Rapport d`activité du dossier numéro : 361

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Rapport d’activité du dossier numéro :
361
RAPPORT SCIENTIFIQUE
INTRODUCTION
La conservation de la diversité biologique est devenue un enjeu international majeur
depuis la conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement en 1992 à
Rio. Beaucoup de pays se sont ainsi engagés à élaborer des stratégies, plans ou programmes
nationaux tendant à assurer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.
Aujourd’hui, les prises de conscience et les préoccupations sur la biodiversité ont montré la
nécessité de mettre en place à l’échelle régionale des outils indispensables à sa gestion.
Les ressources végétales, naturelles ou cultivées, jouent un rôle fondamental dans le
développement des populations rurales et de leur survie en fournissant des aliments, des
médicaments, des outils etc. Au cours de ces dernières années, la prise en compte du savoir
paysan dans les programmes de recherche est admise comme une nécessité. D’ailleurs,
plusieurs auteurs dont Kilahama (1998) admettent que les connaissances autochtones
constituent un outil indispensable aux différentes stratégies de sauvegarde de la biodiversité
des savoirs traditionnels afférents.
Ce savoir indigène est principalement entre les mains des collectivités locales qui vivent
dans des écosystèmes souvent fragilisés. Ainsi, au rythme de dégradation actuelle des forêts,
il paraît nécessaire de procéder à la collecte de ces informations et à la préservation de ce
patrimoine. En effet, les espèces les moins connues sont généralement abattues et les savoirs
qui les entourent avec, pour faire place aux cultures. A l’opposé, les espèces naturelles les
plus connues et les plus utilisées font l’objet de protection (maintien dans les cultures, en
jardin de case, parcs, haies vives, etc.)
Le projet vise à évaluer au niveau l’Afrique l’Ouest (Bénin, Guinée, Mali et Sénégal) le
niveau de conservation, des savoirs traditionnels et de la phytobiodiversité. En plus des
missions de terrain, nous nous proposons d’utiliser et d’exploiter les collections historiques de
l’Herbier de l’IFAN, qui fournissent des données précises, datées, géoréférencées, sur les
ressources, et pour certains spécimens d’herbiers des informations sur leurs usages qui
peuvent servir de références. Il s’agit de revisiter les zones traditionnelles d’utilisation des
plantes à diverses fins (pharmacopée, alimentaire, vétérinaire etc.) afin d’une part, définir
quantitativement et qualitativement la flore utile aux populations locales et d’autre part,
identifier au niveau régional les principales espèces végétales utiles et leurs habitats (savanes,
plantations ou îlots forestiers).
MATERIELET METHODES
La première étape a consisté à localiser les spécimens d’herbier de l’IFAN portant des
informations ethno-botaniques, puis de les enregistrer dans la base de données. Tous les
paniers de l’Herbier de l’IFAN ont été visités et les récoltes consultées. Tous les spécimens
renfermant une ou des informations ethnobotaniques, ont été extraits des paniers et
informatisés.
Pour mieux renseigner la première mission d’ « étude de la pharmacopée indigène en
Afrique de l’Ouest » du colonel Laffitte, l’Herbier de Paris du MNHN (France) a été visité
pour consulter l’Herbier Afrique notamment du Bénin, Guinée, Mali et Sénégal. Les gazotiers
desdits pays ont été téléchargés pour le géo référencement de toutes les récoltes de Laffitte
comportant des usages. Le choix de cet Herbier de Paris est dû au fait qu’il renferme
l’essentiel des récoltes botaniques qui ont été collectées dans cette partie de l’Afrique pour la
période ciblée. Au terme de cette visite, la liste des récoltes de Laffitte a été envoyée aux
différents partenaires pour le choix des sites d’étude.
Au Sénégal, le troisième site (Sous-préfecture de Salémata) retenu n’a pas été visité par
Laffitte contrairement aux autres pays où tous les sites ont été prospectés, il y a 60 à 70 ans.
En effet, le département d’Oussouye (région de Ziguinchor en Casamance) n’a pas été choisi
du fait de la rébellion et des attaques sporadiques des bandes armées. Les sites retenus sont :

Cotonou, Ouidah, Allada, Savi, Abomey, Djidja, Dassa-Zoumé, Savalou et Bantè
pour le Bénin ;

Kéléya (Bassa, Diala et Folona) et Kolokani pour le Mali ;

Labé, Mamou, Mali pour la Guinée ;

et Romnam, Dakar et environs, Salémata et la Petite Côte (Ngazobil et environs)
pour le Sénégal.
