1 Analyse critique d’un documentaire alarmiste sur le réchauffement climatique : « Une Vérité qui dérange », de Davis Guggenheim (2006). [Mis à jour en octobre 2007] Public ciblé : tous les niveaux, notamment seconde, dans le cadre des cours d’Education Civique, Juridique et Sociale et / ou des cours de Géographie. Durée du projet : 1 projection + 4 séquences de 2 heures pour l’élève. Matières, thèmes et notions des programmes concernés : Seconde – ECJS Thème 1 – Citoyenneté et civilité (vie de quartier et participation locale) Thème 2 – Citoyenneté et intégration (intégration du citoyen – élève dans la communauté) Notions : civilité, intégration, droits (à tous les niveaux : politiques, sociaux, économiques, etc.) Démarche : cf. la « fiche ressource n°4 » intitulée « Utiliser l’actualité – Les citoyens face aux risques naturels », pages 22 et 23 de l’accompagnement des programmes d’ECJS (CNDP, Octobre 2000). Seconde – Géographie Thème 4 – Les sociétés face aux risques Notions : société, risque majeur, aléas, catastrophes, vulnérabilité. Démarche : le film documentaire constitue le sujet d’une étude de cas sur le réchauffement climatique, un risque majeur à l’échelle de toute la planète. Objectif : Amener les élèves à réfléchir sur un débat ancien, remis sur le devant de la scène à l’occasion de la projection d’un documentaire alarmiste devant les députés de l’Assemblée Nationale (et du public français), à un moment ou les médias et le monde politiques sont de plus en plus polarisés par l’échéance présidentielle de 2007. Ce travail peut être mis en parallèle avec le thème de Géographie de la classe de Seconde sur « les sociétés face aux risques ». Problématique : Le documentaire de Davis Guggenheim est alarmiste parce qu’il met surtout en évidence les conséquences probables du réchauffement climatique (un risque majeur) dans le but de réveiller les consciences. Alors que la médiatisation (à commencer par les bandes-annonces du documentaire, les affiches et tout le matériel promotionnel de celui-ci) amplifie la tendance à s’appesantir sur les phénomènes naturels spectaculaires (= aléas) qui résultent du réchauffement climatiques, sources de catastrophes lorsqu’ils touchent une ou plusieurs sociétés, une analyse plus rigoureuse du message du documentaire ainsi que de la démarche de son acteur principal doivent permettre de recentrer le débat sur la variable de « l’équation du risque » qui est négligée : la vulnérabilité. Aléa + Vulnérabilité = Risque La vulnérabilité des sociétés, qui sont à la fois victimes et responsables de ces phénomènes, doit être au centre de la réflexion des élèves. Le bilan final de cette réflexion vise à initier – si cela s’avère pertinent – une réflexion sur ce qui permettrait de réduire cette vulnérabilité, notamment à l’échelle du lycée. 2 Démarche : La démarche de cette action peut se décomposer en quatre temps. 1. Un travail d’analyse critique du documentaire relativement classique ; 2. Une réflexion sur la réception du film en France à travers un corpus d’articles tirés de la presse écrite et / ou de reportages, notamment à l’occasion de sa diffusion à plusieurs dizaines de députés de l’Assemblée Nationale le mercredi 11 octobre 2006, qui permettrait de mettre en perspective le message du film – essentiellement adressé aux américains, mais généralisé au reste du monde par la suite – avec la situation française. L’évolution des préoccupations nationales (Grenelle de l’environnement entre juillet et novembre 2007) et internationales (Al Gore et le GIEC – Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat – recevant le prix Nobel le 12 octobre 2007) relatives au réchauffement climatique méritent une attention particulière (le GIEC rend son 4e rapport de synthèse lors de la conférence de Bali en Indonésie du 3 au 14 décembre prochain, qui vise notamment à préparer l’après-Kyoto, qui s’achève en 2012) ; 3. Une réflexion sur les prolongements proposés par le film à travers les propositions concrètes faites à l’occasion du générique de fin du documentaire, les affichettes promotionnelles distribuées dans les cinémas les reprenant, ainsi que le site web du documentaire (qui met à disposition du public des informations scientifiques, des propositions concrètes, des liens vers d’autres sites institutionnels, etc.), centré sur la même thématique : comment transformer les réflexions du documentaire en faits à l’échelle du lycée (ce qui serait notamment l’occasion d’un débat argumenté) ?; 4. Enfin, en se basant sur les idées les plus fortes ayant émergé à l’occasion du débat argumenté, les élèves seraient invités dans une nouvelle séquence – si cela se révèle pertinent – à s’emparer d’un problème précis à l’échelle du lycée : le problème de l’eau, du recyclage du papier, de la gestion des déchets, etc. L’étude du documentaire étant une activité EDD (= Education au Développement Durable) deviendrait alors une introduction à une action E3D (= Etablissement en Démarche de Développement Durable). 