Introduction

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Introduction
L'excès de cholestérol dans l'alimentation peut induire une pathologie appelée
athérosclérose.
La physiopathologie de cette maladie est la suivante: le cholestérol en excédent se
dépose dans la paroi artérielle. Le diamètre de l'artère diminue. Il y a aussi une
calcification qui réduit l'élasticité des artères et enfin le collagène sous endothélial est mis
à nu ce qui provoque des thromboses. Ce phénomène est particulièrement dangereux si
l'artère irrigue un organe vital (cœur, cerveau).
Le flux du cholestérol dans l'organisme est assuré par des lipoprotéines qui transportent
le cholestérol de l'intestin vers le foie ou les artères ou bien des artères vers le foie.
Pour évaluer le risque athérogène (risque de thrombose), on dose les différentes
lipoprotéines et on compare leurs quantités. Si les lipoprotéines qui transportent le
cholestérol vers les artères sont nombreuses, le risque est élevé. Ce risque est atténué
par la présence de lipoprotéines qui assurent le retour du cholestérol vers le foie.
Les lipoprotéines
a) Structure
Les acides gras et les lipides jouent un rôle fondamental dans le fonctionnement
des êtres vivants : ils sont les composants principaux des membranes cellulaires,
jouent un rôle dans la transmission nerveuse et certains lipides sont utilisés comme
précurseurs d'hormones.
Une grande partie de ces lipides est apportée par l'alimentation. Ils sont
distribués par voie sanguine et lymphatique à tous les organes du corps humain.
Un lipide est un ester (combinaison
d'un acide gras et d'un alcool). Il
possède donc dans sa formule
chimique de longues chaînes
carbonées peu ou pas polarisées. Cette
structure explique l'effet hydrophobe
des lipides : ceux-ci sont insolubles
dans l'eau . Or, le sang est le tissu qui
contient la plus grande proportion
d'eau de tout le corps humain.
Comment un milieu aqueux
pourrait-il transporter des
molécules hydrophobes (insolubles
dans l'eau ) ?
La solution réside dans la présence dans le sang de complexes macromoléculaires
appelés lipoprotéines. Ces lipoprotéines sont constituées d'une association lipideprotéine. Ces protéines sont constituées d'acides aminés (AA) dont le résidu peut être
très hydrophile. Dans le cas de certains AA le résidu peut même être ionisé (aspartate,
asparagine, glutamate, glutamine, lysine, arginine). Ces AA présentent une grande
affinité pour l'eau qui est une molécule polaire. Les lipides, en association avec ces
protéines (appelées apolipoprotéines ou plus simplement, apoprotéines) peuvent ainsi
être aisément transportées dans le sang.
La disposition spatiale des divers composants des lipoprotéines est déterminée par la
polarité de ces composants : plus une molécule est polaire, plus elle sera située à la
périphérie de la lipoprotéine c'est à dire en contact avec l'eau. Par contre, les molécules
hydrophobes se retrouvent au centre.
Les lipides des lipoprotéines:
Dans une lipoprotéine, on trouve:

des phospholipides
Ce sont des esters d'acide phosphorique et de diglycérides.
Ils se situent à la périphérie de la lipoprotéine. Leur partie
hydrophile est tournée vers l'extérieur. Les phospholipides sont
d'importants éléments structuraux de la membrane cellulaire. Ils
n'interviennent pas directement dans les manifestations cliniques
des dyslipoprotéinémies.

des triglycérides
Formule générale :
Leur caractère franchement apolaire les relègue au centre des lipoprotéines.
Les triglycérides semblent n'être pas directement un facteur de risque
cardio-vasculaire. Toutefois, une hypertriglycéridémie pourrait constituer un
fait aggravant d'autres facteurs de risque reconnus (alcool , tabac,
diabète...).

Le cholestérol non estérifié (CL)
A cause de sa fonction alcool faiblement hydrophile, le cholestérol libre se situe à la
surface de la lipoprotéine. Dans le règne animal, le cholestérol est le stérol le plus
abondant et aussi le plus important au plan métabolique en tant que précurseur des
hormones stéroïdes (progestérone, aldostérone, cortisol et cortisone, testostérone,
oestradiol et oestrone). L'hypercholestérolémie est la cause de la genèse de l'athérome
artériel.