Deux missions de coordination et de recherche ont été effectuées au Bénin et au Mali au
cours de la première année.
Les principales données collectées pour cette étude ont rapport à la botanique,
l’ethnobotaniques. Les informations recueillies relèvent des enquêtes sur les ressources
végétales utiles et de leurs habitats, l’impact de leur exploitation sur les habitats et les
activités socio-économiques. La technique des entretiens ouverts semi – structurés, faits au
moyen des questions ouvertes, indirectes et directes, a été partout utilisée lors des enquêtes
comme convenu dans le guide d’entretien qui a été élaboré. Ce dernier comporte différentes
rubriques : l’inventaire et l’exploitation des ressources, la régénération des espèces, les noms
locaux et leur signification etc. Les conversations anodines et les observations directes sur le
terrain ont également été exploitées dans la collecte des données.
Pour la qualité des données collectées, les enquêtes ont été couplées à des récoltes
d’échantillons botaniques et les lieux de collecte localisés au GPS afin que toutes les
informations soient liées au moins à une part d’herbier géoréférencée.
Les données recueillies dans les différents pays, seront analysées et comparées avec
celles qui ont été rapportées par Laffitte il y a 70 ans pour évaluer aussi bien le niveau de
conservation de la phytobiodiversité que celui des savoirs locaux.
RESULTATS
Mission du colonel LAFFITTE
Les herbiers du colonel Laffitte ont été récoltés lors de la première « Mission d’Etude
de la Pharmacopée Indigène » entre 1935 et 1940. Ces récoltes ont eu lieu dans cinq pays :
Dahomey, Côte d’Ivoire, Guinée Française, Soudan (français = Mali) actuel Mali et au
Sénégal. La figure 1 reconstitue l’itinéraire du Colonel Laffitte. L’essentiel des récoltes
provient successivement du Dahomey (31%), du Soudan (français = Mali) actuel Mali (26%)
et de la Guinée Française (20%) (Fig.). Elles sont réparties dans 33 familles dont les mieux
représentées sont les Leguminosae-Papilionoidae (17%), les Leguminosae-Caesalpinioidae et
les Rubiaceae avec respectivement 13% et 11%. Elles ont souvent un descriptif très détaillé
des usages surtout médicinaux. Tous les spécimens des récoltes de Laffitte ayant des
informations sur les usages ont été numérisés. Ainsi, nous disposons d’une banque de 250
images.
Les usages rapportés par Laffitte ont été classés en cinq (5) catégories ou groupes
d’usage (Tableau I).
Les usages rapportés sont majoritairement médicinaux (55%), puis technologiques
(25%) et alimentaire (10%). Les autres usages toxique-poison et divers (médico-magiques,
justice etc.) sont peu courants (5% chacun) (Tableau I).
Les usages rapportés par Laffitte dans les régions visitées sont rattachés à treize ethnies
avec 82% des usages médicinaux et 63% des usages technologiques qui sont liés aux Fons,
aux Bambaras et aux Foulahs et 68,7% des usages alimentaires qui sont liés aux Fons et aux
Ouolofs (Tableau I).
Les ethnies plus fréquemment liées aux usages rapportés sont les Fons, les Bambaras et
les Foulahs avec successivement 35,8%, 23,3% et 14,4%. Les Agnis (7,5%) et les Ouolofs
(6,3%) sont peu évoqués (Tableau I).
Tableau I : Fréquence relative des différentes catégories d’usage rapportées par Laffitte
Catégorie d’usage
%
Nombre Ethnies
Alimentaire
10
16
Médicinal
Technologique
55
25
86
40
Toxique-poison
5
8
Divers : Médicomagique , justice etc.
