donc des famines et des disettes qui accentuent plus encore l’écart social, basé sur la
tripartition qui apparaît alors archaïque. En effet, il y a deux ordres privilégiés qui ne paient
pas ou peu d’impôt : les nobles qui sont les plus riches et qui paient le moins d’impôts et de
taxes, et le clergé qui fait le don gratuit. Enfin le Tiers-Etat, composé des plus pauvres de la
société, mais également de grands bourgeois proches de la noblesse, sont le plus touchés par
les impôts et les taxes. Il s’agit donc d’une crise également sociale.
Enfin, face à ces inégalités la contestation grandit, et donc le 8 août 1788 la convocation
des Etats-Généraux est annoncée pour le 1er mai 1789. C’est donc une grande nouvelle, car les
Etats-Généraux n’avaient pas été réunis depuis plus d’un siècle et demi, depuis le début du
règne de Louis XIII. Puis, en janvier 1789 l’abbé Sieyès publie une brochure intitulée Qu’est-
ce que le Tiers-Etat ?, qui met à bas les différences sociales et définit une place au peuple. De
janvier à mai 1789, c’est une période marquée par de nombreux troubles et révoltes à Paris et
dans les provinces, alors qu’au même moment, de mars à mai ce sont les élections des Etats-
Généraux. Le 5 mai 1789 c’est l’ouverture royale des Etats-Généraux tant attendus, qui tourne
au fiasco puisque le 17 juin, les députés du Tiers-Etat se proclament l’Assemblée Nationale,
suivi du serment du jeu de paume, qui aboutit le 9 juillet au transfert de l’Assemblée
Nationale au titre d’Assemblée Nationale Constituante, c'est-à-dire sur une base
constitutionnelle. C’est un tournant, marqué peu après par la prise de la Bastille, qui du reste
est devenue un symbole de la Révolution française, qui se poursuit par la grande peur, qui
aboutit dans la nuit du 4 août 1789 à l’abolition des privilèges et droits féodaux, c’est donc la
fin de l’Ancien Régime et l’avènement de la monarchie constitutionnelle.
A cela, s’ajoute le 26 août l’adoption par l’assemblée de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen. Le 14 juillet 1790, on fête le 14 juillet, comme la fête des Fédérés à
Paris. Malgré quelques troubles, et notamment la Constitution Civile du Clergé qui remet en
cause la religion catholique, et veut se détacher de la papauté, ce n’est que le 20 juin 1791 que
s’opère un tournant, avec la fuite du roi interrompue à Varennes, qui dès lors créée des
scissions dans l’opinion, et aboutit à la fusillade au Champ de Mars à Paris le 17 juillet 1791
après que les citoyens aient réclamé la déchéance du roi. Pourtant cet épisode n’empêche pas
la contestation contre la royauté, et le 10 août 1792 éclate une émeute des Sans-culottes qui
envahit les Tuileries, emprisonne le roi et marque dès lors la fin de la monarchie. Le 21
septembre 1792, c’est alors l’avènement de la République, suivi en décembre par le procès du
roi, aboutissant à l’exécution du roi le 21 janvier 1793. En février 1793, des révoltes en
Vendée, et des émeutes à Paris, font que Danton en appel à la Terreur en mars, et demande
l’instauration d’un Tribunal Révolutionnaire, qui est complété par les comités de surveillance
révolutionnaire, et par la création du Comité de Salut Public. Tout ceci afin de contrer les
périls intérieurs et extérieurs. Suivent, les journées parisiennes du 31 mai au 2 juin 1793, qui
marquent par la chute du groupe politique de la Gironde, et le début de la dictature de salut
public. Le 27 juillet 1793 Robespierre entre au Comité de salut public et dès lors marque son
passage et l’histoire de la Révolution. Puis en octobre suivant la Terreur est mise à l’ordre du
jour, marquant également la lutte des montagnards face à l’opposition radicale et modérée.
Robespierre rend la chute de Danton effective le 5 avril 1794, mais marque également le
début de sa propre chute… le 26 juillet 1794.
Robespierre est né à Arras le 6 mai 1958, et mort 28 juillet 1794, d’une famille de
tradition roturière, devient un avocat très rapidement reconnu, puis députés du Tiers-Etat aux
Etats-Généraux, où il se tourner vers le Club Breton qui devient le Club Jacobin. Danton, lui
est né le 26 octobre 1759 à Arcis sur Aube, et mort le 5 avril 1794 à Paris, il est issu d’une
famille plus aisée que Robespierre dont le père avait des fonctions de procureur et huissier
royal. Il fréquente le même collège que Robespierre, et comme lui devient avocat. Il fréquente
au début de la Révolution le club des Cordeliers, mais rapidement se tourner vers le
jacobinisme. Ainsi de quelle manière ces deux hommes ont-ils fait la Révolution ? Qu’est ce
qui les unit et qu’est-ce qui les désunit ?