3 Associer plusieurs classes autour du projet (exemple en seconde) : Remarques préliminaires : Ce projet part du constat que les élèves sont déjà sensibilisés avec les problèmes du réchauffement climatique et de l’environnement ainsi que du développement durable par le biais de nombreuses séquences allant dans ce sens, dans la majeure partie des disciplines, depuis l’école primaire jusqu’au lycée. Les nombreuses sollicitations sur ces sujets qu’ils reçoivent de la part d’acteurs institutionnels ou associatifs (publicités, intervenants extérieurs dans les établissements scolaires ou périscolaire, etc.) complètent ce dispositif. Mais il existe une dichotomie entre l’importance et la fréquence du message et la portée de celuici, puisque pour le moment, l’essentiel de l’action proposée pour protéger l’environnement repose sur l’action individuelle. C’est d’ailleurs l’un des messages clés du film de Davis Guggenheim et d’Al Gore. L’objectif est donc de dépasser le stade de la simple sensibilisation (= EDD) afin d’initier une démarche concrète au sein de l’établissement (= E3D). Une démarche associant plusieurs classes : Il est tout à fait envisageable d’associer deux ou plusieurs classes à ce projet : Visionnage collectif du film documentaire (attention : ne pas négliger l’impératif financier + penser à la réduction de l’impact écologique du transport… qui devrait être collectif !) ; Travaux d’analyse critique et de réflexion sur les prolongements du film par classes (fiche d’analyse en annexe) ; Débat argumenté (par demi-classes) pour reformuler et affiner les idées des élèves permettant de transformer le discours à vocation globale du film documentaire en action concrète à l’échelle locale, celle du lycée (fiches complémentaires en annexe) ; Débat argumenté ou forum réunissant tous les participants (modalités à préciser), avec un sérieux qu’il est possible d’induire par le fait que le résultat de ce débat serait évalué (sujet d’évaluation en annexe) ; Bilan final par classes, avec une synthèse de toutes les idées fortes retenues et échangées à l’occasion du débat argumenté avec les autres classes (possibilité alternative d’évaluation) ; Partage entre ces classes des différentes actions à mener dans une nouvelle séquence centrée sur un problème à l’échelle du lycée (l’eau, les déchets, les énergies renouvelables, etc.) 4 « Une Vérité qui dérange », de Davis Guggenheim, 2006 Etude et prolongement sur un film documentaire concernant le réchauffement climatique (exemple en classe de seconde) Séquences 1. – Visionnage du film documentaire et fiche d’analyse distribuée aux élèves Travail personnel demandé aux élèves : compléter la fiche d’analyse entre le visionnage et la première séquence d’ECJS en groupe au lycée Fiche pour les élèves avec les consignes détaillées en annexe à ce fichier Fiche à compléter donnée aux élèves : 1. – Présentation du documentaire : - auteur, titre, date, langue, lieu de production ; - le thème principal : quel est le sujet central de ce documentaire ? 2. – L’acteur principal : - qui est-ce ? - comment se met-t-il en scène durant tout le déroulement du film et pourquoi ? - comment justifie-t-il son action (pourquoi ce documentaire) ? 3. – Narration : 3.1. – montage du documentaire : comment est-il construit ? - quelles sont les scènes importantes du documentaire et comment sont-elles mis en évidence ? - la conclusion : comment s’achève le film ? Que dire des dernières images ? Que penser du générique ? 3.2. – La façon de filmer : comment le documentaire est-il mis en scène ? - le réalisateur utilise-t-il des images symboliques se répétant ? Lesquelles ? Quand ? Pourquoi ? 4. – Le message : Le ou les messages du documentaire peuvent être regroupés entre différents thèmes et prendre différentes formes. Complétez le tableau ci-dessous en reprenant les arguments essentiels que vous avez retenus : Forme de Forme raisonnée Forme l’argumentation : (preuves émotionnelle scientifiques) (sous forme d’opinions) Contenu de l’argumentation : Scientifique Politique Economique Philosophique et moral 5. – Votre avis sur le film documentaire : - quels sont selon vous les points forts du film ? - quels sont selon vous les points faibles du film ? 