5
9
Fons (43,7%), Ouolofs (25% ), Foulahs
(12,5%),Bambara(6,5 %), Malinké(6,5 %) et
Soussou (6,5 %)
Fons (44,2%), Bambaras (28 %) et Foulahs (10%)
Bambaras (25,5%), Fons (20%), Foulahs (17,5%),
Agnis (12,5%), Diolas (5%), Gouro, Malinké, Dan,
Gnaboua et Yacob(2,5%)
Fons (12,5%), Foulah (50%), Diola (12,5%),
Ouolof (12,5%) et Agni (12,5%)
Fons (33,3%), Foulahs (11,1%), Bambara (11,1%),
Diola (11,1%), Baoulé (11,1%), Dan (11,1%) et
Inconnue (11,1%)
Au sein des usages médicinaux, ceux d’uro-gynécologiques sont dominants (22%)
suivent ensuite ceux fébrifuge (13%) et antiseptiques (plaies 10%). Les tonifiants ou
stimulants représentent 8%. Ceux indiqués dans les affections ORL sont dans les même
proportions que ceux stoppant la diarrhée ou diarrhéique 7% et, 6% pour les coliques. Les
usages divers, ostéopathie, anti-parasitaire, contre les serpents en constituent chacun 5%. Les
vomitifs et ceux utilisés contre l’anémie et les dermatoses ne représentent que 2% chacun et
1% pour l’anesthésie.
Les activités technologiques les plus fréquentes sont respectivement la pêche (27,5%),
la teinture (22,5%) et la cosmétique (12,5%). Peu d'usages technologiques sont non précisés
(7,5%). La construction, la chasse, la menuiserie et le tannage sont également peu rapportés
5% chacun. L'agriculture, l'apiculture et le cordage sont rares (2,5%).
Mission de terrain 2008-2009
Au Mali, les enquêtes ont été menées dans la Commune de Kéléya et celle de Kolokani.
Au niveau de Kéléya une centaine d’espèces ont été inventoriées comme utiles au ruraux alors
qu’à Kolokani nous en avons recensé 78. Elles sont plus souvent réputées comme médicinales
(60 à 65%) et 50 à 55% sont alimentaires soit par leurs fruits, leurs feuilles ou leurs racines.
Plusieurs espèces rencontrées sont médicinales et alimentaires en même temps. En plus, elles
sont parfois exploitées à d’autres fins : artisanales, vétérinaires, médico-magies...
Les enquêtes ethnobotaniques effectuées dans les communes d’Abomey, d’Allada,
Cotonou et Ouidah au Sud Bénin, auprès des tradithérapeutes et des vendeuses des plantes
médicinales ont permis 190 espèces dont 30 ont été collectées par Laffitte et signalées comme
médicinales. En fonction des types de maladies, ce sont les espèces anti-paludéennes, celles
qui sont indiquées dans le traitement des maladies infantiles et comme aphrodisiaques qui
sont les plus utilisées. Les parties les plus utilisées sont les feuilles (90 %), les racines (72
%), les écorces (70 %).
Au Sénégal, la tournée effectuée à Romnam, département de Kébémere, région de
Louga, a d’abord révélé que « Romnam », localité rapportée par Laffitte en 1938, correspond
à un terroir de douze (12) villages dont sept (7) ont été visités. Cinquante (50) espèces ont été
inventoriées comme utiles aux populations autochtones lors de ces premières enquêtes. Les
usages les plus fréquents sont : médicinal, alimentaire et vétérinaire.
Les enquêtes faites dans les marchés de Dakar et de sa banlieue ont permis de recenser
180 espèces médicinales vendues, réparties dans 155 genres et dans 63 familles avec une nette
dominance des légumineuses (23%) (Cissé, 2009). Un intérêt à la culture des plantes
médicinales a été manifesté par 40% des herboristes. Les pathologies les plus fréquentes pour
lesquelles les gens viennent vers eux sont : les maladies syphilitiques (20%), le diabète et les
hémorroïdes (12% chacun) et le rhumatisme (8%). Toutes les espèces récoltées par Laffitte
dans la zone de Dakar et sa banlieue existent sur le marché, mais proviennent aujourd’hui
d’autres régions (Kaolack, Tambacounda etc). Toutefois, il faut noter que ces espèces à
l’exception de Leptadenia hastata, sont devenues très rares dans les environs de Dakar et se
rencontre le plus souvent dans des aires protégées comme la réserve de Noflaye.
Comme il a été annoncé dans le rapport de la première année, l’étude a été étendue à la
petite côte (Département de Mbour, Sénégal). L’enquête a permis de recenser 77 espèces
appartenant à 38 familles dont les mieux représentées sont : Leguminosae (22%),
Combretaceae (9%) et Rubiaceae 6,5%. Les usages médicinaux et alimentaires sont de loin
les plus fréquents. Les noms locaux des espèces relève de plusieurs démarches ; elle fait
généralement référence à l’usage direct (37,6%) ou à une anecdote (10,3%), à un animal
(7,8%), aux caractères morphologiques et aux propriétés (6,5%).
