efficacite clinique comparee du pimobendane et du

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EFFICACITE CLINIQUE COMPAREE DU PIMOBENDANE ET DU BENAZEPRIL
DANS LE TRAITEMENT DES ENDOCARDIOSES VALVULAIRES ACQUISES CHEZ
LE CHIEN (Etude VETSOPE=Veterinary Study for the Confirmation of Pimobendane in
Canine Endocardiosis)
PERTINENCE DE L’ETUDE
P=chiens souffrant d’endocardiose valvulaire clinique acquise
I=traitement par pimobendane ou bénazépril
C=comparaison efficacité clinique du pimobendane par rapport au bénazépril
O=amélioration de la qualité et de la durée de vie
Background : nombreuses études humaines prouvant l’intérêt thérapeutique du pimobendane
lors d’IC
Hypothèse : efficacité supérieure du pimobendane par rapport au bénazépril dans le traitement
des IC liées à l’endocardiose acquise
Type d’étude : multicentrique, randomisée, contrôlée, en aveugle contre témoin positif
(bénazépril), prospective sur 76 chiens (31 races différentes) de 11 centres vétérinaires en
Europe
Sponsor ?
Critère d’inclusion : chiens souffrant d’IC de classe II ou III ISACHC liée à une endocardiose
valvulaire acquise et présentant des signes de réduction de la fonction cardiaque (œdème
pulmonaire, augmentation de la taille du cœur, dilatation ventriculaire, dilatation atriale,
fraction de raccourcissement normale à diminuée)
Critères de non inclusion :chiens souffrant de cardiopathie congénitale, de CMD, CMH, IC de
classe ISACHC I, néphropathie, endocrinopathie sévère. Chiennes gestantes, chiens de plus
de 40 kg.
Critères d’exclusion : échec au traitement (dégradation des signes cliniques ou décès lié à
l’IC), décès non lié à l’IC, non observance du traitement
Traitement hors étude : 2 groupes  pimobendane+placebo (41 chiens) et
bénazépril+placebo (35 chiens)
Traitement hors étude : furosémide (56 chiens), antiarythmique, traitement pour maladies
concomitantes autorisés (autres IECA, digoxine, inotropes positifs refusés)
Variable principale : score d’insuffisance cardiaque selon la classification ISACHC (1 pour
Ia, 2 pour Ib, 3 pour II, 4 pour IIIa, 5 pour IIIb).
Variables secondaires : efficacité globale du taitement (tolérance à l’effort, comportement,
appétit, effort respiratoire, fréquence de la toux, dyspnée nocturne) et durée de survie (définie
par le décès d’origine cardiaque ou l’échec au traitement).
Réalisation : une période de 56 jours de traitement obligatoire suivie d’une période facultative
de traitement à long terme (avec levée de l’aveugle et autorisation de tous les autres
traitements)
Statistiques : les données des 56 chiens traités avec du furosémide sont analysées à part. Ne
sont pas pris en compte les chiens encore en vie à 56 jours, les chiens décédés ou dont le
traitement a été arrêté sans rapport avec l’IC. Une fois les exclusions faites, il reste 37 chiens
dans le groupe pimobendane et 27 chiens dans le groupe bénazépril. Tous ces chiens ont suivi
la période facultative de traitement à long terme. Il en reste 25 et 13 à la fin de l’étude.
Résultats : amélioration du score d’IC chez 84% des chiens traités au pimobendane contre
56% des chiens traités au bénazépril ; à j56, IC classée Ib pour 76% des chiens traités au
pimobendane contre 48% des chiens traités au bénazépril. La durée de survie médiane pour
les chiens traités au pimobendane est de 430 jours contre 228 jours pour les chiens n’ayant
pas reçu de pimobendane. Différence significative de l’évolution de la dose de furosémide
entre le groupe pimobendane (diminution de la dose) et le groupe bénazépril (augmentation
de la dose).
Conclusion : Le pimobendane est thérapeutiquement supérieur au bénazépril dans le
traitement de l’IC clinique manifeste secondaire à une endocardiose valvulaire car il permet
une amélioration de la qualité de vie et un allongement de la survie.
 utilisation du pimobendane en première intention lors de décompensation cardiaque.
Question : association pimobendane/furosémide ou pimobendane/IECA = bénéfice clinique
supplémentaire ?
Pimobendane pourrait potentiellement atténuer le remodelage cardiaque pathologique ? A
prouver…
APPORTS
Cardiopathie acquise la plus fréquente chez le chien. Pathologie d’évolution lente : phase
asymptomatique prolongée.
Indication de traitement dès les premiers signes d’IC (ISACHC> ou = 2)
Objectifs du traitement : atténuer les conséquences de la surcharge volumique (diminution de
la pré et post charge), réduire la charge du travail du cœur, retarder le remodelage cardiaque
induit par la surcharge volumique (répercussions négatives sur la fonction cardiaque à long
terme).
Pronostic à long terme fonction des complications cardiaques possibles (arythmies,
tamponnade secondaire à une rupture auriculaire, œdème pulmonaire fulminant par rupture
des cordages tendineux) et apparition d’autres pathologies (pathologie respiratoire
concomittante), IR, hypercorticisme).
Données actuelles concernant le traitement : diurétiques (furosémide), hydralazine, IECA lors
d’endocardiose symptomatique. Améliorations de la qualité de vie et de la durée de survie.
Mais : IECA  pas d’amélioration du remodelage cardiaque + effet négatif sur le
métabolisme myocardique des protéines et sur la fonction myocardique + effets atténués par
d’autres mécanismes compensateurs.
De plus : dégradation de la fonction myocardique systolique même dans les stades avancés
d’endocardiose  réduction des temps de transit pulmonaire indiquant une diminution de la
fonction myocardique systolique. Le schéma thérapeutique actuel utilisant un IECA et/ou un
diurétique peut intensifier l’activation et l’effet négatif des mécanismes neurohormonaux
compensateurs (par une réduction volumique et/ou une hypotension).
Inotropes positifs traditionnels (digoxine, milrinone) agissent en augmentant les
concentrations cellulaires de calcium entrainant une augmentation des besoins du cœur en
énergie et oxygène.
Pimobendane : « inodilatateur »  inotrope positif et vasodilatateur périphérique.
Sensibilisateur calcique car agit par accroissement de l’affinité de la troponine C myocardique
pour le calcium intracellulaire présent d’où une amélioration de la contractilité cardiaque sans
augmentation des besoins myocardiques en énergie et oxygène  effet inotrope permettant de
compenser le dysfonctionnement systolique.
C’est aussi un inhibiteur de la phosphodiestérase III entrainant une vasodilatation
périphérique équilibrée grâce à une augmentation du flux sortant de calcium intracellulaire au
niveau des muscles lisses des vaisseaux permettant de réduire efficacement la pré et la post
charge.
Autres propriétés : resensibilisation des barorécepteurs, amélioration de la relaxation
cardiaque (lusitropie), réduction de l’agrégation plaquettaire, effet anti-inflammatoire par
modulation favorable des cytokines.
=> amélioration des signes cliniques précoces de la réduction de débit cardiaque et de l’IC
rétrograde mais aussi une atténuation des baisses de débit cardiaque et de pression artérielle
qui initient et entretiennent les mécanismes compensateurs délétères à long terme.
Classification : la classification ISACHC prend en compte les spécificités cliniques des
cardiopathies chez l’animal.
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