Le cholestérol estérifié (CE)
La fonction OH est liée à un acide gras supprimant ainsi tout caractère hydrophile. Le CE
se situe donc au centre de la lipoprotéine.

Acides gras non estérifiés
o Les apoprotéines :
Comme nous l'avons vu, ces apoprotéines ont un rôle structural important. Elles se
situent à la surface des lipoprotéines grâce à leurs AA hydrophiles. La partie hydrophobe
de ces protéines est tournée vers l'intérieur.
Ces apoprotéines ont une deuxième fonction: certaines jouent le rôle de liguant,
d'autres d'activateurs ou d'inhibiteurs enzymatiques (Voir section c, le métabolisme des
lipoprotéines ).
CARACTÉRISTIQUES
PHYSICO-CHIMIQUES ET FONCTIONS DES APOLIPOPROTÉINES MAJEURES
Acides
Poids
Apoprotéin
Lieu de
aminé moléculair
es
synthèse
s
e
apo A1
245
23 300
foie,
intestin
apo AII
77x2
17 000
foie,
intestin
apo AIV
?
45 000
intestin
apo B100
?
540 000
foie
concentratio
VLD
HD
n
LDL
Fonction
L
L plasmatique
(g/l)
4%
35%
67
%
1,00 à 1,20
activateur
LCAT.
Efflux de
cholestérol
22
%
0,4
structure
des HDL
0,15
efflux de
cholestérol
0,70 à 1,00
sécrétion
des VLDL.
ligand du
récepteur
LDL
0,03 à 0,05
sécrétion
des
chylomicro
ns
90
%
apo B48
?
275 000
intestin
apo C1
57
7 000
foie
+
+
0,04 à 0,06
activateur
LCAT in
vitro
apo C2
78
8 900
foie
40%
59%
0,03 à 0,05
activateur
LPL, VLDL,
HDL
apo C3
79
8 700
foie
+
+
0,12 à 0,14
inhibiteur
LPL
33 000
gonades,
rein , foie,
placenta,
intestin
0,06 à 0,07
métabolism
e des
esters du
cholestérol
38 000
foie,
intestin,
surrénales, 13%
macrophag
es
0,03 à 0,05
ligand du
'récepteur
LDL' et du
récepteur
des
chylomicro
ns résiduels
apo D
apo E
169
299
+
+
b) Classification :
Il existe plusieurs sortes de lipoprotéines. On peut classer celles-ci selon :






leur composition chimique (quantité et nature des lipides et des protéines).
leur réactivité chimique vis à vis des polyanions et des lectines (Réaction de
précipitation).
leur réactivité immunologique vis à vis d'immuns sérums spécifiques (sérums
anti-apoprotéines)
leur origine ou devenir métabolique
leur pouvoir pathogène (pathogénie des lipidoses)
leurs propriétés physiques (dimension, mobilité élèctrophorétique , densité )
A l'heure actuelle, le classement est basé sur la densité des lipoprotéines par
ultracentrifugation de flottation.
On distingue les lipoprotéines suivantes :
Lipoprotéines
Densité (g/ml)
chylomicrons
<0,94
VLDL
0,94 à 1,006
LDL1 (IDL)
1,006 à 1,019
LDL2
1,019 à 1,063
HDL1
<1,063
HDL2
1,063 à 1,125
HDL3
1,125 à 1,21
VHDL
1,21 à 1,25
Lp(a)
1,055 à 1,085
Plus la fraction protéique est importante, plus la densité sera élevée.
Toutefois, les lipoprotéines de haute densité (HDL), par exemple, n'ont pas la même
composition lipidique que les lipoprotéines de basse densité. Cependant, ce n'est pas la
densité des lipoprotéines qui nous indique le rôle de chacune. En effet, les lipoprotéines
séparées en fonction de leur densité sont hétérogènes et leurs métabolismes très
différents au sein d'une même catégorie.
Nous avons vu que les apoprotéines jouent un rôle important dans le métabolisme de ces
lipoprotéines.
Il serait donc plus judicieux pour évaluer le risque athérogène de baser la
classification sur la teneur en apoprotéines. Toutefois, il y a quand même une
certaine corrélation entre la fonction et la densité des lipoprotéines.
c) Métabolisme
Le cholestérol a deux origines chez l'homme : une origine exogène (alimentation) et une
origine endogène (biosynthèse).

