NOM Prénom : INTRODUCTION « It’s the economy, stupid » (campagne de Bill Clinton contre George Bush en 1992). Un chef de gouvernement est jugé sur ses résultats économiques. Depuis Quesnay et les physiocrates, puis Adam Smith, l’économie est à la fois politique et macroéconomique. Les gouvernements interviennent dans le domaine économique (employment act de 1946, ou préambule de la constitution française de 1946) et cherchent à atteindre des objectifs macroéconomiques. JeanBaptiste SAY et les néoclassiques ont tenté de désencastrer l’économie du social mais cela reste un projet politique : imposer des lois « naturelles » en faisant croire que l’Etat est impuissant à les modifier. Toutes les sociétés ont imposé leur volonté collective aux décisions particulières. Mais l’Etat ne peut ni ignorer les mécanismes économismes ni les imposer aux agents économiques. L’économie est le domaine de la contrainte, ou des limites. I/ Qu’est-ce que la macroéconomie ? Définition de la macroéconomie : Approche théorique qui consiste à analyser l’économie d’un pays d’un point de vue global, à travers les relations qui peuvent exister entre ses agrégats. Un agrégat est une grandeur statistique, souvent monétaire, calculée par sommation sur l’ensemble d’un territoire et caractéristique de l’activité économique. C’est Keynes (1883-1946) qui a réintroduit l’analyse macroéconomique, qui était celle de Quesnay et des économistes classiques, après une parenthèse microéconomique posée par le courant néoclassique fin XIX° siècle. Sa « Théorie Générale » (publiée en 1936) ne raisonne que sur des agrégats et leurs liens logiques. Soit Y, le revenu, C la consommation et S l’épargne, il en déduisait qu’on doit avoir Y = C + S=C + I, donc I=S Les macroéconomistes s’intéressent aux grands équilibres, comptables et économiques. -> équilibre comptable macroéconomique : l’équilibre emploi-ressources, PIB = Produit Intérieur Brut, CF = Consommation finale, FBCF = Formation Brute de Capital Fixe (FBCF =investissement), VS = Variation des stocks, EX = Exportations, IM = Importations PIB + IM = CF + FBCF + VS + EX Cet équilibre est toujours vérifié car les biens et services dont on dispose (produits ou importés) sont tous utilisés pour la consommation, l’investissement, l’exportation ou mis en stocks. -> Définition de l’Equilibre économique, comme résultat d’un processus ou « pôle d’attraction » d’un système. Or, il y a deux types de déséquilibres que les économistes redoutent : o Quand O>D, cela crée de la déflation (baisse générale des prix) qui ralentit la consommation (on reporte ses achats en attendant la baisse) et réduit l’ensemble des revenus (yc les profits et les salaires). o Quand O<D, cela crée de l’inflation qui modifie la répartition des revenus et alimente des bulles financières (hausse autoentretenue des prix d’un actif) -> La macroéconomie repose sur des relations fonctionnelles entre les agrégats. Ces relations peuvent être vérifiables, prendre leur appui dans la statistique descriptive -> modèles économétriques. Ex : relation entre le prix du tabac et sa consommation. Les modèles théoriques reposent sur des fonctions littérales, sans valeur, qui présentent des liens logiques. C = f(p,R) II/ Qu’est-ce que la microéconomie ? Définition de la microéconomie : Approche théorique qui explique les phénomènes économiques à partir du comportement des unités de base, les agents (en général consommateurs et producteurs) M. Latreille L1 - Anglais Culture Economique Année 2015-2016 NOM Prénom : On peut chercher dans les comportements individuels les ressorts des actions et analyser les effets émergents. Pourquoi le consommateur achète-t-il ? Comment l’entreprise détermine-t-elle son niveau de production ? Les comportements individuels produisent des effets émergents, souvent inattendus : soit positifs : comme la Main invisible théorisée par Smith. Le comportement égoïste et cupide de chacun aboutit à l’enrichissement global de la société. soit négatifs : comme les externalités négatives qui résultent des comportements individuels. Ex : la recherche du profit à court terme aboutit à la prédation des ressources naturelles et à la dégradation du climat. De plus, connaître les mécanismes de décision des agents permet de mettre en place des incitations (ensemble des mesures (fiscales financières ou réglementaires) visant à guider les choix des agents dans un sens qui rend les décisions individuels compatibles avec l’objectif recherché). On