En Guinée, les prospections effectuées ont permis de recenser 167 espèces utiles aux
populations autochtones dont 160 à Mamou, 134 à Boulivel, 143 à Dalaba et 124 à Labé. Les
usages médicinaux (52%), comme bois de feu (38%) et alimentaires (23%) sont les plus
rapportés.
Au niveau des différents pays, quelques espèces ont été citées comme ayant disparues de
certains sites comme Anthocleista kerstingii et Raphia sudanica à Kéléya (Mali), Keetia
multiflora.à Boulivel (Guinée) etc. Près de 50% des espèces récoltées par Laffitte sont
aujourd’hui considérées un peu partout comme fortement menacées. Les principales menaces
sont les multiples activités anthropiques (surexploitation pour du bois, pour des fins
thérapeutiques, énergétique etc.) et les aléas climatiques. Pour lutter contre ces menaces, les
populations suggèrent la mise en place des jardins de proximité et des zones de protection. Par
contre, l’introduction d’espèces exotiques comme les Eucalyptus spp., par certains projets
reforestation est peu appréciée par les populations des sites visités.
Comparaison mission 1935 – 1940 et enquêtes de 2008 – 2009.
Les résultats préliminaires obtenus sur les usages, comparés, aux données de Laffitte,
montrent que certains usages sont inchangés (Jatropha chevalieri, Ekebergia senegalensis,
Zanthoxylum leprieurii, Paullinia pinnata etc.) (Tableau II). Par contre, une évolution ou
diversification dans l’utilisation des plantes est toujours noté. En effet, les organes exploités et
les maladies ou symptômes traités ne sont plus les mêmes pour Opilia amentacea, Ozoroa
insignis etc. Alors que même si les usages de Securidaca longipedunculata, Leptadenia
hastata etc. sont toujours d’actualité de nouvelles indications ont été notées lors de nos
prospections. Ceci montre une certaine conservation des savoirs locaux mais aussi, une
évolution qui peut être dû à différents facteurs (brassage ethnique, équivalents médicinaux du
fait de la raréfaction de certaines espèces) .
Tableau II: Tableau comparatif de quelques usages entre ceux de Laffitte (1935 - 1940) et ceux des enquêtes (2008 – 2009)
(en gras les usages inchangés)
Taxon
Indications (Laffitte 1936)
Indications (Enquêtes 2008 - 2009)
Adenium obesum
Afraegle paniculata
Réputée toxique
L'écorce possède une saveur amère, les indigènes
l'utilisent en lotion contre la fièvre, ne paraissent
pas l'absorber à l'intérieur. Les feuilles ont une
saveur plutôt piquante laissant comme un voile
anesthésique sur la langue.
Suc des feuilles utilisées pour imprégner les fibres
avant de les noircir par contact avec la terre
argileuse des marigots. Les feuilles sont utilisées
pour les pansements aux nouveaux circoncis.
Feuilles pour colorer les lefas?
Le suc des feuilles et fruits est utilisé en injection
urétrale contre la blennorragie.
Fruit: baie comestible. Les indigènes disent ces
graines toxiques pour l'homme. Ils les utilisent à
raison de 3-4 écrasées dans de l'eau chaude
comme purgatif. Ces graines paraissent être
administrées à la même dose aux nouvelles
accouchées pour hâter l'expulsion du placenta. Les
gens de cette région-ci prétendent que les cabris
mangent ces graines sans dommage.
Décoction de feuilles, des branches et des fruits
utilisée dans la préparation de la bouillie de mil
pour soigner la dysenterie. Ce remède était réputé
très efficace par les Bambaras
La racine de cette plante, fait partie avec le fruit
d'altacon d'un médicament administré dans le cas
d'accouchement difficile.
Feuilles traitement plaies
Latex très toxique
Fièvre, fibrome, disparution de poils, maux de dent
Alchornea cordifolia
Aneilema lanceolatum
Antiaris toxicaria
Bauhinia rufescens
Boerhavia diffusa
Cissampelos mucronata
Clausena anisata
Feuille à odeur très finement anisée quand elles
Feuille contre les parasites intestinaux et les maladies
vénériennes. La moelle est utilisée contre les maux de
dents et de ventre
Tirage de sexe, panaris, ver de guinée, tension, maux de
ventre, aphrodisiaque
Contre sorcelerie, œdème, diarrhée, plaie, urticaire, gale,
antibiotique, éléphantiasis, kwashiorkor, toux
La lotion des feuilles bouillies est utilisée contre
l’œdème, alors que la décoction des feuilles bouillies est
bue pour soigner le paludisme.
