SANGIORGIO Léa
L3 Histoire UE : Mini-mémoire.
Danton et Robespierre pendant la Révolution française.
Source : http://www.droitspartages.net/affiche_notice.php?docid=387
Source : http://www.droitspartages.net/affiche_notice.php?docid=373
Danton
Auteur : Ecole française du XVIIIème.
Robespierre
Auteur : Joseph BOZE.
Image conservée à Versailles.
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Sommaire.
INTRODUCTION ……………………………………………………………………….. p 3
Problématique …………………………………………………………………………….. p 4
PREMIERE PARTIE : Deux hommes à la fois proches et opposés : de leurs origines
sociales et à leurs débuts dans la révolutions. ………………………………………….. p 5
1. Robespierre. ……………………………………………………………………………. p 5
2. Danton. ………………………………………………………………………………… p 6
3. Leurs actions durant la fin de l’Ancien Régime. ………………………………………. p 7
DEUXIEME PARTIE : L’évolution des deux hommes suivant les évènements : deux
manières de penser et vivre les moments de la Révolution. …………………………… p 9
1. La monarchie constitutionnelle. ………………………………………………………... p 9
2. La Convention. …………………………………………………………………………. p 14
3. La Terreur. ……………………………………………………………………………... p 19
TROISIEME PARTIE : Une fin analogue, uniquement dans les faits. …………….... p 21
1. La chute de Danton. ……………………………………………………………………. p 21
2. La chute de Robespierre. ….………………………………………………………….... p 23
3. La postérité des deux hommes. ……………………………………………………….... p 27
CONCLUSION ………………………………………………………………………….. p 30
BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………… p 31
ANNEXES : chronologie sommaire ...............………………………………………….. p 32
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INTRODUCTION
Aujourd’hui, dans la Révolution française, des personnages historiques tels Danton et
Robespierre nous apparaissent comme évidents. Pourtant l’histoire a tardé à les réhabiliter, et
l’historien n’a pas toujours regardé l’un ou l’autre d’un même œil, soit critique ou alors
rempli d’admiration.
En effet, c’est après la Révolution française, que Robespierre est sorti de l’image du
dictateur, alors que Danton a immédiatement été reconnu Homme de la Révolution, grâce aux
passions qui se sont rapidement déchaînées autour de lui, lors de la révision de son procès, en
faveur de son idéologie et de sa politique. Dès lors, les militants dantonistes on fait du
plaidoyer posthume Danton un réquisitoire contre ceux qui l’avaient condamné, c’est à dire
Saint-Just et Robespierre. C’est ainsi qu’un parallèle entre les deux hommes a commencé à
être mené : en opposant la vertu (Robespierre) au vice (Danton), l’incorruptibilité à la
vénalité, le labeur à l’indolence, la foi au cynisme, jusqu’à attribuer la vertu et la moralité à
Robespierre, et priver Danton de qualités.
En ce qui concerne Danton, les républicains dantonistes lui collaient une étiquette
d’opportuniste, bien que la majorité des républicains l’eussent choisi, dont Michelet et
Auguste Comte. En effet, Michelet a fait de Danton, et non de Robespierre un héros
profondément humain dont la générosité rachetait ses faiblesses. Par ailleurs, Aulard
appréhende Danton comme la figure majeure de la Révolution, en voyant Gambetta comme
l’incarnation de Danton, puis, revient sur cette idée, avec l’école positiviste. De plus, avec la
mise en avant de Robespierre par son élève Mathiez, fervent défenseur de Robespierre, et
notamment fondateur de la Société des études robespierristes et des Annales révolutionnaires,
il défend de nouveau Robespierre. Danton a surtout fait l’objet d’études dans les années 1920,
avec quelques petits sursauts déjà autour du centenaire, puis dans les années 1900 et dans les
années 1930. Quant à Robespierre il n’était pas beaucoup en vue avant le XXème siècle, car
jusque dans les années 1900 il était considéré, au même titre que Marat, comme un
représentant du jacobinisme radical, et donc n’intéressait que les républicains de gauche
partisans d’une politique insurrectionnelle. Cependant, depuis il a attiré plus d’attention
qu’aucun autre leader de la Révolution. L’intérêt pour ces deux hommes de la Révolution
française a connu une riode de pointe dans les années 1930 du Front Populaire, et dans les
années 1960 et 1970 avec l’école révisionniste -incarnée par Furet, Gueniffrey et Ozouf-, qui
voulait mettre fin aux interprétations d’imprégnation socialiste et marxiste dans les travaux
historiques. En effet, Michelet était publicain, Mathiez socialiste, et Aulard radical-
socialiste, mais ils se trouvaient dans un siècle encore marqué par les révolutions. Notons
également que de nombreuses études sur ces deux hommes au XXème siècle, ont été
empreintes de marxisme, ceci est notamment lié à la présence du socialisme et du
communisme dans nos sociétés, ainsi que la forte résonnance de la Révolution russe. Enfin,
aujourd’hui, la Révolution française intéresse lus les chercheurs anglo-saxons et moins les
chercheurs français. Ainsi, aujourd’hui une étude sur Danton et Robespierre ne peut-être
uniquement comparative mais doit marquer l’opposition entre eux afin de noter leur évolution
idéologique et politique à travers les évènements communs qu’ils traversent, sans pour autant
les percevoir et les interpréter de la même manière
En effet c’est tout un contexte qui explique la Révolution française. Les origines de la
Révolution sont, avant tout, économiques et sociales. Elles sont économiques car liées à la
croissance démographique forte à laquelle l’agriculture ne peut répondre, créant une hausse
des prix du pain et une baisse des salaires. De plus, s’ajoute une série de crises tels qu’en
1775 avec une série de mauvaises récoltes, en 1780 une pénurie de foin provoquant un déclin
des bovins, et en 1788 de mauvaises récoltes créées des hausses de prix jamais atteintes. Il y a
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donc des famines et des disettes qui accentuent plus encore l’écart social, basé sur la
tripartition qui apparaît alors archaïque. En effet, il y a deux ordres privilégiés qui ne paient
pas ou peu d’impôt : les nobles qui sont les plus riches et qui paient le moins d’impôts et de
taxes, et le clergé qui fait le don gratuit. Enfin le Tiers-Etat, composé des plus pauvres de la
société, mais également de grands bourgeois proches de la noblesse, sont le plus touchés par
les impôts et les taxes. Il s’agit donc d’une crise également sociale.