dispose donc là d’un outil permettant d’influencer positivement les dés/équilibres macroéconomiques. III/ Dépasser l’opposition entre les deux approches La macroéconomie ne s’oppose pas à la microéconomie. La macroéconomie analyse les liens logiques entre les agrégats, alors que la microéconomie recherche les causes premières de variation des agrégats. En fait, les deux approches font un peu tout mais privilégient un niveau d’analyse à l’autre. Une synthèse des deux approches a été tentée : la synthèse néoclassique, qui pose les fondements microéconomiques de la macroéconomie (Professeur Samuelson). Mais elle bute sur un problème logique : le « no bridge », ou l’impossibilité de passer du niveau microéconomie au niveau macroéconomique. Connaître les préférences individuelles ne nous donne pas forcément les préférences collectives. Définition du paradoxe de Condorcet : il existe des situations où la connaissance des préférences individuelles ne permet pas d’aboutir à un choix collectif. Ex : même si trois individus connaissent chacun leur préférence en ce qui concerne trois films à voir, il peut être impossible de trouver quel film est préféré globalement. Le Théorème d’impossibilité de Sonnenschein (1973), est considéré comme un résultat robuste, vrai même si on modifie ses hypothèses (Ex : vrai même si tous les agents ont le même goût). Il démontre que la connaissance des choix individuels n’aboutit pas à la connaissance des choix collectifs. Conclusion : il vaut mieux faire séparément de la microéconomie et de la macroéconomie et prendre les apports de chacune. Aucun modèle unique ne peut suffire à englober l’ensemble de la réalité. La SE est dans le « pas complètement faux » mais ses énoncés ne sont « pas totalement vrais ». C’est dû à la complexité de la réalité étudiée et à l’impossibilité de la simplifier, car « Ce qui est simple est faux, et ce qui est compliqué est inutilisable », disait Paul Valéry. On voit surtout que l’économie se définit moins par ce qu’elle étudie… Définition de Malinvaud : « L’ économie est la science qui (…) s'intéresse d'une part aux opérations essentielles que sont la production et la consommation des biens, d'autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations » …que par sa façon de l’étudier Définition de Robbins : « L’ économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ». M. Latreille L1 - Anglais Culture Economique Année 2015-2016 NOM Prénom : Economie Générale : INTRODUCTION « It’s the economy, stupid » (campagne de Bill Clinton contre George Bush en 2002). Un chef de gouvernement est jugé sur ses résultats économiques. Depuis Quesnay et les physiocrates, puis Adam Smith, l’économie est à la fois politique et macroéconomique. Les gouvernements interviennent dans le domaine économique (employment act de 1946, ou préambule de la constitution française de 1946) et cherchent à atteindre des objectifs macroéconomiques. I/ Qu’est-ce que la macroéconomie ? Définition de la macroéconomie : Approche théorique qui consiste à analyser l’économie d’un pays d’un point de vue global, à travers les relations qui peuvent exister entre se s agrégats. Un agrégat est une grandeur statistique, souvent monétaire, calculée par sommation sur l’ensemble d’un territoire et caractéristique de l’activité économique. C’est Keynes (1883-1946) qui a réintroduit l’analyse macroéconomique, qui était celle de Quesnay et des économistes classiques, après une parenthèse microéconomique posée par le courant néoclassique fin XIX° siècle. Sa « Théorie Générale » (publiée en 1936) ne raisonne que sur des agrégats et leurs liens logiques. Soit Y, le revenu, C la consommation et S l’épargne, il en déduisait qu’on doit avoir Y = C + S=C + I, donc I=S Les macroéconomistes s’intéressent aux grands équilibres. Exemple : l’équilibre emploi-ressources , qui est un équilibre comptable. PIB = Produit Intérieur Brut, CF = Consommation finale, FBCF = Formation Brute de Capital Fixe (FBCF =investissement), VS = Variation des stocks, EX = Exportations, IM = Importations La relation d’équilibre s’écrit : PIB + IM = CF + FBCF + VS + EX Cet équilibre est toujours vérifié car les biens et services dont on dispose (produits ou importés) sont tous utilisés pour la consommation, l’investissement, l’exportation ou mis en stocks. Définition de l’Equilibre économique, comme résultat d’un processus ou « pôle d’attraction » d’un système. Or, il y a deux types de déséquilibres que les économistes redoutent : o