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UE 2 – Santé, Société, Humanité
Perrine Bertrand
Date: 17/10/2016
Promo : D1
Plage horaire: 16H-18H
Enseignant : Perrine Bertrand
Ronéistes :
Adrien Venault
Yohann Hays
Programme de prévention et de dépistage :
La Radioprotection
I.
La radioactivité
II.
Les interactions rayonnements/matière
III.
Les effets des rayonnements ionisants (RI)
IV.
Les moyens de protection et de surveillance
V.
La règlementation
1
I.
La radioactivité
La radioactivité est un phénomène naturel, il s’agit des noyaux ayant un excédent d’énergie et qui
tendent vers la stabilité énergétique et qui pour cela réalise des transformations. Ces transformations émettent
des particules qui peuvent être Alpha (noyau d’hélium), électrons, X ou gamma. La radioactivité est une
propriété de certains noyaux.
Un peu d’histoire :
Certaines dates importantes ont marqués l’histoire de la radioactivité, à savoir :




La découverte des rayons X par Röntgen en 1895 qui lui valut le prix Nobel
Puis la découverte de la radioactivité naturelle par Becquerel en 1896 en se basant sur les travaux de
ce dernier. 1 Becquerel= 1 désintégration par seconde.
Pierre et Marie Curie ont par la suite donnés ce terme de radioactivité en 1898
Enfin, leurs descendants Irène et Frédéric Joliot Curie ont découvert la radioactivité artificielle en
1935.
Il ne s’agit donc pas de découverte très récente, découverte ayant été utilisée dès 1897 dans des services de
radiologie du milieu hospitalier.
En 1900, certains cancers ont d’ailleurs commencés à être traités au radium et aux rayons X.
Les premières radiographies mobiles ont pu voir le jour lors de la 1ere guerre mondiale (afin de pouvoir
diagnostiquer les fractures directement sous les tentes).
Röntgen, découverte des rayons X
(1895)
Pierre et Marie Curie : 1898
Becquerel, découverte de la RA naturelle (1896)
Irène et Frédéric Joliot Curie, découverte
de la RA artificielle : 1935
2
1er prix Nobel de physique pour Röntgen en 1905.
Marie Curie, première femme à avoir eu un prix Nobel, première femme à avoir été professeur à l’Université.
Radiographie mobile dès la 1ère guerre mondiale.
Il y a eu par la suite tout un engouement pour les produits radioactifs (exemple : les aiguilles des réveils était
peint avec du produit radioactif, des crèmes radioactives ont été créée, de l’eau radioactive contre les méfaits,
des sources en radon pour se soigner, des produits contre la tuberculose, des veilleuses pour les enfants,…).
Les effets néfastes de ces produits sont apparus avec l’augmentation de patients souffrant de dépilations,
nécrose, brulure, cancers, mort… qui entraina donc une nécessité de maitriser ces rayonnements.
Définition de radiobiologie et radioprotection :
La radiobiologie consiste à comprendre l’impact sur le vivant des rayonnements tandis que la
radioprotection va établir les règles d’utilisation de ces rayonnements.
La radiobiologie est définie comme la science qui permet de décrire et comprendre les mécanismes d’action
des radiations ionisantes au niveau cellulaire et tissulaire avec les effets qui en résultent et les conséquences
sur l’organisme vivant.
Elle sera directement appliquée dans l’utilisation thérapeutique des radiations ionisantes mais elle permettra
surtout de fixer des limites dans le grand domaine de la radioprotection.
La radioprotection est un ensemble de mesures destinées à assurer la protection de l’homme et de son
environnement contre les effets néfastes des rayonnements ionisants tout en permettant de les utiliser.
La radioprotection est définie dans le décret 2002-255 du 22 février 2002 : « La radioprotection est l’ensemble
des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les
effets nocifs des rayonnement ionisants produits sur des personnes directement ou indirectement y compris par
les atteintes portées à l’environnement. »
Structure de la matière
La matière est un ensemble d’atomes. L’atome est un noyau avec des électrons autour. Le noyau est constitué
de protons et neutrons qui sont eux-mêmes constitués de quarks.
3
L’atome
On peut faire une analogie entre
l’atome et le système solaire.
On y trouve des interactions fortes.
Particule
Symbole
Charge
Masse
-19
Proton
p
+1,6.10 C
1,6.10-27 kg
Neutron
n
0
1,6.10-27 kg
Electron
e
-1,6.10-19 C
9,1.10-31 kg
La radioactivité vient du noyau qui va émettre de l’énergie pour atteindre un état plus stable sous forme de
rayons, rayons qui vont interagir avec l’atome en entier.
X: Elément chimique
A: Nombre de nucléons ou nombre de masse
Z: Numéro atomique ou nombre de charge (nombres de
protons)
N=A-Z : Nombre de neutrons
Le nombre d’électron est égal au nombre de proton car un atome est électriquement neutre.
Nucléons = neutrons + protons
L’instabilité de l’atome sera déterminé en fonction de son A et de son Z.
II. Les interactions rayonnements/matière.
4
Il s’agit du diagramme de stabilité. Au niveau de la diagonal en pointillé, il y a autant de neutron que de
proton. La zone en couleur correspond à la zone stable. On observe donc qu’au niveau des noyaux légers la
stabilité correspond à un nombre de proton et de neutron égal puis pour les noyaux plus lourds, les plus
stables seront ceux dont le nombre de proton est plus bas que le nombre de neutrons. Les éléments hors de
cette zone de stabilité sont donc instable et auront tendance à se transformer pour aller vers un état plus stable
par émission de rayonnement (α β-β+ γ).
Il y a donc 2 types d’état :


