Article « La Lettre de la Psychiatrie Française », 2008.
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maladies rares qui sont associée à une déficience intellectuelle ne bénéficient, au mieux que
d’une évaluation du QI. Il nous apparaît essentiel de pouvoir, le diagnostic étiologique étant
déjà fait, proposer les moyens d’un diagnostic fonctionnel qui est souvent l'un des enjeux
majeurs du pronostic sur le plan de la vie quotidienne et de l'insertion sociale du sujet. Il
s’agit aussi de distinguer, autant que faire ce peut, ce qui relève de l’anomalie génétique elle-
même, de ce qui relève des conséquences psychopathologiques pour un sujet d’être atteint
d’une maladie chronique, le phénotype psychiatrique étant souvent de spécificité partielle. Ce
diagnostic fonctionnel peut comprendre : une évaluation psychomotrice, orthophonique,
cognitive (processus attentionnels et mnésiques, fonctions exécutives et efficience
intellectuelle), une évaluation scolaire et du fonctionnement social. Un de nos objectifs est de
pouvoir proposer des référentiels présentant un bilan minimum par pathologie pouvant
diffuser sur le territoire de façon simple et pratique. Ces bilans sont d'une grande utilité pour
élaborer avec les enseignants et les éducateurs un projet d'enseignement adapté pour les
patients. Nous avons aussi, dans le même ordre d'idée, un projet avec l’Education Nationale
visant à la transformation du groupe scolaire rattaché au service en une unité de pédagogie
expérimentale qui devrait permettre de mieux répondre aux problèmes d’apprentissages
académiques de ces patients.
3- Les schizophrénies à début précoce
Le troisième axe de travail important pour notre centre concerne essentiellement les patients
présentant des Schizophrénies à Début Précoce, forme rare de schizophrénie qui se manifeste
durant l'enfance ou l'adolescence et dont prévalence est estimée à 0.03%, soit 5% des
schizophrénies. D’un point de vue clinique on peut identifier deux principaux tableaux de
schizophrénie infantile : 1) le premier se caractérise par une symptomatologie similaire aux
schizophrénies de l’adulte. Il apparaît souvent brutalement durant la pré-adolescence ou en
début d’adolescence, sans antécédents prémorbides particuliers durant le développement ; 2)
le deuxième tableau, beaucoup plus grave et précoce, débute insidieusement vers 6-8 ans et
s’accompagne d’anomalies du développement sur différents plans : psychomoteur (retards
d’acquisition des compétences motrices, de coordination, de langage), cognitif (QI faible,
déficits attentionnels, troubles des apprentissages) et relationnel (retrait, isolement, méfiance,
voire des symptômes du spectre de l’autisme comme les stéréotypies ou les troubles de la
communication). Ce tableau est souvent stable et présente une évolution déficitaire. De
manière plus générale, la symptomatologie clinique de la schizophrénie infantile est