Quand O>D, cela crée de la déflation (baisse générale des prix) qui ralentit la consommation (on reporte ses achats en attendant la baisse) et réduit l’ensemble des revenus (yc les profits et les salaires). o Quand O<D, cela crée de l’inflation qui modifie la répartition des revenus et alimente des bulles financières (hausse autoentretenue des prix d’un actif) La macroéconomie repose sur des relations fonctionnelles entre les agrégats. Ces relations peuvent être vérifiables, prendre leur appui dans la statistique descriptive -> modèles économétriques. Ex : relation entre le prix du tabac et sa consommation. Les modèles théoriques reposent sur des fonctions littérales, sans valeur, qui présentent des liens logiques entre les variables Ex. : C = f(p,R) II/ Dépasser l’opposition entre Macroéconomie et Microéconomie Définition de la microéconomie : Approche théorique qui explique les phénomènes économiques à partir du comportement des unités de base, les agents (en général consommateurs et producteurs) On peut chercher dans les comportements individuels les ressorts des actions et analyser les effets émergents. Pourquoi le consommateur achète-t-il ? Comment l’entreprise détermine-t-elle son niveau de production ? M. Latreille L1 - Anglais Culture Economique Année 2015-2016 NOM Prénom : Les comportements individuels produisent des effets émergents, souvent inattendus : Soit positifs : comme la Main invisible théorisée par Smith. Le comportement égoïste et cupide de chacun aboutit à l’enrichissement global de la société. Soit négatifs : comme les externalités négatives qui résultent des comportements individuels. Ex : la recherche du profit à court terme aboutit à la prédation des ressources naturelles et à la dégradation du climat. De plus, connaître les mécanismes de décision des agents permet de mettre en place des incitations (ensemble des mesures (fiscales financières ou réglementaires) visant à guider les choix des agents dans un sens qui rend les décisions individuels compatibles avec l’objectif recherché). On dispose là d’un outil permettant d’influencer positivement les dés/équilibres macroéconomiques. La macroéconomie ne s’oppose pas à la microéconomie. La macroéconomie analyse les liens logiques entre les agrégats, alors que la microéconomie recherche les causes premières de variation des agrégats. En fait, les deux approches font un peu tout mais privilégient un niveau d’analyse à l’autre. Une synthèse des deux approches a été tentée : la synthèse néoclassique, qui pose les fondements microéconomiques de la macroéconomie (Professeur Samuelson). Mais elle bute sur un problème logique : le « no bridge », ou l’impossibilité de passer du niveau microéconomie au niveau macroéconomique. Connaître les préférences individuelles ne nous donne pas forcément les préférences collectives. Définition du paradoxe de Condorcet : il existe des situations où la connaissance des préférences individuelles ne permet pas d’aboutir à un choix collectif. Ex : même si trois individus connaissent chacun leur préférence en ce qui concerne trois films à voir, il peut être impossible de trouver quel film est préféré globalement. Le Théorème d’impossibilité de Sonnenschein (1973), est considéré comme un résultat robuste, vrai même si on modifie ses hypothèses (Ex : vrai même si tous les agents ont le même goût). Il démontre que la connaissance des choix individuels n’aboutit pas à la connaissance des choix collectifs. Conclusion : il vaut mieux faire séparément de la microéconomie et de la macroéconomie et prendre les apports de chacune. Aucun modèle unique ne peut suffire à englober l’ensemble de la réalité. La SE est dans le « pas complètement faux » mais ses énoncés ne sont « pas totalement vrais ». C’est dû à la complexité de la réalité étudiée et à l’impossibilité de la simplifier, car « Ce qui est simple est faux, et ce qui est compliqué est inutilisable », disait Paul Valéry. On voit surtout que l’économie se définit moins par ce qu’elle étudie… Définition de Malinvaud : « L’ économie est la science qui (…) s'intéresse d'une part aux opérations essentielles que sont la production et la consommation des biens, d'autre part aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations » …que par sa façon de l’étudier Définition de Robbins : « L’ économie est la science qui étudie le comportement humain en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs ». M. Latreille L1 - Anglais Culture Economique Année 2015-2016