6. – La réception du film en France (travail de recherche complémentaire) - cherchez dans la documentation disponible au CDI, chez vous ou sur Internet un article de la presse nationale ou régionale relatant les réactions des parlementaires français invités à assister à une projection spéciale du film documentaire en présence d’Al Gore, son acteur principal, le mercredi 11 octobre 2006. Attention à effectuer une recherche correspondant scrupuleusement au thème énoncé ; - dans cet article, relevez (et notez sous une forme résumée) les diverses réactions des députés sur le film, notamment les points forts ou les points faibles qu’ils ont pu relever à l’issue de la séance, leurs avis et critiques ; Consignes : à l’issue de la prochaine séance, vous devez être capable : - de présenter cette fiche scrupuleusement complétée, ce qui est un travail personnel (ne recopiez pas sur un camarade pour les raisons qui suivent) ; - d’argumenter sur le film, c’est-à-dire de donner votre opinion et de l’expliquer en vous appuyant sur des exemples précis ; - de parler et expliquer les diverses réactions des parlementaires français ayant assistés à la séance qui leur était spécialement dédiée ; - de participer à l’oral sans votre feuille, ce qui signifie qu’il faut bien maîtriser votre sujet ! 5 2. – Analyse du film documentaire (centrée sur le message) et réflexion sur la réception de celuici en France Quelques exemples d’articles que les élèves peuvent trouver durant leur recherche préparatoire en annexe à ce fichier Documents supplémentaires utilisé à la fin de cette séance en annexe à ce fichier A. – Reprise en groupe de l’analyse du documentaire et notamment du message (à partir de la fiche complétée par les élèves entre le visionnage et cette séquence) = reprise des quatre premiers points de la fiche. B. – Avis personnel des élèves (question 5 de la fiche) et prolongement visant à recentrer le débat à l’échelle européenne et nationale (question 6) : - Le questionnement suivant vise à permettre aux élèves de réinvestir leurs recherches et de les guider pour changer l’échelle étudiée : * A qui s’adresse initialement Al Gore et pourquoi ? [Au départ, ces conférences sont destinées aux américains, non-signataires du protocole de Kyoto, dans lequel Al Gore s’est impliqué en tant que vice-président avant de se voir opposé un refus par le Congrès américain lorsqu’il fallut signer le protocole. Le film montre le parcours des conférences : toutes les Etats-Unis puis le reste du monde. La France est visitée seulement à l’occasion de la sortie du film… Autre information démontrant que la cible initiale est américaine : le site officiel du film (en V.O.) www.climatecrisis.com propose des activités en ligne visant uniquement le public des Etats-Unis. Le site (en V.F.) www.criseclimatique.fr, propose des données et activités en français, mais la base de réflexion reste la situation américaine]. [A noter qu’Al Gore a bénéficié d’informations inédites fournies par le GIEC lors de la réalisation de son documentaire, qui se retrouvent dans les divers rapports publiés par cet organisme durant l’année 2007. Pour le GIEC, c’était une façon complémentaire à la publication de ses études destinées aux décideurs de sensibiliser la population mondiale à la question du réchauffement climatique]. * Comment est reçu le film en France, notamment par les députés ayant assisté à la projection organisée en présence d’Al Gore ? [Excellente réception sur la démarche, la forme, le fond étant critiqué sur un point : le manque de solutions proposées.] * Comment expliquer cette réception dans un pays comme la France, qui se présente comme à la pointe des questions d’environnement ? [Les députés ayant assisté à la projection ont souligné l’importance de la démarche pédagogique de la démonstration du documentaire. Ils ont insisté dans leurs commentaires sur l’importance du message. Aucun n’a souligné ce qui semble être un paradoxe : l’ex viceprésident du pays le plus pollueur au monde vient faire une leçon de morale à l’un des Etats signataire du protocole de Kyoto… Mais la question suivante permet de démontrer aux élèves que ce n’est pas forcément paradoxal.] * Quel message contenu dans le film a été relayé par les députés français dans leurs déclarations à l’issue de la projection ? [Le devoir de lutter contre le réchauffement climatique est un impératif moral qui doit dépasser les clivages politiques. Sur un plan plus philosophique, personne ne peut rester sans réagir devant la catastrophe qui se dessine, puisque tous les terriens en seront à la fois les acteurs et les victimes. C’est dans cette logique que Gore s’inscrit, ce qui explique qu’il n’y a pas ici de paradoxe à ce qu’un américain fasse la morale au reste du monde.] La question suivante nécessite d’apporter un document complémentaire (en annexe) pour mettre en