stable / fondamental : durée de vie illimitée
instable : durée de vie entre nanoseconde et milliards d’années (on peut parler d’état métastable)
Cet état instable est caractérisé par un excès d’énergie et va tendre vers la stabilité par transformation avec
émission de rayonnements (libération d’énergie).
La désintégration se fera par émission d’un rayonnement α (noyau hélium He émis), β+ ou β- ou lors d’une
capture électronique.
La désexcitation se fera lorsque l’atome sera dans un état excité (*) et reviendra à un état stable par émission
d’un rayonnement γ.
L’activité.
L’activité décroit exponentiellement, elle correspond au nombre de désintégration par seconde en
Becquerel (= 1 désintégration/sec)
5
Les formules sont à connaître. Ne pas oublier que la période est caractéristique d’un radionucléide.
Une période correspond au temps nécessaire pour que la moitié des éléments présents au départ se soit
désintégré. Il faut 10 périodes pour qu’il n’y ait plus activité. Ainsi la pollution des centrales nucléaires est une
pollution retardée et ne correspond pas à une pollution actuelle tel que le charbon (puisque les éléments
radioactifs utilisés ont des périodes de l’ordre du milliard d’années).
Les phénomènes d’interaction avec la matière
Lors des réactions de désintégration, il y aura production d’électrons et/ou de photons qui vont aller interagir
avec la matière par différents effets :
.
Exemple de l’effet photoélectrique : un rayon X ou γ va aller arracher un électron du cortège d’un atome et lui
transférer toute son énergie (il n’y aura donc pas de photon diffusé). C’est l’effet recherché en radiologie.
En TEP, on injecte un émetteur β+, qui va s’annihiler avec un électron et émettre deux photons γ de 511 keV à
180° chacun. En scintigraphie des traceurs γ sont utilisés pour la détection.
Pour la radiothérapie, les électrons peuvent également être accéléré dans un accélérateur d’électron qu’on
envoi sur une cible pour fabriquer un rayonnement de freinage des photons.
6
La radioactivité
Il y a deux types de radioactivités : naturelle et artificielle.
Il y a de la radioactivité partout, nous sommes nous-mêmes radioactifs, l’environnement est radioactif, il y a
donc nécessité de quantifier cette radioactivité.
La radioactivité naturelle est à la fois cosmique et tellurique.
Cosmique car elles viennent des rayons cosmique, solaire et interagissent avec l’atmosphère ce qui fait plus de
débris. Les pilotes d’avions sont ainsi soumis à une plus grosse radioactivité et devrait portée un dosimètre.
La tellurique vient de la terre avec pour principale composant le radon (34%), composé provenant de
la désintégration du radium. On y est ainsi exposé dans les maisons, surtout si elles ne sont pas aérées. Il y a
aussi une radioactivité dans les aliments.
Il a ensuite la radioactivité artificielle, qu’on fabrique nous-même. La principale étant celle d’origine médicale
(41%), que ce soit diagnostique (imagerie, tep, scintigraphie) ou thérapeutique (radiothérapie, curiethérapie).
On le trouve également dans l’industrie, notamment pour la stérilisation.
7
Le tableau ci-contre n’est pas à connaître, il nous
montre juste qu’on est tous exposés différemment
en fonction de nos conditions de vie, de notre lieu
d’habitation (altitude,…),…
Valeur à connaître : en moyenne on reçoit 2,4
msV/an de radioactivité naturelle (le radon y est
pour beaucoup : 1.3 mSv/an)
Présence de dosimètre dans les avions pour
surveiller l’exposition du personnel naviguant, sans
montrer à ce jour une augmentation des cas de
cancers chez ces personnes.
L’utilisation des RI dans le médical.
En médecine nucléaire, TEP, scintigraphie, imagerie diagnostic, on injecte au patient un produit radioactif, le
patient est émetteur.
Deux applications thérapeutiques : la curiethérapie (on utilise une source radioactive que l’on place
directement au contact de la tumeur, mammaire, utérovaginale, vaginale et prostatique) et la radiothérapie (on
envoie des rayons X ou des électrons pour induire des cassures dans l’ADN des cellules tumorales).
Dans tous les services où il y a utilisation de radioactivité, la sécurité est primordiale. Il s’agit de limiter le
temps passé en présence des rayonnements.
La radiothérapie et la curiethérapie sont faites à Saint-Pierre.
Dans les services de radiothérapie on va essayer de détruire certaines cellules cancéreuses du patient de limiter
les dégâts aux cellules saines.
Dans la curiethérapie, on va injecter dans le patient des grains (d’iode radioactif par exemple pour la
prostate), qui se fait au bloc. Il y également la curiethérapie par fils qui ne sont normalement plus utilisés. La
curiethérapie haut débit et bas débit sont également faites (par exemple la curiethérapie vaginale).
8
Dans le secteur médical en France:
 60 millions d’examens de radiologie
 500 000 examens en médecine nucléaire
 100 000 radiothérapies
Ceux qui sont le plus exposés et le moins formés sont les dentistes.
III. Les effets des rayonnements ionisants (RI)
Les grandeurs utilisées en radioprotection :
 la dose absorbée (Gray) = quantité d'énergie déposée par
unité de masse (gray = J/kg)
D= dE/dm