Fièvre convulsive, menace grossesse, asthme, maux de
ventre chez nouveau-né, toux, paludisme;
Indiqué contre les eczéma
Contre sorcelerie, fièvre, plaie ventre, antibiotique, maux
Combretum molle
Commiphora africana
Detarium senegalense
Dichrostachys cinerea
Ekebergia senegalensis
Entada abyssinica
Erythrophleum suaveolens
Euphorbia convolvuloides
Holarrhena africana.
Jatropha chevalieri
Lepisanthes senegalensis
sont fraîches. La racine de cette plante avec celles
de Airahah et de kadou sert à préparer une
décoction administrée comme tonique; d'action
légèrement purgative.
Traitement du Danevi : Traitement capillaire
visant à rendre lisse des cheveux crépus.
Les feuilles écrasées à macérer dans l'huile de
palmiste. Cette huile est administrée à l'intérieur
comme soporifique.
Arbre dont la décoction de feuilles est utilisée en
lotion contre la fièvre.
La racine sent le Sènèvol, les indigènes l'utilisent
pour tuer la pulpe dentaire. Les feuilles rentrent
dans certaines préparations destinées à favoriser
les accouchements.
Fièvre
Les feuilles de Bôdah conservées et introduites
dans les plaies profondes du boeuf sont réputées
pour provoquer un bourgeonnement rapide et
intense.
Les Foulahs utilisent l'écorce de Téli DANE pour
le tannage des peaux et ne lui reconnaissent que
des propriétés toxiques très atténuées.
de ventre; Maux de dents
Feuille contre les maux de ventre
Ictère, contre sorcellerie, rougeole, purification spirituelle
antibiotique
Morsure de serpent, maux de ventre, protection femme
enceinte, rougeole, urticaire, palu, antibiotique , fièvre
chez enfant, varicelle
Lotion et bain à base de feuilles contre le paludisme
Feuille indiquée en cas de dysenterie
Bois de feu
La décoction est utilisée en lotions et en boisson
dans le traitement des morsures de serpent.
Morsure de serpent, anémie, saignement
Les foulahs ne semblent pas l'utiliser dans un fort Feuille anti-paludéenne
thérapeutique. Par contre, le bois blanc et tendre
de cet arbuste sert la confection du petit mobilier
et de la vaisselle de ménage.
Décoction des racines bue contre la lèpre, entraîne forte
Médicament anti-lépreux
diarrhée
Les fruits rouges acidulés astringents, se vendent Les fruits sont consommés mais actuellement non
couramment au marché de Dakar depuis le 15
vendue. La décoction des feuilles est efficace contre la
juin. Comestibles. Tous les indigènes considèrent fatigue générale. Les graines sont aussi réputées très
Leptadenia hastata
Leptadenia hastata
Maranthes kerstingii
Mitragyna inermis
Mitragyna inermis
Morinda lucida
Moringa oleifera.
Opilia celtidifolia
Ozorea insignis
la graine comme toxique et connaissent des
accidents mortels survenus à des moutons,
bourricots, chameaux. Forme convulsive.
Racine anti-blennorragique.
La décoction des feuilles est administrée aux
enfants comme vermifuge.
Feuilles et écorce de la tige utilisées en décoction
à l'intérieur comme stimulant au cours d'un travail
pénible.
Fébrifuge ; décoction des feuilles contre la fièvre;
petits rameaux de la tige utilisés avec les feuilles en
et usage interne et lotion ; usage inconnu de la
racine.
Feuilles fébrifuges à saveur très amère.
toxique.
La macéré des racines est bu a volonté contre la
blennorragie. Elle est aussi prise en cas de rhumatisme.
Latex réputée fortement cicatrisant.
digestion; Cure dent
Infection interne, maux de ventre nourrice, fièvre bébé,
facilite la digestion pour enfant, chancre, anémie,
magnan
La lotion et le bain des feuilles bouillies sont utilisés
contre le paludisme et les courbatures et les maladies
inconnues.