perspective l’action politique de l’Union Européenne et/ou de la France : * D’après les députés français, le documentaire est un modèle de sensibilisation. Est-ce à dire que, comme les politiques 6 américains, les politiques français et européens n’ont pas de politique écologique en place, de solutions contre le réchauffement climatique, ou existe-t-il une telle politique ? [Cette question nécessite d’utiliser un petit document distribué ou projeté aux élèves, par exemple tiré de la revue Alternatives économiques, n° hors-série « Les Chiffres clés de l’année 2007 », octobre 2006 (voir annexe) : Il existe un « Livre blanc » publié par l’Union Européenne, fixant un plan de limitation des gaz à effets de serre d’ici à 2010, en accord avec le protocole de Kyoto et signé par tous les Etats membres de l’U.E. Mais aucun Etat européen n’est (en septembre 2007) dans les perspectives imposées par ce plan, qui ne sera donc très probablement pas respecté. L’intention politique existe, mais les efforts ne sont pas tenus, même en France. Il y a donc une forte différence entre le discours officiel et la réalité. Cette observation rejoint l’une des idées essentielles du film documentaire.] * Mise à jour [septembre 2007] : Depuis le début de l’année 2007, la situation nationale, européenne et internationale a rapidement évolué, notamment suite à la publication des conclusions des trois groupes de travail du GIEC (Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), entre janvier et novembre 2007. Ces conclusions sont à l’origine d’une nouvelle mobilisation internationale qui poursuit et approfondit les accords antérieurs (protocole de Kyoto, par ex.). Pour la fin de l’année 2007, on peut notamment mettre en évidence : - La conférence organisée par l’ONU à New York (au siège des Nations Unies), qui a réunit 150 Etats le lundi 25 septembre 2007 ; - La conférence de Bali, du 3 au 14 décembre 2007, doit tracer la feuille de route de négociations devant mener à un nouvel accord global pour lutter contre le réchauffement climatique, devant remplacer à terme le Protocole de Kyoto ; - A l’échelle nationale, la tenue d’un « Grenelle environnement » (réunion préparatoires durant l’été 2007, rapports rendus le jeudi 27 septembre 2007, consultation nationale durant le mois d’Octobre 2007, puis prise de décision définitive sur les politiques à adopter par l’Etat) duquel doit émerger une quinzaine de plans thématiques visant à accroître la participation de la France dans la lutte contre le réchauffement climatique, mais également dans tous les domaines relevant du développement durable. [Les derniers rapports du GIEC de 2007, qui concluent avec 90% de certitude que le réchauffement climatique est aggravé par les activités humaines, sont à l’origine d’une intensification des accords internationaux sur cette question. Le « Grenelle environnement » en est l’expression française]. * Conclusion : la question de la lutte contre le réchauffement climatique est éminemment politique (au sens premier du terme). Cela ne veut pas dire qu’elle ne relève que des représentants politiques, comme le montrent les propositions du « Grenelle environnement », qui associent largement les citoyens dans la concertation sur ces questions. La réflexion des élèves concernant la mobilisation internationale et la concrétisation de ces mesures peut déboucher sur une nouvelle question : « Dans une démocratie, peut-on demander aux élus plus que ce que les citoyens sont euxmêmes prêts à faire ? » Le générique de fin du documentaire, dans une logique « penser global, agir local », invite le spectateur à agir à son échelle contre le réchauffement climatique. Cette liste de gestes qui interpelle par son apparente simplicité peut être l’occasion d’un débat contradictoire sur les actions possibles à l’échelle du lycée. Deux idées essentielles devraient émerger assez rapidement. D’une part, l’action ne constitue jamais une justification. D’autre part, les actions doivent être appréhendées dans leur complexité, puisque le lycée n’est qu’un système (local) dans un emboîtement de systèmes plus vastes (le quartier, l’agglomération, le département, etc.). 7 Travail personnel demandé aux élèves Documents donnés aux élèves pour faire ce travail en annexe A partir de la dernière observation de la séquence, les élèves doivent revenir sur : - les propositions réalisées dans le générique de fin du film qui sont reprises sur les affichettes promotionnelles (qui leur sont distribuées, voir annexe) - sur le site officiel (en français) du film : www.criseclimatique.fr, qui propose de très nombreuses solutions concrètes pour que les individus réduisent leurs émissions de CO². Le site fait également le lien vers divers sites institutionnels ou associatifs qui complètent ces propositions (par exemple le site de la Fondation Nicolas Hulot). A partir de ce matériel, les élèves doivent : * Identifier et classer par thèmes les conseils donnés pour devenir un meilleur « éco-citoyen » ; * Classer les propositions faites dans ces documents qui concernent l’individu et celles qui peuvent concerner les groupes ; * faire une liste de propositions concrètes permettant d’appliquer ces principes à l’échelle du lycée. 