Exemples :
Radiothérapie : 40-80Gy pour détruire une zone
tumorale.
Radiologie : 10 mGy (mammographie, très irradiant)
Irradiation des aliments : 1000 Gy.
9
 la dose équivalente à l'organe (Sievert)
C’est également la quantité d’énergie déposé mais qui prend en compte la nature du rayonnement (ex : si
on reçoit 2Gy d’un photon on n’aura pas les même effets que 2Gy d’un rayonnement α)
HT = Ʃ DT,R x WR
DT,R: Dose absorbée par l’organe T due au rayonnement R
WR: Facteur de pondération radiologique (pas d’unité)
 la dose efficace (Sv) : La dose efficace prend en compte la sensibilité des tissus. La somme de tous les
facteurs de pondération est de 1. Il s'agit de l'effet global sur l'organisme entier. On est dans la
quantification des effets sur l'organisme.
E = Ʃ HT x WT
WT: Facteur de pondération tissulaire
10
Les gonades vont être plus radiosensible que la peau.
Illustration :
- Celui qui lance les balles correspond à la source radioactive, c’est à dire l’activité en Becquerels (ex:18Bq/s)
- Les Gray correspondent à ce que reçoit l’individu, la dose absorbée (car l’activité du bonhomme de gauche
ne touche pas forcément celui de droite)
- Les Sievert correspondent à la quantification de l’effet, la douleur que ça lui fait.
Les grandeurs opérationnelles (mesurables) peuvent être utilisées tous les jours :
• Equivalent de dose ambiant H*(d) avec d : distance
(H*(10)) à d=10 on aura un estimateur de la dose efficace E
(H*(10)) est utilisé pour mesurer l'ambiance d'une pièce par rapport à l'exposition des rayonnements. Dans un
service de médecine nucléaire, sur les murs, à certains endroits, il y a des petits dosimètres noirs. On les
retrouve aussi en radiologie. Dès qu'il y a des rayonnements ionisants, on retrouve ces dispositifs.
Placés à des endroits stratégiques (souvent des postes de travail), ils vont permettre d'estimer la dose efficace.
• Equivalent de dose directionnel H'(d, Ω) avec Ω = valeur d'un angle
(H'(0, 07, Ω)) Estimateur de la dose à la peau: Hpeau
Donc le dosimètre est porté sur soi
(H'(0,07, Ω)) va estimer la dose équivalente à la peau.
• Equivalent de dose individuel Hp(d)
Dosimètre que l’on porte sur soi :
-(Hp(10)) Estimateur de E
-(Hp(0,07)) Estimateur de Hpeau
(Hp(10)) va estimer la dose efficace ; 10 correspondant à 10 mm d'épaisseur. Il considère donc les
rayonnements pénétrants qui vont pouvoir toucher l'organisme profondément.
(Hp(0,07)) va estimer la dose équivalente à la peau et donc les rayonnements moins pénétrants.
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Les effets sur l’homme
Ils vont dépendre de la dose et de différends facteurs :
 la source : activité, intensité, nature, énergie et efficacité biologique
 Les paramètres d’exposition : temps, fractionnement (important 1 fois 10 min ce n’est pas le même
effet que si on y va 10 fois 1min), débit
 La cible : tissus ou organes touchés, âge (influe beaucoup) et radiosensibilité (certaines personnes
auront des signes cutanés très rapidement au bout de peu de séances alors que des patients, pour le
même traitement n’auront aucun de ces signes).
Le fractionnement est un des éléments sur lesquels on joue en radiothérapie. Les malades subissent 1 séance
par jour de radiothérapie. Les cellules cancéreuses vont se réparer de façon moins efficace que les cellules
saines. De base on part du principe que les rayons vont aller détruire toutes les cellules sans distinctions.
Cependant le lendemain, les cellules cancéreuses seront encore fragiles alors que les cellules saines seront
réparées. Ce qui fait alors que les cellules cancéreuses vont finir par mourir, alors que les tissus sains non.
Question : De base les cellules cancéreuses ne sont-elles pas plus sensibles que les cellules saines ?
Réponse : cela dépends des cancers, en général c’est vrai, mais il existe des cancers radiorésistants et dans ce
cas on doit se rabattre sur de la chimiothérapie ou une résection chirurgicale.
Certains centres de radiothérapie rencontrent des patients qui supportent tellement mal la chimiothérapie que
les médecins arrêtent le traitement, font des biopsies cutanées pour voir si ces problèmes ne résultent pas d’une
erreur médicale, et ils se rendent compte que non, les gens sont donc naturellement hypersensibles aux
rayonnements. Cela ne dépend pas de la couleur de peau, et on ne peut pas deviner cela avant d’avoir
commencé la radiothérapie.
Les modes d'exposition
Exposition externe : La source se trouve à l'extérieur de l'organisme. Si on isole la source, vous n'êtes plus
exposés et l'exposition diminue avec l'éloignement.
Contamination interne : La source est à l'intérieur de l'organisme. Tant que cette contamination n'est pas
évacuée, elle continue à vous irradier.
Les voies de contamination interne sont :
 ingestion
 inhalation
 la voie cutanée
 Une blessure.
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Contamination externe (avec risque de contamination interne) : la source est au contact de la peau. Seuls les
organes à proximité subissent l'exposition.
Définition rayonnement
Un rayonnement est dit « ionisant » si son énergie est suffisante pour arracher un électron à l'atome.
On va considérer 2 types de rayonnements ionisants :