Enfin, face à ces inégalités la contestation grandit, et donc le 8 août 1788 la convocation
des Etats-Généraux est annoncée pour le 1er mai 1789. C’est donc une grande nouvelle, car les
Etats-Généraux n’avaient pas été réunis depuis plus d’un siècle et demi, depuis le début du
règne de Louis XIII. Puis, en janvier 1789 l’abbé Sies publie une brochure intitulée Qu’est-
ce que le Tiers-Etat ?, qui met à bas les différences sociales et définit une place au peuple. De
janvier à mai 1789, c’est une période marquée par de nombreux troubles et révoltes à Paris et
dans les provinces, alors qu’au même moment, de mars à mai ce sont les élections des Etats-
Généraux. Le 5 mai 1789 c’est l’ouverture royale des Etats-Généraux tant attendus, qui tourne
au fiasco puisque le 17 juin, les députés du Tiers-Etat se proclament l’Assemblée Nationale,
suivi du serment du jeu de paume, qui aboutit le 9 juillet au transfert de l’Assemblée
Nationale au titre d’Assemblée Nationale Constituante, c'est-à-dire sur une base
constitutionnelle. C’est un tournant, marqué peu après par la prise de la Bastille, qui du reste
est devenue un symbole de la Révolution française, qui se poursuit par la grande peur, qui
aboutit dans la nuit du 4 août 1789 à l’abolition des privilèges et droits féodaux, c’est donc la
fin de l’Ancien Régime et l’avènement de la monarchie constitutionnelle.
A cela, s’ajoute le 26 août l’adoption par l’assemblée de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen. Le 14 juillet 1790, on fête le 14 juillet, comme la fête des Fédérés à
Paris. Malgré quelques troubles, et notamment la Constitution Civile du Clergé qui remet en
cause la religion catholique, et veut se détacher de la papauté, ce n’est que le 20 juin 1791 que
s’opère un tournant, avec la fuite du roi interrompue à Varennes, qui dès lors créée des
scissions dans l’opinion, et aboutit à la fusillade au Champ de Mars à Paris le 17 juillet 1791
après que les citoyens aient réclamé la déchéance du roi. Pourtant cet épisode n’empêche pas
la contestation contre la royauté, et le 10 août 1792 éclate une émeute des Sans-culottes qui
envahit les Tuileries, emprisonne le roi et marque dès lors la fin de la monarchie. Le 21
septembre 1792, c’est alors l’avènement de la République, suivi en décembre par le procès du
roi, aboutissant à l’exécution du roi le 21 janvier 1793. En février 1793, des révoltes en
Vendée, et des émeutes à Paris, font que Danton en appel à la Terreur en mars, et demande
l’instauration d’un Tribunal Révolutionnaire, qui est complété par les comités de surveillance
révolutionnaire, et par la création du Comide Salut Public. Tout ceci afin de contrer les
périls intérieurs et extérieurs. Suivent, les journées parisiennes du 31 mai au 2 juin 1793, qui
marquent par la chute du groupe politique de la Gironde, et le début de la dictature de salut
public. Le 27 juillet 1793 Robespierre entre au Comité de salut public et dès lors marque son
passage et l’histoire de la Révolution. Puis en octobre suivant la Terreur est mise à l’ordre du
jour, marquant également la lutte des montagnards face à l’opposition radicale et modérée.
Robespierre rend la chute de Danton effective le 5 avril 1794, mais marque également le
début de sa propre chute… le 26 juillet 1794.
