Unité IV Optique INTRODUCTION Les premiers modèles (de l’ère des grecs) de la lumière s’intéressaient plus à la source de lumière. Est-ce que la lumière est originaire des yeux ou de l’objet? La théorie tactile était basée sur l’habileté des yeux de « toucher les objets ». Selon Platon, la lumière est composée de filaments venant des yeux. Lorsque ces filaments entrent en contact avec un objet, la vision est établie. Une autre théorie de l’époque, la théorie d’émission, était l’opposée de la théorie tactile. Elle énonçait que les objets envoient des rayons de lumière qui ricochent des objets pour atteindre l’œil. La théorie d’émission était généralement mieux acceptée que la théorie tactile. Les deux théories de la lumière ayant présentement le plus de succès sont celles de Sir Isaac Newton et Christian Huygens. Vers la fin du XVII e siècle, Newton nous proposa un modèle corpusculaire pour le comportement de la lumière tandis que Huygens croyait qu’un modèle ondulatoire serait plus approprié. Le modèle corpusculaire conçoit la lumière comme étant un agrégat de particules projetées par les corps lumineux. Le modèle ondulatoire propose que la lumière se propage et se comporte comme des ondes. Étant donné que nous sommes maintenant familier avec les caractéristiques, la nature de la propagation et les comportements des ondes et que nous en connaissons déjà beaucoup sur le comportement des particules, nous sommes maintenant plus en mesure de critiquer ces deux modèles. Nous regarderons à quelques comportements de la lumière pour ensuite voir si et comment chacun des modèles proposés les expliquent. En même temps, on regardera à des appareils optiques tels que le miroir et les lentilles et autres pour voir comment ils utilisent les comportements de la lumière pour rendre notre vie plus facile. 1. PROPRIÉTÉS ÉLÉMENTAIRES DE LA LUMIÈRE – EXPLICATIONS DES MODÈLES Propriété # 1 : La lumière se propage en ligne droite. Modèle corpusculaire : Le modèle est acceptable si on assume que les particules se déplacent à une très grande vitesse. Modèle ondulatoire : Le modèle est acceptable pour soit un front d’onde rectiligne ou circulaire car la direction de propagation est droite (perpendiculaire au front d’onde) tant que le milieu demeure uniforme. Propriété # 2 : Des pinceaux de lumière peuvent se croiser sans changer de direction ou d’intensité. Modèle corpusculaire : Même des petites particules entreront en collision pour se diffuser en toutes directions. Le modèle n’est pas tellement acceptable. Modèle ondulatoire : Les ondes peuvent se traverser et poursuivre leur chemin avec la même forme et la même vitesse qu’elles avaient avant l’interaction. Le modèle est très acceptable. 2. LA RÉFLEXION Voir activité sur « Étude du miroir plan et de la réflexion » Propriété # 3 : La lumière envoyée vers une surface pourra être réfléchie selon deux lois de la réflexion dont une dit que l’angle d’incidence (l’angle entre le rayon et la normale à la surface réfléchissante au point d’incidence) = l’angle de réflexion (l’angle entre la normale et le rayon réfléchie). L’autre indique que les rayons incident et réfléchis et la normale à la surface se trouvent dans le même plan appelé le plan d’incidence. Noter que la réflexion sur un miroir veut dire qu’un faisceau de rayons parallèles sera réfléchi en un faisceau de rayons parallèles comme dans la figure à gauche. La réflexion diffuse a lieu de surfaces qui ne sont pas lisses comme dans celle à droite. Modèle corpusculaire : Une particule subissant une collision élastique avec une surface réfléchissante est réfléchie de sorte que l’angle de réflexion = l’angle d’incidence. Le modèle est donc très acceptable. Modèle ondulatoire : Une onde incidente frappant un obstacle quelconque est réfléchie de sorte que l’angle de réflexion = l’angle d’incidence. Le modèle est donc très acceptable. Formation d’une image par un miroir plan : Voir les résultats de votre étude du miroir plan. a) L’image d’un point se trouvant en avant d’un miroir plan est formée par l’extension des rayons de lumière venant de ce point et non par les vrais rayons comme dans le cas d’une image réelle que l’on verra plus tard. Pour cette raison