les rayonnements directement ionisants avec des particules chargées (ex : électrons) et des effets
directs ou indirects.

les rayonnements indirectement ionisants avec des particules non chargées donc photons (ex :
rayonnement γ) ou rayonnements électromagnétiques qui vont passer par l'intermédiaire d'une particule
pour ioniser. Il va y avoir une réaction en chaine pour produire des électrons par exemple, qui eux seront
directement ionisants. Nous avons des effets moléculaires sur l’eau de façon quantitative (70% des
effets) et aussi sur l’Adn de façon qualitative => modification de l’information génétique.
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Effets directs et indirects
Effet direct : La particule directement ionisante va toucher la cible (ex : ADN).
Effet indirect : Le mécanisme de l'effet indirect passe par la molécule d'eau. La radiolyse de l'eau va causer
l'apparition de radicaux libres. Ce sont ces réactifs qui vont agresser la molécule d'ADN.
Dans tous les cas, l'ADN sera la cible finale mais le mode d'agression va dépendre du type de rayonnement.
La formation des radicaux libres (espèces chimiques très réactives) n’est pas spécifique des RI. L’action des
UV ou du métabolisme conduit aussi à la formation de ces RL qui sont en partie responsables du vieillissement.
Aussi il est clairement difficile dans ce cas de définir si la mutation est radio-induite. En permanence dans
notre organisme nous avons formation de radicaux libres.
► Effets
cellulaires
Devenir d'une cellule après irradiation : le rayonnement frappe la cellule et entraîne soit une ionisation et un
effet direct sur le brin d'ADN soit un effet indirect par la radiolyse de l'eau et les radicaux libres.
Différentes voies s'offrent à la cellule endommagée :
 la mort : nécrose ou apoptose (c’est très bien quand elle n’est pas trop importante en nombre)
 la réparation (c’est très bien)
 la mutation (quand elle s’est mal réparée, et là we are dead !)
Si jamais les cellules germinales sont atteintes, il y a apparition d'anomalie héréditaire.
Si les cellules somatiques sont atteintes, il y a un risque d'apparition de cancer.
Dans les écrits biologiques on note 2 types d'effet :

Les effets déterministes sont à seuil. A partir d'un certain seuil (à forte dose), on va avoir
obligatoirement l'apparition de ces effets. La gravité augmente avec la dose et ce sont souvent des
effets précoces de l'ordre de quelques heures à quelques jours. Ils sont faciles à prévoir.

Les effets aléatoires ou stochastiques (faible dose) sont sans seuil. Toute dose peut conduire à un
effet. On va jouer sur plusieurs facteurs dont, par exemple, la radiosensibilité de la personne. On ne
parle plus de gravité mais de probabilité d'apparition des effets qui va augmenter avec la dose. Ce
sont des effets à long terme. (Ex : environ 10 ans pour déclarer une leucémie)
14
La précédente courbe a été obtenue en étudiant l'exposition de cellules :
- Dans la zone blanche, la dose correspond à un effet déterministe.
- Pour la zone grise (sous 1 Sv), la communauté scientifique ne s'accorde pas sur le sujet. Certains disent que
c'est une courbe linéaire, d'autres une courbe linéaire quadratique... Là va s'appliquer le principe de
précaution : on va admettre qu'à une dose correspond un effet. Selon les découvertes, cette courbe pourrait
changer. Certains scientifiques émettent l’hypothèse qu’une exposition minime mais quotidienne, du genre la
radioactivité naturelle est protectrice pour des doses plus fortes. Mais ça c’est pays-dépendant, en France on
dit que boire un verre de vin par jour à un effet protecteur, les russes pareil pour la Vodka, et les Carabins de
bourbon avec le rhum !
En radioprotection, l’hypothèse émise est qu’il existe une relation linéaire sans seuil :
À toute dose correspond un risque supplémentaire, il n’y a pas de seuil.
Le risque est proportionnel à la dose. Donc plus on est exposé plus le risque de faire des effets stochastiques
(notamment des cancers) va augmenter.
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Les effets déterminismes selon RX ou gamma :
Ce sont donc les effets obligatoires.
Ce sont des valeurs à ne pas retenir. On sait juste les effets pour chaque dose.
IV. Les moyens de protection et de surveillance
En 1928 à Stockholm création de:

L’ICRU: Commission internationale pour les unités et la mesure des rayonnements

La CIPR: Commission internationale de protection radiologique.
Ces commissions émettent des lois et recommandations toujours en vigueur dans le milieu où on travaille avec
des rayonnements ionisants (médecine et industrie).
Pour tous travaux justifiés sous RI, il faut :
- Connaître : leur nature, leur mode de production et leurs effets
-Désigner : une personne compétente responsable de la surveillance du personnel exposé. Ici au CHU de StPierre il y en a 2 : les Personnes Compétentes Radioprotection (PCR). Ils vérifient tout et chaque personne,
pour qu’elles soient conformes à la réglementation.
-Respecter : la réglementation applicable et limiter l’exposition du personnel
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Les 3 grands principes de radioprotection (Alerte QCM):

