est très éclairante à de nombreux égards, elle laisse parfois échapper, ou elle
obscurcit, certaines oppositions fondamentales que les théoriciens du début du XXe
siècle plaçaient au premier plan de leur réflexion. Ce sont ses réflexions que le cours
s’attachera à restituer en essayant de reconstituer scrupuleusement les oppositions
historiquement attestées.
La crise de la mécanique, au cours du 19e siècle, a conduit les physiciens à
s’interroger sur le statut des théories physiques et de leurs différents constituants :
expérience, hypothèse, rôle des mathématiques, vérité des lois, etc…Cette
interrogation s’accompagnait d’enquêtes historiques sur le développement de la
physique car il s’agissait de comprendre sur quel malentendu avait reposé la
confiance excessive en la mécanique.
Le cours retracera dans ses axes principaux les oppositions de points de vue sur
la nature de la théorie physique en s’attachant à montrer qu’il n’y a jamais eu, et qu’il
n’y aura sans doute jamais, de consensus sur ce qu’est une théorie physique. En effet,
il ne peut y avoir de théorie physique sans prise de position sur ce qui existe, comme
l’atteste de façon si claire l’histoire de la lumière et ses péripéties.
On illustrera ce pluralisme de vues sur la théorie physique en exposant trois
conceptions différentes : celles de Duhem, de Poincaré et d’Einstein
De cet exposé historique et philosophique, on pourra alors dégager une
formulation assez précise de la solidarité de trois problèmes constitutifs de toute
théorie physique :
- comment expliquer que les mathématiques puissent s’appliquer à la
connaissance des choses matérielles ?
- y a-t-il une différence de nature entre principes et lois ?
- quels rapports la théorie physique entretient-elle avec les idées cosmologiques
?
Bibliographie : Pierre Duhem : La théorie physique (Vrin), L’évolution de la
mécanique (Vrin) ; Einstein : La géométrie et l’expérience in Œuvres choisies vol.5
(Le Seuil), La relativité (Payot), « Reply to criticisms » in Albert Einstein,
Philosopher-Scientist (Harper & brothers) ; Poincaré, La science et l’hypothèse, La
valeur de la science ; Mach, La mécanique (J.Gabay)
- Axiomatisation et histoire des mathématiques (12 crédits) : M. Anglade, G. Crocco
- Épistémologie (6 crédits) : S. Ruphy
Ce cours abordera quelques-uns des grands débats philosophiques
contemporains portant sur les sciences naturelles. La problématique de l’unité ou de
la pluralité des sciences conduira dans un premier temps à examiner les questions
suivantes : peut-on attendre de nos théories qu’elles constituent une structure unique,
de type réductive, ou nos connaissances théoriques forment-elles plutôt une sorte de
« patchwork » dont les pièces demeurent autonomes les unes des autres (question du
réductionnisme en science) ? Existe-t-il une seule façon correcte de classer les choses
que les sciences doivent s’efforcer de découvrir, ou le caractère pluraliste de nombre
de taxinomies actuelles est-il indépassable (question des espèces naturelles en
science) ? La coexistence de plusieurs modèles incompatibles d’un même
phénomène peut-elle être épistémiquement satisfaisante, ou doit-on attendre une
convergence des représentations que nous délivrent les sciences ? Cette dernière
interrogation conduira, dans un deuxième temps, à aborder la problématique du
progrès en science. En quels sens peut-on dire que les sciences progressent ?
Progressent-elles de manière continue ou discontinue, autrement dit, est-il légitime
de parler de « révolution » en science ? Et quel rôle jouent des facteurs non