PROPOSITIONS SUBORDONNÉES SANS OUTILS INTRODUCTEUR
(et oui, j'adore la subordination...)
I. La proposition infinitive
Elle peut être interprétée comme un double objet : [J’entends siffler le train] > 2 COD de j’entends.
Construction à 2 COD = spécificité syntaxique de la proposition infinitive et de ses propriétés
formelles.
Propriétés formelles :
mobilité des deux constituants [ils sentent > s’égoutter les neiges de l’hiver/les neiges de l’hiver
s’égoutter]
suppression acceptable de l’un des deux constituants
le pronom personnel complément passe devant le verbe recteur [Je l’entends siffler]
Le verbe principal marque la sensation ou la perception
5 verbes usuels : voir, regarder, entendre, écouter, sentir
Quelques archaïsmes subsistent : ouïr, apercevoir, entrevoir + présentatif voici [voici venir le
printemps]
en français classique : derrière les verbes d’opinion, connaissance, déclaration, volonté, sentiments
[Je les souffre régner, Corneille ; Il la crut être morte, Corneille : Mélite] > construction qui tombe ne
désuétude au 17e siècle.
Cas particuliers : ce ne sont pas des propositions infinitives ! (pas de double objet) :
voir + infinitif ou se voir + infinitif : périphrase actancielle qui précise le rôle des participants à un
procès. Le sujet est le spectateur passif du procès [Il s’est vu signifier son procès]
faire+ infinitif : périphrase factitive ou causative
laisser+ infinitif : périphrase permissive ou tolérative [Elle laisse couler une larme]
Périphrases actancielles ou diathétiques car impliquent un agent supplémentaire dans le procès
Dans le dédoublement, les semi-auxiliaires faire et laisser perdent une partie de leur sens plein
(subduction) : verbes portés à une image abstraite d’eux-mêmes et qui constituent avec les groupes
qui l’infinitif qui les suit un groupe indissociable appelé périphrase.
On les appelle semi-auxiliaires de voix actancielle (actant = personne ou chose qui participe à un
degré quelconque au procès), diathétiques car ils seraient une sorte de voix.
II. La proposition participiale
Constitue un groupe solidaire constitué d’un nom ou d’un pronom et d’un participe. Ce groupe est
perçu comme l’équivalent d’une subordonnée circonstancielle à un mode personnel mais il n’est pas
introduit par un mot subordonnant.
Trois exemples :
1. L’arbre tombant, ils seront dévorés.
2. Le profit lui semblant une fort douce chose, il risqua de nouveau le gain qu’il avait fait.
3. Le père mort, les fils vous retournent le champ.
>> Participes présents et passé à l’actif.
Particularités :
Le noyau verbal au participe possède un agent propre (agent du verbe principal distinct de l’agent
du verbe partitif)
L’agent du verbe partitif n’a de fonction qu’auprès du participe, dont il est le support personnel, en
exprimant l’être ou la chose à quoi réfère l’action (s’il devient le sujet de la principale, alors ce n’est
pas une participiale)
Le groupe solidaire (participe + son agent) sont isolés du reste de la phrase par une intonation
montante et on a un sommet mélodique (acmé)
Place de la participiale : avant ou après la proposition principale. Antéposition majoritaire.
Rapports circonstanciels pouvant s’instaurer entre la participiale et la principale, souvent temps,
cause, but.
Grammaire historique : participiale et infinitive = créations de la grammaire scolaire de la fin du 19e
siècle.
III. La parataxe
du grec « parataxis » = disposition côte à côte. Cas de dépendance propositionnelle intermédiaire
entre la juxtaposition et la subordination. La subordination est en effet implicite, non marquée par un
subordonnant. [Jean viendrait, Marie ne le recevrait pas : rapport hypothético-concessif marqué par
les outils temporels et la parataxe].
Marquages de la parataxe :
marquage prosodique : pareil que pour la participiale (acmé au milieu et incomplétude sémantique
de la 1e proposition).
Marquage par inversion du sujet avec ordre régressif « verbe-sujet » [dut le gibier se faire prendre
ou l’enfer me saisir ; lui parlait-on, il se refusait à répondre].
Marquage lexical
- par les intensifs : Plus il travaille, moins il réussit (variation proportionnelle) ; Il peut bien venir, je
ne le verrai pas (tournure concessive) ;
- dans les systèmes corrélatifs : Où l’on voit tant ces Turcs ont des façons accortes/Force gens
empalés sur les portes, Voltaire (proposition introduite par tant dénote une cause, c’est-à-dire = tant il
est vrai que)
- par un adverbe d’intensité : Si bavard soit-il, on l’écoute avec plaisir
- par des locutions, périphrases verbales : avoir beau comme intensif [Ah ! Vous avez beau me parler
à l’oreille ! / Je dis qu’il est bien temps qu’enfin je me réveille]
Parataxes au subjonctif
- à l’imparfait : tours hypothético-concessifs dus à l’emploi de la tournure exceptive [eussé-je, dussé-
je, eût-il]
- au présent : précédé de que (morphème diacritique), apparaît comme le noyau verbal des parataxes
hypothétiques à caractère simple [Qu’il vienne, je lui parlerais] ou alternatif [Qu’il pleuve ou qu’il
vente, il se promène ; Qu’avril renouvelle le jardin en fleurs/La fleur la plus belle fleurit dans ton cœur]
- Exclamatives au subjonctif à valeur optative (souhait) [Puisse avril renouveler le jardin en fleurs]
- Impératifs : [Faites ma volonté, je fais votre fortune] Équivalent de « si + indicatif présent » ou « à
condition que + subjonctif présent ».
Double marquage de la parataxe :
- par le mode du verbe (impératif : ordonne)
- par la modalité (type de phrase). > on peut avoir :
1 exclamative et une assertive [Vous voulez m’écartez de vos dangers ! Je reste.]
1 interrogative et une assertive [Votre cœur est malade ? Il a tué 6 loups]
1 impératif et une assertive [Sortez. Que je puisse reprendre mes esprits.]
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