3. – Prolongement Prolongement : penser global, agir local Comme la dernière fois, vous devez être capable de suffisamment maîtriser le sujet et votre préparation pour pouvoir argumenter sans avoir votre feuille sous les yeux ! A. – Mise en commun des idées (dans chaque demi-classe, durant 1 heure) : Les élèves mettent en commun leurs propositions et tentent de convaincre leurs camarades en argumentant. Les idées les plus fortes doivent être retenus par tout le monde afin de pouvoir les réutiliser plus tard. Les idées les plus faibles ne doivent pas être négligées, elles pourraient être utiles plus tard également. B. – Débat argumenté entre les classes participantes (1 heure) : Les classes participantes sont réunies afin de débattre sur le sujet : « Est-il pertinent de chercher à inscrire l’établissement dans la lutte contre le réchauffement climatique ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi ? » Le débat argumenté permet aux élèves de réinvestir les arguments qu’ils ont retenus à l’issue de leur mise en commun (étape A) et de tester leur validité. C’est également un moment d’échange qui doit leur permettre de peaufiner et de compléter leurs argumentaires (peut-être en reprenant des idées qu’ils avaient écartées auparavant. Le prolongement de cette réflexion qui s’inscrit dans le cadre de l’EDD peut être l’occasion d’une transition vers un projet thématique visant à approfondir l’inscription de l’établissement dans une démarche de développement durable (E3D). 8 « Une Vérité qui dérange », de Davis Guggenheim, 2006. Fiche d’analyse pour les élèves [à préparer pour la prochaine séance d’ECJS] Consignes : à l’issue de la prochaine séance, vous devez être capable : - de présenter le travail écrit que demande cette fiche, ce qui est un travail personnel (ne recopiez pas sur un camarade pour les raisons qui suivent) ; - d’argumenter sur le film, c’est-à-dire de donner votre opinion et de l’expliquer en vous appuyant sur des exemples précis ; - de parler et expliquer les diverses réactions des parlementaires français ayant assistés à la séance qui leur était spécialement dédiée ; - de participer à l’oral sans votre feuille, ce qui signifie qu’il faut bien maîtriser votre sujet et y avoir réfléchit individuellement ! 1. – Présentation du documentaire : - auteur, titre, date, langue, lieu de production ; - le thème principal : quel est le sujet central de ce documentaire ? 2. – L’acteur principal : - qui est-ce ? - comment se met-t-il en scène durant tout le déroulement du film et pourquoi ? - comment justifie-t-il son action (pourquoi ce documentaire) ? 3. – Narration : 3.1. – montage du documentaire : comment est-il construit ? - quelles sont les scènes importantes du documentaire et comment sont-elles mis en évidence ? - la conclusion : comment s’achève le film ? Que dire des dernières images ? Que penser du générique ? 3.2. – La façon de filmer : comment le documentaire est-il mis en scène ? - le réalisateur utilise-t-il des images symboliques se répétant ? Lesquelles ? Quand ? Pourquoi ? 4. – Le message : Le ou les messages du documentaire peuvent être regroupés entre différents thèmes et prendre différentes formes. Recopiez et complétez le tableau ci-dessous en reprenant les arguments essentiels que vous avez retenus : Forme de l’argumentation : Forme raisonnée (preuves scientifiques) Forme émotionnelle (sous forme d’opinions) Contenu de l’argumentation : Scientifique Politique Economique Philosophique et moral 5. – Votre avis sur le film documentaire : - quels sont selon vous les points forts du film ? - quels sont selon vous les points faibles du film ? 6. – La réception du film en France (travail de recherche complémentaire) - cherchez dans la documentation disponible au CDI, chez vous ou sur Internet un article de la presse nationale ou régionale relatant les réactions des parlementaires français invités à assister à une projection spéciale du film documentaire en présence d’Al Gore, son acteur principal, le mercredi 11 octobre 2006. Attention à effectuer une recherche correspondant scrupuleusement au thème énoncé ; - dans cet article, relevez (et notez sous une forme résumée) les diverses réactions des députés sur le film, notamment les points forts ou les points faibles qu’ils ont pu relever à l’issue de la séance, leurs avis et critiques ; Bon travail ! 