Justification des pratiques:
Toute exposition aux RI doit être justifiée par rapport aux avantages qu'elle procure. (Le seul dépistage massif
avec des rayonnements ionisants est: la mammographie mais il y a eu aussi beaucoup d’études pour ne pas
provoquer de cancer radio-induit)

Optimisation des expositions (ALARA)
L'exposition (dose) doit être maintenue le plus bas possible contenue des facteurs économiques et sociaux. (As
Low As Reasonably Achievable)

Limitation des doses d'exposition (concerne surtout le personnel)
Les limites de doses fixées par la réglementation, pour les travailleurs comme pour le public, ne doivent pas
être dépassées. N’est pas applicable pour les patients, en effet si une personne doit subir pour sa survie 18
scanner par an, elle les aura, de même si une personne est enceinte et que son état nécessite impérieusement un
examen irradiant il lui sera donné, sans tenir compte de son fœtus. Il faut toujours que l’examen soit justifié !
Les 4 règles de radioprotection

La Distance
D : dose et d : distance
Le débit de dose ou la dose va diminuer avec l'inverse de la distance au carré. Plus on est loin mieux c’est même
quand on doit aller voir un patient qui a un problème dans une séance de radiothérapie.
Exo :
Une source a un dédit de dose de 100 mSv/h à 1 mètre.
Quelle est le débit de dose à 2 mètres de la source?
Solution :



D1 x d1² = D2 x d2²
D2 = (D1 x d1²)/d2²
D2 = (100 x 1²) / 2²
D2 = 25 mSv/h
17

L'activité
S'il y a possibilité de diminuer les doses manipulées, on va chercher à optimiser la dose. Cet élément n’était pas
pris en compte jusqu’à aujourd’hui, mais on n’y revient de plus en plus, pour les manipulateurs
particulièrement.

Le Temps
Moins de temps = moins de dose. Facteur directement proportionnel

Les écrans
En fonction du type de rayonnement, on doit positionner entre nous et la source plusieurs écrans.
→ Pour les rayonnements α : papier, vêtements, air constituent déjà un écran.
→ Les β passent le papier ; par contre, ils sont arrêtés par des éléments de Z faible (aluminium, eau, plastique).
→ Les γ vont être atténués et non pas arrêtés contrairement aux précédents. On va utiliser des matériaux de Z
élevé comme le plomb ou l'uranium appauvri. Cela dépend de l’énergie.
→ Les neutrons nécessitent 2 types d'écran : un qui va ralentir et l'autre qui va absorber.
18
Dans les blocs opératoires par exemple, l'équipement est adapté au matériel utilisé : tablier, cache-thyroïde,
paravent, bavolet...
Le tablier plombé – ici, typiquement celui de bloc – croisé et ouvert dans le dos pour être enlevé plus
facilement. Les tabliers de médecine nucléaire recouvrent totalement.
Les jupes plombées vont de pair avec des vestes plombées.
Les gants les cache thyroïde et lunettes de protection sont aussi utilisés par les chirurgiens. Attention, si vous
aussi vous avez pris le cache-thyroïde pour une casquette, sachez que vous n’êtes pas seuls, la prof aussi la
