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  1)  Certaines particularités  des  infections  peuvent  faire  évoquer  un  déficit  de 
l’immunité  :  leur  fréquence  et  leur  gravité  ;  la  survenue d’infections  plurifocales de  même 
qu’une infection persistante et résistante au traitement spécifique. Une des caractéristiques des 
infections survenant chez le nourrisson immunodéprimé est le retentissement sur l’état général 
et la courbe staturo-pondérale. 
 Chez l’enfant normal, les signes cliniques de l’infection sont souvent la manifestation 
bruyante de la réponse immunitaire. L’absence de cette réponse immune dans certains déficits 
immunitaires  explique  la  sémiologie  trompeuse  des  infections  observées  sur  ces  terrains. 
L’évolution  est  torpide,  la  réaction  inflammatoire  est  modérée.  Par  exemple  les  abcès 
hépatiques dus à staphylocoque dans la granulomatose chronique septique (GCS) peuvent être 
pauci-symptomatiques.  Un  autre  exemple  est  l’absence  de  toute  éruption  dans  la  rougeole 
grave chez l’immunodéprimé. Une autre caractéristique de ces infections opportunistes est leur 
dissémination à n’importe quel organe et la possibilité d’infections à agents multiples. 
   
  Les  investigations  doivent  être  menées  de  façon  plus  rapide  et  agressive  que  chez 
l’enfant normal car le pronostic de ces infections dépend de la précocité du diagnostic et de la 
rapidité de mise en route du traitement. 
 
  2)  Certaines  infections  doivent  de  principe  faire  rechercher  un  déficit  de 
l’immunité  :  candidose  cutanéo-muqueuse  récidivante,  pneumonie  interstitielle  infectieuse 
(CMV, pneumocystis carinii), légionnellose,  abcès hépatique bactérien, diarrhée chronique ou 
récidivante à lamblia ou à cryptosporidium, méningite récidivante.  
  Les  déficits  T  conduisent  à  des  infections  à  germes intracellulaires  (mycobactéries, 
parasites,  herpeviridae, mycoses) pouvant s’exprimer dès les premières semaines de vie. Les 
déficits  B  engendrent  des  infections  à  germes  extracellulaires    et  à  entérovirus  qui  ne  se 
manifestent  pas  avant  6  mois  de  vie.  Les  enfants  porteurs  de  déficits  en  phagocytes 
développent des infections à pyogènes et à champignons. 
 
 3)  D’autres  manifestations non infectieuses  peuvent  aussi  témoigner  d’un  déficit 
immunitaire.  
 Les  troubles  digestifs  sont  dominés  par  la  diarrhée  chronique  sévère,  précoce, 
rebelle aux traitements classiques et/ou par une cassure de la courbe de poids. 
 Signes apparemment non évocateurs : eczéma et thrombopénie du nouveau-né, 
hypocalcémie  et  cardiopathies  congénitales,  manifestations  auto-immunes  ou 
d'hypersensibilité (arthrite, cytopénie, glomérulonéphrite), allergies et accidents 
médicamenteux. 
 Dissémination d'un vaccin vivant comme le BCG ("Bécégite") ou le virus polio 
oral. 
 Lymphomes et cancers épithéliaux (digestifs en particuliers) 
 
4) notion d’un déficit connu ou suspecté dans la fratrie (ou décès  non expliqué en 
bas âge)