Audiométrie tonale liminaire
I Introduction
C’est une technique qui a pour but de chiffrer une perte auditive par rapport à une oreille
normale (référentiel).
L’oreille est constituée de deux structures anatomiques :
partie transmission : oreille externe et moyenne
partie perception : oreille interne, organe sensoriel avec la cochlée, les voies nerveuses
et les centres auditifs supérieurs.
Le phénomène acoustique va cesser au niveau de l’oreille interne, la stimulation physique est
traduite en influx nerveux. On peut diviser le mécanisme de l’audition en trois stades :
- détection et reconnaissances des caractéristiques acoustiques de stimulations
sonores
- identification de l’élément acoustique (signification)
- compréhension avec la construction du langage
L’audiométrie met en évidence les déficits grâce à deux examens : l’audiométrie tonale
liminaire et supraliminaire et l’audiométrie vocale. On a définit des unités et un graphique.
Définition du son : onde sinusoïdale qui se traduit par deux qualités sensorielles, la hauteur ou
fréquence en Hz et l’intensité en dB. Le son est un point porté sur un graphe, qui pour chaque
son pur donne en abscisse sa fréquence et en ordonnée son intensité. On utilise également des
unités logarithmiques, l’octave pour les fréquences.
On a définit le seuil d’audition pour une oreille normale comme étant de 0 dB.
Grâce au graphe de Wegel on peut visualiser le champ auditif limité par le seuil d’audibilité
minimum ou seuil de détectabilité et le seuil d’audibilité maximum ou seuil d’inconfort.
A l’intérieur de ce champ, on définit la zone conversationnelle entre 250 et 4000 Hz avec un
maximum entre 1000 et 2000 Hz à une intensité comprise entre 30 et 70 dB pour la parole.
On a définit un graphe permettant une lecture rapide pour un graphique clinique.
Audiogramme Oreille droite
-100
-80
-60
-40
-20
00125 250 500 1000 2000 4000 8000
Fréquences
Seuil
Par ce schéma, on visualise la perte auditive en testant de 125 à 8000 Hz. On recherche le
seuil de détectabilité avec un son continu.
Conditions matérielles :
- Cabines audiométriques (bruit ambiant ~ 0 dB), la norme dit que la cabine ne
doit pas avoir un bruit de fond supérieur à 10 dB. Il existe deux types de cabines,
simple, le testeur et le testé sont dans la même cabine ou double, les deux
personnes sont séparées.
- Audiomètre : générateur basse fréquence allant de 125 à 8000 Hz, certains
pouvant aller au-delà de 8000 Hz dans les hautes fréquences.
- Potentiomètre qui fait varier l’intensité de 5 dB en 5 dB
- Bouton poussoir
- Casque qui permet de choisir l’oreille et de tester la conduction aérienne
- Vibrateur pour tester la conduction osseuse
- Un système d’assourdissement
L’audiomètre est un appareil qu’il faut étalonner. L’audiométrie vocale est un test avec des
mots, avec une double cabine ou une bande enregistrée. Pour une audiométrie prothétique, on
travaille sur les deux oreilles en champ libre avec des haut-parleurs.
Pour l’audiométrie tonale liminaire, le but est de déterminer le seuil d’audibilité minium au
casque pour la conduction aérienne (CA) et avec un vibrateur pour la conduction osseuse
(CO). L’écart entre la CO et la CA est appelé le rinne audiométrique. On pratique
l’assourdissement si besoin est.
II La CA
Le patient est assis de telle sorte qu’il ne voit pas la manipulation de l’appareil. On doit
appliquer très précisément l’examen s’il le faut. Le patient doit indiquer si le son est perçu
(même faiblement) avec le doigt ou le bouton poussoir et ne doit surtout pas parler.
L’explication doit être donnée avant de mettre les écouteurs puis mise en place du casque en
faisant attention de bien dégager les cheveux et les boucles d’oreilles. On demande au patient
s’il a une meilleure oreille et on commence par tester celle-ci après avoir lu son dossier.
