1 Histoire 3e (= le monde depuis 1914) – cours n°2 Un siècle de

Histoire 3e (= le monde depuis 1914) cours n°2
Un siècle de transformations scientifiques, technologiques, économiques et sociales
Ce siècle, ce sont les cent ans qui sont derrière nous, la plus grande partie de ces années étant dans le XXe siècle.
Plan
Une problématique : les entreprises ont-elles créé ou subi la croissance ?
Un exemple d’’évolution d’entreprise : Peugeot
- d’une entreprise familiale à une société anonyme (S.A.)
- le travail à la chaine
- la firme multinationale (F.M.N.)
Un exemple d’évolution de la population active : l’immigration
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Les entreprises ont-elles créé ou subi la croissance ?
Le monde des entreprises, en devenant plus efficace et plus innovant, a-t-il tiré la
société vers la croissance économique ? Ou a-t-il été contraint à cette évolution par
des forces extérieures comme la mondialisation et la domination de la finance sur
l’industrie ?
Même si l’économie a vécu des périodes de ralentissement (comme celui qu’elle vit
aujourd’hui), son mouvement général depuis un siècle est celui de la croissance. Cette
croissance de la production a d’abord eu lieu dans les pays développés puis s’est
étendue à d’autres pays qu’on qualifie désormais de pays émergents.
Cela se manifeste par l’utilisation de machines et de techniques plus efficaces, de
nouveaux modes d’organisation dans les ateliers et aussi dans la direction de
l’entreprise. Dans quelques pays, l’État a encouragé ou même aidé cette évolution.
Cependant, depuis les années 1970, deux forces extérieures ont obligé les entreprises
et la société en général à des mutations encore plus profondes :
- la mondialisation impose le poids de la concurrence : il faut travailler mieux, plus
vite et pour moins cher que d’autres dans le monde ;
- la financiarisation met les entreprises sous la pression de la Bourse et des
investisseurs (les actionnaires étant souvent des compagnies d’assurance ou des
caisses privées de retraite : les fonds de pension américains). Ces investisseurs
menacent de se retirer si l’entreprise n’augmente pas ses profits, souvent au prix d’une
pression accrue sur les salariés.
Au cours de ce siècle, la population active a connu des changements liés à
l’évolution de la société :
- pour les besoins d’une économie plus complexe, de métiers plus spécialisés, de plus
en plus de jeunes ont été poussés vers des études plus longues (vers le baccalauréat,
vers des études supérieures) aboutissant à une hausse du niveau de qualification ;
- le développement du secteur tertiaire a créé de nombreux emplois de bureau
majoritairement occupés par des femmes, d’où une féminisation de la population
active.
L’évolution du système de production
et ses conséquences sociales
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- l’immigration du travail est désormais un phénomène mondial (et constitue le
second thème de cette leçon).
Un exemple d’évolution d’entreprise : Peugeot
1. D’une entreprise familiale à une société anonyme (S.A.)
Au XVIIIe siècle, c’est
d’abord une famille de
meuniers et de teinturiers
qui s’enrichit ensuite dans la
fourniture d’uniformes pour
l’armée. Elle se lance
ensuite dans la métallurgie
avec deux produits qui
feront une grande carrière :
le moulin à café et la
bicyclette.
Vers la fin du XIXe siècle
(1891), Armand Peugeot
fabrique sa première
automobile (il a acheté le
droit d’utiliser la récente
invention du moteur à
essence qui n’avait pas
encore d’application).
Pour produire en grande
quantité, il faut construire
une usine. Armand Peugeot
ne peut réunir le capital
nécessaire à lui seul, il doit
donc s’associer avec des
investisseurs qui deviennent
actionnaires d’une société
anonyme (S.A. automobiles
et cycles Peugeot). L’usine
est construite en 1912 dans
l’est de la France Sochaux), région d’origine de la famille Peugeot. L’image du lion
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est choisie comme symbole
de solidité. Jusqu’au milieu du
XXe siècle, la famille Peugeot
reste propriétaire de la
majorité des actions de la
S.A. Mais le développement de
cette entreprise et sa
modernisation exigent de faire
appel à de nouveaux capitaux
extérieurs à la famille :
aujourd’hui, la famille Peugeot
ne possède plus que 30% des
actions (elle reste cependant
actionnaire majoritaire car
aucun autre actionnaire n’en
possède autant). Jusqu’en
1964, c’est toujours un
membre de la famille qui a
dirigé l’entreprise. Depuis
1964, l’entreprise embauche
un manager (personne ayant
une formation d’ingénieur ou
d’économiste) pour la diriger.