Cholestérol endogène :
La biosynthèse du cholestérol est, chez les vertébrés, microsomale. Elle est
régulée par un mécanisme de rétroinhibition par un métabolite du cholestérol (le 25
hydroxycholestérol) au niveau de la Bêta-hydroxy-bêta-méthyl-glutaryl-stérol coenzyme
A réductase. Cette rétroinhibition n'est jamais totale pour permettre la synthèse de
polyisoprénoïdes importants pour d'autres métabolismes comme les dolichols. En effet,
un précurseur du cholestérol peut également être métabolisé en dolichol.
Le foie est l'un des principaux sites de synthèse mais toutes les cellules du corps
humain peuvent synthétiser le cholestérol. Cependant, dans les conditions
physiologiques, l'apport exogène du cholestérol hépatique aux divers tissus est suffisant
pour que la synthèse endogène dans ces tissus soit inhibée.

Cholestérol exogène :
Au cours d'un repas, des matières grasses riches en triglycérides sont totalement ou
partiellement hydrolysées sous l'action de la lipase pancréatique en acides gras, glycérol,
mono et diglycérides. Le glycérol et les acides gras libres à courte chaîne (jusqu'à 10
atomes de carbone) vont aller vers le foie par la voie sanguine (en particulier par la veine
porte). Tous les autres acides gras à longue chaîne ainsi que les mono et diglycérides
servent à la reconstitution de triglycérides au niveau de la muqueuse intestinale.
Le cholestérol alimentaire subit une première transformation dans les cellules de
l'intestin, les entérocytes, où il est estérifié par l'acyl-coenzyme A transférase (ACAT).
Dans les entérocytes, le cholestérol estérifié est associé à des triglycérides, à des
phospholipides et à diverses apoprotéines dont l'APO B48 pour former de grosses
lipoprotéines désignées sous le nom de chylomicrons. L'APO B48 est appelée ainsi car sa
masse moléculaire est 48% celle de l ' APO B100.
Les APO C sont cédées par les HDL aux chylomicrons. Les APO C existent sous trois
formes: Cl, C2, C3. Ces APO C ont peu de rôle structural et leur activité est surtout
métabolique :
1. La forme C1 active la lecithine-cholestérol acyltransferase.
2. La forme C2 est activatrice de la lipoprotéine lipase.
3. La forme C3 inhibe cette même lipoprotéine lipase.
Ce sont principalement des APO C2 que les chylomicrons acquièrent .
L'APO E est un ligand pour le récepteur hépatique à APO E.
Les chylomicrons gagnent rapidement la circulation lymphatique puis la circulation
générale par l'intermédiaire du canal thoracique. Là, ils subissent l'action de la
lipoprotéine lipase (LPL) attachée à l'endothélium vasculaire des muscles et du tissu
adipeux. Cette action est rendue possible, rappelons-le, par l'APO C3. L'action de la LPL
confère aux chylomicrons une demie-vie très brève (30 minutes) ce qui fait qu'on ne les
trouve dans le sang qu'après un repas. Cette enzyme hydrolyse les triglycérides des
chylomicrons en mono et diglycérides ainsi qu'en acides gras qui sont utilisés pour la
production immédiate d'énergie ou mis en réserve.
Parallèlement, sous l'action d'une protéine de transfert spécifique (CETP), le cholestérol
estérifié est transporté vers les particules résiduelles formées lors du métabolisme des
chylomicrons, appelés chylomicrons remnants. Il s'agit là d'un échange puisque les
triglycérides qui restent dans les chylomicrons sont, en même temps, transférés aux
lipoprotéines de haute densité.
Il y a également un échange d'apoprotéines : nous avons vu que les HDL cédaient
des APO C et E aux chylomicrons. Ces chylomicrons libèrent des phospholipides et des
APO A qui sont récupérés par les HDL.
Les APO E des chylomicrons se lient ensuite aux récepteurs APO E du foie et le
cholestérol est récupéré par les hépatocytes. C'est la fin des chylomicrons.
Hors des périodes de digestion, les lipoprotéines synthétisées par le foie contenant
l'APO B100 transportent à nouveau le cholestérol dans les tissus. L'APO B100 est un
ligand des récepteurs à LDL ou encore appelés récepteurs B,E ou bien récepteurs de
Goldstein et Brown.
La majorité de ces lipoprotéines sont de grosses particules de très faible densité
(VLDL) contenant en plus des APO B100 et des APO C et E. Ces VLDL, riches en
triglycérides, subissent l'action dans les tissus périphériques de la LPL et de la CETP. Leur
densité augmente. Elles deviennent des lipoprotéines de densité intermédiaire (IDL)
contenant APO B et E. Puis, sous l'action d'une triglycéride lipase hépatique, des LDL ne
contenant plus que de l'APO B. Cependant, une partie de ces IDL se lie au foie par des
récepteurs BE et libèrent leur cholestérol dans les hépatocytes.
Mécanisme de dépôt du cholestérol
a) La paroi vasculaire
La structure de la paroi artérielle de la couche la plus interne à la couche la plus
externe comprend :



