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3 - Existe-t-il un consensus scientifique sur l'hypothèse d'un réchauffement climatique global ?
Au vu des nombreuses polémiques (controverses) qui
entourent cette question, il est, a priori, difficile de
parler de "consensus". Certains, peu nombreux certes,
nient en effet la réalité du réchauffement planétaire,
quand d'autres nient son origine humaine, ou mettent en
cause les modèles utilisés. Les avis, bien sûr, divergent
selon la nature des interlocuteurs (politiques, industriels,
écologistes) et les intérêts qu'ils défendent...
Toutefois, un consensus scientifique existe
indéniablement : il s'agit de celui issu des travaux du
Groupe d'experts Intergouvernemental sur
l'Évolution du Climat (GIEC), organisme créé en 1988
sous l'égide de l'Organisation Mondiale de la
Météorologie et du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement. Le GIEC (en anglais IPCC :
Intergouvernemental Panel on Climat Change) n'a pas
vocation à mener des recherches, mais à faire travailler
ensemble des milliers de chercheurs de tous pays afin
d'expertiser l'information scientifique, technique et
socio-économique sur le risque de changement
climatique.
Ses rapports sont approuvés par des assemblées
plénières où sont représentés tous les États membres de
l'ONU. Ils sont approuvés à l'unanimité des pays et le
résultat fait l'objet d'un consensus. Dans son rapport
publié en 2001, le GIEC a estimé que d'ici 2100,
selon différents scénarios liés au développement
de la société, le réchauffement pourrait atteindre
1,4 à 5,8°C. On peut donc parler d'un consensus
scientifique sur cette fourchette.
Quelques étapes vers ce consensus :
Août 1990 : Premier rapport du GIEC
Le réchauffement observé est jugé "comparable à la
variabilité naturelle" mais les projections annoncent une
augmentation de la température.
1992 : Sommet de Rio sur l'Environnement et le
Développement
Élaboration d'une Convention cadre sur les changements
climatiques.
1995 : Deuxième rapport du GIEC
Il relève qu'un "ensemble d'arguments suggère une
influence perceptible de l'homme sur le climat."
1997 : Signature du Protocole de Kyoto
Ce traité visant à diminuer la fabrication de gaz à effet
de serre pour protéger la planète mettra huit ans avant
d'entrer en vigueur.
2001 : Troisième rapport du GIEC
Sa conclusion est sans appel : la température moyenne
terrestre a crû de + 0,6°C depuis le début du siècle, et
"la majeure partie du réchauffement observé au cours
des cinquante dernières années est due aux activités
humaines." Suite à ce rapport, le président Bush
commande à la National Academy of Sciences (NAS) un
contre-rapport sur le changement climatique. Toutefois,
la NAS reprendra l'essentiel des conclusions du GIEC.
2005 : Entrée en vigueur du Protocole de Kyoto
Après sa ratification par la Russie, le traité de Kyoto
peut entrer en vigueur. Les États-unis, qui avaient quitté
en 2001 les négociations, réaffirment leur refus de le
ratifier.
2007 : Rapport du GIEC qui confirme l’influence de
l’homme.
4 - Quelle est l'influence de l'homme sur le climat ?
Aujourd'hui, il est globalement admis que la plus grande
partie du réchauffement observé depuis le 20e siècle est
la conséquence des activités humaines, et notamment
de la combustion des sources d'énergies fossiles
(charbon, pétrole, gaz naturel) et de la déforestation. Ce
qui fait encore débat (mais moins depuis le rapport
2007), c'est la contribution respective des causes
naturelles et des causes humaines.
On sait que, depuis des millions d'années, le climat de
notre planète passe de périodes de glaciation à des
périodes de réchauffement, périodes qui durent chacune
au moins plusieurs dizaines de milliers d'années. De
plus, on sait que les phénomènes astronomiques, à très
long terme, conduisent à des variations du rayonnement
solaire. Ces constats obligent à nuancer la responsabilité
des activités humaines.
S'il semble donc abusif d'attribuer à l'activité
humaine la totalité de la responsabilité de
l'augmentation de la température planétaire, il
n'est cependant pas possible de nier son rôle dans
le réchauffement en cours. Ainsi, on sait par exemple
que la concentration de certains gaz à effet de serre a
augmenté au fil des années, principalement à la suite
d'activités humaines telles que l'utilisation de
combustibles fossiles (augmentation des concentrations
en dioxyde de carbone), l'utilisation des CFC dans les
systèmes de réfrigération et climatisation, ou encore la
création des élevages de bovins et d'ovins (production
de méthane).
Au-delà de ces certitudes, la question des changements
climatiques dits industriels ou anthropiques (dus à
l'homme) continue à susciter la controverse entre les
spécialistes et il semble que personne ne puisse avoir
une idée définitive sur ce sujet. En revanche, tout le
monde s'accorde sur le fait que jamais le réchauffement
n'a été aussi brutal : depuis un siècle, le climat s'est
réchauffé d'un demi-degré et ce processus se poursuit.
Polémiques
Les personnes qui participent au débat sur la question
du réchauffement climatique global peuvent être
réparties en trois groupes : le groupe des inquiets, qui
réunit la grande majorité des spécialistes ; celui des
eschatologues, qui entrevoient la fin du monde et pour
qui l'apocalypse climatique apparaît imminente ; et celui
des sceptiques, groupe réunissant des gens qui ne
peuvent admettre qu'un réchauffement climatique soit
bel et bien à l'ordre du jour et/ou qui estiment que les
modèles climatiques actuels sont encore trop grossiers
pour être fiables. Beaucoup parmi eux arguent de la
"théorie du complot". Parmi ces personnes, on trouve
André Fourçans, auteur en 2002 d'un ouvrage titré "Effet
de serre, le grand mensonge ?", Bjorn Lomborg
("L'Environnementaliste sceptique", paru en 2001), Yves
Lenoir ("Climat de panique", 2001), ainsi que Guy
Sorman, Jean-Paul Croizé, Michel Kohler, sans oublier
l'auteur de "Jurassic Park", Michael Crichton, qui
dénonce le complot climatique dans un ouvrage titré
"État d'urgence" (Éditions Robert Laffont, 2006).A lire
sur le sujet : "Les contestataires de la science"
(L'internaute)