elle est appelée une image virtuelle. b) L’image virtuelle du point se trouvera aussi loin en arrière du miroir que le point objet se trouve en avant. c) L’objet et l’image se trouveront sur une droite qui les rejoint de façon perpendiculaire au miroir. d) Pour un objet étendu, trouve l’image de ses extrémités et rejoint-les pour avoir une image de l’objet. e) Note que l’image virtuelle aura la même grandeur que l’objet. f) Note aussi qu’un miroir plan renverse la droite et la gauche mais non le haut et le bas. Exemples : 3. LA RÉFRACTION Voir activité sur « La réfraction » Propriété # 4 : La lumière envoyée vers une matière transparente pourra être transmise dans cette matière mais subira une déviation de sa trajectoire au moment où elle traverse d’un milieu à l’autre. Cette déviation de sa trajectoire se nomme la réfraction. La réfraction respectera les lois de la réfraction suivantes : a) le rapport de sin i / sin r est une constante quelle que soit la valeur de l’angle d’incidence. (Noter que i/r reste constant pour des angles d’incidence < 15° et il augmente progressivement pour les angles compris entre 15° et 90°.) Ceci est la loi de Snell. Cette constante est l’indice de réfraction (n) du milieu par rapport à l’air. nx = sin Θair/sin Θx. Noter que cette équation est seulement valable lorsque la lumière passe dans ou d’un milieu X par rapport à l’air (ou le vide). Dans ce cas, l’indice de réfraction est appelé l’indice de réfraction absolu. b) Le rayon incident, le rayon réfracté et la normale à la surface de séparation des deux milieux transparents sont tous deux dans le même plan. Modèle corpusculaire : Pour l’arrangement ci-contre, lorsqu’on envoie une bille à un angle d’incidence, i, entre 0 et 90, la bille subit une réfraction en passant au niveau inférieur où sin i / sin r est une constante comme pour la lumière. Ce modèle appuie donc la loi de Snell. Modèle ondulatoire : Nous avons déjà vu que les ondes subissent une réfraction lorsqu’elles passent d’un milieu à un autre d’une différente profondeur. Ce modèle appuie aussi la loi de Snell. Voici un peu plus d’information en ce qui concerne la réfraction de la lumière au travers de différents matériaux transparents. Matériel Indice de réfraction Eau 1,33 Verre 1,5 à 1,9 (dépendant de la composition minérale) Diamant 2,42 Exemple 1: Un faisceau lumineux pénètre dans un récipient rempli d’un liquide inconnu avec un angle d’incidence de 30,0°. L’angle de réfraction dans le liquide est de 23,0°. Calcule l’indice de réfraction du liquide. Propriété # 5 : La lumière subit un ralentissement en passant d’un milieu transparent à un autre plus dense selon le rapport suivant : n1-2 = sin i = v1 sin r v2 Modèle corpusculaire : Dans le diagramme à la page précédente, la bille atteindra une vitesse plus élevée au niveau inférieur ce qui contredit la réalité. Selon le modèle corpusculaire, sin i = v2 et non v1 sin r v1 v2 Ce modèle fait évidemment défaut dans l’explication de ce qui arrive à la vitesse de la lumière en passant d’un milieu à un autre plus dense. Modèle ondulatoire : Ce modèle prévoit correctement un changement dans la vitesse de la lumière selon l’équation sin i = v1 sin r v2 Propriété # 6 : Lorsque la lumière entre en contact avec une matière transparente, elle sera partiellement réfléchie, partiellement transmise (et donc réfractée) et même partiellement absorbée. Modèle corpusculaire : Il faudrait que les particules de lumière arrivant à la frontière des deux milieux fassent un choix de soit être réfléchies ou transmises. Comment les particules font-elles ce choix? Même Newton était d’accord avec la faiblesse de son modèle dans l’explication de cette propriété. Modèle ondulatoire : Ce modèle n’a aucun problème à expliquer ce comportement avec soit les ondes en une dimension (d’un ressort à un autre de différente densité) ou les ondes en deux dimensions (passant d’un milieu à un autre de différente profondeur). Exercice : 1. Dans le dessin ci-dessous, quel est l’angle d’incidence? l’angle de réfraction ? 2. La figure ci-dessous montre le trajet suivi par la lumière passant de l’air dans le verre. Le verre est-il à droite ou à gauche. 