Réforme du système des Nations Unies pour le développement avril 2013 2
ENJEUX À RELEVER
La réforme du système des Nations Unies pour le
développement est un projet ambitieux. La QCPR
dénit les quatre enjeux majeurs pour un système
opérationnel de développement plus efcient, plus
efcace et plus cohérent.
Fragmentation : Le système des Nations Unies pour
le développement forme un réseau complexe d’orga-
nisations dont les mandats se chevauchent en partie
et dont les activités présentent de fortes disparités
thématiques et géographiques. Cette fragmentation
compromet la cohérence des activités opération-
nelles, génère des coûts de transaction élevés pour
les pays récipiendaires et est source d’inefciences
en raison des coûts élevés dus à l’administration, à la
coordination et à l’établissement de rapports.
Les 17 000 rapports produits chaque année par le
système des Nations Unies pour le développement
sont un exemple des conséquences de cette frag-
mentation. Les ressources dégagées par la réduction
de la fragmentation et la rationalisation de l’établis-
sement de rapports pourraient être réallouées à des
pays partenaires. Sans compter un suivi plus efcace
pour les Etats membres.
Financement : Ces dernières années, le ratio entre
les contributions nancières de base aux budgets
d’organisations de l’ONU et les contributions affec-
tées à un emploi déterminé (à des thèmes ou régions
spéciques) a diminué. L’augmentation relative des
contributions ciblées tend à limiter la capacité des
organismes des Nations Unies de remplir pleinement
leurs mandats, à miner leur assise nancière et à fa-
voriser la fragmentation.
Complexité des pratiques opérationnelles : La
diversité des pratiques opérationnelles en vigueur au
sein des organismes de l’ONU freine la mise en œuvre
de l’initiative « Unis dans l’action ». La multiplicité des
procédures et règlements renchérit les coûts de tran-
saction des activités de coordination des organismes
des Nations Unies. Les incohérences en termes de pla-
nication, de nancement, d’établissement de rap-
ports et d’évaluation présentes dans tout le système
des Nations Unies pour le développement risquent
de saper les efforts visant à améliorer la cohérence,
l’efcience et l’efcacité en faveur d’un meilleur déve-
loppement. Enn, malgré d’importants progrès de
rationalisation, les processus restent trop complexes.
Responsabilité pour les résultats et la transpa-
rence : L’amélioration de l’efcience des activités
opérationnelles de développement des Nations Unies
passe par un suivi et une évaluation des résultats co-
hérents. Il reste difcile pour les pays donateurs et
les pays partenaires d’obtenir des informations sur
les résultats à l’échelle du système. Les fonds et orga-
nismes des Nations Unies peinent souvent à rendre
compte des résultats et recourent insufsamment à
parti d’une meilleure coordination sur le terrain. Elle
recommandait aussi que le Groupe de développe-
ment des Nations Unies guide davantage les efforts
d’adoption de procédures de planication, de suivi et
d’évaluation communes, et qu’il appuie l’utilisation
d’un cadre budgétaire unique. Enn, elle soulignait
la nécessité d’une harmonisation plus poussée des
pratiques opérationnelles, notamment en matière de
gestion nancière, de normes comptables et de ges-
tion des ressources humaines.
Au-delà de l’initiative « Unis dans l’action », les
Etats membres ont exprimé leur volonté d’une plus
grande cohérence à l’échelle du système à maintes
occasions, par l’entremise de résolutions spéciques
et de décisions prises par les organes directeurs. La
rationalisation de certains services administratifs
s’est traduite par des gains d’efcience, et la fusion
de quatre organismes onusiens liés au genre en une
seule entité, l’ONU-Femmes, en 2010, a réduit la
fragmentation organisationnelle.
Examen quadriennal complet (QCPR)
L’Examen quadriennal complet des politiques
(QCPR2) est le principal instrument de réforme du
système des Nations Unies pour le développement.
Faisant suite à une évaluation des progrès réalisés, la
résolution relative à l’Examen quadriennal complet
des politiques adoptée par l’Assemblée générale, qui
donne des mandats au système de l’ONU pour qu’il
réponde mieux aux objectifs des réformes, est rené-
gociée tous les quatre ans. La dernière QCPR en date
(résolution 67/226) a été adopté en décembre 2012.
Ce document consensuel couvre trois thématiques
clés pour la réforme de l’ONU, dont le nancement
des activités opérationnelles et l’amélioration du
fonctionnement du système des Nations Unies pour
le développement.
Hormis ces sujets – traités ici –, la QCPR 2012 sou-
lignait l’importance transversale de certains objectifs
de développement (p. ex. la réduction de la pauvreté
et l’égalité des sexes). Il encourage aussi la coopération
Sud-Sud et le renforcement des capacités nationales.
La résolution relative à la QCPR donne des mandats
contraignants aux fonds et programmes du système
des Nations Unies pour le développement et des
recommandations aux institutions spécialisées, eu
égard à leur statut d’organisations indépendantes.
Les institutions spécialisées font partie du Conseil
économique et social des Nations Unies (ECOSOC)
et, à ce titre, il est attendu qu’elles mettent en œuvre
les réformes. Pour la DDC, cela signie que la plupart
de ses organisations prioritaires3 sont légalement
liées par la QCPR.
2 L’Examen quadriennal complet est plus connu sous son
abréviation anglaise QCPR (Quadriennal Comprehensive Policy
Review),
3 Voici la liste des organisations prioritaires de la DDC liées
par la résolution de la QCPR 2012 : ONU-FEMMES, UNAIDS,
PNUD, UNFPA, UNHABITAT, UNHCR, UNICEF, UNRWA, PAM.