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quantité d’externalités positives exceptionnelle puisque chaque zone bénéficie de la présence, dans une zone voisine, d’un
produit touristique différent du sien, provoquant indirectement une (légère) augmentation de la compétitivité de son propre
produit ; et réciproquement, chaque zone fait bénéficier indirectement de sa particularité touristique les zones voisines ; forme
de polarisation de la clientèle liée à la diversité des produits proposés sur un même territoire. Un visiteur désireux de partager
ses congés entre « le balnéaire » et « la randonnée » sera comblé de trouver ces deux offres sur une même « macro-zone ».
2.2. Des conditions optimales
2.2.1. Une conjoncture favorable.
L’activité touristique est fortement liée aux changements d’humeur des vacanciers, elle dépend d’effets de mode
comme nombre d’autres activités mais les conséquences en sont forcément plus graves si toute l’organisation touristique d’une
région ne repose que sur un produit en particulier. On a pu ainsi constater au cours de l’été 1990 une baisse de la demande vers
certaines régions littorales et insulaires avec des creux allant jusqu’à -20%. Cette baisse ne semblait pas provenir uniquement
de circonstances conjoncturelles, mais également d’une grande transformation des habitudes de loisirs et de tourisme. Le
souhait de trouver une destination où le tourisme est bien intégré à l’environnement semble être devenu une exigence de la part
du consommateur. On constate actuellement un déclin de la fréquentation et donc des recettes pour les régions du Sud de
l’Europe et notamment pour certaines régions insulaires telles que les îles Baléares et Canaries. Cette chute pourrait être moins
ponctuelle que le phénomène de 1990. Ce phénomène va donc largement dans le sens des réflexions que nous développions
précédemment et encourage plus encore la Corse à se lancer dans la diversification de son exploitation.
Il arrive ainsi que la demande évolue et provoque elle-même une évolution du secteur tourisme du fait de l’obligation qu’a
l’offre de s’adapter au mieux aux nouvelles orientations. D’autres facteurs émanant moins directement d’une évolution
spécifique du tourisme ou de la demande touristique ont eux aussi des effets favorables à la croissance du tourisme insulaire.
Trois d’entre eux sont souvent montrés en exemple par les auteurs d’ouvrages relatifs à l’économie du tourisme, il s’agit de :
-L’allongement de la durée des périodes de vacances ;
-La fragmentation des séjours de vacances ;
-La déréglementation des transports aériens.
L’allongement de la durée des périodes de vacances est un facteur évidemment favorable au développement du
tourisme. Les années 80 ont largement contribué à sa mise en place notamment à travers une augmentation considérable, dans
de nombreux pays comme la France, de la durée des congés payés ou encore grâce à l’adoption de la cinquième semaine ou
encore au Japon, avec l’obligation pour de nombreux employés de prendre réellement les vacances auxquelles ils ont droit. Ces
effets ont été très favorables aux destinations insulaires, notamment dans les régions tropicales, puisqu’ils ont provoqué un
accroissement du nombre de séjours hors saison.
La fragmentation des séjours de vacances est liée à l’allongement de la durée des périodes de vacances. Un salarié
(Français) peut aujourd’hui bénéficier, en comptant les jours fériés, d’une période de vacances allant jusqu’à huit semaines
dans l’année. Il est souvent difficile voire impossible pour un employeur de se passer d’un élément de son entreprise pendant
une telle durée. De plus, le salarié préfère souvent profiter tout au long de l’année de ce repos, soit parce qu’il lui permet une
coupure dans sa vie quotidienne, sorte de rupture avec l’habituel « métro-boulot-dodo », matérialisée par un départ vers un
autre train de vie ; soit pour permettre aux enfants de voir d’autres modes de vie (la vie à la campagne par exemple), ce qui
implique de faire coïncider plusieurs séjours avec les repos scolaires.
Une autre explication consiste à dire que le salarié souhaite effectuer des séjours avec des thèmes et des objectifs
différents ; un repos complet, qui permet souvent d’effacer le stress de la vie quotidienne, la pratique de sports divers,
impliquant généralement un séjour plus long ; le contact avec d’autres réalités culturelles, le séjour étant alors d’abord perçu
comme la visite de lieux nouveaux et inconnus. Cela implique donc une large diversification des destinations choisies par le
vacancier. Les milieux insulaires auront donc intérêt à proposer un plus grand nombre de produits, correspondant aux
différentes attentes des consommateurs, et proposables sur les différentes périodes de l’année.
La déréglementation des transports aériens avec l’abaissement des prix qu’elle provoque, influence également très
favorablement la demande touristique, notamment en rendant concurrentielles les destinations touristiques éloignées, face aux
vacances traditionnelles de proximité. C’est ainsi que, par exemple, pendant l’hiver, les plages des îles de la Caraïbe
concurrencent de plus en plus les sports d’hiver tant en Europe qu’aux Etats-Unis.
2.2.2. Des ressources naturelles adéquates.
Au cœur du golf de Gêne, la Corse, « la plus proche des îles lointaines » d’après les dépliants touristiques, bénéficie
d’une situation géographique, climatique et d’un relief favorable à une diversification de l’offre touristique. L’île de beauté est
la plus montagneuse des grandes îles de la Méditerranée. Elle offre une grande variété de paysages, de sites historiques et
architecturaux témoignant des siècles d’habitat, d’influences étrangères et du propre de la culture insulaire. Plus de mille
kilomètres de côtes ceinturent l’île, souvent rocheuses et majestueuses, parfois ornées de superbes plages de sable fin. Le
climat varie selon l’altitude, de méditerranéen à pur alpin. Cette variété est l’une des causes de l’attrait qu’exerce la Corse sur
l’extérieur et c’est l’avantage que cela lui procure qu’elle met en avant. La Corse dispose ainsi d’atouts qu’elle a su mettre en
valeur : les ressources naturelles (relief, paysage, climat, mer, rivières, fleuves, lacs, faune, flore), et le patrimoine historique,
artistique et culturel. Toute particularité d’un site quelconque peut être un atout pour le développement touristique de ce
dernier puisqu’il existe un grand nombre de type de tourisme nécessitant différentes particularités, naturelles en premier lieu,