3. À la figure ci-dessous, quel est l’indice de réfraction pour la lumière qui passe de l’air dans une substance X? 4. À partir du schéma suivant, calcule l’indice de réfraction absolu du milieu 2. 5. Un rayon lumineux pénètre dans un milieu transparent d’indice 1,45 avec un angle de 40,0°. Trouve l’angle de réfraction. 4. DISPERSION DE LA LUMIÈRE PAR UN PRISME La dispersion de la lumière a lieu lorsque la lumière blanche (composée des couleurs allant de rouge à orange, jaune, vert, bleu et violet) s’étale en ses couleurs constituantes. On peut décomposer la lumière blanche en ses couleurs en la passant au travers d’une substance transparente dont les surfaces ne sont pas parallèles comme le prisme ci-dessous. L’ordre de couleurs a lieu comme indiqué ci-dessus puisque l’indice de réfraction du verre est légèrement plus petit pour la lumière rouge que pour la lumière bleue. Dans un certain type de verre, comme exemple, nv = 1,532 et nr = 1,513. En rassemblant ces différentes couleurs de lumière on peut de nouveau obtenir de la lumière blanche. On peut obtenir un effet semblable au prisme ci-dessus à l’aide de gouttelettes d’eau en suspension dans l’atmosphère. La réfraction, la dispersion et la réflexion totale interne dans ces gouttelettes mènent à la formation de l’arc-en-ciel. 5. LES LENTILLES A. Types : (i) Convergentes ou convexes (à bords minces) qui seront représentées par le symbole . (ii) Divergentes (à bords épais) qui seront représentées par le symbole . B. Caractéristiques géométriques des lentilles : O : Centre géométrique R1 et R2 : Rayons de courbure C1 et C2 : Centres de courbure Axe principal : Droite imaginaire par le centre géométrique de la lentille et perpendiculaire à sa surface. Foyer : Point sur l’axe principal où les rayons, arrivant parallèles à l’axe, passent après avoir subit la réfraction en traversant la lentille. Il y en a deux de chaque côté de la lentille (F et F’) et à la même distance de la lentille. Distance focale : La distance du foyer au centre de la lentille. Symbole : f C. Trois rayons dont le trajet est important et caractéristiques optiques des lentilles: a) Celui qui tombe sur la lentille parallèle à l’axe principal est dévié en passant par le foyer principal (F). Noter que si les rayons arrivant à la lentille ne sont pas parallèles à l’axe principal, ils seront déviés au travers d’un point dans le même plan que le foyer. b) Celui qui passe par le foyer principal est dévié parallèlement à l’axe principal. c) Celui qui passe par le centre optique n’est pas dévié. D. Diagrammes géométriques pour positionner les images formées par les lentilles : En utilisant les trois rayons ci-dessus, on peut trouver l’image de n’importe quel objet placé en avant d’une lentille. En voici un exemple. On obtiendra différentes images dépendant de la distance de l’objet de la lentille. Les distances de l’objet ou de l’image sont mesurées à partir du centre de la lentille. Pour décrire l’image formée par une lentille on voudrait savoir: a) si elle est droite ou renversée; b) si elle plus petite ou plus grande que l’objet et par combien; c) si elle est réelle ou virtuelle; (Une image réelle est une où les rayons actuels de lumière passent au travers de l’image. Elle peut être projetée sur un écran. Une image virtuelle est une où aucun rayon passe au travers d’elle, seulement ses extensions mathématiques. Elle ne peut pas être projetée sur un écran.) d) de quelle côté de la lentille elle se trouve et à quelle distance. Exercice : Pour des lentilles convergentes : Complète les schémas suivants indiquant le Quelle est la nature de l’image formée? tracé d’au moins deux rayons partant de l’objet et rencontrant la lentille pour former l’image de cet objet. Droite ou renversée. Plus petite, même grandeur ou plus grande. Virtuelle ou réelle. Du même côté que l’objet par rapport à la lentille ou de l’autre côté. Droite ou renversée. Plus petite, même grandeur ou plus grande. Virtuelle ou réelle. Du même côté que l’objet par rapport à la lentille ou de l’autre côté. Droite ou renversée. Plus petite, même grandeur ou plus grande. Virtuelle ou réelle. Du même côté que l’objet par rapport à la lentille ou de l’autre côté. Droite ou renversée. Plus petite, même