Des voix d’enfants nous appellent à la solidarité Avent et solidarité mariste 2006 Bureau of International Solidarity (BIS) Maison générale des Frères maristes, Rome Bureau of International Solidarity Maison générale des Frères Maristes Rome, Italie Octobre 2006 « Les enfants ne sont pas les bénéficiaires passifs de notre charité et de notre protection, mais des citoyens actifs qui ont des droits et qui, à ce titre, devraient participer à leurs communautés et sociétés. Mais, sans voix politique ou représentation, ils sont aisément écartés des discussions politiques publiques. » Cette affirmation de La situation des enfants dans le monde 2006 (Unicef) résume bien le thème de notre Livret de réflexion pour l’Avent : « Des voix d’enfants nous appellent à la solidarité. » Le livret de cette année fait entendre la voix des enfants du monde mariste. Ils sont 23, bien que parfois il s’agisse d’une voix collective, à avoir partagé leurs réflexions sur la vie et le monde autour d’eux, ainsi que leurs inquiétudes et leurs espérances en l’avenir. Leurs textes sont accompagnés d’une lecture biblique du temps de l’Avent, de quelques réflexions et d’une prière finale tirée de la liturgie du jour. Le texte de chaque enfant nous parle d’une situation différente. Pourtant, lorsque ces jeunes disent leurs inquiétudes et leurs espérances, peu importe le niveau de développement de leur pays, leur race, leur genre ou leur âge, ils se ressemblent tous de bien des façons. En prenant connaissance de leur message, vous serez impressionnés par leur optimisme confiant et leur désir d’un avenir meilleur. Ces enfants sont vraiment très résilients. Nous les remercions sincèrement. Nous remercions également les confrères qui nous ont fait entendre leurs voix, car lorsqu’ils ne pouvaient pas nous envoyer un article précis, nos frères ont composé une synthèse des entrevues et des discussions qu’ils avaient eues avec des enfants et des adolescents. Dans tous les cas, nous pouvons dire que ce livret de l’Avent nous révèle vraiment les réflexions des jeunes à partir de leurs expériences, de leurs observations et de leurs discussions. En terminant, nous souhaitons la bienvenue à tous nos lecteurs, particulièrement à ceux qui découvrent la mission et l’apostolat des Frères Maristes dans l’Église. Veuillez prier et méditer avec ces jeunes. Notre plus cher désir est que ceux qui liront ces textes durant l’Avent seront incités à agir pour défendre les droits de l’enfant, partout dans le monde. Unis à vous par la prière et la solidarité, Fr. Dominick Pujia, Directeur Mme Sara Panciroli, Assistante à la direction Fr. César Henríquez, Secr. à la défense des droits de l’enfant Mme Angela Petenzi, Coordinatrice des projets 2 Merci à… Production, présentation et mise en page : Fr. Dominick Pujia, Directeur du BIS Mme Sara Panciroli, Assistante à la direction du BIS Fr. Peter Codd (Australie) Traducteurs et éditeurs : Fr. Gilles Beauregard Fr. Carlos Martín Fr. Ross Murrin Fr. Manoel Soares Fr. César Henríquez Réviseurs : Mme Annie Girka, Vichy, France M. Sergio Luis Schons, Montenegro, Brésil Fr. Francisco Castellanos, Espagne Fr. Gerry Brereton, États-Unis Fr. Ross Murrin, Australie, Maison générale Fr. Don Neary, États-Unis, Maison générale Fr. Joseph De Meyer, Belgique, Maison générale P. Rogério Groh, Brésil, Collège International, Maison générale Les jeunes et les frères du monde mariste qui ont collaboré à ces prières : Introduction 3 décembre 4 décembre 5 décembre 6 décembre 7 décembre 8 décembre 9 décembre 10 décembre 11 décembre 12 décembre 13 décembre 14 décembre 15 décembre 16 décembre 17 décembre 18 décembre 19 décembre R. D. du Congo : Réflexion sur la solidarité / Fr. Michel Uhuka Espagne : Rafa, 14 ans / Fr. Federico Andrés Carpintero Inde : Johnson, 17 ans / Fr. Lazar Hirundayasamy Australie : Patrick, 17 ans / Fr. Chris Wills Kenya : Ogaga, 16 ans / Basé sur l’expérience du Fr. Patrick Kenagwa États-Unis : Wander, 18 ans / Fr. Michael Flanigan France : Sébastien, 12 ans / Fr. Michel Morel Mexique : Alejandro, 12 ans / Mme María del Socorro Alvárez Noriega Syrie : Bassel, 18 ans / Fr. Georges Sabe Argentine : Jonatan, 18 ans / Fr. Gerardo Accastello Brésil : Rafael, 7 ans / Fr. Vanderlei Soela Vanuatu : Lydia, 15 ans / Fr. Chris Wills Philippines : Joevelon, 18 ans / Fr. Chrispin Malawi : Groupe d’enfants / Fr. John Francis Bwanoli Honduras : Gabi, 18 ans / Fr. Antonio Rieu Nigeria : Amaobi, 18 ans / Fr. Basil Nwude Équateur : José, 15 ans / Fr. Galo Rivera Guatemala : Angie, 15 ans / Fr. Jesús Balmaseda 3 20 décembre 21 décembre 22 décembre 23 décembre 24 décembre 25 décembre Rwanda : Pierre, 15 ans / Basé sur l’expérience du Fr. Antoine Kazindu Tchad : Kemandigue, 24 ans / Fr. Carlos García Chili : Rodolfo, 17 ans / Fr. Fernando Figueroa Allemagne : Marcel, 18 ans / Fr. Gerhard Ippisch Afrique du Sud : Mikhaila, 13 ans / Fr. Mario Colussi Sri Lanka : Shaeveen, 15 ans / Mme Nirmala 4 Réflexion sur la solidarité Après des années de guerre civile, les enfants de la Rép. dém. du Congo espèrent que des élections paisibles et un nouveau gouvernement mèneront le pays vers la prospérité et la croissance. Les élections sont prévues pour décembre 2006. Ce message d’un jeune de Kisangani nommé Bulukaoto nous a été transmis par nos frères du Congo. Durant l’Avent, prions pour les bons résultats de ces élections paisibles. « Avent », l’attente de la naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ. Un message de l’Amour de Dieu qui veut vivre parmi nous. « Emmanuel : Dieu avec nous ». Comment allons-nous accueillir ce Dieu qui sollicite notre hospitalité ? Mon pays, la R.D.C., comme beaucoup d’autre pays, est en guerre ou vit une période de transition pleine d’incertitude. Dieu nous apprend la solidarité en voulant venir parmi nous. En regardant ma famille, mon école, mon pays et les autres pays du monde, je découvre que la Solidarité n’est plus un devoir qui touche le cœur des gens, car en famille comme à l’école ou à la télé, nous les enfants nous ne faisons qu’apprendre l’égoïsme, la vengeance et la tuerie. L’Avent nous invite à changer notre cœur pour viser l’intérêt commun, l’intérêt de tous. C’est peut être ce que les politiciens de mon pays avec l’aide de la communauté internationale cherchent à nous apprendre, nous les enfants qui sommes nés et qui avons grandis pendant les guerres civiles. Un changement de cœur qui s’exprime par le désir d’arrêter les guerres et de procéder à des élections libres, démocratiques et transparentes. Une joie pour moi et pour beaucoup d’enfants qui ont été victimes de ces nombreuses guerres. Maintenant, dans nos écoles, nos églises et nos familles, nous ne cessons d’entendre des mots comme : « Élection, Réconciliation, Pardon, Négociations, Changement, etc. » Un message d’espoir pour beaucoup d’entre nous, car il y a quelques années, on nous apprenait comment haïr l’autre, comment le tuer, etc. Le peuple congolais comme beaucoup d’autres peuples de notre planète est en train de cheminer vers la solidarité de Dieu qui vient vivre parmi nous malgré nos différences. Nous sommes en train d’apprendre à nous accepter les uns les autres malgré nos différences. Nous désirons faire de notre diversité une source de richesse, de paix, de pardon et non pas une source de conflit, de guerre, d’exclusion et de tuerie. Notre prière est que Dieu fasse de nous des peuples solidaires, ouverts à tout le monde, disponibles pour répandre son message d’amour et de solidarité. 5 1er Dimanche de l’Avent 3 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 21: 25-28, 34-36 "Et il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur la terre, les nations seront dans l'angoisse, inquiètes du fracas de la mer et des flots ; des hommes défailliront de frayeur, dans l'attente de ce qui menace le monde habité, car les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors on verra le Fils de l'homme venant dans une nuée avec puissance et grande gloire. Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche." "Tenez-vous sur vos gardes, de peur que vos cœurs ne s'appesantissent dans la débauche, l'ivrognerie, les soucis de la vie, et que ce Jour-là ne fonde soudain sur vous comme un filet ; car il s'abattra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin d'avoir la force d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme." Réflexion L’Espagne, ancienne puissance coloniale, a une remarquable histoire de réalisations culturelles. Elle a souffert d’une malheureuse guerre civile de 1936 à 1939. Elle a rejoint l’Union européenne en 1986 et est devenue une puissante force économique en Europe. Âgé de 14 ans, Rafa bénéficie d’une famille stable et affectueuse. Il est aussi confronté à un monde où tous ne sont pas aussi chanceux. Il se préoccupe pour ses amis et déplore les guerres, la pauvreté et l’inégalité entre les gens. Je suis Rafa et j’ai quatorze ans. Je vis dans la ville de Valladolid, en Espagne. J’étudie en 2e secondaire au collège mariste de l’Immaculée. J'ai un frère formidable qui s’appelle Kiko. Mon père travaille en téléphonie et ma mère à l'Assemblée de Castille et León. Ce que je préfère, c'est l'ordinateur et tout ce qu’on peut voir avec lui. J’aime lire des livres fantastiques, aller au cinéma et faire des balades avec les copains. En sport, je préfère la natation au football ou le ballon-panier. Je ne sais pas ce que je vais être lorsque je serai grand, je n’y ai pas encore pensé ; quelque chose avec les langues … 6 c’est ce qui m'intéresse le plus. Ce que je cherche chez mes amis c’est qu’ils disent la vérité, qu'ils soient affables, sympathiques et agréables … j'ai aussi l'habitude d'être comme cela. Je suis au collège depuis trois ans (beaucoup de temps !), depuis mon enfance. Quant aux profs … il y en a de toutes les sortes. Les garçons de mon âge ont des problèmes et des difficultés avec leurs études ; certains sont isolés (personne ne va avec eux) parce qu'ils sont violents, parfois... Quant à moi, je vais bien dans mes études et j'ai des copains. Je crois que le plus important dans la vie, c’est d'être heureux avec ce que tu as. Et aussi, de faire ce qui te plaît. Je suis préoccupé par ce qui arrive dans le monde, surtout la pauvreté des gens dans les pays sousdéveloppés (ils n’ont pas de quoi manger), les guerres (en Irak), ce qui arrive chaque jour, les terroristes qui montent dans les autobus et qui y font exploser des bombes … Ici, à Valladolid, il y a des bandes de néo-nazis d'idéologie fasciste … Il devrait exister plus d’égalité dans le monde (bien que nous soyons tous différents), je dirais : plus d’égalité de droits. Quand j'entends le mot espérance, je crois que cela veut dire qu'il y a des possibilités… Qu’il existe une foi en quelque chose de bon. Les gens devraient se préoccuper moins des choses peu importantes et profiter davantage de la vie, des amis, de la famille, de ce qui remplit le cœur. Si quelqu'un dit une prière, qu’il le fasse pour le monde, pour toi, pour tous les malades, pour ceux aussi qui sont près de moi et de toi et qui vivent des malheurs … Rafa, 14 ans Points de réflexion personnelle 1. Nous sommes au commencement de l’Avent. Prends un moment pour réfléchir à ces paroles de l’Évangile : « Soyez vigilants… Priez sans cesse… Demeurez forts devant le Fils de l’Homme… » 2. Rafa a 14 ans. Ses inquiétudes et occupations sont celles d’un adolescent typique. Il est au courant de la pauvreté des pays en développement, de la guerre en Iraq et de la menace du terrorisme. Combien de ces choses t’inquiètent durant une journée ordinaire de ta vie ? 3. Que peux-tu faire durant l’Avent pour préparer la venue du Seigneur ? Prière finale Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice, à la rencontre du Seigneur, pour qu’ils soient appelés, lors du jugement, à entrer en possession du royaume des cieux. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 7 1er Lundi de l’Avent 4 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Matthieu 8:5-11 Comme il était entré dans Capharnaüm, un centurion s'approcha de lui en le suppliant :"Seigneur, dit-il, mon enfant gît dans ma maison, atteint de paralysie et souffrant atrocement." Il lui dit : "Je vais aller le guérir" "Seigneur, reprit le centurion, je ne mérite pas que tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot et mon enfant sera guéri. Car moi, qui ne suis qu'un subalterne, j'ai sous moi des soldats, et je dis à l'un : Va ! et il va, et à un autre : Viens ! et il vient, et à mon serviteur : Fais ceci ! et il le fait." Entendant cela, Jésus fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient : "En vérité, je vous le dis, chez personne je n'ai trouvé une telle foi en Israël. Eh bien ! je vous dis que beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des Cieux. " Réflexion Selon la revue The Economist du 17-23 avril 2004, au moins 600.000 Indiens vivent avec le sida et plus de 4.500.000 sont VIH positifs, c’est-à-dire infectés par le virus de la maladie. Ce nombre place l’Inde au 2e rang pour le nombre de gens infectés après l’Afrique du Sud. Johnson a 17 ans et est VIH positif. Il est actif dans le projet pastoral Rainbow (Arc-en-ciel), des Frères Maristes à Trichy, dans l’État de Tamil Nadu. Voici son histoire : Je m’appelle Johnson et j’appartiens à une famille catholique. Ma sœur aînée a 20 ans et a étudié jusqu’à l’âge de 12 ans. Nos parents sont morts du sida : notre mère il y a trois ans et notre père il y a deux ans. Nous vivons tous les deux chez notre grand-père paternel âgé de 73 ans et notre grand-mère âgée de 55 ans. Nos parents du côté maternel ont coupé leurs relations avec nous, dès qu’ils ont appris que ma mère était VIH positive. Notre grand-père continue à travailler comme salarié occasionnel et notre grand-mère l’aide. Nos grands-parents s’occupent aussi du frère de mon père qui est handicapé. Nous leur sommes reconnaissants de bien prendre soin de nous malgré leur âge avancé. Leur bon exemple nous fortifie. Ma sœur et moi n’avons pas pu poursuivre nos études parce que nous sommes pauvres. J’ai hérité du sida de 8 ma mère à ma naissance. Mon père était conducteur de camions et souvent absent de la maison durant des semaines lorsqu’il se rendait dans le nord-est de l’Inde. Il doit avoir attrapé cette horrible maladie avec des prostituées. Il l’a transmise à ma mère qui était une ménagère innocente et fidèle. Je n’ai pas peur de dire aux gens que je suis VIH positif et que je vis sans problème avec cette maladie depuis 17 ans. On dit que les enfants malades ne dépassent pas l’âge de 6 ans, mais je suis la preuve vivante du contraire. En réalité, j’ai battu un record grâce à ma volonté et à mon optimisme, même si je connais bien les conséquences de la maladie. À présent, j’ai des problèmes de vue mais je n’ai pas d’argent pour le traitement. Toutefois, je ne sens jamais que je vais mourir de cette maladie. J’espère même vivre encore de nombreuses années. Je crois que vivre une vie satisfaisante est ce qui est le plus important une fois que nos besoins élémentaires sont assurés. Dans la vie, nous avons besoin d’objectifs et de travailler dur pour les atteindre. Mon but serait d’aider mes grands-parents et ma sœur. Ils m’aident tellement ! Je voudrais que ma sœur fonde une famille heureuse. Puisque je suis VIH positif, je voudrais consacrer ma vie à aider ceux qui souffrent du sida. Je veux dire aux malades de ne pas céder à leurs préoccupations et de rester courageux. Bien des maladies sont curables et les gens disent que le sida le sera aussi un jour. Si on doit faire face au pire, on doit être prêt. D’ici ce moment, il faut continuer à suivre les avis des médecins. Je rêve d’un monde sans maladie. Je ferais tout pour que tous les gens aient un emploi sauf les malades et les gens âgés. J’encouragerais les gens à pratiquer leur religion par conviction, mais non pas par aveuglément. J’éloignerais les choses qui divisent les gens : les castes, les croyances, le nationalisme, la politique et d’autres sujets de division. S’il vous plait, veuillez prier pour moi, ma famille et nous tous du projet Rainbow. Johnson, 17 ans Points de réflexion personnelle 1. Johnson vous demande dans vos prières de vous souvenir de lui, de sa famille et du programme Rainbow contre le sida. Prenez un instant pour prier pour eux maintenant. Priez aussi pour tous les malades. 2. Même face à la mort, l’attitude positive de Johnson vis-à-vis de la vie est un signe d’espérance pour plusieurs. En vérité, il croit que c’est son approche positive de la vie qui lui a permis de vivre si longtemps. Qu’en est-il de votre attitude face la vie ? Est-ce que Johnson peut vous apprendre quelque chose ? 3. Qu’est-ce qui doit être guéri dans votre vie ? Après un moment de réflexion silencieuse, priez avec les paroles du centurion : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir chez moi, mais dis seulement une parole et je serai guéri. » 9 Prière finale Accorde-nous, Seigneur, d’attendre sans faiblir la venue de ton Fils, pour qu’au jour où il viendra frapper à notre porte, il nous trouve vigilants dans la prière, heureux de chanter sa louange. Lui qui règne avec toi et le SaintEsprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 10 1er Mardi de l’Avent 5 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 10: 21-24 A cette heure même, il tressaillit de joie sous l'action de l'Esprit Saint et il dit : "Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été remis par mon Père, et nul ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, ni qui est le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils veut bien le révéler." Puis, se tournant vers ses disciples, il leur dit en particulier : "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l'ont pas entendu !" Réflexion L’Australie est un pays riche avec beaucoup de ressources naturelles. C’est un pays compétitif qui profite d’une économie de marché progressive. Son environnement est unique et fragile. Ses défis sociaux comprennent la réconciliation avec les aborigènes et l’intégration des immigrés asiatiques qui affluent vers ses rives à la recherche de sécurité. Patrick fréquente une école mariste et il est respecté par ses compagnons. À 17 ans, il n’est pas aveugle face aux injustices qui l’entourent. Il se pose des questions très difficiles et semble prêt à relever des défis pour créer un monde meilleur. Je m’appelle Patrick, je suis un Australien de 17 ans et un catholique pratiquant. Je fréquente le collège mariste d’Ashgrove où je suis le capitaine de mon école pour 2006. Je vis dans un monde de possibilités illimitées. Mon désir est que d’autres puissent avoir une vie aussi formidable que celle que j’ai le privilège de vivre. Quand j’observe le monde autour de moi, j’y vois beaucoup d’injustices. Plusieurs sont nés pauvres avec peu d’occasions d’être éduqués, nourris et logés, sans bénéficier des privilèges qui m’ont été accordés. Je crois que le monde doit changer. Trop longtemps, la pauvreté a opprimé les gens. Trop longtemps, les nantis ont fermé les yeux devant ces injustices. Comme adolescent, je sais que chaque individu peut faire la différence, chaque individu peut poursuivre ses rêves. Je rêve d’un monde d’égalité où chacun considère les autres comme les membres de sa famille, 11 d’un monde qui n’est plus la proie de l’injustice et de la pauvreté. Avec Dieu à mes côtés, je crois de tout cœur que je peux tout, en tant qu’enfant de Dieu, et que mes rêves sont réalisables. « Les changements peuvent venir du pouvoir de plusieurs, mais seulement lorsque ces derniers se sont unis pour former une force invincible : le pouvoir d’être un. » (du film La puissance de l’ange) Le monde ne pourra espérer effectuer les changements nécessaires pour devenir ce qu’il doit être : un lieu d’amour, de liberté et de bonheur pour tous, que tous les gens ordinaires et les responsables agissent comme un seul corps pour poursuivre un but commun. Il est temps que nous cessions de nous demander : « Pourquoi le monde est-il ainsi ? » pour nous demander : « Que puis-je faire pour aider ? » À la fin, les actions de chacun contribueront à créer le monde de demain, d’où notre responsabilité commune. Je prie pour que le monde dans lequel je vis connaisse un avenir meilleur, pour que Dieu donne la chance et l’égalité aux moins fortunés que moi, pour que partout les gens puissent trouver Dieu dans leur cheminement de vie. Je prie pour les responsables actuels du monde afin qu’ils se fixent des idéaux nobles, afin que leurs décisions soient inspirées par l’amour, le courage et la passion, et afin qu’ils servent le bien général de toute l’humanité. Puisse Dieu nous guider tous sur notre chemin de vie ! Puissions-nous vivre comme Jésus nous l’a enseigné, en nous aimant les uns les autres comme une seule famille ! Puissent nos personnalités briller des qualités reçues du Seigneur ! Enfin, que tous puissent faire l’expérience de développer ces qualités et de vivre leur plein potentiel comme enfants de Dieu ! Patrick, 17 ans Points de réflexion personnelle 1. Les rêves de Patrick pour un monde d’égalité où tous ne forment qu’une seule famille sont profonds et agréables, surtout de la part d’un jeune. Relis ses rêves. 2. Ses pensées pourraient-elles être un exemple de ce que Jésus veut dire lorsqu’il loue son Père par ces paroles : « … ce que tu as caché aux sages, tu l’as révélé au plus simple des enfants » ? 3. Rappelle-toi aujourd’hui d’être attentif et respectueux des rêves des jeunes autour de toi. Prière finale En réponse à nos appels, Seigneur, accorde ton secours à ceux qui luttent et qui peinent : que la présence au milieu de nous de celui qui doit venir, ton Fils bien-aimé, nous redonne courage et nous préserve de la dégradation du péché. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 12 1er Mercredi de l’Avent 6 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour : Matthieu 15: 29-37 Etant parti de là, Jésus vint au bord de la mer de Galilée. Il gravit la montagne, et là il s'assit. Et des foules nombreuses s'approchèrent de lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets et bien d'autres encore, qu'ils déposèrent à ses pieds ; et il les guérit. Et les foules de s'émerveiller en voyant ces muets qui parlaient, ces estropiés qui redevenaient valides, ces boiteux qui marchaient et ces aveugles qui recouvraient la vue ; et ils rendirent gloire au Dieu d'Israël. Jésus, cependant, appela à lui ses disciples et leur dit : "J'ai pitié de la foule, car voilà déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi et ils n'ont pas de quoi manger. Les renvoyer à jeun, je ne le veux pas : ils pourraient défaillir en route." Les disciples lui disent : "Où prendrons-nous, dans un désert, assez de pains pour rassasier une telle foule ?" Jésus leur dit : "Combien de pains avez-vous ?" "Sept, dirent-ils, et quelques petits poissons." Alors il ordonna à la foule de s'étendre à terre ; puis il prit les sept pains et les poissons, rendit grâces, les rompit et il les donnait à ses disciples, qui les donnaient à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et des morceaux qui restaient on ramassa sept pleines corbeilles ! Réflexion Le Kenya est un pays d’Afrique de l’Est à cheval sur l’équateur. Le pays est assez stable politiquement et il a fait des efforts pour apporter la paix chez ses voisins en guerre civile : Somalie et Soudan. L’an dernier, le Président Kibaki a promis de s’attaquer à la corruption interne mais cela n’est qu’un défi du pays avec le chômage, la criminalité et la pauvreté. De nombreux Kenyans vivent avec moins d’un dollar par jour. La sécheresse rend souvent la situation alimentaire plus précaire. Ogaga est une personne typique dont l’histoire résume les histoires de beaucoup d’enfants du pays. Un frère kenyan qui a vécu et enseigné à Orore pendant plusieurs années a écrit ce texte qui parle des nombreux Ogaga qu’il a rencontrés au cours des dernières années. 13 Pour ceux qui voudront bien lire mon histoire, je me nomme Ogaga et j’ai 16 ans. Je suis né dans le petit village d’Orore, dans le District de Suba, sur les rives du lac Victoria au Kenya. Je suis un orphelin. Je suis né dans une famille pauvre et mes parents étaient tous les deux des fermiers. Parfois, mon père allait pêcher pour soutenir la famille, surtout lorsque les récoltes étaient pauvres à cause du manque de pluie. Ce que tous les gens de la région du lac font en pareille circonstance. Quand j’étais en 5e année, mon père est décédé. C’était un moment très difficile pour moi car je suis l’aîné. Je savais ce que signifiait ne pas avoir un père. J’ai pleuré et pleuré, mais il ne pouvait pas revenir à la vie. Sa mort était prématurée. J’ai demandé à Dieu pourquoi il avait décidé de m’enlever mon père, mais il ne m’a rien dit, pourtant, je sais que c’est lui qui nous l’a enlevé. Je suis resté avec ma mère et mes trois sœurs. À la fin de ma 7e année, on m’a appris que ma mère venait de mourir à l’hôpital. Comme c’était le seul parent qui me restait, cette nouvelle m’a affligé car ma maman nous aimait et s’était occupé de nous depuis la mort de notre père. Ma douleur devant la perte de mes deux parents m’était insupportable, mais c’était aussi l’expérience de bien des jeunes de la région d’Orore. J’ai enterré ma mère et chaque jour je prie pour mes parents qui nous ont tant aimés. À partir de ce jour, je suis devenu un parent sans l’avoir voulu. Puisque ma grand-mère ne pouvait pas nous nourrir, j’ai décidé de l’aider en cherchant de la nourriture. La nuit, j’allais à la pêche, et durant le jour, je fréquentais l’école primaire des maristes. La vie a continué ainsi jusqu’à ce qu’à la fin de mes études secondaires l’an dernier. Mon expérience d’orphelin m’a beaucoup appris de la vie. Mon espoir est de poursuivre mes études si Dieu le permet, parce que je ne connais personne qui se chargera de payer mes frais de cours et qui s’occupera de mes jeunes sœurs et de ma grand-mère. En terminant, j’aimerais encourager les jeunes de mon âge à mettre leur confiance en Dieu et à partager leurs expériences avec les autres. La perte de mes parents, la pauvreté de ma famille et mon expérience d’élève m’ont appris à mettre ma foi en Dieu, à lui faire confiance et à l’aimer ainsi que les gens autour de moi. Je suis très reconnaissant envers les Frères Maristes, mes enseignants et mes amis qui continuent de m’entourer de leur affection. Points de réflexion personnelle 1. Jésus a été pris de pitié à la vue des foules. Plusieurs étaient malades, incapables de marcher, de parler ou de voir. Plus nombreux étaient ceux qui avaient faim. Ils étaient venus pour être guéris, nourris. 2. À leur manière, les enfants comme Ogaga recherchent l’aide et la nourriture qui les aideront à poursuivre leur chemin. Prends quelques instants pour être en communion avec eux. 3. Réfléchissons maintenant aux gens que nous rencontrerons au cours de la journée et qui sont à la recherche d’un encouragement. Prions pour que nos cœurs demeurent compatissants. 14 Prière finale Apprête nos cœurs, Dieu très bon, par la puissance de ta grâce, pour qu’au jour où ton Fils viendra, il nous juge dignes de prendre place à sa table et de recevoir de sa main le pain du ciel. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 15 1er Jeudi de l’Avent 7 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Matthieu 7: 21, 24-27 Ce n'est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu'on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c'est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Ainsi, quiconque écoute ces paroles que je viens de dire et les met en pratique, peut se comparer à un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle n'a pas croulé : c'est qu'elle avait été fondée sur le roc. Et quiconque entend ces paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique, peut se comparer à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont rués sur cette maison, et elle s'est écroulée. Et grande a été sa ruine ! Réflexion Les États-Unis sont la plus grande puissance économique et militaire du monde. Il n’y a pas si longtemps, le pays était fier de son « melting pot » où les races et les ethnies se mélangeaient. Au début des années soixante, des tensions raciales ont donné lieu à des manifestations qui ont conduit le gouvernement fédéral à abolir les lois discriminatoires. De nos jours, l’harmonie entre les races est de nouveau remise en question avec une tension accrue à l’égard des immigrants. Wander étudie dans une école mariste de New York. Ses parents sont originaires de la République dominicaine. Il est le premier de sa famille à fréquenter une université et il se voit à un carrefour dans sa vie. Une vraie réflexion exige une introspection pour s’examiner en profondeur. Ceux qui y parviennent peuvent se targuer de bien se connaître. Mon nom est Wander et je suis fier d’être un élève du Mount Saint Michael Academy du Bronx à New York. Mes parents viennent de la République dominicaine et ils ont lutté pour sortir de leur pauvreté. Mes passions sont l’altruisme, le basketball et la musique. Par-dessus tout, je considère que le plus grand cadeau, 16 c’est de pouvoir donner. L’an prochain c’est avec des sentiments partagés que je débuterai mes études universitaires. D’une part, je ressens une pression énorme puisque je serai le premier de ma famille à atteindre un tel niveau, d’autre part, je suis enthousiasmé de pouvoir réaliser le rêve de mes parents. Cette inquiétude m’amène à mettre en doute mes capacités. En grandissant dans une communauté urbaine d’une variété extrême, j’ai pu voir le pire de la société. Tous ceux qui ont pu surmonter ces circonstances sont comme des fleurs de macadam. Ayant eu le privilège de fréquenter une école mariste, j’ai pu m’épanouir et découvrir le meilleur dans les autres. Le monde autour de moi est rempli d’illusions de succès basé sur l’argent. Les gens sont prêts à tout pour devenir riche, même s’il faut recourir à des moyens immoraux. Cette triste réalité m’amène à concevoir un monde imaginaire où tout est bon. Je réalise rapidement qu’il s’agit du ciel. Dans mon milieu lugubre, je trouve la tranquillité en cherchant les rares personnes qui vivent leur vie honnêtement. Mon école est située dans le milieu où on retrouve les même problèmes que ceux qui asphyxient mon entourage. Mais son engagement à éduquer et à aimer les jeunes est un testament à l’œuvre de saint Marcellin Champagnat. Le monde autour de nous bénéficie d’une lueur d’espoir à cause de gens comme les Frères Maristes et d’institutions comme le Mount. Cela contribue à faire du monde un meilleur endroit où vivre. Wander, 28 ans Points de réflexion personnelle 1. Wander a raison d’être fier. Il sera le premier de sa famille à fréquenter l’université. À ce carrefour de sa vie, il éprouve un peu de peur et d’humilité. Il connaît les énormes sacrifices de sa famille pour qu’il arrive à ce tournant dans sa vie. Rien n’a été facile pour Wander et les siens. 2. L’Évangile du jour nous montre la différence entre une maison bâtie sur le sable et une maison bâtie sur le roc. Les fondations de Wander semblent fortes. Qu’en est-il des tiennes ? 3. Prends un instant pour remercier Dieu pour le don des immigrants à ton pays. Pourquoi y sont-ils venus ? Que recherchent-ils ? Comment ont-ils contribué aux fondations de ton pays ? Prière finale Déploie, Seigneur, ta puissance, soutiens-nous de ta force, afin que le salut retardé par nos fautes soit hâté par l’indulgence de ta grâce. Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 17 1er Vendredi de l’Avent Immaculée Conception 8 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 1: 26-38 Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi." A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'ange lui dit : "Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin." Mais Marie dit à l'ange : "Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ?" L'ange lui répondit : "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du TrèsHaut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Elisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile ; car rien n'est impossible à Dieu." Marie dit alors : "Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole !" Et l'ange la quitta. Réflexion Membre important de la communauté internationale et pays au cœur de la politique européenne, la France a envoyé des ondes de choc partout en Europe lorsque ses électeurs ont rejeté la proposition d’une constitution européenne lors d’un referendum en mai 2005. Récemment, le pays a été l’objet de tourmente sociale à cause de la précarité de l’emploi chez les jeunes et des tensions sociales et culturelles. Sébastien habite dans une petite commune de l’Allier (en France), à 30 km environ de Vichy. Aîné de la famille, il a un frère et deux petites sœurs. Son papa, éducateur, travaille dans un établissement du Réseau mariste, dans lequel Sébastien suit ses études. Sa maman est infirmière, dans une maison de Frères âgés. Âgé de 12 ans, Sébastien est ému par la désintégration de la 18 famille et la pauvreté qu’il observe autour de lui. Il est préoccupé par la violence grandissante dans son milieu et dans le monde. Je m’appelle Sébastien, j’ai 12 ans, et je suis français. Je fais de la musique : des percussions (xylophone, batterie) ; j’ai choisi les percussions car j’aime bien le rythme. Je trouve ces instruments extraordinaires ; cela m’apporte du plaisir et la fierté de jouer dans un orchestre. Je fais aussi un sport qui me motive beaucoup : le tennis. Par contre, l’école, ce n’est pas mon point fort, mais il y a des matières où j’ai des bonnes notes. Je vais souvent à la messe et j’aime bien chanter ; mon désir le plus profond serait d’avoir une voix comme Jean-Baptiste Maunier. Je prépare ma confirmation ; c’est important pour moi de mieux prendre en charge ma vie chrétienne. Habituellement, je suis heureux de vivre, car j’ai de bons amis ; j’ai une bonne famille que j’aime ; je me sens bien entouré par elle. Et je vois mon avenir d’une façon optimiste. Je voudrais ressembler à mon professeur de sport car il est bon et juste. Dans ce qui me contrarie, il y a bien sûr toutes les guerres dans le monde, la misère et les enfants malheureux. Il y a aussi les familles séparées : ma marraine, elle a divorcé. Autour de moi, mes amis se moquent un peu de Dieu ; et nous ne pouvons guère parler de ce sujet entre nous, car ils ne sont pas chrétiens. Même si on est un des pays les plus riches, il y a des gens qui meurent de froid en hiver. J’ai des amis qui se fâchent avec leurs parents et je trouve ça dommage. C’est ma famille qui me rend confiant, en particulier mes parents. J’aimerais que vous priiez pour les personnes qui ne s’entendent pas ou ne se respectent pas, et aussi pour les personnes pauvres. Sébastien, 12 ans Points de réflexion personnelle 1. L’Évangile de ce jour où nous célébrons l’Immaculée Conception nous rappelle la foi solide de Marie et son acceptation généreuse de la volonté de Dieu. Grâce à son oui, Dieu se fait présent dans le monde. 2. Sébastien est jeune et dynamique. Il prend sa foi au sérieux et semble prêt à accepter la responsabilité d’être chrétien dans un monde de moins en moins chrétien. Relis ses préoccupations de jeune. 3. Que peux-tu faire pour soutenir les jeunes comme Sébastien que tu rencontres chaque jour dans ton milieu ? Prière finale Seigneur, tu as préparé à ton Fils une demeure digne de lui par la conception immaculée de la Vierge ; puisque tu l’as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils, accorde-nous, à l’intercession de cette Mère très pure, de parvenir jusqu’à toi, purifiés, nous aussi, de tout mal. 19 Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 20 1er Samedi de l’Avent 9 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Matthieu 9: 35-10,6-8 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur. A la vue des foules il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n'ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples : "La moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux ; priez donc le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson." Ayant appelé à lui ses douze disciples, Jésus leur donna pouvoir sur les esprits impurs, de façon à les expulser et à guérir toute maladie et toute langueur. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les prescriptions suivantes : allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Chemin faisant, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Réflexion Le Mexique est une nation où l’affluence, la pauvreté, la beauté naturelle et la dégradation urbaine s’entremêlent. Alejandro vit dans le district fédéral, centre de croissance économique et politique. Il a aussi la chance d’être né au sein d’une famille travailleuse qui appuie ses membres pour leur assurer la stabilité et le confort. Malgré cela, Alejandro n’est ni ignorant, ni indifférent aux problèmes qui l’entourent. Remarquons l’effet positif que son milieu éducatif a eu sur son développement spirituel et social. Le droit à l’éducation est essentiel au développement de la personne. Je m’appelle Alejandro, j’ai 12 ans et je suis mexicain. Je vis à Mexico. J’aime regarder la télé, jouer au nintendo et au foot, aller au cinéma et faire bien d’autres choses. J’ai deux frères qui s’appellent José Manuel et Santiago ; ce dernier est mon faux jumeau. Mon papa s’appelle José Manuel et ma maman 21 Ana Maria. Dans ma vie, j’ai vécu des choses qui m’ont beaucoup attristé : il y a deux ans mon cousin Christophe est mort, et l'année passée mon petit chien est mort. Je les aimais beaucoup, mais par un mauvais sort, ils ont été renversés tous les deux par un véhicule. J'ai beaucoup pleuré, même à l'école, parce qu’ils étaient encore jeunes ; cela m’a causé beaucoup de peine. Je suis content de mon école parce que j'y ai des amis avec qui je peux jouer et parler. Je sais que je pourrai toujours compter sur eux. Mes parents m'appuient beaucoup, excepté quand mes frères et moi nous nous battons. Mon papa travaille beaucoup, mais dans ses temps libres il est avec moi. Ma maman aussi est très occupée, mais elle est toujours près de moi. Ils me procurent tout ce que je leur demande, bien que je n’exagère pas. À la maison, nous n’avons pas de problèmes d’argent et de temps, comme d’autres enfants dont les parents ne peuvent pas les accompagner où ils vont. Je peux raconter cela à mes amis, mais pas aux autres, parce qu'ils me regarderaient avec un visage étrange. Ma maman m’a dit que, dans le passé, elle se rendait à l'école à pied, car le Mexique était plus sûr et il y avait moins de voitures, mais moi, ils ne me laissent pas aller seul à l'école. Je crois que le Mexique est un pays qui a beaucoup de belles traditions, mais il y a peu de sécurité. Avant, mon quartier était presque vide, mais à présent, il est plein de voitures et d’ordures. Ce qui me donne de l’espoir, c’est de parler avec des gens qui m'aident, de voir quelque chose d’amusant, ou simplement de penser qu'il y aura un meilleur avenir pour le monde, pour mon pays, pour mon quartier, pour les pauvres. Je veux qu'on bâtisse plus d'écoles pour qu'aucun enfant ne reste sans étudier et pour que nous ayons tous les mêmes chances. J'aimerais que vous priiez pour les pauvres, parce que mon enseignant m’a dit qu ils sont les reflets du visage de Dieu. Alejandro, 12 ans Points de réflexion personnelle 1. L’Évangile du jour nous défie « d’aller plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. » Qui sont les « brebis perdues » de ton milieu ? Nomme-les. 2. Alejandro semble avoir tout ce dont il a besoin pour réussir dans sa vie : éducation, parents affectueux et soucieux de l’orienter, ressources financières, etc. Pourtant, son monde n’est pas fait que de sécurité. Il y voit des dangers possibles. 3. Plusieurs n’ont pas la chance d’Alejandro. Que peux-tu faire aujourd’hui pour une ou deux « brebis perdues » de ton milieu ? Prière finale 22 Dieu qui as envoyé ton Fils unique dans ce monde pour libérer l’homme de son péché, accorde à ceux qui t’appellent du fond du cœur d’être vraiment libres pour t’aimer. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 23 2e Dimanche de l’Avent 10 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour : Philippiens 1: 4-6, 8-11 En tout temps dans toutes mes prières pour vous tous, prières que je fais avec joie, car je me rappelle la part que vous avez prise à l'Evangile depuis le premier jour jusqu'à maintenant ; j'en suis bien sûr d'ailleurs, Celui qui a commencé en vous cette œuvre excellente en poursuivra l'accomplissement jusqu'au Jour du Christ Jésus. Oui, Dieu m'est témoin que je vous aime tous tendrement dans le cœur du Christ Jésus ! Et voici ma prière : que votre charité croissant toujours de plus en plus s'épanche en cette vraie science et ce tact affiné qui vous donneront de discerner le meilleur et de vous rendre purs et sans reproche pour le Jour du Christ, dans la pleine maturité de ce fruit de justice que nous portons par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. Réflexion Pays de plaines fertiles, de montagnes et de déserts, la Syrie abrite de nombreux groupes ethniques et religieux : Kurdes, Arméniens, Assyriens, Alawites chiites, Druzes et Arabes sunnites qui forment la majorité. Les chrétiens y sont minoritaires. Indépendant de la France depuis 1946, le pays est dirigé par un régime fort. De nos jours, ce pays se sent de plus en plus isolé de la communauté internationale alors qu’il est suspecté d’appuyer le terrorisme et de s’ingérer dans les affaires de ses voisins. Bassel a 18 ans et comme beaucoup de jeunes de son âge il lutte pour maintenir une vie décente et aider sa famille. Malgré ses problèmes de santé, il reste confiant qu’un jour son avenir sera meilleur. Le soutien que lui assurent ses proches et la chance qu’il a d’apprendre un métier sont les clés de son avenir. Je m’appelle Bassel. Je suis né à Alep. J’ai 18 ans. J’ai deux sœurs. Papa travaille comme ouvrier textile et maman ne travaille pas à cause de ses yeux. Mes sœurs fréquentent l’école publique. Notre maison est petite. J’ai abandonné l’école en classe de 6e primaire (11ans) pour travailler et aider papa. Très rapidement j’ai quitté mon travail chez un coiffeur parce que 24 j’étais atteint d’un rhumatisme du sang. Ma maladie ainsi que celle de maman nous ont coûté beaucoup d’argent. Actuellement, je travaille avec papa et je gagne seulement $30 US par mois. J’ai connu les Frères Maristes à travers le scoutisme. J’aime bien ce groupe scout que les frères ont lancé dans notre quartier pauvre. Il me permet de découvrir le vrai visage de Dieu. Les frères m’aident aussi à étudier des programmes d’informatique. Je rêve de pousser plus loin mes études pour aller travailler à l’extérieur et m’assurer un avenir meilleur. Grâce aux frères et à ma foi en Jésus, j’y arriverai. Je voudrais à la fin vous dire que vous pouvez tout avoir grâce à votre prière. Bassel, 18 ans Points de réflexion personnelle 1. « Ce dont je suis certain, c’est que le bon travail commencé en vous sera mené à sa plénitude, jusqu’au jour du Christ Jésus. » Offre une prière d’action de grâce pour le grand amour de Dieu pour toi. 2. Bassel a eu une vie difficile. Il est déchiré entre son désir d’aider sa famille, de poursuivre ses études et de bâtir sa vie loin de son foyer. Il est préoccupé par sa santé et le sort de sa famille. Pourtant il demeure confiant : « Grâce aux frères et à ma foi en Jésus, j’y arriverai. » 3. Comment peux-tu être un agent de l’amour de Dieu pour ceux que tu rencontreras aujourd’hui ? Prière finale Seigneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ; mais éveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir et nous fait entrer dans sa propre vie. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 25 2e Lundi de l’Avent 11 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Isaïe 35: 1-10 Que soient pleins d'allégresse désert et terre aride, que la steppe exulte et fleurisse ; comme l'asphodèle, qu'elle se couvre de fleurs, qu'elle exulte de joie et pousse des cris, la gloire du Liban lui a été donnée, la splendeur du Carmel et de Saron. C'est eux qui verront la gloire de Yahve, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains affaiblies, affermissez les genoux qui chancellent. Dites aux cœurs défaillants : "Soyez forts, ne craignez pas ; voici votre Dieu. C'est la vengeance qui vient, la rétribution divine. C'est lui qui vient vous sauver." Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et les oreilles des sourds s'ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie. Parce qu'auront jailli les eaux dans le désert et les torrents dans la steppe. La terre brûlée deviendra un marécage, et le pays de la soif, des eaux jaillissantes ; dans les repaires où gîtaient les chacals on verra des enclos de roseaux et de papyrus. Il y aura là une chaussée et un chemin, on l'appellera la voie sacrée ; l'impur n'y passera pas ; c'est Lui qui pour eux ira par ce chemin, et les insensés ne s'y égareront pas. Il n'y aura pas de lion et la plus féroce des bêtes n'y montera pas, on ne l'y rencontrera pas, mais les rachetés y marcheront. Ceux qu'a libérés Yahve reviendront, ils arriveront à Sion criant de joie, portant avec eux une joie éternelle. La joie et l'allégresse les accompagneront, la douleur et les plaintes cesseront. Réflexion L’Argentine est riche en ressources naturelles. Sa population est bien formée et son économie est l’une des plus importantes d’Amérique du Sud. En 2001, un échec économique a plongé plus de la moitié de sa population sous le seuil de la pauvreté et a déclenché des troubles sociaux. En 2003, le pays a commencé à se rétablir après un prêt du Fonds monétaire international. Le pays a restructuré sa dette et pris des mesures qui lui ont assuré plus de stabilité. Les taux de pauvreté et de chômage restent élevés mais le pays progresse. Jonatan et ses amis se rencontrent dans une école mariste de Rosario pour discuter des problèmes de leur milieu. En plus des changements 26 économiques, Jonathan nous parle du besoin de responsabilité personnelle et sociale pour construire une société plus juste. Salut, je suis Jonatan, j’ai 18 ans et je vis à Rosario en Argentine, avec ma famille et mes copains. Je suis un garçon comme les autres, avec mes rêves, mes buts, mes problèmes et tout ce qu'un adolescent vit au jour le jour. Toutes les fins de semaine, je participe à une réunion à l’école mariste avec un groupe de jeunes où nous parlons de nos problèmes et tentons d’aider les autres avec tout ce qui est à notre portée, puisque la situation de notre quartier n'est pas très bonne. Il y a beaucoup de besoins matériels ; il y a la faim et le chômage, et aussi des besoins du cœur, le manque d’amour, de compréhension, etc. Certaines de mes difficultés viennent de ce que tous ceux qui m'entourent ne sont pas d’accord avec mes décisions, et à cause de cela, souvent, je ne peux pas atteindre mes buts. Pourtant, il y a toujours une lumière d'espérance qui s'allume, qui me fait savoir que je ne suis pas seul et que j'ai des amis, des membres de ma famille et surtout Dieu qui m'accompagnent toujours. Ils m’empêchent de m’effondrer bien que je me sente accablé par tant de choses auxquelles je dois faire face dans la vie. Je désire aussi dire à ceux qui liront cette réflexion que, par une prière, nous pouvons être unis et penser à toutes ces personnes qui ont besoin d'affection étreinte, d'une oreille pour écouter, d’une épaule pour s’appuyer, pour que leurs rêves ne s’évanouissent pas et qu’ils aient la certitude qu’à partir de maintenant ils ont un nouvel ami. Jonatan, 18 ans Points de réflexion personnelle 1. Les lectures d’aujourd’hui nous parlent de libération et de restauration. Prends quelques instants pour voir comment tu es touché par ces lectures. 2. Jonatan est sûr de la présence de Dieu dans sa vie. Ses amis et sa famille le confortent et le protègent. Dieu se fait présent à lui par leurs actes d’amour. 3. Jonatan nous invite à « penser à toutes ces personnes qui ont besoin d'une étreinte, d'une oreille pour écouter, d’une épaule pour s’appuyer, pour que leurs rêves ne s’évanouissent pas. » Prends un instant pour réfléchir et voir comment la lecture d’Isaïe peut correspondre aux rêves de Jonathan. Faire de la solidarité un instrument de libération et un signe de restauration. Prière finale Que notre prière, Seigneur, se fraie un chemin jusqu’à toi : suscite au cœur de ceux qui te servent les désirs purs, les désirs forts, qui les prépareront au 27 mystère de l’incarnation de ton Fils. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 28 2e Mardi de l’Avent Fête de Notre-Dame de Guadalupe 12 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Matthieu 18: 12-14 « A votre avis, si un homme possède cent brebis et qu'une d'elles vienne à s'égarer, ne va-t-il pas laisser les 99 autres sur les montagnes pour s'en aller à la recherche de l'égarée ? Et s'il parvient à la retrouver, en vérité je vous le dis, il tire plus de joie d'elle que des 99 qui ne se sont pas égarées. Ainsi on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits se perde. » Réflexion Le Brésil est le plus grand et le plus influent pays d’Amérique du Sud. C’est un géant économique admiré aussi pour ses prouesses en football, son café, sa musique bien typique, etc. La plus grande forêt tropicale se trouve le long de l’Amazone, mais elle est l’objet d’une exploitation préoccupante pour l’environnement. Même tout jeune, Rafael a commencé à affronter les contradictions et les injustices de beaucoup d’enfants de son âge, dont le travail forcé des enfants contraints d’assurer leur survie. Il se demande pourquoi ces enfants ne peuvent pas profiter de leur enfance et aller à l’école. Je m’appelle Rafael, j’ai 7 ans et je vis au Brésil, un pays très grand avec une nature riche et beaucoup d’animaux. Mais ce qu’il y a de plus joli, ce sont les enfants d’ici. J’ai de nombreux d’amis et j’aime beaucoup me rendre dans leur maison ou les inviter dans ma maison. Je suis joyeux et très malin, mais certaines choses me rendent triste. Près de ma maison. il y a un endroit très agréable... où les gens peuvent jouer et faire voler des cerfs-volants. Elle se nomme la Place du Pape parce que c’est là que le pape Jean-Paul II a béni notre ville. Le dimanche, quand je vais faire voler mon cerf-volant avec mon père, je vois beaucoup d'enfants qui vendent du lait de noix de coco, des cerfs-volants, du maïs soufflé, des ballons, des jus, etc. Je trouve cela étrange, parce qu’eux aussi devraient jouer comme moi. Alors, mon père en 29 appelle quelques-uns pour jouer avec nous et cela me rend très heureux et remplit mon cœur de joie. Je trouve que Jésus, mon ami, ferait la même chose. Il réunirait tous les enfants qui feraient un grand cercle autour de lui, en dessous d'un arbre, et il raconterait une histoire. Et il dirait que la place d’un enfant est dans une école et près de sa famille. À cause de cela, je voudrais que tous prient pour les enfants de mon pays. Ils ont besoin d'affection, de soins et de jeux. Rafael, 7 ans Points de réflexion personnelle 1. Imagine Rafael qui, à l’âge de 7 ans, découvre à sa grande surprise que des enfants de son âge doivent travailler au lieu de profiter de leur enfance. Rafael y perçoit une réelle injustice. 2. L’Évangile du jour nous rappelle « qu’il ne fait pas partie du plan de votre Père dans les cieux qu’un seul de ces petits ait à souffrir. » 3. Le travail des enfants est une injustice et une violation des droits de l’enfant. Soyons attentifs aux enfants qui autour de nous sont contraints de travailler. Comme disciple du Christ, applique les paroles de Jésus et veille à ce qu’aucun « de ces petits n’ait à souffrir » . Prière finale Tu as promis, Dieu tout-puissant, d’envoyer un sauveur à tous les peuples de la terre : donne-nous la grâce d’attendre dans la joie le jour glorieux de sa naissance. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 30 2e Mercredi de l’Avent 13 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Matthieu 11: 28-30 "Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger." Réflexion Le Vanuatu, autrefois appelé les Nouvelles-Hébrides, est formé d’un chapelet de 80 îles. Il a obtenu son indépendance de la France et du Royaume-Uni en 1980. La plupart des îles sont inhabitées. Certaines sont couvertes de volcans actifs et de forêts tropicales. Les trois-quarts de sa population vivent dans les régions rurales et pratiquent une agriculture de subsistance. Lydia a 15 ans et lutte pour survivre, être éduquée et trouver un travail. C’est là le sort de beaucoup de jeunes vanuatans. Je m'appelle Lydia et j’ai 15 ans. Je suis née au Vanuatu, un très beau pays de 87 îles. Toute la nature est verte car le climat est tropical, chaud et humide. Il y pleut souvent. Je suis étudiante au collège technique SaintMichel, un collège mixte qui apprend aux jeunes des savoirs utiles pour la vie. Nous, les filles, nous apprenons la cuisine, la restauration, la couture, l'entretien du linge, la puériculture, la dactylo. J'aime bien mon collège où j'ai passé quatre ans. J'ai beaucoup d'amies et puis le collège est propre, c'est nous qui l'entretenons chaque matin. J'aime mon pays avec ses volcans, sa montagne, la mer. Mon pays vit en paix avec ses voisins. J'aime la musique et les rythmes du string band. Ici, personne n'est laissé sur le bord de la route, qu’il soit orphelin, handicapé ou bubu (vieillard). Même celui qui ne trouve pas d'emploi trouve un couvert dans une famille amie. Quand je regarde autour de moi, je trouve que mes parents doivent travailler dur pour payer mes études ; ils ramassent le coprah puis le vendent. Parfois c'est mal payé et c'est un problème pour trouver l'argent pour l'école ! Ce qui me fait aussi de la peine, c'est que des petits frères ou des petites sœurs devront rester à la maison. Il m'arrive, certains jours, d'être inquiète à cause de l'examen national de fin d'année et aussi parce que je ne sais pas ce que je vais faire après pour 31 gagner ma vie ou continuer mes études. Il y a peu d'emplois. Je vois beaucoup de gens qui traînent dans les rues de la ville. Si je rate mon examen, il me faudra travailler la terre et cultiver ignames, taros, manioc pour nourrir ma famille au village. Mais j'aimerais faire autre chose et avoir un salaire. J'espère que mon pays va se développer, que les gens vont continuer à se respecter les uns les autres. La devise de mon pays, c'est « Long God yumi stanap ». Cela veut dire : « Avec Dieu nous tenons debout ». J'aime bien cette devise. Je trouve qu'elle est bien choisie et qu'elle nous aide, nous, les jeunes vanuatans à bien vivre en chrétiens. Lydia, 15 ans Points de réflexion personnelle 1. Nous sommes à mi-chemin de l’Avent. Le Seigneur nous appelle à nous reposer en lui. Prends quelques instants pour te reposer en présence de Dieu. 2. Quel luxe que de pouvoir se reposer ! Pas étonnant que Lydia ne puisse pas trouver de repos au milieu des difficultés de sa vie ! Réfléchis à sa vie pendant quelques instants. 