l'intima, formée de cellules endothéliales
la média, constituée de cellules musculaires lisses et de tissu conjonctif
intercellulaire comprenant quatre types de macromolécules: l'élastine, le
collagène, les protéoglycanes et des glycoprotéines.
l'adventice, faite de tissu conjonctif et de tissu adipeux.
b) Pourquoi une lipoprotéine est-elle athérogène ?
Au cours de la vie, un certain nombre de mécanismes vont créer des brèches dans la
paroi artérielle, en particulier dans les zones de bifurcation :



l'hypertension artérielle qui, outre son action mécanique sur la paroi, modifie
le flux intracellulaire des lipoprotéines.
les substances vasomotrices (angiotensine, catécholamines) qui arrivent à
mettre à nu le collagène sous endothélial.
les substances hypoxiantes, telles que la nicotine, qui entraînent une
souffrance cellulaire conduisant à des écartements des jonctions intercellulaires
les lipoprotéines qui, en cas d'élévation importante, sont capables à elles seules
de provoquer une lésion.
Ces brèches vont permettre le passage dans la paroi artérielle de lipoprotéines de petite
taille: HDL (6 à 14 nm de diamètre) et LDL (15 à 25 nm). Par contre, les VLDL (30 à 70
nm) et les chylomicrons (100 à 1000 nm) ne peuvent s'infiltrer.
Si la concentration plasmatique en LDL est trop élevée, il se produit une
accumulation importante de lipoprotéines dans la paroi artérielle. Cette élévation de
concentration peut être due à un défaut de catabolisme des LDL. Ce défaut pourrait âtre
secondaire à une anomalie de l'APO B d'origine génétique ou à une diminution du nombre
de récepteurs hépatiques du fait d'un apport trop important de cholestérol et de lipides
saturés dans l'alimentation.
Au contact des différentes cellules présentes au niveau de ces parois, les LDL
sont alors oxydées, reconnues par des récepteurs spécifiques situés sur les macrophages
et internalisées dans les cellules qui vont se charger en cholestérol et progressivement se
transformer en cellules
spumeuses .
c) Oxydation des LDL
Cette oxydation est soit enzymatique soit radicalaire. Elle ne concerne que les
acides gras insaturés.
Oxydation radicalaire :
Un radical libre est une espèce neutre ou chargée qui possède un électron célibataire.
Sur le plan énergétique, les radicaux libres ont tendance à acquérir une certaine
stabilité en retrouvant un nombre pair d'électrons. Ceci peut être réalisé de deux
manières :