grandeur ou plus grande. Virtuelle ou réelle. Du même côté que l’objet par rapport à la lentille ou de l’autre côté. Droite ou renversée. Plus petite, même grandeur ou plus grande. Virtuelle ou réelle. Du même côté que l’objet par rapport à la lentille ou de l’autre côté. Noter que même si une partie de la lentille est couverte, l’image de l’objet sera formée mais par évidemment moins de rayons pouvant traverser la lentille et donc cette image sera moins claire. E. Relations mathématiques : On assume que la lentille est mince pour que P et P’ coïncident presque, comme dans le diagramme ci-contre. Légende : u : la distance de l’objet à la lentille. v : la distance de l’image à la lentille. f : la distance focale ou la distance du foyer principal à la lentille. L’équation 1=1+1 f u v est appelée l’équation des lentilles minces et elle est utilisée pour calculer la valeur d’une des variables dans cette équation étant donné la valeur des deux autres variables. Le grossissement linéaire, m, de l’image par rapport à l’objet par une lentille est défini par le rapport de la hauteur de l’image, Hi, à la hauteur de l’objet, Ho. m = hi ho mais puisque hi = v ho u on peut aussi dire que m=v. u Cependant, certaines conventions doivent être adoptées pour pouvoir utiliser ces équations : a) f est positif pour une lentille convergente; b) u est toujours positif; c) v est toujours positif pour de images réelles (formées de l’autre côté de la lentille) et négatif pour des images virtuelles (formées du même côté de la lentille que l’objet se trouve); d) m > 0 signifie que l’image est droite tandis m < 0 signifie que l’image est renversée; e) |m| > 1 signifie que l’image est plus grande que l’objet et |m| < 1 signifie que l’image est moins grande que l’objet. En optométrie, on emploie la puissance de réfraction, P, pour décrire la capacité d’une lentille de faire le point. On la définit ainsi : P = 1/f où f est exprimé en mètres. L’unité de P est le dioptre dont le symbole est D. Puisque 1 = 1 + 1 , f u v alors P = 1 + 1 u v Exemples : 1. On place un objet 60,0 cm d’une lentille convergente ayant une distance focale de 15,0 cm. Donne les caractéristiques de l’image. Quelle est la puissance de réfraction de cette lentille? 2. Un objet est placé à 15,0 cm d’une lentille convergente ayant une distance focale de 20,0 cm. Trouve les caractéristiques de l’image. Quelle est la puissance de réfraction de cette lentille? Exercices : 1. Lorsqu’on place un objet à 60,0 cm d’une lentille convergente, une image se forme à 30,0 cm de la lentille. Que sont la distance focale et la puissance de la lentille? 2. Soit une lentille convergente ayant une distance focale de 10,0 cm. Un objet de 3,0 cm de haut est placé à 15,0 cm de cette lentille. Trouve la hauteur de l’image formée. 3. On veut obtenir sur un écran une image 150 fois plus grande qu’un objet. Si la distance focale du système optique employé est de 5,0 cm, à quelle distance de la lentille doit-on placer l’écran? 4. Un objet est placé à 36,0 cm du foyer d’une lentille convergente. À quelle distance du foyer se forme l’image si la distance focale est de 12,0 cm? 5. Un objet de 5,0 cm donne une image de 2,0 cm lorsqu’il est placé à 50,0 cm du foyer d’une lentille convergente. Trouve la distance focale de la lentille. Quelle est la puissance de réfraction de cette lentille? 6. LES INSTRUMENTS OPTIQUES A. La loupe simple À la dernière section, tu as vu comment une seule lentille convergente peut produire une image droite et magnifiée d’un objet placé à moins de la distance focale d’une lentille agissant donc comme une loupe simple. La grandeur apparente d’un objet dépend de la grandeur de l’image qui est formée sur la rétine de ton œil. , En plus, cette grandeur dépend de l’angle sous-tendu par l’objet à l’œil. C’est pourquoi on rapproche un petit objet de l’œil afin de l’observer – l’angle sous-tendu à l’œil par l’objet augmente. La distance minimale de vision distincte (le point le plus proche où l’œil voit un objet clairement sans se forcer) est appelé le punctum proximum. Cette distance vaut environ 25 cm pour l’œil normal et elle dépend de l’âge. La distance maximale de vision distincte (le point le plus