L’un d’entre eux a été Jacques
Calvet durant 15 ans. Après
avoir fait une formation
économique, il a travaillé au
ministère des finances puis a
été nommé directeur de
banque (B.N.P.). Enfin, il a été
appelé comme manager par la
famille Peugeot pour sortir
l’entreprise de difficultés
financières. Le manager actuel
(2012) est Philippe Varin (sa
formation : ingénieur), qui a
annoncé récemment la
fermeture prochaine de l’usine Peugeot d’Aulnay-sous-Bois.
Désormais, même si la famille Peugeot garde une influence importante sur la S.A. (qui
est devenue P.S.A. en 1966 : Peugeot Société Anonyme, après avoir absorbé Citroën
qui était en difficulté), l’époque du capitalisme familial est terminé. Une partie de la
famille Peugeot est installée en Suisse et vit de ses confortables revenus
d’actionnaire. L’entreprise a évolué vers le capitalisme financier : les actionnaires
sont des investisseurs plus attentifs à ce que rapporte leur capital qu’à l’avenir d’une
entreprise.
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2. le travail à la chaine La direction de Peugeot décide en
1925 d’organiser l’assemblage des
voitures selon le principe du travail
à la chaîne.
Ce principe a é inventé par un
ingénieur américain, Taylor (d’où
son autre nom : le taylorisme). Le
travail à la chaîne a été appliqué
dans les usines Ford aux Etats-
Unis. Peugeot l’utilise à son tour.
Il s’agit d’organiser l’usine de telle
façon que les ouvriers n’aient pas
à faire de déplacements ou gestes
inutiles pour la production. Ce sont
donc les voitures qui se déplacent
(sur une chaîne de montage),
chaque ouvrier étant responsable
d’une seule opération simple
répétée toute la journée. On
nomme O.S. (ouvriers spécialisés)
les ouvriers qui travaillent à la
chaîne. Ce sont eux qui reçoivent
les salaires les moins élevés.
Le résultat du taylorisme est une
augmentation de la productivité : le temps de travail pour fabriquer une voiture chez
Peugeot passe de 1500 heures à 500 heures. Comme on fait les voitures plus vite, on
a le temps d’en fabriquer une plus grande quantité (augmentation de la production) :
25 000 par an en 1928, 43 000 par an en 1930.
Les années 1920 ont donc vu l’arrivée du taylorisme chez Peugeot.
Les années 1980 sont celles de l’imitation du toyotisme (inventé chez Toyota) : zéro
défaut, zéro panne, zéro retard, zéro stock. Les chaînes de montages sont alors
équipées de robots pour souder et peindre : il y a de moins en moins d’O.S.
3. la firme multinationale
(F.M.N.)
C’est surtout dans les années
2000 que P.S.A. prend une
dimension internationale en
construisant des usines dans les
parties du monde choisies parce
qu’on y trouve les acheteurs (= les
marchés de consommateurs).
Les usines d’Europe centrale
(Tchéquie et Slovaquie)
produisent des modèles bon
marché, les usines d’Amérique
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latine et de Chine produisent pour les consommateurs des pays émergents.
Cependant, P.S.A. n’a pas encore réalisé d’alliance avec un autre constructeur
automobile (comme Renault avec Nissan). L’entreprise n’atteint pas une taille
suffisante pour résister à la concurrence des autres constructeurs : elle perd des parts
de marché en France et dans le monde. Cela amène l’actuel manager, Philippe Varin,
à annoncer la fermeture en 2014 de l’usine Peugeot d’Aulnay (Seine-Saint-Denis).
Ci-dessous : une biographie de Philippe Varin réalisée par le journal Le Parisien
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