la manière de Vasco Martins. Ce disque, encore inédit, est une pure merveille –
notamment par ses duos, l’un chanté avec Téofilo Chantre, l’autre avec Mordaghinio.
Mais ce second Cd, qui aurait dû assurer définitivement sa consécration, ne sort pas.
Au tournant de ce nouveau millénaire, les difficultés financières de son producteur
entraînent la chute brutale de ses tournées et l’arrêt de sa carrière. Herminia va
mettre plusieurs années à s’en remettre, repliée sur son île de Sal, apparaissant
ponctuellement à Sao Vicente, comme pour le festival de Bahia de Gatas.
Aujourd’hui, enfin, le retour de la grande Herminia est annoncé. Elle revient de dix
jours passés à Sao Vicente, où elle a assuré un concert unique et magique qui
signait ses retrouvailles avec le grand musicien Bau. Un documentaire est en train
d’être tourné sur elle et, pour l’avoir accompagné dans les rues de Mindelo avec
Voghina, nous ne pouvons que témoigner de l’amour populaire qu’elle suscite : alors
que la grande Césaria Evora est reconnue dans le monde entier mais un peu oubliée
chez elle, Herminia est revendiquée par le petit peuple du Cap Vert comme « sa »
chanteuse, la diva du peuple, certes méconnue à l’étranger, mais qui a gardé chez
elle un capital de sympathie, d’amour et de vénération qu’on sent à chaque pas
passé à ses côtés.
Une tournée en France, en Mai, coïncide avec la sortie de son deuxième et
admirable album « Do Sal ». Ce sera l’occasion ou jamais de découvrir ce génie
méconnu, d’être charmé et bouleversé par ce petit bout de femme qui semble si frêle
et si fragile, et qui, dés qu’elle se met à chanter, se transforme en médium ou en
shaman féminin, communiquant des émotions, des souffrances et des espoirs
enfouis au fond de chacun, qu’elle incarne et qu’elle transmet à fleur de peau….
Car, comme toute grande diva authentique, Herminia donne l’impression, à chaque
fois qu’elle chante, de mettre en jeu sa propre vie…
Les mélodies frappent aux portes du cœur, comme les rêves. Herminia, c’est
une voix que l’on rêve, c’est le Cap Vert et ses couleurs musicales brassées.
Les rêves se consomment mais ne se consument pas.
« une rare force intérieure dans un corps apparemment fragile »... Libération
(25/05/06)
En concert le 30 Juillet 2006 au festival Africajarc (+ Idir, Souad
Massi, Desert Rebel, Didier Awadi...)
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