loin où l’œil voit un objet clairement sans se forcer) est appelé le punctum remotum. Cette distance est infiniment grande pour l’œil normal et elle dépend de l’âge; infini veut dire n’importe quoi plus que quelques mètres de distance. Alors, si une personne observe un petit objet à une distance de 25 cm de l’œil, Θ représente l’angle que l’objet sous-tend à l’œil comme démontré ci-dessous. Si l’objet est maintenant observé au travers d’une loupe (lentille convergente) et qu’il est placé plus près de la lentille que sa distance focale, une image virtuelle, droite et agrandie se formera comme dans la figure ci-dessous. Laissez Θ' être l’angle que l’image sous-tend à l’œil au travers de la lentille. On définit le grossissement angulaire par M = Θ'/ Θ. Si l’image est pour être formée à 25 cm de la lentille (assumant qu’elle est très proche de l’œil) pour qu’elle soit claire (voir définition de punctum proximum), l’objet sera à une distance u ( u<f ) de la lentille. Noter que puisque l’image est virtuelle, sa distance est négative et donc v = -25 cm. Si l’image est pour être formée infiniment loin de l’oeil (ici la lentille n’a pas besoin d’être proche de l’oeil) pour qu’elle soit claire (voir définition de punctum proximum), l’objet sera placée au foyer de la lentille. Dans les deux cas, le grossissement peut être augmenté en diminuant la distance focale de la lentille. Des défauts dans les lentilles connus comme aberrations (voir dernière section) limitent le grossissement angulaire à 4. B. Le microscope Pour augmenter la magnification d’un très petit objet ou organisme il nous faut un microscope composé de deux lentilles convergentes. L’objet est placé à une distance de la première lentille (l’objectif) légèrement plus que sa distance focale qui sera probablement moins que 1 cm. Une image réelle renversée sera formée à une distance de la deuxième lentille (l’oculaire) qui est égal à légèrement moins que la distance focale de l’oculaire (qui est quelques centimètres). Cette image agit comme objet de l’oculaire et cette lentille forme maintenant une image finale virtuelle et extrêmement grossie très loin de la lentille. Voici un diagramme géométrique pour déterminer l’image formée par un microscope. C. Le télescope astronomique Son objectif est de permettre l’observation (et non le grossissement) de très gros objets lointains en concentrant leur lumière augmentant la chance qu’ils deviennent visibles. Il est composé de deux lentilles convergentes comme le microscope. Étant donné que l’objet (comme une étoile) est extrêmement loin, l’image formée par la première lentille (l’objectif) est dans un plan traversant le foyer; cette lentille est normalement très grosse pour permettre le plus de lumière à entrer le télescope malgré que ceci cause des difficultés. Cette image est ensuite grossie par la deuxième lentille (l’oculaire); elle forme une image renversée et virtuelle de l’objet. Puisque l’image est produite à l’infini, la distance entre les deux lentilles est la somme des leurs distances focales. Comme déjà vu, le grossissement angulaire du télescope est défini comme le rapport de l’angle sous-tendu par l’objet à travers le télescope divisé par l’angle sous-tendu par l’objet à l’œil sans l’aide du télescope. Donc, Exemple : Un télescope astronomique a un grossissement de 70,0 et les deux lentilles ont 60,0 cm de séparation. Quelles sont les distances focales des lentilles? 7. LES PLUS GRANDS SUCCÈS DU MODÈLE ONDULATOIRE – LA DIFFRACTION ET LES FIGURES D’INTERFÉRENCE A. La diffraction Le modèle ondulatoire est évidemment le plus désirable des deux modèles proposés pour l’explication du comportement de la lumière jusque là. Mais ses plus grands succès sont encore à venir. La beauté d’un modèle, comme vous l’avez vu à la première unité, est son habileté de prévoir des comportements pas encore vu avec le sujet à l’étude. Comme exemple, lors de la proposition du modèle ondulatoire, les six propriétés étudiées à la section 1 avaient déjà été identifiées par rapport à la lumière mais non celles de diffraction et figures d’interférence. Donc, si la lumière se comporte comme des ondes nous devrions être capable d’observer la diffraction de