Décocté ou macéré en boisson Ecorce facile les
accouchements et bain
Les feuilles fraîches possèdent une amertume
réelle mais lente à se développer et qui tend à
disparaître par la dessiccation. Les feuilles sont
administrées en lotion contre la fièvre et on
absorbe en même temps une petite quantité de
liquide. L'usage est le même pour les nouvelles
accouchées, et pour le traitement des métrites. La
racine fraîche colorée en jaune est utilisée comme
matière colorante.
La racine est utilisée pour sa matière colorante
Fibrome, tension artérielle, diabète, remontant, anémie,
jaune.
régularise les menstrues, palu, foie, Fièvre chez enfant
Les indigènes mangent les feuilles dans le
Feuilles consommées en sauce pour couscous et
couscous.
indiquées contre l’hyperglycémie
Contre la lèpre. Parties utilisées : feuilles, écorce, Décoction+boisson et fumigation (feuilles coupées à un
racine.
seul coup de couteau) contre la fatigue, la courbature et
fortifiant des os (feuilles)
Lotion et boisson contre la fièvre (feuilles); feuilles Décoction des feuilles, bain et boisson comme fortifiant
à saveur acide sans amertume
Paullinia pinnata
Pavetta crassipes
Pericopsis laxiflora
Philenoptera cyanescens
Piliostigma reticulatum
Polygala arenaria
Prosopis africana
Prosopis africana
Les feuilles sont utilisées par les indigènes pour
lutter contre la fatigue et le sommeil.
La décoction des feuilles est administrée aux
femmes enceintes comme traitement général. Elle
est diurétique. Cette décoction fortement colorée
en jaune, vire au rouge par les alcalis. Elle est
franchement acide.
L'écorce de la racine fait partie d'un traitement
interne contre l'oppression. Décocté de la racine à
l'intérieur contre la fièvre.
Feuilles grandes, utilisées après fermentation pour
la teinture en bleu. Les racines et les feuilles de
Aho macérées pendant 3 jours avec de l'eau
donnent une lotion avec laquelle la femme
enceinte se lave; elle absorbe aussi une faible
quantité du liquide
Utilisation des feuilles à saveur légèrement acide
en lotion et boisson contre le rhume. Les gousses à
odeur très fine étaient utilisées en construction audessous des ruches en paille avant leur mise en
place sur les arbres. Les fibres de l’écorce étaient
utilisées pour tous usages.
Cette plante dont la racine sent le salicylate de
méthyle. La plante entière entre dans certaines
lotions contre les maladies de la peau.
Utilisation du gui comme aphrodisiaque et surtout
contre la stérilité de l’homme. Les feuilles
macérées sont utilisées en boisson.
Cet arbre est réputé comme fournissant le bois le
plus dur du Dahomey. Les branches servent à
préparer des chevilles introduites dans le canal
médullaire des os fracturés. Les graines servent à
préparer un condiment l'éffiti kaké.
des os; décoction des feuilles, boisson, bain, fumigation
contre la jaunisse
anémie, diarrhée, remontant, aphrodisiaque, paludisme,
cicatrisation (circoncision)
Paludisme, hypertension, contre sorcellerie, maux de
ventre du nourrisson
Maux de ventre
Contre venin, protection
La lotion des feuilles non ouvertes bouillies puis bue est
utilisée contre les maux de ventre chez les nourrissons.
La lotion des fruits bouillis est utilisée contre la lèpre et
la gale. La poudre de fruit est utilisée sous forme
d’infusion contre la dysenterie,
démangeaison, chancre
La décoction des feuilles bouillies est utilisée pour
fortifier les enfants. La lotion du gui bouilli est utilisée
contre les mauvais esprits et la sorcellerie.
Tonus Bébé, tonus musculaire, bain, aphrodisiaque;
Courbature, graines consommées
Pseudocedrela kotschyi
Pterocarpus erinaceus
Pterocarpus santalinoides
Sarcocephalus latifolius
Schwenckia americana
Ecorce de la tige amère, écorce de la racine amère,
feuilles sans amertume. Les décoctions de la
racine entière, ou de l'écorce de la tige sont
employées comme fébrifuge et tonique; à
Hygiène buccodentaire, maux de dent, aphrodisiaque,
l'intérieur.
magnan, Choléra
La décoction est administrée à l'intérieur comme L’ulcère est traité avec les écorces
anti-anémique.