première fois. Yohann a suggéré que ça pourrait être un cache-sexe élégant et pour le coup à l’épreuve des
balles !
C'est la notion de protection individuelle.
Des études récentes, expliquent cependant que des chirurgiens expérimentés, vont être moins exposés
s’ils ne portent pas de gants plombés. En effet avec l’expérience l’opération dure moins longtemps et il y a
moins de dose. Si on est un petit débutant par contre il vaut mieux en mettre parce qu’on va surement mettre
plus de temps que le senior.
Les lunettes plombées sont très gênantes mais elles évitent la cataracte, et comme ça s’opère très bien
de nos jours certains préfèrent ne pas porter de lunettes.
19
Il y a aussi les notions de protection collectives.
V.
La réglementation
Les limites d'exposition
Les limites d'exposition ont été définies par le code du travail.
Un travailleur (personnel exposé) peut être classé en 2 catégories (selon le poste de travail, le service)
 catégorie A (en médecine nucléaire) la limite de la dose efficace en corps entier est de 20 mSv sur
l’année (à cause des gens qui sont amenés à changer de poste). Certains praticiens peuvent être au bloc
ou en odonto... Ces 12 mois vont permettre de les suivre dans leur activité. 20 mSv représente la limite
haute (à ne pas atteindre de préférence). Pour la peau et les extrémités, la limite est de 500 mSv et celle
du cristallin est de 150 mSv (qui va être abaissée).
 catégorie B : (en radiothérapie) moins exposée que la catégorie A. En corps entier, elle sera limitée à 6
mSv. Ce sera le cas par exemple des travailleurs précaires. Les limites de la peau/extrémités et du
cristallin sont respectivement de 150 et 45 mSv.
Elle nous demande d’avoir des ordres de grandeurs pas d’avoir une idée précise des doses. Du genre faut pas
dire que les limites c’est du Sv mais bien du mSv.
20
Chaque personnel a un dosimètre. Il le donne à son PCR tous les mois pour la catégorie A et tous les 3 mois
pour la catégorie B pour vérifier. Si la dose est dépassée, il faudra justifier.
Pour le public, la limite d'exposition pour le corps entier est de 1 mSv ce qui rejoint la notion de (H*(10)) dans
les zones attenantes à un local contenant un amplificateur de brillance. Peau/extrémités : 50 mSv – Cristallin :
15 mSv
Dans le cas particulier de la femme enceinte, la dose au fœtus ne doit pas dépasser 1 mSv durant les 9 mois de
grossesse. Donc pour ces femmes doivent changer de service si elle travaille en médecine nucléaire.
Les jeunes en formation ayant un statut précaire (stagiaire) ne pourront être classés en catégorie A. Ils seront
classés en catégorie B.
Le Zonage radiologique :
Parallèlement au classement du personnel, il y a une classification des zones qu'on appelle « le zonage » dans le
service. Certaines zones vont être identifiées par des couleurs correspondant à des limites de dose horaire
(différent d’un débit) dans ces lieux :

