les signaux du pluriel et du singulier

Groupe ORL de Passy (74) LES ACCORDS EN NOMBRE année scolaire 2006-2007
Fichier A1 progression orthographe grammaticale les accord le NOMBRE C2 et C3 rédigé par Françoise Drouard le 29-12-2006 p.1 sur 2
Ce que l'enseignant doit savoir s'il traite de l'accord en nombre à partir des signaux à l'oral
L'enseignant doit d'abord répertorier pour lui-même les différents types de signaux du singulier et du pluriel, c'est-à-dire rechercher ce qui
déclenche l'écriture de l'accord en nombre chez quelqu'un qui sait écrire, qu'il entende un texte qu'on lui dicte ou qu'il prononce intérieurement un texte
qu'il veut rédiger.
Premier cas :
= Une rose embaume la maison. Des roses embaument la maison.
L’accord en nombre dans le groupe du nom comme dans le verbe est déclenché par un déterminant qui sert de signal soit au singulier, soit au pluriel.
Dès qu’on entend UN, UNE…=> on sait qu’on est au singulier. Dès qu’on entend DES…=> on sait qu’on est au pluriel.
Quand on entend DES ou un autre signal du pluriel, on sait qu'une chaine d'accords est déclenchée qui comprend des -S et un -NT (s'il y a un verbe
conjugué dans la chaine).
Deuxième cas :
= Leur vêtement mouillé est sur le radiateur. Leurs vêtements mouillés sont sur le radiateur.
Le signal n’est pas donné par le déterminant car « leur » et « leurs » s’entendent de la même façon ; le signal est ici le verbe qui varie à l’oral selon
qu’il est au singulier ou au pluriel, ce qui est fréquent pour les verbes irréguliers très utilisés.On est à la troisième personne, on entend EST, A,
FAIT…=> on sait qu’on est au singulier. On est à la troisième personne, on entend SONT, ONT, FONT…=> on sait qu’on est au pluriel.
Donc si le groupe du nom sujet ne donne aucune indication sur le nombre, comme dans l'exemple choisi, c'est le verbe qui constitue le signal et on
accorde alors le sujet avec le verbe (!).
Troisième cas :
= Henri aime faire du ski. Henri, Aline et Henriette aiment faire du ski.
=Pommes et bananes figurent au menu.
Il n'y a pas de déterminant. Le signal est donné par un nom ou plusieurs coordonnées. On entend un seul nom (propre) => on sait qu’on est au
singulier. On entend deux noms coordonnés par « et » ou une énumération de noms => on sait qu’on est au pluriel.
Quatrième cas :
= Chacun chante une chanson. Tous chantent une chanson.
L'accord est déterminés par le pronom qui sert de signal au singulier ou au pluriel.
Dès qu’on entend CHACUN, TOUT…=> on sait qu’on est au singulier. Dès qu’on entend TOUS, PLUSIEURS…=> on sait qu’on est au pluriel.

Groupe ORL de Passy (74) LES ACCORDS EN NOMBRE année scolaire 2006-2007
Fichier A1 progression orthographe grammaticale les accord le NOMBRE C2 et C3 rédigé par Françoise Drouard le 29-12-2006 p.2 sur 2
Il ne s'agit pas ici des pronoms de reprise « il-elle-ils-elles » qui ne peuvent pas servir de signaux, mais de certains pronoms indéfinis, négatifs,
démonstratifs... qui ont des formes distinctes pour le singulier et pour le pluriel.
Cinquième cas :
= Leur cheval… Leurs chevaux… Leur bel enfant… leurs beaux enfants…
Le signal est parfois donné par le nom ou un adjectif qui l’accompagne dans le cas où leur prononciation change entre le singulier et le pluriel.
Ceci n'est pas très fréquent mais c'est un signal très puissant.
Sixième cas où seul le pluriel est signalé :
= Leurs gentils [z] amis…Ils [z] ont ...
Ici le signal du pluriel est donné par une liaison qui fait sonner le -s du pluriel dans le groupe du nom ou bien le -s du pronom de reprise. Ceci n’a lieu
que si le mot suivant le pluriel commence par un son voyelle (attention, on ne fait pas la liaison entre le dernier mot du groupe sujet et le verbe). Il y a
des risques de confusion avec les adjectifs se terminant par –x .
Septième cas où il n’y a aucun signal:
= a) Il frétille dans l’épuisette. Ils frétillent dans l’épuisette
Comme la phrase commence par un pronom de reprise qui se prononce de la même manière au singulier et au pluriel et qu’il n’y a pas de liaison
possible avec le verbe, trahissant le -s du pluriel (comme dans « il aime…ils [z]aiment… »), on est obligé d’aller chercher dans la phrase précédente le
sujet réel, repris par le pronom. À ce propos, il est sans doute important de parler aux élèves de reprise du sujet par le pronom (qui lui n’est pas sujet
puisqu’il est un simple procédé permettant de ne pas répéter le seul et vrai sujet).
Le marchand a attrapé un poisson dans l’aquarium ; il frétille dans l’épuisette.
Le marchand a attrapé des poissons dans l’aquarium ; ils frétillent dans l’épuisette.
C’est dans la phrase précédente qu’on trouve le signal puisque le vrai sujet s’y trouve et qu’il est évoqué par le pronom de reprise dans la phrase
suivante.
= b) Leur chien aboie. Leurs chiens aboient
S’il n’y a pas de signal dans la phrase précédente, il y a un contexte qui, en principe, permet de trancher en fonction du sens, soit pour le singulier, soit
pour le pluriel.
Quand Lucien et Paulette sont absents de chez eux, leur chien aboie.=> en l'absence d'information supplémentaire, on fait l'hypothèse qu'il n'ont qu'un
chien.
Quand les mushers arrivent avec les harnais, leurs chiens aboient.=> en l'absence d'information supplémentaire, on se réfère au cas le plus courant
d'un attelage à plusieurs chiens.