L'intérieur du fruit est consommé après cuisson
sur une grande échelle. Les feuilles ont une saveur
nettement acide, elles sont très riches en mucilage. Dysenterie, hémorroïde, tension artérielle, diarrhée
Feuilles à saveur acide d'abord, devenant au bout Le macéré des racines est recommandée comme
d'un instant franchement amère, seraient
aphrodisiaque. Il peut aussi être bu contre les maux
médicinale
de ventre
Plante dont la décoction est administrée à
l'intérieur comme dépuratif en même temps
qu'elle est utilisée en lotions.
Décoction de la plante contre la toux.
Facilite l'accouchement, toux, Aphrodisiaque
Securidaca longipedunculata Utilisation de la racine comme fétiche contre les La poudre de la racine est utilisée contre les maux de
ventre, alors que le mal des yeux est traité avec la poudre
serpents.
d’écorce. La poudre de racine mélangée avec du lait est
utilisée contre la morsure des serpents. Cette poudre de
racine inhalée traite les maux de tête.
Securidaca longipedunculata
Racine à odeur de salicylate de méthyle.
Macération de la racine contre les rhumatismes.
La décoction de la racine à l'intérieur comme
vermifuge les graines de sassali et le fruit....
Décongestion, fibrome, vers intestinaux
Sophora tomentosa subsp.Médicament anti-lépreux
Médicinal contre la lèpre
occidentalis
Tephrosia vogelii
La feuille ou plutôt les rameaux feuillées de ce
sous-arbrisseau sont utilisées comme stupéfiant de
pêche à Allahé près d'Abomey. ils sont mélangés
à 1/5 environ de tiges de la plante grasse toxique
appelée Avounga en fon d'Allahé et Adikpé
Folie
Trichilia emetica
Vernonia cinerea
Zanthoxylum gilletii
Zanthoxylum leprieurii
Zanthoxylum zanthoxyloides
(Aolikpé) en fon d'Abomey. Racine sans usage.
Feuilles utilisées dans certaines pratiques
fétichistes.
Fébrifuge; décoction+lotion contre la fièvre et Décoction, lotion, bain (feuilles) contre la démangeaison;
aussi par voie buccale (fruits)
poudre de racines contre les hémorroïdes (suppositoire);
Décoction+boisson (feuille, écorce, racine) contre le
paludisme; Mélange écorce et lait contre les mauvais
sorts avalés
Plante herbacée dont la décoction est utilisée
contre la fièvre, en boisson.
Sorcelerie Nombril Bébé, candidose des enfants, maux
de ventre, paludisme, facilite la fécondité, magnan
L'écorce de Barkèlè est réputée chez les foulahs
Feuille contre migraine et écorce contre drépanocytose
pour son action aphrodisiaque.
L'écorce de la racine a une action manifeste sur la Feuille contre la fièvre et écorce comme aphrodisiaque
sécrétion salivaire. L'écorce de la tige jouit de la
réputation d'être aphrodisiaque.
Feuilles odorantes saveur piquante. Ecorce de la Feuille contre la drépanocytose
racine mâchée provoque une salivation abondante
et un afflux de chlorures. Fruits : petites baies
noires très utilisées comme anti-parasite dans les
cheveux.
CONCLUSION
Les végétaux utiles aux ruraux sont très diversifiés dans tous les sites visités. En plus, il
existe un grand nombre d’espèces utilisées à en même temps à diverses fins (alimentaire,
médicinal, artisanal etc.). Partout ailleurs les usages médicinaux et alimentaires sont les plus
fréquemment cités. La plupart des espèces recensées par Laffitte entre 1935 et 1940 existent,
mais la majorité est fortement menacée du fait de leur importance socioculturelle pour les
populations autochtones. En effet, les diverses activités anthropiques en est la principale cause
même si dans la conservation des espèces, les aléas climatiques demeurent un facteur limitant.
Heureusement, dans certaines zones, une frange de la population a commencé par prendre des
dispositions en vue de leur conservation à travers la mise en défens et la mise en place des
jardins de proximité. Certains usages ont beaucoup évolué et/ou se sont diversifiés 70 ans
après la première mission d’étude de la pharmacopée indigène du colonel Laffitte. D’autres
sont inchangés, révélant sans doute une conservation des savoirs locaux, que nous comptons
approfondir au cours de la dernière année pour mieux comprendre les différents changements
survenus après Laffitte.
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