AMBASSADE DE FRANCE AU ROYAUME-UNI
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
Situation économique du Royaume-Uni
Après avoir connu une forte croissance en 2014 (+2,9 %), l’économie britannique a un peu ralenti en 2015
(+2,3 %). Le début de l’année 2016 est marquée une décélération plus nette de l’activité, avec une hausse du
PIB limitée à 0,4 % au T1, qui pourrait s’expliquer en partie par l’incertitude liée au référendum du 23 juin sur
le maintien dans l’UE. Le taux de chômage reste à un niveau bas (5,0 % en avril), même si les créations
d’emploi ralentissent et si les salaires et la productivité tardent à rebondir. L’inflation reste très en-dessous de
la cible de 2 % de la Banque d’Angleterre, à 0,3 % en mai. Le Royaume-Uni enregistre en outre un important
déficit courant, qui a atteint 5,2 % du PIB en 2015. La croissance reste soutenue par une politique monétaire
très accommodante, ce qui favorise la réduction du déficit public, toujours élevé (4,4 % du PIB en 2015).
L’économie britannique ralentit depuis la mi-2015 mais le marché du
travail reste bien orienté
La croissance britannique s’est établie à 2,3 % en 2015, après +2,9 % en 2014. Selon la deuxième estimation
de l’ONS, le PIB a augmenté de +0,4 % au T1 2016, après +0,6 % au T4 2015. Il s’agit de la croissance la
plus faible sur un trimestre depuis le T4 2012. Dans ses prévisions de mai, la Commission européenne table
sur une croissance de 1,8 % en 2016 et de 1,9 % en 2017 (après 2,1 % prévu en février pour les deux années).
Ces prévisions sont plus pessimistes que celles de l’autorité budgétaire indépendante britannique, l’Office for
Budget Responsibility (OBR), qui prévoyait en mars une croissance de +2,0 % en 2016 et +2,2 % en 2017.
L’incertitude liée au référendum semble expliquer en partie le ralentissement de l’activité depuis le début 2016.
Les indicateurs d’activité PMI de mai suggèrent selon Markit, un fort ralentissement de la l’activité au T2 2016,
avec une croissance limitée à +0,2 %. La Banque d’Angleterre juge que l’incertitude liée au référendum pèse
déjà sur l’activité économique et les marchés financiers. Elle expliquerait ainsi la moitié de la baisse de 9 %
du taux de change effectif de la livre depuis novembre 2015 et aurait conduit au report de décisions
d’investissement et de transactions dans l’immobilier commercial.
L’inflation repart lentement à la hausse depuis la fin 2015. La hausse des prix sur un an s’établissait à 0,3 %
en mai et l’inflation sous-jacente s’élevait à 1,2 %. L’inflation reste freinée par la chute des prix de l’énergie et
des prix alimentaires, qui expliquait selon la Banque d’Angleterre 4/5e de l’écart de l’inflation constatée en avril
à la cible de 2 %.
Le marché du travail est quasiment au plein emploi mais les créations d’emploi ralentissent et les salaires
restent contenus. Le taux de chômage atteint 5,0 % en avril, au plus bas depuis plus de 10 ans. Toutefois,
l’emploi n’est plus qu’en hausse de 44 000 au premier trimestre, en net ralentissement par rapport au T4 2016
(205 000). Les salaires nominaux sont en hausse mais restent peu dynamiques : les rémunérations hors
primes progressent de 2,3 % sur un an en avril (contre +4,0 % avant crise).
L’impact sur l’activité de la poursuite de la consolidation budgétaire est
atténué par une politique monétaire toujours accommodante
Le déficit public se réduit après son pic de 10,8 % du PIB en 2009, mais reste important, à 4,4 % du PIB en
2015. Le Conseil de l’UE avait adopté en juin 2015 le recul de deux ans de la date de correction du déficit
excessif. Le retour sous les 3,0 % en 2016-17 devrait être atteint, la Commission européenne prévoyant un
déficit au sens de Maastricht de 2,9 % en 2016, ce qui resterait néanmoins au-dessus des 2,7 % recommandés