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Le VIH échappe aux lymphocytes T car il a des capacités extraordinaires de
mutation. Les peptides exprimés à la surface de cellules infectées sont
constamment modifiés de sorte qu'ils ne sont pas reconnus par les récepteurs des
lymphocytes T sélectionnés. Le VIH échappe donc totalement au contrôle de
l'immunité T, seule efficace dans le cas des cellules infectées.
Les mutations sont liées à des erreurs de rétrotranscription. Un même individu peut
porter jusqu'à 33 variants du VIH.
Le VIH infecte et détruit notamment les lymphocytes T4 qui sont des agents de la
réponse immunitaire.
Personne n'a jamais guéri spontanément du SIDA.
C. La mise au point d'un vaccin anti-sida est problématique
Tous les vaccins actuels reposent la reproduction de la réponse immunitaire
naturelle.
Cela est impossible dans le cas du VIH qui échappe aux défenses naturelles.
Toutes les tentatives de vaccin anti-SIDA ont, jusqu'à présent, été vaines.
► FIGURE 2. Vers un vaccin anti-VIH ? dans Nathan p. 355
► FIGURE 3. Les phases d’essais thérapeutiques d’un médicament d’après
Bordas p. 417 fig. 3.
A ces difficultés s'ajoute l'absence de modèle animal permettant de tester le vaccin
avant les essais sur l'Homme.
Il n'existe pour l'instant aucun traitement préventif du sida. Les traitements actuels,
notamment la trithérapie, reposent sur l'association d'inhibiteurs de la transcriptase
inverse (nucléosidiques ou non) et d'un inhibiteur des protéases (enzymes qui
permettent la maturation de certaines protéines virales au moment de la fabrication des
particules infectieuses). Ce traitement améliore la survie des malades mais provoque
souvent des effets secondaires sévères qui entraînent certains patients à y renoncer. De
plus on observe l'apparition de phénomènes de résistance du VIH liés à sa capacité de
mutation.
L'apparition des trithérapies (1996) a pu faire croire que la maladie était vaincue et
a provoqué un relâchement de la vigilance. Après une stabilisation de l'épidémie, on
observe maintenant une recrudescence de nouveaux cas.
La recherche s'oriente actuellement vers de nouveaux traitements fondés sur des
inhibiteurs viraux intervenant à différentes étapes du processus de l'infection virale :
entrée, fusion et intégration. On envisage également l'immunothérapie adjuvante
(interleukines) et la thérapie génique.
► FIGURE 4. Traitement du VIH et taux de mortalité
BILAN
Le phénotype immunitaire est défini par le génotype qui permet de
fabriquer les cellules et les molécules impliquées dans les réactions
immunitaires. Il est cependant largement modulé par les variations
l'environnement qui permettent à l'organisme d'ajuster en permanence
ses réponses immunitaires en fonction des besoins. Si les capacités de
reconnaissance préexistent à l'entrée de l'antigène dans l'organisme, la
défense immunitaire n'est opérationnelle qu'après l'entrée de l'antigène.
La mise en route d’une réponse immunitaire est lente dans le cas d'une
réponse primaire mais elle est plus rapide lors d'une réponse
secondaire du fait de l'intervention des lymphocytes B et T4 mémoire.