la lumière lorsque nous la laissons passer au travers d’une ouverture. Si nous ne voyons pas de diffraction, c’est parce que nous n’avons pas créé les conditions pour permettre la diffraction. Nous avons vu lors de notre étude des ondes que nous obtenons de la diffraction d’ondes si la largeur de la fente au travers laquelle nous laissons passer les ondes est comparable à la longueur d’onde. L’implication de cela est que nous obtiendrons la diffraction de la lumière lorsqu’elle passe par une fente de largeur comparable à la longueur d’onde de la lumière incidente. Si nous n’obtenons pas de diffraction c’est possible que nous n’avons pas une fente suffisamment étroite. En somme, lorsque la fente est assez étroite et que la lumière incidente est monochromatique (d’une seule couleur), nous observons une frange centrale de la couleur utilisée, brillante et large, et des franges sombres alternant avec des franges de la couleur utilisée plus étroite et moins intenses de part et d’autre de la frange centrale. La lumière subit donc une diffraction en passant au travers d’une petite fente comme les ondes lorsqu’elles passent au travers d’une ouverture de largeur comparable à la longueur d’onde. Voir figures ci-dessous. On note aussi que les types de lumière ayant une plus grande longueur d’onde contournent plus facilement les coins et donc subissent plus de diffraction. B. Les figures d’interférence Le modèle ondulatoire nous permet de faire une deuxième prédiction, celle des interférences lumineuses. Si nous créons une situation analogue à celle que nous avions pour les interférences d’ondes, nous devrions obtenir des interférences lumineuses. Le schéma ci-dessous illustre une situation qui semble être logique pour la création d’interférences lumineuses si on s’assure que les sources lumineuses sont très petites et projettent chacune une longueur d’onde bien définie. Cependant, aucune figure d’interférence n’est observée. Le défaut est que nos sources lumineuses envoient des paquets de lumière constamment mais irrégulièrement. Ceci fait qu’il y a des figures d’interférence mais, dû au déphasage rapide des sources, elles changent de position tellement rapidement qu’elles ne s’enregistrent pas dans notre cerveau. Là où c’était illuminé à un instant, ce sera sombre un instant plus tard. Alors comment corriger ce problème du déphasage pour ainsi obtenir une figure d’interférence? Si tu divises au moyen de deux petites fentes un faisceau lumineux, tu obtiens deux sources en phase (dites cohérentes; crêtes sont ensemble et creux sont ensemble) aux fentes qui vont projeter une figure d’interférence sur un écran comme illustrer ci-dessous. Ceci s'appelle le dispositif de Young. Conditions nécessaires pour produire une interférence entre deux sources Relation mathématiques des interférences lumineuses À la section 10 sur les ondes, on a appris qu’il existe une relation très étroite entre la position d’un point appartenant à une ligne nodale, le numéro de la ligne nodale et la longueur d’onde. Cette relation est PS1– PS2 = (n +1/2) . Cette relation s’avère très commode pour étudier une figure d’interférence effectuée avec une cuve à ondes. Elle devient toutefois pratiquement inutile si on veut appliquer la théorie des interférences lumineuses. Il serait donc mieux d’avoir recours à des variables plus appropriées. Lesquelles ? Il y en a plusieurs telles que : - la distance entre les fentes du dispositif de Young, d, la distance entre le dispositif de Young et l’écran, D, le numéro de la ligne nodale, n, la distance de la ligne nodale (aussi appelée frange d’interférence) à la ligne centrale, x, - la distance entre les franges d’interférence, s, - la longueur d’onde . Étant donné la complexité de la dérivation de la relation mathématique entre ces variables, seulement l’équation finale vous sera donnée et non le processus pour y arriver. La relation mathématique qui nous permet de trouver expérimentalement la longueur d’onde de la lumière utilisée est : = sd D ou s =D d Voir Relations mathématiques des interférences lumineuses. Exercices : 1. Deux fentes séparées l’une de l’autre par une distance de 0,20 mm et éclairées par une lumière de longueur d’onde de 0,60 m sont placées à 2,00 m d’un écran. a) Calcule l’espacement des franges d’interférence obtenues. b) À quel angle par rapport à la ligne centrale se trouve la frange lumineuse n = 6? c) Quelle est la distance de cette frange lumineuse n = 6 de la ligne centrale? 