au Brésil de 1934 à 1939, se nourrissant des écrits, méconnus en France, des grands
anthropologues américains: Boas, Kroeber, Löwie. Au cours de cette période, il effectue dans
l'est sauvage du pays plusieurs missions ethnographiques, dont les résultats seront publiés
dans divers articles, dans un premier ouvrage (1948) et dans Tristes Tropiques (1955). À New
York, pendant la guerre, il découvre, notamment au contact de Roman Jakobson, la
linguistique structurale, où il voit le modèle d'une démarche proprement scientifique
appliquée aux faits humains. Il s'en inspirera désormais pour élaborer de nouveaux modèles
anthropologiques qui visent moins à schématiser la réalité sociale et culturelle qu'à découvrir
les ressorts mentaux qui lui donnent forme. Rentré en France en 1948, il enseigne à l'École
pratique des hautes études et soutient sa thèse de doctorat ès lettres consacrée aux problèmes
théoriques de la parenté (1949). En 1958, il est élu professeur au Collège de France, à la
chaire d'anthropologie sociale qu'avait occupée Marcel Mauss, dont la pensée annonçait la
sienne sur plus d'un point. L'œuvre et l'enseignement de Lévi-Strauss, outre leur influence à
l'étranger, ont, en France, grandement contribué à susciter un nouvel essor de la recherche
anthropologique et de l'ethnologie de terrain. Claude Lévi-Strauss est membre de l'Académie
française depuis 1973.
Principales œuvres :
La vie familiale et sociale des indiens Nambikwara , Paris, Société des
Américanistes,1948.
Les structures élémentaires de la parenté, Paris, Presses universitaires de France, 1949.
Introduction à l'œuvre de Marcel Mauss (in : Marcel Mauss, Sociologie et
Anthropologie), Paris, Presse universitaire de France, 1950.
Race et Histoire, Paris, Unesco, 1952.
Tristes Tropiques, Paris, Plon, 1955.
La pensée sauvage, Paris, Plon, 1962.
Le cru et le cuit, Paris, Plon, 1964.
Du miel aux cendres, Paris, Plon, 1966.
II. POSTULATS DE L'OUVRAGE :
- Les besoins organiques de l'homme (alimentation, protection, reproduction) fournissent les
impératifs fondamentaux qui conduisent au développement de la vie sociale.
- Un système de parenté ne consiste pas dans les liens objectifs de filiation ou de
consanguinité donnés entre les individus ; il n'existe que dans la conscience des hommes, il
est un système arbitraire de représentation, non le développement spontané d'une situation de
fait.
- Une société ne diffère pas de ses voisins les plus évolués sous tous les rapport, mais
seulement sous certains ; tandis qu'on trouve, dans d'autres domaines, de nombreuses
analogies.
- Seul un malade peut sortir guéri, un inadapté ou un instable ne peuvent qu'être persuadés.
- Rien n'existe que des êtres humains, liés les uns aux autres par une série illimitée de
relations sociales.