crise est en définitive une crise de valeurs, car le bien universel se dissout dans une logique
qui ne vise qu’à favoriser des intérêts individualistes. L’enseignement de la morale laïque sera
une chance, pour renforcer un regard critique vis-à-vis de nos agissements, de notre
responsabilité par rapport à l’autre, à l’environnement.
Aussi c'est toute une logique nouvelle de vivre ensemble qu’il faut promouvoir, avec
davantage de respect, de tolérance et moins d'idées préconçues. Les sagesses grecques
peuvent être riches d’enseignement pour toute réflexion et recherche concernant l’éthique et
les idéaux du futur.
Les adolescents se posent souvent des questions qui risquent de rester des pensées secrètes
dont ils n’osent parler à personne.
Souvent, ils ne disposent d’aucun lieu pour structurer leurs pensées et se trouvent ainsi dans
un état de malaise, défavorable à leur épanouissement. Les ateliers d’enseignement de la
morale laïque doivent être ces lieux ou les élèves osent poser librement leurs questions.
Dès l'école primaire, il est possible de donner les moyens à l'enfant de savoir douter, évaluer
et d'apprendre à construire progressivement son point de vue. Ensuite à l'adolescence, il sera
plus facile de se construire, s'autonomiser et de trouver un sens à la vie.
Bernard :
Introduction au débat sur les valeurs contemporaines : Doit-on enseigner la morale laïque à
l’école ?
Quelles valeurs enseigner ?
Ainsi nous avons vu que l’enseignement de la morale laïque ne doit pas s’arrêter à
l’instruction civique, ni non plus à l’acquisition des règles de sociabilité élémentaires pour
répondre aux incivilités. Cet enseignement, par l’enseignement de valeurs éthiques, doit aller
au-delà pour répondre aux conséquences de l’individualisme contemporain, à la crise des
valeurs, et au vide existentiel qui touche particulièrement les jeunes.
Mais nous devons éviter deux écueils opposés.
Le premier écueil serait précisément de n’enseigner que les règles de sociabilité élémentaires,
c'est-à-dire les valeurs universelles qui régissent nos rapports avec les autres et qui sont de
deux ordres :
- Celles qui prescrivent de « ne pas nuire aux autres » (ne pas tuer, ne pas voler, le refus de la
violence, le respect des autres, l’équité, la tolérance, …)
- Celles qui prescrivent de « venir en aide aux autres » (la solidarité, la coopération, la
générosité, le dévouement, l’engagement) …).
Ce premier écueil relève de ce qu’on peut appeler la dérive libérale car les libéraux prétendent
que seules ces valeurs peuvent être enseignées par l’école, et qu’à l’inverse, les valeurs et les
vertus éthiques purement individuelles (gout de l’effort, du travail, la curiosité, la patience, la