soit par le gain d'un électron comme, par exemple, pour le radical hydroxyle qui
est donc un oxydant
soit par la perte d'un électron comme pour le radical dioxyde de carbone qui est
donc un réducteur.
Ces radicaux libres sont les produits réactions physiologiques. Mais ces espèces
instables sont un danger pour l'intégrité des cellules, d'où l'existence d'un système de
défense pour les neutraliser au fur et à mesure de leur formation.
Au cours du vieillissement, ce système de protection devient moins efficace : il y
a un excès de radicaux libres dans les cellules et en particulier dans les cellules de la
paroi artérielle .
Les radicaux libres vont agir avec les acides gras insaturés des LDL et de la membrane
plasmique selon le processus de péroxydation.
Cette péroxydation aboutit d'une part à l'établissement de liaisons parasites
protéines-lipides, d'autre part à des désordres membranaires entraînant des
modifications de perméabilité et de fluidité de ces dernières.
La liaison lipide-protéine influe sur la conformation et la fonction des protéines qui
n'accomplissent plus leur fonction. La lipidopéroxydation des acides gras aboutit à la
formation de nombreuses substances: cétones, alcools, esters, alcanes, et en particulier
des aldéhydes comme le malondialdéhyde (MDA). Ce MDA (que son origine soit
membranaire ou lipoprotéinique) serait impliqué dans la malonylation des groupements
aminés (lysine) des APO B100 des LDL. L'APO B100 transformée n'est plus reconnue par
le récepteur membranaire spécifique de cette protéine, mais par un autre récepteur situé
sur les membranes des cellules spumeuses ou scavenger qui sont surtout des
macrophages. La lipoprotéine est internalisée dans ces cellules spumeuses.
d) Oxydation enzymatique :
Les lipides des LDL peuvent aussi être oxydés par une lipo-oxygénase: la
cholestérol-oxydase est une flavoprotéine transformant le cholestérol (5-cholestène 3
bêta ol) en cholesténone (4-cholestène 3 one) par une oxydation de la fonction alcool du
carbone 3 suivie d'une isomérisation de la double liaison (5-6) vers la position (4-5).
L'action de la cholestérol-oxydase sur le cholestérol génère à la fois la cholesténone et le
péroxyde d'hydrogène. Le cholestérol libre des LDL, contrairement au cholestérol libre
des membranes peut âtre facilement oxydé par la cholestérol-oxydase .
Les LDL traitées par la cholestérol-oxydase se lient de manière beaucoup plus importante
aux macrophages que les LDL natives (fixation augmentée de 80%) et le taux de
cholestérol intracellulaire est augmenté de 51% par rapport au taux observé avec les LDL
natives.
Après internalisation des LDL oxydées, la cholesténone intracellulaire exerce une
action inhibitrice sur la synthèse du cholestérol, induisant par un phénomène de
rétrocontrôle une augmentation de la production de récepteurs membranaires aux LDL
oxydées et donc une augmentation d'incorporation de ces lipoprotéines oxydées. A un
stade où l'oxydation des lipoprotéines est encore modérée, les lipoprotéines induisent la
synthèse, dans les cellules endothéliales, de molécules mobilisatrices (facteurs
chémotactiques) qui attirent les monocytes circulants. Cas derniers adhèrent alors aux
cellules endothéliales, puis passent entre deux cellules endothéliales pour atteindre le
sous endothélium où ils se différencient en macrophages.
L'augmentation du nombre et du volume de ces cellules spumeuses réduit le
diamètre des artères : La plaque d'athérome est l'endroit où se dépose le cholestérol.
A ce niveau , l'artère voit son diamètre se réduire et le tissu fibreux est envahi par le
calcaire. Il en résulte un épaississement et un durcissement de la paroi artérielle qui rend
la circulation plus difficile et augmente le travail du cœur.
Nous avons également vu que les membranes des cellules épithéliales étaient
lésées par la lipidopéroxydation. Il s'ensuit une lyse cellulaire qui met à nu le sous
endothélium. Il va y avoir formation d'un thrombus selon le processus suivant : La
formation de ce thrombus est favorisée par le ralentissent de la circulation dû à la
diminution du diamètre des artères. En effet, il y a une accumulation de cellules
sanguines et en particulier de plaquettes au niveau de la plaque d'athérome.
La Lp(a) est une lipoprotéine particulière. Selon le critère taille et composition
lipidique elle ressemble aux LDL. Elle s'en distingue cependant par une composition en
sucres qui lui est tout à fait particulière, à savoir un enrichissement très important en
hexoses et en acide sialique. Elle renferme de l'APO B100 ainsi qu'une protéine qui lui est
spécifique, l'APO (a). Cette APO (a) est reliée à l'APO B100 par l'intermédiaire d'un pont
disulfure.
La Lp(a) présente une grande analogie avec le plasminogène: Le plasminogène
est formé par une succession de 5 kringles appelés K1, K2, K3, K4 et K5. Un kringle est
une structure en boucle. Cette structure est définie par la présence de 3 ponts disulfures
intramoléculaires permettant le maintient de cette structure en cercles. Le site
protéasique en position C terminale permet le passage du plasminogène à la plasmine,
par l'intermédiaire de l'activateur tissulaire au plasminogène .
Pour l'APO (a), la structure est formée d'un enchaînement de 37 copies du kringle 4. Les
kringles 1, 2 et 3 sont absentes. Une copie du kringle K5 est terminée par un site
protéasique différent de celui du plasminogène avec présence d'une sérine à la place
d'une arginine la rendant résistante vis à vis de l'activateur tissulaire au plasminogène.
La liaison disulfure entre l'APO (a) et l'APO B100 se fait par l'intermédiaire de deux
cystéines au 36eme Kringle.
Le nombre de copies du K4 est variable (de 13 à 37) d'où l'existence d'isoformes de
masse moléculaire très différentes (entre 300 000 et 800 000 daltons). On distingue 6
isoformes :
F (faster, plus mobile à l'élèctrophorèse que l'APO B100), B et S1, S2, S3 et S4 (S
comme slower). Ces isoformes sont sous la dépendance d'allèles qui contrôlent la nature
et la quantité de l'expression.
Rôle de la Lp(a)
Beaucoup de preuves épidémiologiques montrent que la Lp(a) est une lipoprotéine proathérogène et cela pour 4 raisons:




la Lp(a) a une affinité très faible pour le récepteur BE, récepteur d'épuration des
lipoprotéines. Cette faible affinité s'explique par le fait que l'APO(a), par sa liaison
avec l'APO B100 diminue son affinité pour les récepteurs BE .
La Lp(a) a par contre une affinité très grande pour les gangliosides et les
protéoglycanes de la paroi artérielle. Ceci est du à l'analogie de structure de
l'APO(a) avec le plasminogène. De plus, cette analogie va conduire à une
compétition avec le plasminogène qui aura pour effet de baisser l’efficacité de la
fibrinolyse.
La Lp(a) joue un rôle négligeable dans le transport inverse du cholestérol total .
La Lp(a) peut se retrouver dans la paroi après oxydation et captation par les
macrophages.
e) Le transport inverse du cholestérol
Les HDL sont un mélange de deux types de particules lipoprotéiques: celles qui
contiennent les APO AI et AII (Lp AI:AII) synthétisées par le foie, et celles qui
contiennent l'APO AI mais pas l'APO AII (Lp AI) et formées dans l ' intestin et le foie. La
Lp AI possède une enzyme, la lécithine cholestérol acyl transférase (LCAT), activée par
l’APO A1 et l’APO AIV.
La liaison de cette Lp AI aux récepteurs des HDL déclenche l'émission d'une série de
signaux cellulaires (avec activation d'une protéine kinase C). Ces signaux provoquent la
migration du cholestérol intracellulaire vers la membrane, permettant ainsi son
exocytose. La prise en charge du cholestérol membranaire se fait par la LP AI et la Lp AII
et est indépendante de la liaison du cholestérol à un récepteur cellulaire. Le fait que la Lp
Al:AII ne puisse pas activer le récepteur HDL est dû aux APO AII qui inhibent l'action du
récepteur en se fixant dessus.
Les Lp AI et Lp AI:AII transportent ensuite le cholestérol vers le foie, seul organe où il
pourra être catabolisé et éliminé par la bile dans les intestins.
Évaluation du risque athérogène
Que doser pour évaluer le risque athérogène? Plusieurs paramètres ont été dosés
sur deux populations: une population saine et une population considérée comme
"coronarienne".
Pour chaque test biologique sont comparés moyenne et écart-type relatifs aux deux
populations. L' importance du chevauchement de ces deux distributions, exprimé en
pourcentage, permet d'évaluer l’intérêt de chaque test: Plus le chevauchement est
important, moins le paramètre biologique est significatif. Inversement, un faible
chevauchement conduit à la notion de paramètre hautement significatif ou discriminant.
On remarque que le caractère le plus discriminant est le dosage de l'APO B. Toutefois,
l'aspect du sérum, le dosage du cholestérol total et des triglycérides restent des tests de
base pour l'exploration lipidique et gardent tout leur intérêt.
Par contre, l'évaluation du risque athérogène nécessite d 'autres tests :