Une zone non réglementée signifie que la dose que je suis susceptible de recevoir est inférieure à 80
µSv sur un mois.

Dans la zone surveillée (tout le monde peut entrer) la dose reçue est susceptible d'être supérieure à 80
µSv/mois mais inférieure à 7,5 mSv/heure.

Il existe aussi les zones contrôlées verte, jaune, orange: Pour ces zones contrôlées, seules les personnes
appartenant aux catégories A et B peuvent entrer. Un dermato par exemple ne peut y accéder.
 et une zone interdite rouge : souvent par intermittente : par ex les bunkers de radiothérapie qui est une
zone rouge lorsqu’il y a des irradiations sinon c’est une zone jaune. Le scanner aussi est une zone rouge par
intermittente. Pour montrer à quel point l’interdiction est stricte, dans les services de radiothérapie
pédiatrique, où l’on est obligé d’anesthésier les enfants, les infirmiers et médecins anesthésistes ne pouvait pas
rester à coté de leur patient. On met en place un système de caméra qui filme le patient et si seulement il y a un
problème alors on arrête tout et on intervient. NB cela n’existe pas à la Réunion, cela fait référence à Toulouse
où la prof bossait avant.
Ces réglementations s’appliquent dans tous les domaines qui touchent à la radioactivité. (agroalimentaire,
etc…)
21
Ce zonage s’applique pour :





sources scellées (=qui ne peuvent se disperser) ou non (ex : les liquides en médecine nucléaire)
générateurs électriques
accélérateurs de particules (radiothérapie)
déchets radioactifs
Le zonage sert à:
 Une évaluation des risques
 La formalisation de la démarche
 Avoir des valeurs opérationnelles (moyennes) d’exposition
Surveillance médicale
(Consultation pour un bilan tous les ans avec un médecin du travail en plus du PCR
et IRSN)
Cela concerne le personnel exposé:
- Suivi médical renforcé (1 fois par an)
- Fiche d'aptitude
- Fiche d'exposition
- Dossier médical individuel
- Carte individuelle de suivi médical délivrée par l'Institut de radioprotection et
de Sûreté Nucléaire (IRSN). Ce document est unique et le numéro est gardé à
vie. Cette carte suit le travailleur.
- Les manipulateurs radio peuvent aussi tourner pour que ce ne soit pas toujours
les mêmes qui préparent les produits et soient exposés, comme ce sont les
principaux à être face au risque d’irradiation.
Autre contrainte, les femmes doivent tout de suite dire qu’elles sont enceintes quand elles travaillent en
médecine nucléaire, elles ne peuvent pas attendre les 3 mois, et ne peuvent pas aller travailler entre 0 et 3 mois
de grossesse, car c’est la période la plus à risque pour le fœtus.
Surveillance de l'exposition
Suivi dosimétrique lié à l'entrée en zone et non au classement du personnel.

