LES MODES NON PERSONNELS
INFINITIF ET PARTICIPE
L’INFINITIF
L’infinitif a un caractère double. Il tient à la fois du verbe et du substantif.
1) Infinitif et verbe :
L’infinitif a un radical et une désinence, mais il ne varie pas en personne. Il est incapable
d’exprimer les personnes :
J’aime / tu aimes / il aime chanter.
De même, il est incapable de situer un fait sur l’axe chronologique.
Cependant, il garde de son statut verbal la possibilité d’être suivi de compléments et d’être
mis à la voix passive s’il est transitif :
Chanter un couplet.
Le chanteur aime être écouté.
a) L’infinitif en proposition indépendante ou principale :
- L’infinitif délibératif :
Il est employé dans l’interrogation directe et est introduit par un adverbe, un pronom ou un
adjectif interrogatif ou employé seul.
Pourquoi Fumer ?
Moi, fumer ?
- L’infinitif exclamatif :
Il traduit des émotions, la surprise, le chagrin, le souhait… et souligne leur spontanéité, avant
que la pensée n’ait pu organiser un cadre syntaxique.
Et dire que j’ai failli mourir !
Une variante de cet infinitif est l’infinitif jussif, ou impératif. Il sert à donner des conseils de
façon très générale puisque par nature il ne s’adresse à personne en particulier.
Ne pas fumer.
- L’infinitif de narration ou historique.
Il est rare dans cet emploi et appartient à la langue littéraire. Il est alors précédé de la
conjonction et et introduit par la préposition de, simple béquille vidée de sens. On le trouve
dans un récit au passé et exprime un événement qui est la conséquence des événements
précédents.
Et le prince charmant d’accourir au secours de la princesse endormie.
b) L’infinitif en proposition subordonnée.
- Dans la proposition relative ou interrogative indirecte :
L’infinitif permet d’alléger l’énoncé grâce à son côté général et à la simplicité de sa structure.
Je ne savais que faire.
Il manque d’espace où brûler le vieux bois.
- Dans la proposition infinitive :
(Voir le cours spécifique)
2) Infinitif et substantif :
L’infinitif peut adopter les fonctions du nom. Il est employé avec ou sans préposition.
C’est la forme nominale du verbe et peut être sujet, attribut, et complément. Mais il conserve
de sa nature verbale la possibilité d’être accompagné de compléments :
Le chanteur aime chanter des cantates.
D’ailleurs la nature nominale de l’infinitif l’entraîne parfois à changer de catégorie
grammaticale et à glisser vers celle du nom :
Le dîner, le coucher
3) Infinitif et temps :
a) Dans une proposition indépendante, l’infinitif exprime une action ou un état en
dehors de toute chronologie.
Ne pas fumer.
b) Au présent il a une dépendance étroite avec le verbe conjugué et peut donc
exprimer, selon le temps du verbe conjugué, soit le présent, soit le passé soit le futur.
Pierre a aimé lire ce livre = passé
Pierre aime lire ce livre = présent
Pierre aimera lire ce livre = futur
La valeur de futur peut d’ailleurs être introduite par un verbe conjugué au passé et indique une
projection dans l’avenir :
Pierre souhaitait rentrer chez lui.
L’infinitif passé peu prendre, selon le temps du verbe conjugué, une valeur de plus-que-parfait
si le verbe est au passé, de passé composé s’il est au présent, et de futur antérieur s’il est au
futur.
Pierre a dit avoir aimé ce livre = plus que parfait
Pierre dit avoir aimé ce livre = passé composé
Pierre dira avoir aimé ce livre = futur antérieur
On remarque donc que les appellations « présent » et « passé » ne sont donc pas pertinentes
pour l’infinitif et relèvent de la tradition pédagogique.
En revanche, l’opposition entre forme simple et forme composée permet des nuances
aspectuelles. La forme simple exprime l’aspect non accompli et la forme composée l’aspect
accompli et particulièrement l’antériorité accomplie.
L’infinitif qui n’exprime ni le temps ni la personne, exprime purement et simplement le
concept verbal.
LE PARTICIPE
Le participe se présente à la voix active à la forme simple et à la forme composée où c’est
l’auxiliaire qui porte la désinence –ant, le verbe prenant la forme adjective :
Chantant /ayant chanté
A la voix passive, la forme adjective du verbe se conjugue avec la forme simple ou composée
de l’auxiliaire :
Etant chanté / ayant été chanté
Comme la finale ant se retrouve dans toutes ses formes, on peut caractériser le participe par
cette désinence et appeler l’ensemble sous le terme de « formes en ant » regroupant alors le
gérondif qui est une sous-catégorie du participe.
Le participe a une double nature : il participe à la fois du verbe et de l’adjectif.
1) Participe et verbe :
Il tient du verbe parce qu' il peut exprimer une action ou un état, qu’il a un agent, qu’il peut
être accompagné de compléments et prendre une valeur temporelle de contexte et même se
trouver centre de proposition.
Le maître écoute l’écolier récitant sa leçon
Ecolier = agent
Récitant = temps présent
Sa leçon = COD
Le repas fini nous ramassons les assiettes.
Le repas fini : centre de proposition.
2) Participe et adjectif
Il tient de l’adjectif car il peut être épithète ou attribut et peut s’accorder en genre et en
nombre sous la forme passée sans auxiliaire.
L’écolier récitant sa leçon = épithète.
La leçon semble apprise = attribut du sujet, accord avec le sujet.
3) Participe et temps :
Comme pour l’infinitif, les appellations « participe présent » et « participe passé » ne sont pas
satisfaisantes et ne relèvent que de la tradition pédagogique.
- Au présent le participe assimile sa valeur temporelle à celle du verbe auquel il se
rattache et exprime la simultanéité. Il peut donc situer un événement dans le présent, le passé
ou le futur.
Je l’ai vu / je le vois / je le verrai / travaillant
= qui travaillait
= qui travaille
= qui travaillera
Il a une valeur d’aspect non accompli c’est-à-dire qu’il exprime l’action dans son
déroulement.
- Le participe passé ne situe pas le verbe dans la chronologie, il exprime seulement une
antériorité :
Ayant fini son travail il sort / il sortait/ il sortira.
Sa valeur aspectuelle est l’accompli, c’est-à-dire que le procès est achevé.
3) Emplois particuliers :
- Passage à l’adjectif :
Le participe présent entré dans la catégorie des adjectifs s’appelle l’adjectif verbal.
Il fonctionne comme un adjectif qualificatif et exprime un état durable, une qualité
indépendante de la chronologie.
Les enfants frissonnants se réchauffaient au coin du feu.
Le plus souvent l’adjectif verbal a un sens actif :
Frissonnants = qui frissonnaient.
Le participe passé sans son auxiliaire, c’est-à-dire sous la forme adjective du verbe
peut exprimer une caractéristique quelconque comme un adjectif qualificatif.
Un appartement bien nettoyé.
- Centre de proposition
Il s’emploie dans la proposition participiale (voir cours spécifique)
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