Les uns quantifient directement le risque en s'intéressant au cholestérol HDL ou
mieux encore , aux phospholipides HDL.
Les autres apprécient directement le risque athérogène grâce au dosage du
cholestérol LDL et de l'APO B.
Par sa fonction, l'APO B est un marqueur des lipoprotéines concernées par le risque
athérogène et les APO A sont des marqueurs des lipoprotéines antiathérogènes. Il est
donc intéressant de faire un rapport B/A pour évaluer le risque athérogène.
Toutefois, il faut faire attention à toute augmentation de l'APO B qui n'est pas
obligatoirement une augmentation des LDL mais une augmentation des VLDL: les
‘hyperLDLémies’ et les ‘hyperVLDLémies’ ne se traitent pas de la même manière. Les
triglycérides ne participent pas directement à l'athérogénèse mais une forte
triglycéridémie rend le sérum opalescent et plus visqueux, ce qui ralentit le flux sanguin.
Le thrombus peut donc se former plus facilement.
Origine des pathologies athérogènes
Nous avons déjà vu que seule une concentration élevée en cholestérol LDL corrélée à une
alimentation riche en triglycérides suffisait à déclencher le processus de l'athérogénèse.
En effet, le foie n'est plus en mesure d'éliminer l'excès de cholestérol. Celui-ci se dépose
donc dans la paroi artérielle. Mais il existe également des hyperlipémies athérogènes d '
origine génétique.
a) Type IIa ou hypercholestérolémie familiale
Physiopathologie :
On considère que l'hypercholestérolémie familiale résulte d'une déficience de récepteurs
cellulaires LDL se matérialisant soit par l'absence de ces récepteurs (récepteurs
"négatifs" chez certains homozygotes), soit par la non-reconnaissance de ces récepteurs
(récepteurs « déficients").
Cette anomalie conduit à l'accumulation de LDL circulantes riches en cholestérol et à leur
épuration par un mécanisme anormal responsable du dépôt lipidique au niveau de la
cornée et de la paroi artérielle.
De plus, l'absence de récepteur LDL supprime l'inhibition de l'HMG CoA réductase
conduisant à un excès de synthèse périphérique du cholestérol non estérifié qui renforce
le processus pathologique.
b) hyperlipémies de type IIb
La physiopathologie de cette maladie est mal connue.
c) Hyperlipémie de type III
Il y a une accumulation d'IDL résultant d'un blocage enzymatique intravasculaire
empêchant le passage des VLDL aux LDL. Le diagnostic de certitude repose sur le rapport
cholestérol VLDL/triglycérides. Si ce rapport est inférieur à 0,30 et s'il y a en APO EIII, on
peut diagnostiquer une hyperlipémie de type III.
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