9 Quelques articles relatant la réception du film par les députés français suite à la projection spéciale en présence d’Al Gore organisée le mercredi 11 octobre 2006. Libération.fr, 11 octobre 2006. PARIS (Reuters) - L'ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore a présenté mercredi aux parlementaires français son film sur le réchauffement climatique, "Une vérité qui dérange" ("An inconvenient truth"). Députés et sénateurs avaient été conviés à une projection privée du film, réalisé par Davis Guggenheim, à la Maison de la Chimie à Paris, près de l'Assemblée nationale. Deux ministres étaient présents, Nelly Olin (Ecologie) et Henri Cuq (Relations avec le Parlement). Auparavant, Al Gore et Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, à l'origine de cette rencontre, avaient tenu une brève conférence de presse. "J'ai souhaité sensibiliser les députés et les sénateurs et les responsables politiques français sur la gravité potentielle du réchauffement climatique", a dit Jean-Louis Debré. "Je voudrais qu'à travers votre présence, qu'après avoir vu ce film, le législateur français, le décideur français soit à l'origine d'une législation qui soit exemplaire dans le monde", a-t-il ajouté. Libération.fr, 11 octobre 2006. «C'est un film très bien fait, à l'américaine, avec de l'humour, des applaudissements... En deux heures, il en fait plus pour l'environnement que moi en dix ans !» nous a confié Yann Arthus-Bertrand, qui l'a vu trois fois. «C'est pour ça qu'il fallait le montrer aux députés et aux sénateurs.» Ces derniers étaient donc invités à parfaire, sinon à faire, leur culture en matière de réchauffement. Mais combien ont répondu à l'appel ? Difficile d'établir la feuille de présence. L'Assemblée nationale assure qu'au moins 200 élus s'étaient inscrits pour assister à la projection, «certains sont partis avant le générique de fin, d'autres sont passés rapidement ou pas du tout, d'autres encore ont débarqué pour le buffet». LeMonde.fr, 10 octobre 2006 Mercredi 11 octobre, les parlementaires auront droit à une projection privée, à la Maison de la chimie, du documentaire, Une vérité qui dérange, consacré à la campagne d'Al Gore, ancien adversaire de George Bush à l'élection présidentielle américaine, contre le réchauffement de la planète. Le président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, est l'organisateur de cette projection qui a tout d'une séance de rattrapage, tant la question climatique semble aujourd'hui être le cadet des soucis de la représentation nationale, à l'exception des rares élus investis dans la protection de l'environnement. De nombreux députés le reconnaissent. Malgré la gravité des conséquences prévisibles du réchauffement, malgré l'ampleur des changements nécessaires pour infléchir la tendance, le niveau d'information et d'intérêt des parlementaires est "dramatique", concède Laurent Wauquiez (UMP, Haute-Loire). "Ils ont du mal à prendre en compte les enjeux globaux, explique-t-il. Nous raisonnons sur un laps de temps de 3 à 5 ans, insuffisant pour traiter ce genre de problématique. Cela illustre les limites du débat politique en France et sa difficulté à prendre de la hauteur." Hervé Mariton (UMP, Drôme) confirme "l'insuffisance" de la réflexion parlementaire. "Nous avons un discours environnemental localement, mais au niveau national nous nous laissons piéger par l'idée que les Verts sont propriétaires du sujet, et nous le leur abandonnons, par facilité." Note Ce petit dossier doit impérativement être complété en fonction de l’actualité, afin de bien montrer aux élèves que la prise de conscience politique est internationale et que des plans d’actions existent (« Grenelle environnement » en juin-octobre 2007 en France, conférence de Bali présentant le 4e rapport de synthèse du GIEC en décembre 2007, visant à préparer l’après-Kyoto, etc.) 10 Alternatives économiques, n° hors-série « Les Chiffres clés de l’année 2007 », octobre 2006, page 86. 11 Quelques ressources complémentaires au film documentaire Le site officiel du film documentaire : www.criseclimatique.fr : Consultez la rubrique « AGIR » dans laquelle vous trouverez des dizaines de propositions concrètes (pensez à lire toutes les pages en cliquant sur les liens numérotés situés en bas de l’écran) ; Le site www.defipourlaterre.org/agir/ : Ce site propose d’innombrables actions concrètes pour lutter contre l’effet de serre et la pollution. N’hésitez pas à y puiser de nombreuses idées pratiques ! L’affichette promotionnelle du film documentaire :