3. Malgré les défis qu’elle relève, Lydia reste confiante. Sa foi et son espérance ne sont pas seulement pour elle, mais aussi pour son pays. Aujourd’hui, fais de la devise de son pays ta devise : « Long God yumi stanap. » (Avec Dieu nous restons debout.) Prière finale Dieu tout-puissant, tu nous demandes de préparer le chemin de ton Fils ; ne permets pas que la fatigue nous abatte, alors que nous attendons la venue bienheureuse de celui qui nous rendra les forces et la santé. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 32 2e Jeudi de l’Avent 14 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Isaïe 41: 13-20 Car moi, Yahve, ton Dieu, je te saisis la main droite, je te dis : "Ne crains pas, c'est moi qui te viens en aide." Ne crains pas, vermisseau de Jacob, et vous, pauvres gens d'Israël. C'est moi qui te viens en aide, oracle de Yahve, celui qui te rachète, c'est le Saint d'Israël. Voici que j'ai fait de toi un traîneau à battre, tout neuf, à doubles dents. Tu écraseras les montagnes, tu les pulvériseras, les collines, tu en feras de la paille. Tu les vanneras, le vent les emportera et l'ouragan les dispersera ; pour toi, tu te réjouiras en Yahve, tu te glorifieras dans le Saint d'Israël. Les miséreux et les pauvres cherchent de l'eau, et rien ! Leur langue est desséchée par la soif. Moi, Yahve, je les exaucerai, Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas. Sur les monts chauves je ferai jaillir des fleuves, et des sources au milieu des vallées. Je ferai du désert un marécage et de la terre aride des eaux jaillissantes. Je mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia, le myrte et l'olivier, je placerai dans la steppe pêlemêle le cyprès, le platane et le buis, afin que l'on voie et que l'on sache, que l'on fasse attention et que l'on comprenne que la main de Yahve a fait cela, que le Saint d'Israël l'a créé. Réflexion Presque deux millions des deux millions et demi d’enfants de Manille vivent sous le seuil de la pauvreté. Ils sont 75.000 dans les rues, après avoir été abandonnés ou avoir fui leurs foyers. Ils mendient, volent, vendent des journaux, des fleurs et des cigarettes, ou ils font les poubelles. Environ 20.000 d’entre eux se prostituent. Joevelon a vécu sur la place du marché pendant trois ans avant d’arriver au Foyer Marcellin. À l’âge de douze ans, il a appris à survivre aux dures réalités de la vie sans se soucier des risques encourus. Velon, comme on le surnomme affectueusement, faisait des courses pour les marchands, travaillait comme vendeur, et la nuit venue, dormait au marché là où il le pouvait, sans même le confort d’une couverture. J’ai vécu dans le marché pendant trois ans parce que je ne pouvais plus supporter mon foyer familial. Vivre dans un milieu de squatters et sans la 33 présence d’une mère m’a conduit à vivre par moi-même. Je ne m’entendais pas avec mon père et ma vie était devenue trop pénible. Pendant trois ans, le marché a été mon chez moi. Je devais travailler pour me nourrir. Le jour, j’allais à la mer tout près d’ici pour nager et me laver. La nuit, je m’étendais sur un morceau de carton pour dormir. Certaines nuits étaient si froides que je ne parvenais pas à dormir. Au Foyer Marcellin, ma vie a pris une nouvelle direction. J’ai terminé mes études secondaires, j’ai appris à conduire des véhicules et à me débrouiller en électricité. Je suis aussi un peu mécanicien et j’aime ce travail. Je suis très chanceux, car j’ai voyagé jusqu’à Rome et à d’autres endroits pour la canonisation de saint Marcellin. Je n’oublierai jamais cette expérience. Je remercie le Foyer Marcellin pour m’avoir donné une vie normale, un « deuxième père » en la personne du Frère Crispin, et pour cette nouvelle orientation de ma vie. Je suis heureux parce qu’avec le Foyer Marcellin, j’ai eu la couverture dont j’avais besoin pour les nuits froides… Joevelon, 18 ans Points de réflexion personnelle 1. Les trois quarts des 2,5 millions d’enfants de Manille sont pauvres ; 75.000 vivent dans les rues. 2. « Les affligés et les délaissés cherchent l’eau en vain ; leurs langues sont desséchées. Moi, le Seigneur, je leur répondrai ; moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. » 3. Combien de jeunes sans-abri comme Joevelon vivent dans les rues ? Ils sont souvent peu visibles. Prière finale Réveille-nous, Seigneur, décide-nous à préparer les chemins de ton Fils, afin que par le mystère de sa venue, nous puissions te servir d’un cœur purifié. Nous te le demandons par Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi et l’Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen. 34 2e Vendredi de l’Avent 15 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Isaïe 48: 17-19 Ainsi parle Yahve ton rédempteur, le Saint d'Israël : Je suis Yahve ton Dieu, je t'instruis pour ton bien, je te conduis par le chemin où tu marches. Si seulement tu avais été attentif à mes commandements ! Ton bonheur serait comme un fleuve et ta justice comme les flots de la mer. Ta race serait comme le sable, et comme le grain, ceux qui sont issus de toi ! Ton nom ne serait pas retranché ni effacé devant moi. Réflexion Pendant 30 ans, le Malawi a été dominé par le régime totalitaire d’un président à vie, mais depuis une douzaine d’années le pays fait l’apprentissage d’une plus grande liberté malgré les nombreux problèmes sociaux qui persistent : pauvreté, sida, insuffisance de l’agriculture en proie tantôt à la sécheresse, tantôt aux pluies diluviennes. Bien que ses habitants soient majoritairement cultivateurs, le pays est régulièrement obligé d’importer de la nourriture. Banda est un caractère fictif qui représente plusieurs enfants questionnés par nos frères du Malawi afin de bien exprimer les défis quotidiens des enfants de ce pays. Vraiment, nous survivons ; nous ne vivons pas ! Le milieu ne favorise pas la formation d’un citoyen et d’un futur responsable. Les régions rurales sont toujours négligées, comme les derniers arrivés qui ne mangent que les os. Les enseignants ne sont pas qualifiés, l’équipement est pauvre ou rare, pas de laboratoires, pas de bibliothèques, les expériences pour les matières pratiques ne suivent pas le protocole faute de moyens appropriés, etc. En tant qu’agriculteurs, mes parents dépendent des pluies comme beaucoup d’autres. On ne peut pas parler d’agriculture de subsistance puisqu’elle ne suffit même pas à notre propre consommation. Mon instruction requiert des milliers de kwachas (devise locale) et ces champs arides ne produisent presque rien. En 2005-2006, le Malawi a subi une période de sécheresse qui a engendré la faim. Mes parents ont dû racler les fonds de tiroirs pour m’envoyer à l’école. Les enfants de Balaka pleurent. Leurs parents sont 35 partis avant eux, décimés par le sida, les laissant responsables de la maisonnée ou, au mieux, aux soins d’un seul parent, habituellement la mère. Il n’est pas facile d’être un enfant. Plusieurs m’entraînent à boire de l’alcool ou à consommer de la drogue pour oublier mes problèmes. Tout cela me décourage. Les jeunes ne voient plus la différence que l’éducation peut faire dans la vie d’un Malawien des campagnes, parce qu’après tant de travail, ses chances de trouver un emploi sont minimes. Les gens de bonne volonté tentent de rapiécer ces vies déchirées en créant des orphelinats, des bourses d’étude, des groupes de jeunes et des programmes d’adoption d’enfants. Mais, comme on dit, un malheur n’arrive jamais seul. La cruauté du tribalisme, la corruption, les détournements de fonds publics signifient que la pauvreté s’est infiltrée, s’est malheureusement installée et qu’elle a pris racine. Mes copains discutent avec moi. S’agit-il de problèmes ou de difficultés ? Est-ce que mes camarades et moi devons entrer en compétition avec les riches ? Comment puis-je me concentrer en classe avec tous ces problèmes économiques ? Est-ce que je pourrai éviter les cérémonies d’initiation ? Estce que je pourrai survivre ? Attendez-vous de moi que j’aie un avenir brillant et prometteur ? Rappelez-vous que je serai un futur responsable, dans l’Église de demain et dans la société civile. Quel genre de citoyens les régions rurales comme Balaka produiront-elles pour la mère patrie Malawi? Points de réflexion personnelle 1. « Rappelez-vous que je serai un futur responsable dans l’Église de demain et dans la société civile. » Ces paroles peuvent-elles être celles du prophète Élisée aujourd’hui? 2. On dit qu’un enfant vit ce qu’il a appris. Quel genre de société ces enfants créeront-ils lorsqu’ils seront adultes ? 3. Réfléchis aux jeunes de ta région. Que faudrait-il faire pour les soutenir et leur permettre de croître sainement ? Quel rôle peux-tu jouer ? Prière finale Tiens ton peuple éveillé, Seigneur, pour la venue de ton Fils ; puissions-nous, fidèles à son avertissement, garder au cœur toutes les lumières de foi et d’amour pour nous porter à sa rencontre. Lui qui règne avec toi et le SaintEsprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 36 2e Samedi de l’Avent 16 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour : Isaïe 2: 1-5 Vision d'Isaïe, fils d'Amoç, au sujet de Juda et de Jérusalem. Il arrivera dans la suite des temps que la montagne de la maison de Yahve sera établie en tête des montagnes et s'élèvera au-dessus des collines. Alors toutes les nations afflueront vers elle, alors viendront des peuples nombreux qui diront : "Venez, montons à la montagne de Yahve, à la maison du Dieu de Jacob, qu'il nous enseigne ses voies et que nous suivions ses sentiers." Car de Sion vient la Loi et de Jérusalem la parole de Yahve. Il jugera entre les nations, il sera l'arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs et leurs lances pour en faire des serpes. On ne lèvera plus l'épée nation contre nation, on n'apprendra plus à faire la guerre. Maison de Jacob, allons, marchons à la lumière de Yahve. Réflexion Les militaires au pouvoir, la corruption, une grande disparité de revenus, la criminalité et les désastres naturels font du Honduras un des pays les moins sécuritaires et développés de l’Amérique Centrale. Gabi a 18 ans et comme beaucoup de jeunes de son âge, elle cherche son chemin dans la vie. C’est le défi de chacun, peu importe son âge, son sexe, son héritage religieux, culturel ou social. Bonjour, je suis Gabi. J’ai 18 ans et je vis au Honduras avec mes parents et mes deux frères. J’appartiens à un groupe de jeunes. Notre curé est très sévère et il veut que nous nous comportions comme des grands. La réalité est que notre groupe n’a personne pour s’occuper de lui, parce que les adultes disent que travailler avec les jeunes c'est vraiment casse-pieds. À la maison, la situation est différente. Mes parents m'écoutent avec attention et me corrigent quand je commets des erreurs. De temps en temps, nous avons des discussions propres à notre âge. Je suis un élève à l'Institut mariste de l’Immaculée, dans la ville de Comayagua. Ici, les frères et les professeurs écoutent et accueillent nos initiatives, nos idées et nos expressions de jeunes. Il y a une bonne atmosphère de dialogue, dans un climat de respect mutuel et d'acceptation des règles de l’école. Maintenant, ma question est : Jusqu'à 37 quel point les adultes de notre société nous aident-ils à croître ? S'ils ne le font pas ou le négligent, est-ce que ce seront la télévision ou les modes qui fixeront les règles ? Certains se plaignent de notre culot, de notre manque de sérieux et de notre inquiétude excessive. Je pense qu’au lieu de nous critiquer, ils devraient orienter notre désir de vivre et nos idées de jeunes vers la lutte pour le bien commun. Dans mon pays, il existe beaucoup de jeunes qui font partie de bandes qu’ils appellent incorrectement des familles, et dans lesquelles ils recherchent la compréhension, l’affection, le respect et l’attention qu'ils ne trouvent pas dans leurs foyers brisés. Ils sont livrés à la drogue, à la violence extrême et au libertinage, perdant ainsi le sens de ce qu’est une jeunesse saine. Ce sont des enfants et des jeunes non scolarisés, et sans possibilité de trouver un travail un peu digne, vu la réalité sociale et économique de notre pays. Dans ces groupes de jeunes, beaucoup de talents qui pourraient être avantageux pour la société sont perdus. J'ai connu dans des bandes des jeunes qui dessinent très bien et qui avec la formation adéquate pourraient devenir des artistes et être utiles à notre société. Il existe aussi des jeunes dont les parents renoncent à leurs responsabilités et leur passent tous leurs caprices, afin d’être libérés des tracas des enfants. Nous qui essayons d’être responsables, nous sommes convaincus que seulement une éducation à la responsabilité et en dialogue avec les adultes pourra racheter notre pays des préjudices sociaux dont nous souffrons aujourd'hui. Une jeunesse bien vécue assure le succès à l’âge adulte. Gabi, 18 ans Points pour la réflexion personnelle 1. Je suis à mi-chemin durant l’Avent. Comment est-ce que je me prépare à la venue du Seigneur ? 2. Gabi recherche reconnaissance et respect. Beaucoup de jeunes de son âge le font en appartenant à des bandes qu’ils appellent familles. Gabi craint que ces jeunes soient perdus et gâchent leurs talents. 3. Que faire aujourd’hui pour transformer des instruments de destruction et de mort « épées et lances » en instruments pour cultiver la vie « charrues et serpettes » ? Prière finale Nous t’en prions, Dieu tout-puissant, que la splendeur de ta gloire se lève en nous cœurs : et l’avènement de ton Fils unique, dissipant les dernières ombres de la nuit, fera voir au grand jour que nous sommes fils de ta lumière. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 38 3e Dimanche de l’Avent 17 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Philippiens 4: 4-7 Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissezvous. Que votre modération soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. N'entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l'oraison et à la prière, pénétrées d'action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu. Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées, dans le Christ Jésus. Réflexion Amaobi a 18 ans et vit dans un bidonville surpeuplé d’Iva Valley, à Enugu, au Nigeria. Ce quartier a été construit durant la colonisation pour héberger ceux qui travaillaient dans les mines de charbon. Ces mines sont aujourd’hui épuisées. Avec la croissance rapide de la population au cours des ans et la négligence des responsables gouvernementaux, le quartier a dépéri. Amaobi vit dans un petit appartement de deux pièces avec ses parents et huit frères et sœurs. Mon nom est Amaobi. Je fais ma première année secondaire au collège technique gouvernemental. Je vis avec mes parents, quatre frères et quatre sœurs. Je suis le 4e et le plus âgé des garçons. Mon père est un mineur à la retraite qui n’a plus d’emploi. Ma mère a un tout petit commerce ici à Iva Valley. Elle utilise ses rares bénéfices pour subvenir aux besoins de la famille. Mes parents se querellent souvent. Cela a commencé quand la Nigerian Coal Corporation a cessé de payer la pension de mon père et que ma mère ne pouvait plus joindre les deux bouts. Ces querelles m’empêchent d’étudier et je me sens honteux, surtout lorsque les voisins en sont témoins. Je n’étudie pas ou je ne prie pas comme il faut lorsqu’ils se disputent. Le plus frustrant est que lorsqu’ils se querellent chacun d’eux se tourne vers moi pour lui donner raison. Si je suis d’accord avec l’un d’eux, l’autre m’accuse de prendre parti. J’essaie autant que je peux de faire abstraction de nos problèmes domestiques pour travailler dur à l’école. Quand j’ai des besoins particuliers, je m’adresse à un frère pour qu’il m’aide. Je lui demande un petit travail pour avoir un peu d’argent et j’emploie une partie de cet argent pour aider mes frères plus jeunes et mes sœurs, ainsi que pour payer mon transport pour 39 l’école. De la sorte, je ne dépends pas toujours de mes parents pour répondre à mes besoins. Ce qui me rend heureux cependant, c’est que je peux pratiquer ce que j’ai appris au collège technique. Je peux réparer des petites pannes de radio et de téléviseur, et j’espère que cela m’aidera une fois que j’aurai obtenu mon diplôme. Mon plan pour l’avenir est d’étudier très fort afin de réussir mes examens professionnels et de me qualifier pour l’université. J’espère étudier en ingénierie mécanique. Je voudrais un milieu familial où les parents et les enfants vivent heureux et en harmonie. Je désire la paix et l’amour entre les parents de chaque famille. Je désire ardemment pouvoir aider mes parents un jour. Amaobi, 18 ans Points de réflexion personnelle 1. « Le Seigneur lui-même est proche. Dissipez toute angoisse de vos esprits. » 2. Amaobi nous rappelle que l’injustice qui frappe les enfants n’attire pas toujours l’intérêt des médias. Le cri des jeunes en détresse peut parfois venir de leur foyer, là même où l’enfant devrait trouver la paix et la justice. 3. Prends le temps aujourd’hui pour réfléchir à la manière dont vivent les jeunes que tu côtoies. Comment peux-tu être solidaire avec eux ? Prière finale Tu le vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 40 3e Lundi de l’Avent 18 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Jérémie 23: 5-8 Voici venir des jours - oracle de Yahve - où je susciterai à David un germe juste ; un roi régnera et sera intelligent, exerçant dans le pays droit et justice. En ses jours, Juda sera sauvé et Israël habitera en sécurité. Voici le nom dont on l'appellera : "Yahve-notre-Justice." Aussi voici venir des jours - oracle de Yahve - où l'on ne dira plus : "Yahve est vivant, qui a fait monter les Israélites du pays d'Egypte", mais : "Yahve est vivant, qui a fait monter et rentrer la race de la maison d'Israël du pays du Nord et de tous les pays où il les avait dispersés, pour qu'ils demeurent sur leur propre sol." Réflexion Des communautés indigènes, des descendants de colons espagnols ou d’esclaves africains… l’Équateur est un microcosme des cultures de l’Amérique latine. Traditionnellement basée sur l’agriculture, son économie a changé radicalement à partir des années soixante à cause du développement industriel et de la découverte du pétrole, provoquant ainsi un rapide progrès en santé, éducation et logement. José est un jeune qui garde l’espoir malgré les difficultés accumulées au cours de ses 15 ans d’existence. Il témoigne d’une résilience que ses frères et sœurs peuvent admirer. Je m’appelle José et j’ai 15 ans. Je vis dans la ville de Quevedo, dans la province de Los Ríos, en Équateur. Je suis maintenant avec les Frères Maristes dans leur projet de foyers familiaux, avec deux de mes frères; mes autres frères et sœurs vivent en prison avec ma mère et mon beau-père. Ce projet a déjà quatre ans. Cette année, je ferai ma 7e année et je terminerai mes études primaires. L'an dernier, j'ai fait deux années en une, avec beaucoup d’efforts et malgré la fatigue. Je suis un peu paresseux et têtu. À la maison, nous sommes onze enfants et je suis l’aîné. De l’âge de trois mois à 10 ans, j'ai vécu avec ma grand-mère. J'ai ensuite été avec ma mère, mais elle a été mise en prison. Mon vrai père vit dans la ville d’Esmeraldas. Je le connais, mais c’est à peine si nous nous rencontrons. 41 Avant d'arriver au projet, ma situation était comme celle des autres enfants qui accompagnent leurs parents en prison. Si tu as de l'argent, tu peux sortir pour étudier, sinon tu passes la journée à vagabonder. Des gens de l'Église viennent parfois te visiter, mais pas souvent. Dans le projet, on nous aide beaucoup. J'ai pu aller à l'école pour étudier et je collabore aussi aux travaux de la maison. Avant, je passais les fins de semaine en prison avec ma mère. Depuis un certain temps, je vais chez mes grands-parents. Ils étaient un peu fâchés à cause de ce que ma mère a fait, mais maintenant ça va. Ils nous aident comme ils le peuvent car ils sont pauvres et ce que mon grand-père gagne ne suffit pas pour tous, d’autant plus que j’ai des cousins qui vivent avec eux depuis que leurs parents sont partis en Italie. Je passe parfois par de mauvais moments, comme lorsque des amis m’invitent à fumer, à voler et à boire. Je souffre de ne pas avoir mes parents à mes côtés. De plus, ma mère s’est battue en prison avec un autre prisonnier, et cela a été un problème pour elle, ainsi que pour mes frères et mes sœurs qui l'accompagnent. Malgré cela, je me rends compte qu’il est nécessaire d’étudier, de vivre le projet avec les frères, et d'espérer que mes parents sortiront un jour de prison. Je vous demande de prier pour eux, pour qu’ils n’y restent pas trop longtemps et pour que nous puissions retourner ensemble dans notre famille. Je veux aussi que vous priiez pour mes compagnons de projet, pour les jeunes qui vivent en prison avec leurs parents et pour tous les enfants de l’Équateur. José, 15 ans Points de réflexion personnelle 1. Les jours viennent, dit le Seigneur… le Seigneur notre justice ! 2. José attend le jour où ses parents sortiront de prison, et où ses frères et sœurs seront réunis. 3. Prends un instant pour prier pour José et d’autres victimes innocentes de l’injustice. Prière finale Accorde-nous, Seigneur, d’attendre sans faiblir la venue de ton Fils, pour qu’au jour où il viendra frapper à notre porte, il nous trouve vigilants dans la prière, heureux de chanter sa louange. Lui qui règne avec toi et le SaintEsprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 42 3e Mardi de l’Avent 19 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: 1 Thessaloniciens 3: 12-4:2 Et vous, que le Seigneur vous fasse croître et abonder dans l'amour que vous avez les uns envers les autres et envers tous, comme nous-mêmes envers vous : qu'il affermisse ainsi vos cœurs irréprochables en sainteté devant Dieu, notre Père, lors de l'Avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints. Enfin, frères, nous vous le demandons et vous y engageons dans le Seigneur Jésus : vous avez reçu notre enseignement sur la manière de vivre qui plaît à Dieu, et déjà c'est ainsi que vous vivez ; faites-y des progrès encore. Vous savez bien quelles prescriptions nous vous avons données de par le Seigneur Jésus. Réflexion Le Guatemala est un beau pays avec une culture indigène forte. En 1996, le pays est sorti de 36 ans d’une guerre civile qui avait fait plus de 200.000 morts ou disparus, surtout des civils. La pauvreté y est encore très répandue, surtout dans les régions rurales et les communautés autochtones. Les taux d’analphabétisme, de mortalité infantile et de malnutrition y sont les plus élevés de la région alors que l’espérance de vie reste faible. Le crime organisé, le trafic de drogue et la violence demeurent des plaies sociales. Il n’est pas facile pour Angie de grandir dans un tel milieu. Elle recherche la sécurité d’un milieu qui lui offre une direction dans sa vie et de laquelle elle a besoin pour réussir. Je m'appelle Angie et j'ai 15 ans. Je suis née dans une petite ville dans le nord du Guatemala. Mes parents ont eu cinq enfants en plus de moi. Mon père est chauffeur d'autobus et ma mère est ménagère. Nous les enfants, nous étudions à l’école publique. J'ai dû répéter ma quatrième année parce que mes parents avaient souvent changé de domicile et à la fin j’avais cessé de fréquenter l’école. Ma maison était jolie parce qu’elle était faite de briques, mais je n'aimais pas le lieu où elle était située parce que c’était au fin fond du quartier, et que l’espace était bien trop petit pour toute notre famille. Je vis maintenant dans une maison d’accueil pour jeunes filles depuis près de trois ans. Je suis venue ici parce que mon papa m'injuriait souvent et me frappait. 43 Mon papa a été séparé de ma maman lorsque j’avais neuf ans parce qu'il allait avec une autre femme. Quand il revenait à la maison et que nous nous trouvions là, mon papa me battait parce j’étais la plus grande. Il était comme fou. Nos voisins, fatigués d'entendre nos cris, l’ont dénoncé et un juge l'a chassé de la maison. La vie dans une maison comme celle-ci, avec des compagnes qui ont tant de problèmes n'est pas du tout facile. Je suis difficilement tolérante et je me fâche beaucoup. Le personnel m’a chargé de superviser les activités de nettoyage, et quand je dis quelque chose à mes compagnes, elles me répondent, et cela m’enrage. Alors je crie aussi contre elles ou je me querelle avec elles, et je leur tourne le dos. Je me sens mal quand les éducateurs me donnent des punitions pour avoir fait quelque chose de mauvais, par exemple lorsque je me fâche sans raison, seulement parce que je suis déprimée ou que je n’aime pas l'activité qui a été donnée à mon groupe. Après trois ans à cette place, ce qui me motive à y demeurer et à profiter de l’occasion qui m’est offerte d’y compléter mes études, c’est que je sais que le reste de ma vie dépend d’elles. Si je n’ai pas cet outil en mains, je n’aurai pas un bon avenir et je ne vais pas me dépasser comme personne. Ma famille aussi me donne des motifs d'espoir, surtout mes frères qui sont tous plus jeunes que moi. Je peux leur servir d’exemple. Comme dans mon cas, dans tous les pays, il y a des milliers d'enfants qui ne peuvent pas rester dans leurs foyers, avec leurs êtres chers, à cause de la violence domestique. Quelle chance ce serait si nous pouvions tous vivre en paix en nous aimant, parce que nous avons tous le droit d'être traités comme des personnes, même si nous ne sommes encore que des petites personnes ! Angie, 12 ans Points de réflexion personnelle 1. Bien qu’elles nous encouragent, les Écritures nous rappellent que nous devons progresser en amour et en action. Ce n’est pas une tâche aisée pour nous. 2. Le chemin parcouru par Angie n’a pas été facile, pourtant, elle ne cesse de progresser. 3. Aujourd’hui, prends Angie pour modèle de résilience et d’endurance. Durant les moments difficiles de ce jour, pense à elle et prie pour elle. Prière finale Tu as promis, Dieu tout-puissant, d’envoyer un sauveur à tous les peuples de la terre ; donne-nous la grâce d’attendre dans la joie le jour glorieux de sa naissance. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 44 3e Mercredi de l’Avent 20 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Sophonie 3: 14-18 Pousse des cris de joie, fille de Sion ! une clameur d'allégresse, Israël ! Réjouis-toi, triomphe de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! Yahve a levé la sentence qui pesait sur toi ; il a détourné ton ennemi. Yahve est roi d'Israël au milieu de toi. Tu n'as plus de malheur à craindre. Ce jour-là, on dira à Jérusalem : Sois sans crainte, Sion ! que tes mains ne défaillent pas ! Yahve ton Dieu est au milieu de toi, héros sauveur ! Il exultera pour toi de joie, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. J'ai écarté de toi le malheur, pour que tu ne portes plus l'opprobre. Réflexion Le Rwanda a vécu le pire génocide des temps modernes en Afrique et se remet toujours péniblement de ce drame. Pierre est une personne fictive, mais son histoire est celle de plusieurs adolescents qui ont connu le génocide lorsqu’ils étaient encore enfants. Cette réflexion nous vient d’un confrère rwandais. Je suis Pierre, un jeune Rwandais orphelin de père et de mère, âgé de 15 ans. La guerre de 1994 a eu lieu lorsque j’avais à peine 3 ans. Il y a des choses dont je me souviens souvent et qui me font peur. Mais je suis bien avec les autres jeunes de mon âge. Ils m’aiment et ils me disent que je suis joyeux. Je me rends compte que ceux qui ne connaissent pas mon histoire ne peuvent pas deviner ma souffrance. J’ai vu comment mes parents ont été tués. Quelqu’un que je ne connais pas jusqu'à présent m’a enlevé du dos de ma mère déjà morte. Et c’est comme ça que je suis encore vivant. Je pense souvent au jour où je les ai vus mourir et je pleure souvent quand je suis seul. La réalité est que je suis toujours inquiet. La peur d’être tué ne me quitte pas malgré l’amitié de mes camarades et la paix qui règne maintenant dans mon pays. Je me demande jusqu'à quand durera cette souffrance. À l’école, j’ai remarqué que plusieurs orphelins de mon âge sont même plus malheureux que moi. Ce sont d’autres jeunes qui s’occupent d’eux. Ils vivent dans des 45 conditions très difficiles. Mais cela ne diminue pas ma souffrance. D’ailleurs, quand je suis seul, je ne pense qu’à moi et la souffrance devient insupportable. Il arrive que je rêve du retour de mes parents. Je désire vraiment oublier tout ce qui s’est passé. Mais à l’école, on m’apprend qu’il faut garder le souvenir pour éviter de répéter les erreurs du passé. On me dit que je dois faire ça pour me sentir bien plus tard. C’est très difficile pour moi et ça me fait souffrir aussi. J’espère qu’un jour tous ceux qui souffrent maintenant seront heureux. Points de réflexion personnelle 1. Le roi d’Israël se tient au milieu de vous, nous n’aurez plus de malheur à craindre. Il vous renouvellera. 2. La violence ethnique ou raciale naît de la haine et de la peur. Son pouvoir de destruction est inestimable. 3. Prie pour les enfants comme Pierre. Ils porteront ces cicatrices pour le reste de leur vie. Prie pour le Rwanda, il a besoin de ce rétablissement que Dieu seul peut apporter. Prière finale Nous t’en prions, Dieu tout-puissant, que les fêtes prochaines de la venue de ton Fils nous apportent la grâce pour la vie présente et nous préparent au bonheur pour l’éternité. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 46 3e Jeudi de l’Avent 21 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 3: 10-18 Et les foules l'interrogeaient, en disant : "Que nous faut-il donc faire ?" Il leur répondait : "Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même." Des publicains aussi vinrent se faire baptiser et lui dirent : "Maître, que nous faut-il faire ?" Il leur dit : "N'exigez rien au-delà de ce qui vous est prescrit." Des soldats aussi l'interrogeaient, en disant : "Et nous, que nous faut-il faire ?" Il leur dit : "Ne molestez personne, n'extorquez rien, et contentez-vous de votre solde." Comme le peuple était dans l'attente et que tous se demandaient en leur cœur, au sujet de Jean, s'il n'était pas le Christ, Jean prit la parole et leur dit à tous : "Pour moi, je vous baptise avec de l'eau, mais vient le plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales ; lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et le feu. Il tient en sa main la pelle à vanner pour nettoyer son aire et recueillir le blé dans son grenier ; quant aux bales, il les consumera au feu qui ne s'éteint pas." Et par bien d'autres exhortations encore il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle. Réflexion Grand pays semi-désertique, le Tchad est riche en or, uranium et pétrole récemment découvert. Pourtant, le pays manque encore d’infrastructure et il est menacé par des conflits internes. La pauvreté y aggrave les conditions sociales et sanitaires. Kemndigue est un jeune adulte engagé dans sa foi. Plutôt que d’être passif, il tente d’agir pour répondre aux besoins des jeunes. Je m’appelle Kemndigue. J’ai 24 ans et je suis célibataire, tchadien, chrétien et catéchiste. Je suis diplômé en ingénierie mais sans emploi. J’aime les études, la lecture, le sport, le partage, le brassage inter religions, la musique surtout la religieuse. Je privilégie beaucoup le respect de l’autre et le travail avec les amis. Je cherche toujours à connaître et vivre selon la Parole de Dieu sans avoir honte de vivre en tout moment et en tout lieu ma foi chrétienne. Je désire promouvoir la justice et la paix pour vivre dans un climat de tolérance, qui aide à redécouvrir les vraies valeurs humaines. Je lutte 47 contre l’alcoolisme, le tabagisme, le vagabondage sexuel, la prostitution, le tribalisme, la violence, l’analphabétisme et le conflit des générations. Je veux aider les autres à prendre conscience de leur situation pour qu’ils construisent leur vie selon l’Évangile. Les difficultés que je rencontre sont les difficultés quotidiennes de presque tous les jeunes de mon pays. Elles sont d’ordre moral, spirituel, matériel, structurel. Je voudrais souligner particulièrement le manque de formation et d’éducation, la démission de l’État par rapport à la jeunesse, le manque d’établissements scolaires dignes de ce nom, les programmes scolaires non adaptés à la réalité du pays, la marginalisation de la jeunesse et la manipulation dont elle est objet. Il y a des choses qui me donnent l’espoir de vivre : en premier lieu la Bible qui me donne des orientations pour la vie, le témoignage de certains adultes qui sont des vrais chrétiens, le courage de certains jeunes, l’intérêt des responsables de l’Église pour écouter et aider les jeunes. Je voudrais que les gens réfléchissent à la situation des enfants et des jeunes dans des pays comme le mien. Ils sont négligés, abandonnés, oubliés. Leurs droits ne sont pas respectés et ils sombrent dans un monde incertain, sans avenir. Je vous demande de prier pour la paix, la justice et l’entente au Tchad, en Afrique et dans le monde entier, et de prier d’une façon spéciale pour la jeunesse africaine : nous risquons de nous décourager. Kemndigue, 24 ans Points de réflexion personnelle 1. Dans la lecture d’aujourd’hui, des gens demandent à Jean le Baptiste ce qu’il faut faire pour préparer la venue du Messie. Au lieu de leur donner une liste d’exercices compliqués, il leur donne une tâche simple : marchez dans la justice dans vos tâches quotidiennes. 2. Kemindigue veut promouvoir la paix et la justice par l’éducation en aidant les autres à prendre conscience de leur situation et de leur droit au respect. 3. Que fais-tu dans ta vie pour te préparer au jour de la venue du Seigneur ? Seras-tu prêt ? Prière finale Seigneur, nous sommes des serviteurs indignes de toi, et nous sentons avec tristesse tout le mal qui fausse notre vie ; donne-nous cependant de trouver notre joie dans la naissance de ton Fils car il vient pour nous sauver. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 48 3e Vendredi de l’Avent 22 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Michée 5: 1-4 Et toi, (Bethléem) Ephrata, le moindre des clans de Juda, c'est de toi que me naîtra celui qui doit régner sur Israël ; ses origines remontent au temps jadis, aux jours antiques. C'est pourquoi il les abandonnera jusqu'au temps où aura enfanté celle qui doit enfanter. Alors le reste de ses frères reviendra aux enfants d'Israël. Il se dressera, il fera paître son troupeau par la puissance de Yahve, par la majesté du nom de son Dieu. Ils s'établiront, car alors il sera grand jusqu'aux extrémités du pays. Celui-ci sera paix ! Assur, s'il envahit notre pays, s'il foule notre sol, nous dresserons contre lui sept pasteurs, huit chefs d'hommes. Réflexion Le Chili est aujourd’hui un pays pacifique. Son peuple est formé de descendants espagnols et indigènes. Le pays a su se démocratiser après la longue dictature du général Pinochet qui a fait plus de 3.000 morts ou disparus. Rodolfo est un jeune homme brillant et énergétique. Une récente expérience comme volontaire parmi des travailleurs saisonniers a changé pour toujours sa manière de voir. Lorsque je me regarde dans un miroir, je vois une personne qui souhaite en savoir davantage sur la vie, qui est consciente de tout ce qu'il lui reste à apprendre et qui désire croître. Je suis un jeune étudiant, avec ses aspirations et ses objectifs comme tous ceux de mon âge. Je veux avoir une profession et être autonome pour fonder une famille. Cela me motive beaucoup dans mes études. Je m'appelle Rodolfo, j'ai 17 ans et je pense à l’avenir. Je suis un adolescent qui souhaite devenir quelqu’un dans la vie et qui aspire à faire quelque chose pour son pays et pour le monde. Un de mes exercices physiques favoris est la course. La compétition fait que je me sens plus fort. Une course ressemble à la vie. On y avance à vive allure, en essayant de faire tout ce qui est possible et en étant prêt à affronter une pente fortuite sur notre chemin. Nous, les êtres humains, nous traversons tous des périodes 49 d’épreuve et de fatigue. Durant ces moments, nous sommes tentés de perdre espoir. C’est alors qu’il faut regarder Jésus et nous tourner vers Dieu pour y trouver notre force. En nous confiant à Dieu, nous pouvons résister, parce qu'Il ne nous abandonne jamais. Il assure toujours notre bien-être. Le Seigneur est plus près de nous lorsque les dangers nous guettent. Il y a cependant quelque chose qui me préoccupe de façon permanente ; c’est qu'à la fin je ne puisse pas changer la société comme je le voudrais. Parfois, j’ai peur de ne pas pouvoir réaliser mes objectifs, mais la foi me console, parce qu’avec la foi, tout est possible. Je me suis toujours demandé pourquoi il y a tant de circonstances différentes, pourquoi certains parcourent un plus long chemin pour arriver à leur objectif, alors que d'autres ont une voie unique, et s'ils la perdent, ils sont dévorés par le système établi. Notre collège nous offre diverses activités enrichissantes. L'an dernier, j'ai vécu quelque chose qui a changé ma vie. Cela m'a ouvert les yeux et m’a permis de découvrir que je vivais comme dans une bulle. Il s'agit d'une expérience d’une semaine comme travailleur volontaire en milieu rural. Dès le premier jour, je savais que je devais non seulement travailler physiquement, mais aussi partager ma vie avec les paysans, chaque jour. En milieu de semaine, j’ai ressenti de la fatigue. Certains de mes compagnons s’ennuyaient de cette routine, et d'autres ne voyaient pas la raison d'être de travailler les champs pour quelqu’un d’autre. Je me demandais : Comment se sentent les paysans et les journaliers ? Où prennent-ils leurs forces pour continuer à travailler continuellement à la même routine ? J’avais pour but d'éprouver en ma personne ce qu'ils vivaient. Dans l’une de mes nombreuses conversations avec les travailleurs, l’un d’eux a attiré mon attention, car il m’a raconté qu’en finissant ses études, il avait eu l’occasion d’étudier pour apprendre une profession. J’ai remarqué de la tristesse dans ses yeux quand il m’a dit que c’était par sa faute qu’il travaillait ici comme fermier, car il n’avait pas voulu continuer à étudier. Je me suis mis à penser. Il n'est pas juste que nous ayons tant de chemins, de facilités, d'occasions et, qu'en outre, nous n’en profitons pas parce que nous savons que de toute façon nous nous en sortirons. Puis, j’ai été perplexe quand j'ai vu son salaire. Il gagnait très peu pour beaucoup de travail. Par ailleurs, il y avait d'autres travailleurs assez âgés qui devront continuer leur tâche jusqu'à la fin de leurs jours. Et ils la faisaient avec le plus grand dévouement et effort. Jusqu'à quand durera cette situation ? Pendant ce temps, nous sommes dans nos maisons, bien à l’aise, regardant la télé, mangeant ce que nous voulons et profitant de mille occasions, alors que d'autres vivent chaque jour, chaque heure, chaque minute en attendant l'occasion de pouvoir changer leur vie, en voyant que cette occasion leur échappe toujours, en voyant comment on leur ferme les portes. Nous sommes appelés à faire quelque chose pour changer cela, comme disait Marcellin Champagnat, nous sommes appelés à être des agents du changement. Dans notre profession, nous devons collaborer pour que les occasions soient mieux partagées dans notre pays et dans le monde. Même si cela nous paraît impossible, il est vrai que nous pouvons toujours faire notre part pour améliorer la société autour de nous. Rodolfo, 17 ans 50 Points de réflexion personnelle 1. La lecture de ce jour nous rappelle la prophétie sur Bethléem. C’est de cette humble cité que le Sauveur du monde viendra. 2. Pour Rodolfo, l’expérience de travailler avec des journaliers dans les champs a changé sa vie. Il se sent solidaire et il est prêt à partager cette expérience avec vous. 3. S’impliquer dans la vie d’un autre peut changer une personne de bien des manières. Pense à une expérience que tu as faite dans ce domaine. Offre une prière d’action de grâce pour les événements imprévus qui ont transformé ta vie. Prière finale Nous t’en supplions, Seigneur, que ta grâce nous devance et nous accompagne toujours, afin que nous puissions obtenir de la venue tant désirée de ton Fils notre soutien en cette vie et pour la vie éternelle. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 51 3e Samedi de l’Avent 23 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 3: 1-6 L'an quinze du principat de Tibère César, Ponce Pilate étant gouverneur de Judée, Hérode tétrarque de Galilée, Philippe son frère tétrarque du pays d'Iturée et de Trachonitide, Lysanias tétrarque d'Abilène, sous le pontificat d'Anne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et il vint dans toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés, comme il est écrit au livre des paroles d'Isaïe le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ; tout ravin sera comblé, et toute montagne ou colline sera abaissée ; les passages tortueux deviendront droits et les chemins raboteux seront nivelés. Et toute chair verra le salut de Dieu. Réflexion Le traumatisme du partage de l’Allemagne après la guerre appartient bien au passé, mais depuis la chute du mur de Berlin, il y a seize ans, l’Allemagne recherche toujours un équilibre économique. Même si son économie s’est améliorée, plusieurs facteurs restent inquiétants, surtout chez les jeunes. Les combats et les espoirs de Marcel sont typiques de beaucoup de jeunes de son âge qui vivent dans des pays développés. Sa foi en Dieu et son ascendant inspirent confiance à ses copains qui l’ont choisi comme responsable de la communauté Youth-Attic, un programme spécial pour les jeunes qui fréquentent l’internat des Frères Maristes à Mindelheim. Des jeunes ont formé une petite communauté à l’internat. En plus des activités régulières des internes, ils se réunissent chaque jour pour prier, étudier les Écritures et partager leur foi. Ils cherchent des manières de vivre leur foi de façon pratique et visible. Je m’appelle Marcel et j’ai 19 ans. J’habite à Landsberg am Lech en Allemagne, à environ 40 km de Munich. Je m’intéresse au tennis, au ski et à la guitare. Je fréquente un internat dirigé par les Frères Maristes à Mindelheim où je termine mes études secondaires. J’ai une petite amie qui est aussi de Landsberg. Elle a 20 ans et travaille dans une banque. Dans 52 quatre semaines, je passerai mes derniers examens et je suis donc à présent très occupé par mes études. J’aurai ensuite quatre mois de vacances. En septembre, je commencerai mon service civil et je travaillerai dans une école pour handicapés pendant neuf mois. Le service civil est une manière de servir mon pays, quelque chose que nous faisons tous. Si je n’avais pas choisi le service civil, je devrais faire le service militaire. Après le service, je prévois d’étudier à l’Université de Munich et devenir professeur d’histoire ou d’allemand. À l’internat, je suis responsable de mon groupe de Youth AtticMonastery. Cette responsabilité m’amène à réfléchir aux questions religieuses et à conseiller les jeunes en difficulté. C’est très intéressant parce que j’apprends beaucoup au sujet de nos peurs et de la situation des autres. Cela m’aide également à porter mon propre fardeau. Ce qui me préoccupe pour l’instant, c’est l’avenir. Est-ce que je trouverai un emploi dans notre monde d’aujourd’hui ? Je suis aussi inquiet au sujet de la santé de ma famille et de mes amis. Il y a beaucoup de cas de cancer dans ma famille. Mon grand-père en est mort. Quant à ma foi, je sais que Dieu est près de moi et qu’il m’aime, même lorsque j’ai fait quelque chose de mauvais, et qu’il me donne l’énergie de continuer ma vie. Je trouve en lui ma force. Quand vous aurez fini de lire ces mots, veuillez prier pour la paix dans le monde et pour une religion ou église commune dans le monde. Priez encore pour les pays pauvres et pour les gens qu’on assassine ou qu’on empêche de vivre leur foi et leurs convictions. Marcel, 19 ans Points de réflexion personnelle 1. Jean le Baptiste est au centre de la lecture du jour. On le décrit comme « une voix qui crie dans le désert. » 2. Marcel est un jeune qui quittera la sécurité de l’école pour relever de nouveaux défis. D’une certaine manière, il entrera dans la désert de l’inconnu. Pourtant, il y entre préparé, car il a acquis le respect des autres et il est capable de conduire les autres. 3. Prie pour ces jeunes qui commencent leur voyage dans la vie. Comme Jésus au moment de la Cène, prie pour qu’ils soient fidèles à l’appel de Dieu et qu’ils soient protégés durant leurs moments difficiles. Prière finale Dieu, créateur et rédempteur des hommes, tu as voulu que ton Verbe éternel prenne chair dans le sein de la Vierge ; sois favorable à notre prière : que ton Fils unique qui s’est fait l’un de nous, nous donne part à sa vie divine. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 53 4e Dimanche de l’Avent 24 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour : Luc 1:39-45 En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Elisabeth. Et il advint, dès qu'Elisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Elisabeth fut remplie d'Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit : "Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur !" Réflexion Notoire autrefois pour son ignominieux régime d’apartheid, l’Afrique du Sud est aujourd’hui un modèle de réconciliation et de croissance, même si ce grand élan d’espérance est toujours menacé par une pauvreté tenace. Le nombre élevé de victimes du sida constitue aussi son principal obstacle. Mikhaila a connu bien des défis. Elle est fière de sa foi et n’a pas peur de se dire chrétienne. Elle veut prendre sa place parmi les millions de Sud-africains qui tentent d’améliorer leur sort. Je m’appelle Mikhaila et j’ai 13 ans. Je suis une chrétienne de Cape Town en Afrique du Sud et qui fréquente l’école mariste Saint-Joseph. Jusqu’à récemment, j’ai vécu une vie très protégée. J’ai grandi dans une famille aimante, j’ai appris la morale chrétienne et ses valeurs dès ma naissance, et chaque jour j’en remercie le Seigneur. Mais à mon âge, il est audacieux de penser que tout le monde est ainsi. Au contraire, dans la société, il est extrêmement difficile de rester fidèle à ce qu’on nous a enseigné, à ses principes et finalement à Dieu lui-même. En tant que jeune fille qui se cherche dans un pays qui a un des taux d’infection au sida les plus élevés dans le monde, d’effroyables statistiques pour le nombre de viols, d’abus de drogues et de crimes, il ne me sera pas facile d’émerger de tout cela et d’être une adulte heureuse et réputée. Tous les gens souffrent des mêmes problèmes et, pour tout enfant, il n’est pas facile de grandir, même si cela est possible. 54 Plusieurs jeunes luttent pour survivre aux continuelles pressions que leurs amis, la société et même leurs familles mettent sur eux. Mais la chose la plus importante que Dieu m’a montré à plusieurs reprises, c’est que lorsqu’il te guide, tu peux absolument tout faire. C’est pourquoi je crois qu’il y a encore de l’espoir pour notre monde. Quand je regarde mon pays, je suis très fière du progrès que les Sud-africains ont accompli comme nation. Nous avons eu le plus sombre des passés, mais d’innombrables personnes, passionnées pour la liberté et avec l’aide de Dieu, ont réussi à nous éloigner de ce terrible passé. L’Afrique du Sud peut maintenant croître, devenir plus forte et meilleure. Chacun peut changer le monde. Chaque nouveau jour nous donne l’occasion d’aider quelqu’un, de changer une vie, de faire du monde un endroit où on peut mieux vivre de manière très simple. Un tout petit acte de bonté peut illuminer le milieu de quelqu’un. Le monde est rempli de gens qui recherchent l’amour et des conseils au mauvais endroit ; c’est pourquoi notre devoir comme chrétien est de parler aux autres de l’amour inconditionnel de Notre Seigneur Jésus-Christ pour nous et de prier pour tous : ceux qui sont perdus, agressés, affamés, abandonnés – tous. Et surtout, n’oublie jamais combien Jésus t’aime ! Mikhaila, 23 ans Points de réflexion personnelle 1. Nous sommes au 4e dimanche de l’Avent et à la veille de Noël. Nous célébrerons demain la naissance du Christ, l’aube du salut. Comme Marie, nous partons en hâte pour le pays montagneux où notre aide est attendue. Le temps est venu ! 2. Ce pays montagneux peut être dangereux. Mikhaila commence à réaliser ce que l’avenir lui réserve. Un avenir difficile. Pourtant, comme Marie, sa foi lui donne la force de se hâter pour affronter les défis qu’elle trouvera en chemin. 3. Qu’en est-il de toi ? Ta foi au Christ est-elle bien vivante ? Confronté aux défis de ta vie, tires-tu ta force du Christ ? Prière finale Tu le vois, Dieu tout-puissant, nous ployons sous le péché qui a soumis l’homme à sa loi : apporte-nous la délivrance grâce au renouveau que nous attendons de la naissance incomparable de ton Fils bien-aimé. Lui qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 55 Noël 25 décembre Appel à la prière Dieu, viens à notre aide. -- Seigneur, hâte-toi de nous secourir. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, -- Maintenant et à jamais, pour les siècles des siècles. Amen. Lecture du jour: Luc 2:1-14 Or, il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem, - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David - afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle. Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit. L'Ange du Seigneur se tint près d'eux et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit : "Soyez sans crainte, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche." Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu, en disant : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes objets de sa complaisance !" Réflexion Le Sri Lanka est un petit pays qui forme comme une larme au sud-ouest de l’Inde. Sa beauté naturelle cache cependant une douloureuse histoire de tensions ethniques, particulièrement violentes au cours des deux dernières décennies. Au moment du cessez-le-feu de 2002, 60.000 personnes avaient péri dans les affrontements et l’économie du pays était en ruine. En décembre 2004, un tsunami a ravagé ses côtes causant 30.000 morts et détruisant les habitations de dizaines de milliers de familles. Depuis un an, les tensions ethniques refont surface. Shaveen a 15 ans et il s’interroge sur l’avenir que son pays lui réserve. 56 Je suis Shaveen. J’ai 15 ans et je vis au Sri Lanka. Ma famille comprend cinq membres. J’ai deux frères plus âgés ; je suis donc le benjamin. Je terminerai mon premier cycle d’études secondaires cette année. Mon école est dirigée par les Frères Maristes et elle se nomme Maris Stella College. Je suis aussi un scout. Autrefois, le Sri Lanka était un pays paisible mais cela est différent aujourd’hui. La paix et l’amour des ancêtres ont maintenant disparu. Au lieu de penser aux autres, la plupart des gens recherchent la prospérité et le pouvoir. Je ne comprends pas pourquoi nous devons avoir tout cela pour mener une bonne vie, mais le problème est que la plupart des gens recherchent leur profit personnel. Ils n’ont donc pas de temps pour les autres. Selon les statistiques, les chrétiens ne forment que 8% de la population du Sri Lanka. Ces chrétiens devraient au moins prendre l’initiative de rebâtir la paix dans notre pays. S’ils n’y pensent pas, la situation du Sri Lanka ne fera qu’empirer. C’est l’Avent. Durant cette période, nous nous préparons à Noël alors que nous commémorerons la naissance de Jésus-Christ en décorant des arbres de Noël et en faisant des crèches. Nous peignons aussi nos maisons, nous faisons des courses dans les magasins et nous organisons des fêtes pour partager la joie de Noël. En faisant cela, nous devons d’abord comprendre le sens de Noël et changer nos cœurs pour nous préparer à la naissance de Jésus. Si nous le faisons, nous pourrons faire l’expérience de la joie que Jésus a apportée dans ce monde. Comme chrétiens et disciples de Jésus-Christ, nous devons aussi savourer la paix dans nos foyers, nos écoles, nos lieux de travail, etc. Pour jouir de la paix, il nous faut tendre les mains vers les autres et nous pardonner les uns les autres. Nous devons employer nos talents reçus de Dieu pour rendre les autres heureux. Quand Jésus vivait sur terre, il pensait toujours aux autres en les aimant. Il pardonnait facilement et aidait tout le monde. Jésus veut que nous soyons comme lui. Notre pays sera alors un lieu où les gens pourront mieux vivre. De plus, nous devrions exprimer notre gratitude et notre amour envers Jésus et essayer de rebâtir la paix qu’il a apportée au monde en pratiquant ce qu’il a enseigné. Pour cela, il faut prier chaque jour et être en contact avec le Seigneur. Nous nous préparons en lisant la Parole de Dieu, nous prions avec les autres, nous aidons ceux qui sont dans le besoin et nous tentons d’apporter la Parole de Dieu à ceux qui ne la connaissent pas. Si nous nous efforçons de pratiquer tout cela, il ne sera pas difficile d’avoir la paix de nouveau dans notre pays. J’espère que les gens du Sri Lanka vont trouver la vérité, emprunter la voie de Jésus et le laisser guider leur vie. Je demande donc humblement aux lecteurs de ce texte de prier pour que le Sri Lanka et son peuple vivent en paix selon ce que Jésus a apporté en ce monde. Shaveen, 15 ans Points de réflexion personnelle 1. C’est Noël ! Nous commémorons la naissance de Jésus. La Bonne Nouvelle est annoncée aux bergers dans les champs. 57 2. Shaveen pense à Noël et aux nombreux éléments de cette fête : l’arbre de Noël, la crèche, les emplettes, les célébrations, etc. il se demande si nous avons perdu le vrai sens de Noël : honorer la naissance du Christ dans nos cœurs et agir en conséquence. 3. Remarque combien il est préoccupé pour l’avènement de la paix dans son pays. Alors que nous célébrons le Prince de la paix, prenons le temps de prier pour l’avènement de la paix dans nos cœurs, nos foyers, nos lieux de travail, nos communautés, notre société, notre pays et le monde en général. Prière finale Dieu tout-puissant, en ton Verbe fait chair une lumière nouvelle nous envahit : puisqu’elle éclaire déjà nos cœurs par la foi, fais qu’elle resplendisse dans toute notre vie. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. 58 Institut des Frères Maristes Bureau of International Solidarity Piazzale M. Champagnat, 2 C.P. 10250 00144 Roma ITALIA Tél.: (39) 06 54 51 71 E-mail: [email protected] Site: www.champagnat.org Impression Frères Maristes, Rome Octobre 2006 . 59