Christaller
ou Lösch, se basait sur la localisation des activités d’échange pour démontrer le
rôle des lieux. Cela supposait un espace homogène (expliquant le grand nombre
d’applications dans le Centre-Ouest des Etats-Unis d’Amérique) et constituait une application
des méthodes de la science économique des années 1930 aux « problèmes de la géographie de
la région et de la ville »
. Cette qualité homogène de l’espace permet notamment la
confrontation entre les lieux de consommation (les lieux touristiques) et les lieux de
production (lieux de pratiques sportives) de l’économie des sports de nature. Cette approche
matérialise la distance entre ces lieux alors que les espaces de production des sports de nature
sont obligatoirement fixes.
Pour D. Pumain et Th. Saint-Julien (1997)
, l’espace géographique se définit comme un
« ensemble de lieux et de relations entre les lieux, définies par les interactions entre des
acteurs sociaux localisés » et s’envisage selon les deux modalités suivantes :
A. « soit comme un simple contenant, repère immuable dans lequel on situe les objets et
analyse leurs relations : c’est l’espace-support, espace absolu, il est isotrope et
homogène, c’est-à-dire qu’il a les mêmes propriétés dans toutes les directions ».
B. « soit comme un ensemble de relations dont les propriétés, variables dans le temps et
dans l’espace, sont définies par la nature et la forme des interactions entre les objets et
les unités spatiales : c’est l’espace relatif ou espace-produit ».
L’espace semble dores et déjà teinté par les relations humaines, sociales, dans sa
construction et par l’adjonction d’un sens commun. L’espace géographique tel que nous nous
le représentons serait alors l’espace d’interaction privilégiée des populations humaines.
Dans une perspective géo-économique d’étude des phénomènes sportifs de nature, l’espace
géographique semble trouver un écho chez les économistes.
En effet, la prise en compte des effets géographiques dans les théories économiques a
vue l’espace prendre une dimension d’abord quantitative puis qualitative. L’évolution interne
de l’espace dans la science économique semble matérialisée par l’émergence du territoire en
économie que nous situerons comme une forme d’espace étoffée.
L’espace de J. Levy, M. Lussault (2003)
, se définit des manières suivantes :
W. Christaller, 1933, Die Zentraler Orte in Suddeutschland, Wissenschaft Buchgesell, Iena, 344 pages.
P. Claval, 2005, Chroniques de géographique économique, L’Harmattan, Paris, p. 391
D. Pumain, Th. Saint-Julien, 1997, L’analyse spatiale, 1. Localisations dans l’espace, Coll. Cursus
géographique, Armand Colin, Paris, 195 pages