Exposition externe :
Suivi dosimétrique par mesure individuelles (dosimétrie passif qui est obligatoire pour tous) + dosimétrie
opérationnelle, dépendant de la zone où on rentre. (actif)
Dosimètre opérationnelle : on l’active avant un examen, on rentre le nom, la zone et l’activité que l’on va
effectuer, et on reçoit en directe la dose reçu. A la fin de l’examen, on ne s’en sert plus et les données seront
transférées vers notre dosimètre passif.
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Question/Réponses : Le dosimètre opérationnel affichera des valeurs en fonction du temps pris pour faire
l’examen alors que pour les dosimètres passifs, les catégories A, c’est tous les mois et catégories B tous les 3
mois. Le dosimètre passif est envoyé à l’IRSN mais il contient également les données du dosimètre actif, seul
problème il y a un décalage entre le moment où on est irradiés et le moment où on le sait.
Ces 2 types de dosimètres sont portés au niveau de la poitrine (il existe une bague pour le passif) et sont soumis
à l'entrée dans une zone réglementée.

Exposition interne:
Plus rarement on fait un suivi de l’exposition interne, mais seulement si on a été exposé à des rayonnements de
façon interne (accidents). On fera alors un suivi dosimétrique par mesures d'anthroporadiométrie ou analyses
radiotoxicologiques. C’est une pratique peu effectuée, elle n’a pas trop d’info dessus, sinon que c’est compliqué
à surveiller.
En médecine nucléaire, on fait des prélèvements urinaires etc... Certains personnels de centrales nucléaires
font aussi l'objet de ces contrôles.
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Les modalités de surveillance dosimétrique en zone : (en fonction des zones, quelle dosimètre on doit
prendre)
Zone
interdite
Il n’y a donc qu’en zone surveillée que l’on ne mets pas de dosimètre passif. On se partage ce
dosimètre, chaque personne à un code agent et on a ainsi la comptabilisation des données pour le même agent
qui sont gardées car il y a un transfert des données dans une base. De plus on a toujours son passif qui est en
place. Ainsi si on est irradiés, on va pouvoir faire la corrélation avec les données de l’actif et ainsi faire une
enquête.
Voici des petites images, pour ceux qui savent pas lire, ou mal.
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Les autorités compétentes
IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) : expert national (siège à Paris)
(récolte tous les dosimètres, font des mesures…)
ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) : autorisation/déclaration/contrôle
L'ASN délivre les autorisations qui vont permettre d'utiliser radioéléments et appareils et
est aussi chargée du contrôle de l'installation. L'IRSN a plutôt un rôle d'expert et va assister
l'ASN dans ses contrôles et la délivrance de ses autorisations et déclarations.
L’ASN a donné l’autorisation d’ouverture du centre de curiethérapie. Et s’il y a des évènements indésirables,
l’ASN peut décider de fermer un service comme ce qui est arrivé au service de radiothérapie de St Pierre.
Annales : Nb ce sujet est tombé l’année passée mais les annales ne sont pas disponibles 
2013 mais ce n’était pas le même prof :
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Session 2, 2013
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2014 :
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2015 :
13. Au sujet de la radioprotection :
A. Pour un patient, il y a des limites d’exposition à ne pas dépasser.
B. Pour le personnel soignant, il y a des limites d’exposition à ne pas dépasser.
C. Toute exposition aux rayonnements ionisants doit être justifiée par rapport aux avantages
qu’elle procure.
D. L’exposition doit être maintenue à un niveau de dose le plus haut possible.
E. Quel que soit le type de rayonnement auquel on est exposé il faut porter un tablier plombé
pour se protéger.
14. Une radiographie du thorax donne en moyenne en dose :
A. 2 Gy.
B. 2 Sv.
C. 0,2 Gy.
D. 0,2 mGy.
E. 0,2 mSv.
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