2. Une source de lumière bleue (bleu= 4,5 x 10-7 m) est utilisée pour produire des interférences à l’aide de deux fentes. Si la distance des fentes à l’écran est 2,10 m, que sera l’espace entre les franges d’interférence si les fentes sont à 0,012 cm l’une de l’autre? 3. Dans l’expérience de Young, on trouve que le ne maximum pour une longueur d’onde de 680,0 nm coïncide avec le (n + 1)e maximum pour de la lumière de longueur d’onde 510,0 nm. Quelle est la valeur de n? 4. La distance entre deux fentes utilisées pour l’expérience d’interférence de Young est de 0,10 mm. On obtient des franges d’interférence de 5,6 mm d’espacement sur un écran placé à 1,00 m des fentes. Quelle est la longueur d’onde de la lumière utilisée? 5. Deux hauts parleurs 1,00 m l’un de l’autre sont reliés au même oscillateur audio. Un observateur marche en ligne droite une distance de 12,0 m des hauts parleurs comme indiqué dans la figue ci-dessous. L’observateur entend un son intense à M mais il entend presque rien par le temps qu’il se rend au point P à 2,00 m de M. Explique comment ceci est possible. Trouve la longueur d’onde du son émis par les hauts parleurs. 6. Qu’a-t-on fait à la longueur d’onde de la lumière si : a) on multiplie d par un facteur de 2,4 sans que s et D changent? b) on multiplie d par un facteur de 0,745 et que s est multipliée par 1,27 sans que D change? c) on multiplie d par un facteur de 1,4, s est multiplié par 1,85, et D diminue à 0,864 de sa valeur initiale? 7. Explique pourquoi deux lampes de poche identiques envoyant de la lumière au même endroit sur un écran ne produiront jamais une figure d’interférence. 8. Discute l’effet sur les franges lumineuses de l’expérience de Young de : a) diminuer la séparation des fentes; b) augmenter la longueur d’onde la lumière; c) augmenter la distance à l’écran; d) augmenter la distance de la source de lumière des fentes; e) utiliser de la lumière blanche comme source de lumière. 9. Une source de lumière rouge (rouge = 6,5 x 10-7 m) est utilisée pour produire des interférences à l’aide de deux fentes situées à une distance d de 0,010 cm l’une de l’autre. a) À quelle distance D des fentes devrons-nous placer l’écran pour que les premières franges d’interférence soient espacées de 1,00 cm? b) À quelle distance de la frange centrale se trouvera la 4e frange sombre? 10. Dans une démonstration de classe, deux hauts parleurs sont connectés au même générateur de signal audio et les étudiants sont demandés de se tenir à diverses positions dans la salle pour écouter le son produit. Dépendant où ils se tiennent, le son est parfois fort et parfois très bas. Quel phénomène ondulatoire représente cette démonstration? Donne trois raisons pourquoi il n’y a pas d’endroit où l’intensité du son est complètement nulle? 11. De la lumière d’une longueur d’onde de 644 nm (dans l’air) est incidente sur deux fentes étroites et parallèles une distance de 1,0 mm l’une de l’autre. Un écran est placé à 1,2 m des fentes. a) Détermine la distance sur l’écran entre la frange centrale et la 5 e frange lumineuse. b) Si cette expérience est répétée dans l’eau (indice de réfraction 1,33), comment ta réponse changerait? 12. Qu’arrivera-t-il à l’espacement entre les franges d’interférence si : a) est multiplié par 1,38 et L par 2,75 sans que d change? b) les trois autres variables sont multipliées par un facteur de 0,580? 13. Une auto se déplace sur un chemin qui passe à moitié chemin entre deux antennes de radio émettant à une fréquence de 95,0 MHz (voir la figure ci-dessous). Les antennes sont à 30,0 m l’une de l’autre et la distance de A jusqu’un point mi-distance des antennes est 2,00 km. Quand dans la position A, la réception est bonne, mais elle devient presque nulle à la position B. Quelle est la distance AB? 14. Deux transmetteurs de radio sont séparés de 80,0 m sur une ligne nord-sud. Ils émettent des ondes cohérentes d’une longueur d’onde de 1,5 m. Un satellite en un orbite nord-sud voyageant à 7,5 kms-1 reçoit un signal dont l’intensité alterne avec une fréquence de 3,5 Hz. Assumant que le signal reçu par le satellite est la superposition des ondes des transmetteurs individuels, trouve : a) la distance entre deux points consécutifs où le satellite reçoit un signal fort; b) la hauteur du satellite de la surface de la Terre. 