On commence par la fréquence 1000 Hz, la plus facile à reconnaître à une intensité
confortable puis diminuer de 5 dB en 5 dB jusqu’à ce qu’il n’entende plus le signal puis
raugmenter et tomber sur la même valeur seuil. On place le point sur le graphe avec un rond
pour l’oreille droite et une croix pour l’oreille gauche. Il est préférable d’utiliser un son
discontinu. On recommence cette manipulation pour toutes les fréquences.
III La CO
Les sons peuvent être transmis par les os du crâne, cette transmission atteint la cochlée, c’est
pourquoi on utilise un vibrateur placé sur la mastoïde. On le positionne de telle sorte qu’il ne
touche pas le pavillon de l’oreille.
Par cette conduction, on teste les deux cochlées en même temps, c’est pour cela qu’il est
presque toujours impératif d’éliminer l’oreille opposée par assourdissement.
On commence par 1000 Hz puis les autres fréquences. On ne teste jamais le 125 ni le 8000 Hz
car pour ces deux fréquences, ce n’est plus un son qui est perçu mais une sensation vibratoire.
On reporte les points sur le graphique par des crochets tournés du côté de l’oreille testée.
Entre CA et CO, on peut faire un diagnostique topographique.
Audiogramme Oreille droite
-100
-90
-80
-70
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
0
125
1000
2000
4000
8000
Fréquences
Seuil
CA
CO
surdité de transmission : oreille externe ou moyenne
surdité de perception : oreille interne
Le rinne audiométrique étant l’écart entre CO et CA. On dit que le rinne est égal si CA = CO
dans le cas d’une surdité de perception, on dit qu’il est négatif si CA < CO pour une surdité de
transmission.
Rmq : Normalement la CO < CA de 30 dB chez le sujet normal mais l’audiomètre est conçu
de telle manière qu’il ramène la CO au niveau de la CA. ON N’A JAMAIS CO < CA !
Ne pas confondre le rinne audiométrique et le rinne acoumétrique.
IV Le Weber
Le vibrateur est au milieu du front et on passe les fréquences de 250 à 4000 Hz. On se place à
20 dB au dessus du seuil et on demande au patient de quel côté se latéralise le son : droite,
gauche ou les deux.
WEBER
INDICE O
D.
G.
250
500
1000
Il faut que la réponse soit systématique. Si le Weber se latéralise du côté de la plus mauvaise
oreille, il s’agît d’une surdité de transmission, dans le cas contraire, c’est une surdité de
perception sur l’oreille la plus mauvaise : le Weber ne se latéralise jamais du côté de la
perception.
Les limites de l’audiomètre :
Un audiomètre a des limites
dans les fréquences
en intensité, qui varie en fonction de la fréquence :
- 125 Hz : max de 80 dB
- 250 Hz : max de 90 dB
- 500 Hz : max de 100 dB
- 1 k, 2 k, 4 kHz : max de 120 dB
- 8 kHz : max de 100 dB
Par exemple, si à 500 Hz et 100 dB on ne peut pas définir le seuil, on fait une flèche vers le
bas sur l’audiogramme. Si on n’a aucun point sur l’audiogramme, on est en présence d’une
cophose : En CO, les limites sont inférieures à la CA :
- 250 Hz : max de 40 à 50 dB
- 500 Hz : max de 60 dB
- 1 k, 2 k, 4 kHz : max de 70 dB
Audiogramme Oreille droite
-100
-80
-60
-40
-20
0
20 0125 250 500 1000 2000 4000 8000
Fréquences
Seuil
On peut avoir des erreurs en audiométrie tonale :
- le matériel : problème d’étalonnage (2 fois/an), la partie de l’appareil la plus
fragile, le vibrateur (s’il tombe)
- mauvaise explication du test
- mauvaise manipulation, le patient ne doit pas voir l’écran le test doit être le plus
objectif possible et le patient non influencé
- position du casque ou du vibrateur
- simulation du patient car mauvaise explication ou le cas le patient le fait
exprès
- simulation de perte plus optimiste que prévue, pour ne pas perdre son travail par
exemple
- simulation de perte plus importante dans le cas d’un accident du travail ou d’une
surdité professionnelle
Le calcul de la perte auditive dans ce cas relate de la médecine du travail, l’indemnité est la
même quelle que soit la perte. La courbe de la surdité professionnelle est typique et est due au
travail dans le bruit depuis un certains temps.
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