Robespierre est né à Arras le 6 mai 1958, et mort 28 juillet 1794, d’une famille de
tradition roturière, devient un avocat très rapidement reconnu, puis députés du Tiers-Etat aux
Etats-Généraux, il se tourner vers le Club Breton qui devient le Club Jacobin. Danton, lui
est le 26 octobre 1759 à Arcis sur Aube, et mort le 5 avril 1794 à Paris, il est issu d’une
famille plus aisée que Robespierre dont le père avait des fonctions de procureur et huissier
royal. Il fréquente le même collège que Robespierre, et comme lui devient avocat. Il fréquente
au début de la Révolution le club des Cordeliers, mais rapidement se tourner vers le
jacobinisme. Ainsi de quelle manière ces deux hommes ont-ils fait la Révolution ? Qu’est ce
qui les unit et qu’est-ce qui les désunit ?
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I. Deux hommes à la fois proches et opposés : de leurs origines sociales et à leurs
débuts dans la révolutions.
Avant d’aller plus loin dans notre analyse, voici une présentation des deux personnages
que nous allons traiter dans notre sujet. Pour l’ordre de présentation, Robespierre apparaît le
premier car il est né avant Danton.
A. Robespierre.
Son père est avocat à Arras, sa mère est fille d’un brasseur arrageois. Maximilien de
Robespierre, n’est pas d’une famille noble, mais d’une tradition roturière. Robespierre naît le
6 mai 1758. Orphelin en 1777, il est recueilli ainsi que ses frères et sœurs, par son grand-père
maternel et des tantes. Il se sent, dès lors une responsabilité familiale, se traduisant -selon ses
proches-, par un gravité précoce et un goût pour la solitude. Il entre au collège d’Arras en
1765, il se distingue rapidement par sa passion du travail. Ainsi en 1769, l’évêque d’Arras
lui accorde une bourse afin de poursuivre ses études au collège Louis-le-Grand, avec autant de
sérieux et de passion. Il ne se lie avec personne de son collège et fréquente les mêmes bancs
que Camille Desmoulins et Fréron. C’est durant sa formation universitaire qu’il s’intéresse à
l’histoire antique et à la philosophie de Rousseau notamment dont il ne se détournera pas. Son
séjour au collège Louis-le-Grand l'avait ouvert à la philosophie des Lumières, détaché du
catholicisme et engagé sur les traces de Rousseau avec une ferveur de disciple admiratif. Il est
fort probable que Robespierre a rencontré Rousseau en 1778, peu avant la mort du
philosophe.
En 1781, il achève ses études de droit, et reçoit de l’administration du collège 600 livres
de gratification pour le féliciter de ses bonnes études, qu’il reverse comme bourse à son frère
Augustin, afin qu’il puisse terminer sa formation universitaire à Paris. N’ayant aucune
relation et aucun réseau à Paris, il retourne à Arras et devient avocat au Conseil provincial
d’Artois le 8 novembre 1781, et plaide sa première cause en janvier suivant. Ses buts sont
encourageants, c’est ainsi qu’il est appelé le 9 mars 1782 à cumuler en plus de la fonction
d’avocat, la fonction du juge de prévôté épiscopale d’Arras. Durant sept ans sa vie, il vit à
l’abri du besoin. Il produit également de nombreux travaux littéraires qui lui permettent d’être
élu membre de l’Académie d’Arras en novembre 1783, et répond de nombreux concours
académiques (Metz en 1784, Amiens 1785) Il est enfin élu directeur le 4 février 1786.
Mais ce qui le fait connaître ce sont deux affaires :
- l’affaire dite du « paratonnerre de Saint-Omer », qu’il remporte.
- l’affaire Deteuf : c’est une affaire qui oppose l’abbaye des Bénédictins d’Anchin à
Robespierre. En effet un des moines de l’abbaye, Dom Brogniart connu dans la région
pour ses mœurs débauchées, accuse François Deteuf d’avoir commis un vol.
Robespierre obtient d’abord l’annulation de l’accusation, et engage une procédure de
dommages et intérêts contre l’abbaye tout entière coupable d’avoir sous son toit un
moine débauché. Le grand prieur d’Anchin met fin à l’affaire par dédommagement.
Avec cette seconde affaire, Robespierre se fait connaître par la divulgation d’un mémoire,
avant même le procès, qui fait non seulement appel à l’opinion publique, mais plus encore,
réclame des lois et l’égalité devant la loi, tout en accusant le religieux de mœurs douteuses.
Dès lors, l’ensemble de la profession judiciaire se méfie de lui, et ses idées commencent à
inquiéter. Robespierre met beaucoup de cœur à défendre des clients les plus pauvres et les
plus miséreux face à « l’oppresseur ». Ceci explique pourquoi en 1788 il défend le même
nombre de cause qu’en 1782, alors que chez ses confrères les nombres ont doublés voire
triplés. Par ailleurs, il est mis à l’index en 1788, par la commission de juristes qui étudiait des
modifications à apporter à la Coutume général de la province. Ce qui explique pourquoi cette
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