15. La figure ci-dessous démontre la figure d’intensité lumineuse d’une expérience d’interférence utilisant deux fentes. Détermine la séparation des fentes en termes des longueurs d’onde de la lumière utilisée. 16. Comment changera la figure ci-dessus pour les deux fentes de la question 15 si la distance de séparation entre les fentes est diminuée de moitié? 17. À l’aide d’une fente double et de la lumière jaune du sodium de longueur d’onde de 0,58 m, on a produit des franges d’interférence d’espacement de 1,0 mm. Si on éclaire le même appareillage avec la lumière violette du potassium, on obtient des franges d’espacement de 0,68 mm. Quelle est la longueur d’onde de cette lumière? C. Réseau de diffraction (Diffraction produite par des fentes multiples) Un réseau de diffraction est tout simplement un très grand nombre de fentes parallèles dont les largeurs sont négligeables. En pratique, le manufacturier d’un réseau de diffraction donnera le nombre x de lignes par cm ou mm. Ceci implique que la séparation entre les fentes est 1/x cm ou mm. L’augmentation du nombre de fentes diminue la largeur des maxima les rendant nets et brillants sans changer leur position. Ils peuvent être mieux distingués qu’avec deux fentes. Considérant une distance d entre les fentes successives du réseau, si la différence de chemin entre un rayon partant de la 1 e fente et un rayon partant de la 2e fente est un nombre entier de longueurs d’onde, alors par triangles semblables la différence de chemin entre n’importe quels deux rayons est aussi un nombre entier de longueurs d’onde. La différence de chemin entre les rayons des fentes 1 et 2 est d sin θ et alors l’interférence constructive a lieu n’importe quand que d sin θ = nλ où n = 0, ±1, ±2, ±3, …qui est la même que condition que pour deux fentes. Note que l’on parlera de maxima du ne ordre pour signifier les maxima. Le réseau de diffraction est un outil important dans la mesure de la longueur d’onde de la lumière. Exemple : De la lumière d’une longueur d’onde de 680 nm tombe sur un réseau de diffraction ayant 600 lignes par cm. Quel est l’angle séparant le maximum central (n = 0) de la prochaine frange lumineuse ou maximum (n = 1)? Combien de franges (maxima) pourra-t-on voir? Exercices : 1. Un réseau de diffraction avec 350 lignes par mm produit des maxima du 1e ordre à 8,34 et 8,56 pour deux différentes longueurs d’onde de lumière. a) Que sont ces longueurs d’ondes? b) Quel angle sépare les maxima du 2e ordre de ces longueurs d’ondes? 2. Un réseau de diffraction avec 400 lignes par mm est illuminé avec de la lumière d’une longueur d’onde de 600,0 nm. a) À quels angles ces maxima sont-ils observés? b) Quel est le plus grand ordre qui peut être vu avec ce réseau et cette longueur d’onde? 3. De la lumière visible allant de 400 nm à 700 nm en longueur d’onde tombe sur un réseau avec 400 lignes par mm. Décris le spectre qui est observé. Résultats d’apprentissage : a) Reconnaître une figure d’interférence produite par de la lumière monochromatique passant à travers une fente étroite. b) Décrire dans quelles conditions expérimentales il faut se placer pour pouvoir observer le phénomène d’interférence de la lumière, tel que prédit par le modèle ondulatoire, c’est-à-dire décrire l’expérience de Young. c) Expliquer pour quoi nous pouvons observer de l’interférence par le dispositif de Young et non pas en utilisant deux sources lumineuses distincts ordinaires. d) Reconnaître la figure d’interférence produite par une lumière monochromatique à travers deux fentes étroites. e) Utiliser l’équation = xd pour résoudre des problèmes L d’interférence où : (i) (ii) une variable doit être déterminée étant donné la valeur des trois autres; le changement dans une variable doit être calculé étant donné le changement dans une ou deux ou trois variables.