérité et la solution juste de tant de problèmes moraux que soulèvent aussi bien la vie privée que la vie sociale.